Marché des transferts 2021-2022
Présentation de l'épreuve
L'autodrome de Monza s'ouvre cette année au public à l'occasion du Grand Prix d'Italie, après une édition 2020 à huis clos. Hélas, le gouvernement italien, l'un des plus sévères d'Europe quant à la gestion de la pandémie de la Covid-19, n'a accordé qu'une jauge de 50 % d'accueil pour cet événement. Pire encore, l'accès aux tribunes sera strictement limité aux détenteurs d'un passeport sanitaire, comme ce fut le cas pour le pseudo-Grand Prix de Belgique. Ces restrictions couplées au prix élevé des places, font fuir le public italien: quelques jours avant l'épreuve, seuls 16 000 billets ont été vendus... dont 30 % à des Néerlandais fans de Max Verstappen ! Où sont les tifosi ? Le président de l'Automobile Club d'Italie, Angelo Sticchi Damiani, tire la sonnette d'alarme et évalue d'ores et déjà les pertes à 16 millions d'euros. Stefano Domenicali ne cache pas la gravité de la situation et remet en cause l'avenir du Grand Prix d'Italie. « J'espère que Monza restera dans le calendrier, mais nous devons réfléchir à un modèle commercial où il y a un retour sur investissement pour les promoteurs. Sinon, cela n'a aucun sens », prévient le patron de la Formule 1.
Max Verstappen a repris les commandes du championnat à Zandvoort mais ne fait pas preuve d'un grand optimisme en débarquant à Monza. En effet, ce circuit récompense la vitesse pure et Mercedes paraît avoir en ce domaine encore un avantage sur Red Bull-Honda. Ici-même en 2020, les RB16 n'avaient pas vu le jour... « Je m'attends à ce que Monza convienne à Mercedes, car nous ne sommes pas bons ici ces dernières années », confie le Néerlandais. « Toutefois, cette saison, nous sommes plus compétitifs, donc on ne sait jamais. Mercedes pourrait être plus véloce que nous, mais un petit détail dans le set-up peut inverser la tendance. Ce circuit semble facile sur le papier mais il est en fait assez difficile car avec peu d'appui aérodynamique et la longue zone de freinage, la voiture bouge beaucoup. » Du côté de Mercedes, on ne vend pas la peau de l'ours, comme le confirme Andrew Shovlin, l'ingénieur de piste en chef: « Monza est un circuit sur lequel nous avons toujours été forts et je pense qu'il nécessite un niveau de traînée sur lequel nous avons vu notre voiture bien fonctionner. À Spa, autre circuit rapide, les indications du vendredi sur le sec étaient bonnes, tant sur les tours uniques que sur les longs runs. Mais nous restons méfiants. »
Pour la seconde fois en 2021, les écuries enchaînent leur troisième Grand Prix en autant de semaines. Ces « triple-headers » sont de moins en moins soutenables pour le personnel des écuries, soumis à une pression permanente. Les directeurs acceptent cette situation car ils savent que le calendrier doit comporter un maximum d'épreuves pour assurer des revenus aux plus petites structures, mais ils demandent aussi à ce qu'elle ne se renouvelle pas en 2022. De plus, ce Grand Prix d'Italie marque la seconde expérimentation des « qualifications sprint » du samedi, nouveau format testé à Silverstone voici deux mois. Les pilotes demeurent très réservés sur l'intérêt de cette mini-course de 100 kilomètres qui tend à la procession. Néanmoins, Stefano Domenicali et Ross Brawn demeurent très attachés à ce nouveau concept et annoncent vouloir l'instaurer en 2022 sur « sept à huit Grands Prix »... en attendant sa généralisation en 2023 ?
La fameuse « Parabolica », ultime virage du circuit de Monza, est rebaptisée « Curva Michele Alboreto », en hommage au pilote milanais, tragiquement disparu il y a vingt ans, lors d'essais privés pour le compte d'Audi. Une cérémonie se tient le samedi 11 septembre en présence de sa veuve Nadia, de Stefano Domenicali et de Giuseppe Redaelli, président du circuit, tandis que le dégagement de la parabolique est recouvert d'une fresque représentant Alboreto au volant de la Ferrari 156 de 1985, avec laquelle il faillit devenir champion du monde.
Aston Martin fête à Monza la sortie du dernier film de James Bond, Mourir peut attendre, en adoptant une livrée spéciale: le matricule 007 du célèbre espion de Sa Gracieuse Majesté est apposé sur les monoplaces de Sebastian Vettel et de Lance Stroll. Le camping-car et le garage du constructeur britannique sont également décorés d'images de la saga, sur lesquelles on peut bien entendu apercevoir la célébrissime DB5. Alfa Romeo adapte pour sa part ses couleurs à son Grand Prix national en rajoutant du vert sur la prise d'air de la C41, en sus du blanc et rouge traditionnels, afin de rappeler le drapeau tricolore italien. Enfin, testé positif au coronavirus à Zandvoort, Kimi Räikkönen est toujours tenu de s'isoler et fait donc également l'impasse sur ce GP d'Italie. Robert Kubica poursuit son intérim dans l'Alfa Romeo-Ferrari et disputera ainsi à Monza son 99ème Grand Prix.
Comme chaque année, les écuries développent un package aérodynamique spécial pour Monza, reposant notamment sur des ailerons extrêmement fins et peu inclinés, presque horizontaux pour certains. Mercedes décide d'installer un tout nouveau moteur sur la monoplace de Bottas. Il s'agit du quatrième bloc monté cette année sur la n°77, ce qui vaudra à son pilote une relégation en fond de grille dimanche, quel que soit son résultat lors de la « course sprint » du samedi.
Vendredi: qualifications traditionnelles
Vendredi après-midi, la première séance libre se déroule dans une atmosphère très lourde. Comme attendu, les Mercedes semblent jouir d'un net ascendant sur la concurrence et Hamilton réalise le meilleur chrono, en pneus médiums, avec une demi-seconde d'avance sur Verstappen.
Deux heures et demie plus tard se tiennent les qualifications « traditionnelles ». Les Mercedes mènent la danse. Bottas se montre le plus rapide (1'19''555''') et partira en tête des « qualifications sprint » du lendemain. Cela ne l'empêchera pas de s'élancer dimanche en fond de grille du fait de son changement de moteur. Hamilton (2ème) l'accompagne en première ligne. Red Bull-Honda sacrifie Pérez (9ème) afin que celui-ci donne l'aspiration à Verstappen (3ème), lequel rend 4/10e à Bottas. Les McLaren (Norris 4ème, Ricciardo 5ème) se montrent particulièrement performantes grâce à la cavalerie Mercedes. Gasly décroche une fois de plus la sixième place avec son AlphaTauri-Honda. Tsunoda perd son meilleur chrono de la Q1 suite à un passage hors des limites de la piste et s'élancera seulement 17ème. Les Ferrari manquent encore de vitesse de pointe pour briller à domicile. Sainz (7ème) précède Leclerc (8ème) qui rencontre quelques problèmes de moteur.
Comme à Zandvoort, Giovinazzi (10ème) atteint la Q3 avec son Alfa Romeo. Les menaces qui pèsent sur son volant paraissent le stimuler... Son équipier intermédiaire Kubica (19ème) n'a pas eu beaucoup de temps pour trouver ses marques. Les écarts sont très serrés dans le ventre mou du peloton. Les Aston Martin-Mercedes (Vettel 11ème, Stroll 12ème) et les Alpine-Renault (Alonso 13ème, Ocon 14ème) sont ainsi éliminées de la Q2 pour quelques millièmes. À noter que ces deux équipes encaissent chacune une amende de 5000 euros pour avoir dangereusement relancé leurs coureurs dans la pit-lane. Les Williams ne sont pas aussi compétitives qu'attendu sur ce circuit qui devrait mettre en valeur leur moteur Mercedes. Russell (15ème) franchit tout de même la Q1, contrairement à Latifi (16ème). Enfin, chez Haas-Ferrari, Schumacher (18ème) devance une fois de plus Mazepin (20ème) d'une demi-seconde.
Samedi: qualifications sprint
Samedi à la mi-journée, Hamilton signe de nouveau le meilleur chrono lors de la troisième session libre. Cette séquence est interrompue par un drapeau rouge provoqué par un rude accident de Sainz: perdant soudain le contrôle de sa Ferrari au milieu de la Variante Ascari, le Madrilène tape le mur de gauche à vive allure. Sonné, il fait un passage au centre médical du circuit, où il est bientôt rejoint par son équipier Leclerc qui souffre lui de vertiges et de nausées. Le deux pilotes Ferrari sont par bonheur déclarés aptes à conduire. Certains suggèrent cependant que la maladie de Leclerc était pour partie d'ordre diplomatique, puisque certains l'ont vu plus tôt échanger des mots très vifs avec Mattia Binotto.
Cette course sprint se tient sous le soleil, par une chaleur assez intense. La plupart des pilotes s'élancent en pneus médiums (C3). Toutefois les pilotes McLaren, Aston Martin, Alpine sélectionnent les gommes tendres (C4).
Départ: Bottas démarre bien tandis que Hamilton fait patiner ses roues. Verstappen double immédiatement son rival, lequel se fait aussi enrhumer par Ricciardo et Norris, ainsi que par Gasly. Cependant, le pilote AlphaTauri heurte au freinage l'arrière de Ricciardo.
1er tour: L'aileron avant de Gasly traîne au sol: le jeune Normand ne peut braquer en abordant la Curva Grande. Il sort dans les graviers et s'écrase contre les glissières à vive allure, emportant avec lui un panneau publicitaire. Un peu plus loin, Tsunoda touche Kubica à la Variante della Roggia et l'envoie en tête-à-queue. La voiture de sécurité entre en piste. Tsunoda rejoint les stands pour changer sa calandre.
2e: Les pilotes se rangent derrière la Safety Car. Bottas mène devant Verstappen, Ricciardo, Norris, Hamilton, Leclerc, Sainz, Giovanni, Stroll, Pérez, Vettel, Alonso, Ocon, Latifi, Schumacher, Mazepin, Russell, Kubica et Tsunoda. Une grue retire l'AlphaTauri de Gasly.
3e: La piste est nettoyée de ses débris, la voiture de sécurité va s'effacer à l'issue de ce tour.
4e: Le drapeau vert est déployé. Bottas s'échappe aisément devant Verstappen. Hamilton se retrouve bloqué derrière Norris. Alonso déborde Vettel à Lesmo. Russell et Tsunoda doublent les Haas.
5e: Bottas est premier devant Verstappen (1.5s.), Ricciardo (3.6s.), Norris (4.8s.), Hamilton (5.4s.), Leclerc (7.3s.), Sainz (8.4s.), Giovinazzi (9.2s.), Stroll (10.1s.) et Pérez (10.9s.).
7e: Bottas compte deux secondes d'avance sur Verstappen. Ce dernier possède quatre secondes de marge sur les McLaren, et se met donc à l'abri de Hamilton qui ne parvient pas à se porter à la hauteur de Norris, malgré son DRS.
9e: Pérez déborde Stroll par l'extérieur à la chicane, mais dérape vers l'échappatoire qu'il traverse nerveusement. Le Mexicain revient en piste devant le Canadien. Ce dernier tente de reprendre son bien à la Variante della Roggia, mais Pérez résiste. Il finit par rendre sa position à Stroll à la Variante Ascari.
10e: L'intervalle entre Bottas et Verstappen se maintient autour de deux secondes. Pérez prend l'ascendant sur Stroll, cette fois proprement, à la première chicane. Néanmoins la direction de course se penche sur son cas, car il a selon elle rendu sa position au Canadien trop tardivement au tour précédent.
11e: Bottas précède Verstappen (1.8s.), Ricciardo (9s.), Norris (11.1s.), Hamilton (12s.), Leclerc (14.7s.), Sainz (16.5s.), Giovinazzi (18.3s.), Pérez (20.8s.), Stroll (23.4s.), Alonso (24.4s.) et Vettel (25.3s.).
13e: L'écart est stable entre Bottas et Verstappen. Hamilton met toujours la pression sur Norris, mais les pneus tendres de celui-ci tiennent le coup, au grand désespoir de son aîné...
14e: Bottas devance Verstappen (2s.), Ricciardo (12s.), Norris (14.3s.), Hamilton (15.2s.), Leclerc (18.3s.), Sainz (21.1s.), Giovinazzi (23s.), Pérez (23.7s.) et Stroll (29.8s.).
15e: Ricciardo se forge une marge de trois secondes sur Norris et Hamilton. Les positions sont figées dans le « top 3 ». Pérez pourchasse Giovinazzi pour la huitième place en piste, c'est-à-dire la septième sur la grille.
16e: Après une période d'investigation, la direction de course renonce à infliger une pénalité à Pérez pour son dépassement sur Stoll.
17e: Bottas conclut cette mini-course avec deux secondes et demie d'avance sur Verstappen. Hamilton roule à quelques dixièmes de Norris et ne parvient toujours pas à se porter à sa hauteur.
18ème et dernier tour: Valtteri Bottas remporte ces qualifications sprint et empoche trois points, ce qui ne l'empêchera pas de s'élancer le lendemain en queue de peloton. Verstappen, deuxième, hérite donc de la pole position. Ricciardo se classe troisième, inscrit un point et partira pour la première fois en première ligne avec McLaren. En deuxième ligne se trouveront Norris et Hamilton. Les Ferrari de Leclerc (5e) et de Sainz (6e) occuperont la troisième rangée. Giovinazzi partira septième comme à Zandvoort. Viendront ensuite Pérez, Stroll, Alonso, Vettel, Ocon, Latifi, Russell, Tsunoda, Mazepin, Kubica et Schumacher. Bottas et Gasly s'élanceront derrière tout le monde.
Cette « qualification sprint » fut comme prévu très ennuyeuse après le démarrage, tant il est délicat de doubler sur le circuit de Monza. Valtteri Bottas est content d'achever une course en tête pour la première fois depuis un an, mais il partira tout de même dix-neuvième dimanche en raison de sa pénalité. Max Verstappen fait une excellente opération puisqu'il démarrera en position de pointe: si tout se passe comme prévu, les McLaren feront tampon entre lui-même et Lewis Hamilton. Le septuple champion du monde n'a pas le moral ce samedi soir. Fâché d'avoir loupé son départ, il prédit une victoire facile de Verstappen pour le lendemain. Selon lui, et contrairement à ce qu'on a vu depuis le début du week-end, la Red Bull-Honda est plus performante à Monza que la Mercedes. Vrai dépit ou simple bluff ? À noter enfin que, pour la première fois en un an et demi de cohabitation, Nicholas Latifi bat son coéquipier George Russell en qualifications. Ce dernier avait loupé son démarrage...
Dimanche: le Grand Prix
La chaleur (30°C) est toujours au rendez-vous à Monza, à défaut du public... Les tribunes sont très clairsemées, à peine animées par une poignée de tifosi. Les plus bruyants sont encore les fans hollandais de Max Verstappen ! Tous les pilotes tablent sur une stratégie à un seul arrêt. La plupart s'élancent avec les pneus médiums (C3), sauf Bottas, Gasly et Kubica qui sont munis de gommes dures (C2). Le pneu tendre (C4) ne devrait pas être utilisé cet après-midi. Tsunoda rencontre une panne de freins lors de son tour d'installation. Il rejoint le garage AlphaTauri et ne pourra pas prendre le départ. Son équipier Gasly s'élance quant à lui depuis la pit-lane.
Départ: Ricciardo prend un meilleur envol que Verstappen et s'empare des commandes grâce à un freinage tardif mais parfaitement maîtrisé. Au premier virage, Hamilton dépasse Norris par l'extérieur tandis que Giovinazzi s'intercale entre Leclerc et Sainz.
1er tour: Hamilton se porte à la hauteur de Verstappen au freinage de la seconde chicane. Le Néerlandais ne laisse aucun espace au Britannique qui doit tirer tout droit dans l'échappatoire et se réinsère derrière Norris. Giovinazzi court-circuit cette même chicane et revient en piste devant Sainz qui ne peut l'éviter. La Ferrari heurte l'Alfa Romeo qui se met à l'équerre et arrache son museau contre les glissières. Un peu plus loin, Vettel perd plusieurs positions après un contact avec son équipier Stroll à Lesmo. L'aileron de Giovinazzi gît sur le bitume et la procédure de « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée.
2e: La course est neutralisée. Ricciardo mène devant Verstappen, Norris, Hamilton, Leclerc, Sainz, Pérez, Stroll, Alonso et Ocon. Bottas occupe le quinzième rang. Giovinazzi fait halte chez Alfa Romeo pour remplacer sa calandre et se retrouve bon dernier. Avec cette bourde, il vient probablement de perdre définitivement son volant... Le drapeau vert est agité à l'issue de cette boucle, après que les commissaires ont balayé les débris.
3e: Ricciardo précède Verstappen d'une seconde. Comme la veille, Hamilton se lance aux trousses de Norris. Bottas prend la 14ème place à Kubica.
4e: Verstappen se rapproche de Ricciardo. Un peu plus loin, Sainz menace Pérez. Gasly abandonne à cause d'un défaut de suspension non résolu sur sa machine depuis son accident de la veille. Les AlphaTauri sont déjà éliminées.
5e: Ricciardo est premier devant Verstappen (0.5s.), Norris (3.2s.), Hamilton (4.1s.), Leclerc (7.5s.), Sainz (9.8s.), Pérez (10.5s.), Stroll (12.5s.), Alonso (14.7s.), Ocon (16s.), Latifi (17s.) et Vettel (19.5s.).
7e: Ricciardo repousse Verstappen à une seconde et demie. Hamilton reste pour le moment derrière Norris. L'étonnant Latifi prend la dixième place à Ocon. Giovinazzi reçoit cinq secondes de pénalité pour sanctionner sa conduite dangereuse lors du premier tour.
9e: Pérez dépasse Sainz au premier virage, mais l'Espagnol reprend l'ascendant dans la Curva Grande. Le Mexicain se déporte alors à l'extérieur et s'impose à la Variante della Roggia. Bottas se défait de Vettel.
10e: Ricciardo précède Verstappen (0.9s.), Norris (3.7s.), Hamilton (4.5s.), Leclerc (9s.), Pérez (14.5s.), Sainz (16.5s.), Stroll (18.8s.), Alonso (22.2s.), Latifi (24s.), Ocon (25s.) et Bottas (25.6s.).
11e: Bottas s'empare de la onzième place eu détriment d'Ocon.
12e: Hamilton prend l'aspiration de Norris dans la ligne droite principale et se déporte à l'extérieur à la première chicane, mais son jeune compatriote ne lui laisse aucun espace. Puis, Hamilton se place à droite de la McLaren avant la Variante della Roggia, mais Norris résiste à nouveau.
13e: Ricciardo contient parfaitement Verstappen comme Norris garde Hamilton à distance. Pérez peine pour sa part à remonter sur Leclerc. Bottas dépasse Latifi et retrouve ainsi la zone des points.
15e: Ricciardo devance Verstappen (0.9s.), Norris (6s.), Hamilton (7.1s.), Leclerc (11.3s.), Pérez (17.1s.), Sainz (21.4s.), Stroll (23.4s.), Alonso (24.5s.) et Bottas (28s.). Vettel attaque Ocon par l'extérieur à la Variante della Roggia. Le Français braque au moment où la piste se rétrécit et les deux voitures se tamponnent. Vettel est contraint de lever le pied pour éviter l'embardée.
17e: Ricciardo comme Verstappen constatent que leurs pneus arrière commencent à se dégrader, mais l'intervalle entre eux n'évolue pas. Bottas dépasse Alonso et se retrouve neuvième.
18e: Hamilton se morfond encore et toujours derrière Norris. Il rend désormais six secondes à Verstappen et voit ses espoirs de succès s'amenuiser. Ocon écope de cinq secondes de sanction suite à sa défense trop « musclée » devant Vettel.
20e: Ricciardo est premier devant Verstappen (1s.), Norris (5.8s.), Hamilton (7.1s.), Leclerc (10s.), Pérez (13.3s.), Sainz (20.3s.), Stroll (26.3s.), Bottas (27.2s.), Alonso (30.3s.), Latifi (34.6s.) et Ocon (35.2s.).
21e: Verstappen bloque sa roue avant-gauche au premier freinage et traverse l'échappatoire en escaladant les « saucisses » qui font office de ralentisseurs. Il concède maintenant une seconde et demie à Ricciardo.
22e: Bottas se défait de Stroll au premier virage. En fin de tour, Ricciardo s'engouffre dans la pit-lane et rejoint le stand McLaren.
23e: Ricciardo chausse les pneus durs (2.4s.) et reprend la piste en septième position. Bref leader, Verstappen gagne à son tour les stands à l'issue de cette boucle et laisse les commandes à Norris. Changement de pneus également pour Vettel.
24e: Verstappen stoppe chez Red Bull et subit un changement de gommes catastrophique à cause d'un écrou avant-droit mal serré. Muni de gommes blanches, le Néerlandais remet les gaz au bout de onze secondes ! Hamilton vient enfin à bout de Norris, par l'extérieur à la Variante della Roggia. Latifi et Schumacher remplacent leurs gommes.
25e: Hamilton est désormais premier. Norris chausse à son tour des gommes dures (2.7s.) et reprend la piste à la huitième place, devant Verstappen. Ricciardo se débarrasse de Sainz. Arrêts de Stroll et de Mazepin. À la fin de ce tour, Hamilton apparaît aux stands. Leclerc prend la première place et précède Pérez et Ricciardo.
26e: Hamilton chausse les enveloppes blanches au cours d'un arrêt longuet (4s.). Lorsqu'il sort des stands, le champion en titre voit Norris lui filer sous le nez alors que Verstappen déboule sur ses arrières. Le Hollandais se déporte à l'extérieur en abordant la Variante della Rettifilo. Hamilton garde sa trajectoire mais Verstappen insiste, se retrouve déporté vers l'échappatoire et heurte un haut vibreur. Hors de contrôle, la Red Bull s'envole sur la roue arrière-droite de la Mercedes, puis retombe sur le capot-moteur de celle-ci. Sa roue arrière-droite effleure alors la tête de Hamilton. Verstappen finit cette partie de saute-moutons le museau planté dans les graviers, tandis que le train avant de la Mercedes est coincé sous la Red Bull ! Explosion de joie chez McLaren: Ricciardo a la victoire en main !
27e: La voiture de sécurité entre en piste. Verstappen sort de son habitacle sans un regard pour Hamilton, toujours prostré dans son cockpit. Après avoir vainement tenté de se désensabler, le pilote britannique est contraint d'abandonner à son tour. C'est la première fois depuis 2018 qu'il ne verra pas l'arrivée d'une course. Profitant de la neutralisation, Leclerc entre aux stands pour mettre les pneus durs et repart entre les McLaren. Pérez, Sainz, Alonso et Russell chaussent alors les pneus durs tandis que Bottas, Kubica et Giovinazzi sélectionnent les Pirelli médiums. Ocon change de pneus, subit sa pénalité, et glisse derrière les Williams.
28e: Les pilotes se regroupent derrière la Safety Car pendant que les commissaires évacuent les deux machines accidentées. Ricciardo précède Leclerc, Norris, Pérez, Sainz, Bottas, Stroll, Alonso, Russell, Latifi, Ocon, Kubica, Vettel, Schumacher, Giovinazzi et Mazepin.
30e: La piste est dégagée, la voiture de sécurité va s'effacer à l'issue de ce tour. Ricciardo ralentit le peloton jusqu'à la Parabolica, puis lâche les gaz et relance la course.
31e: Ricciardo s'échappe aisément. Norris tente en vain de déborder Leclerc à la première chicane, tandis que Bottas échoue devant Sainz. Un peu plus loin, Norris attaque de nouveau Leclerc dans la Curva Grande: il pique à droite, puis à gauche au freinage de la Variante della Roggia, et s'empare ainsi de la seconde place. Au même endroit, Mazepin touche son équipier Schumacher et l'expédie en tête-à-queue, une fois de plus... L'Allemand se relance bon dernier.
32e: Une seconde sépare les pilotes McLaren, désormais en route vers le doublé. Bottas déborde Sainz et Ocon dépasse Latifi. Pérez assaille Leclerc par l'extérieur à la Variante della Roggia. Devant la résistance du Monégasque, le Mexicain coupe l'enchaînement, roule sur les « saucisses » et se réinsère devant la Ferrari. Cette fois, il ne s'effacera pas.
33e: Bottas attaque Leclerc au virage n°1. Le pilote Ferrari traverse la chicane et, à son retour en piste, laisse filer le Finlandais. Mais il se laisse aussitôt aspirer et reprend l'ascendant dans la Curva Grande.
34e: Pérez se rapproche des McLaren. Bottas dépasse Leclerc au premier freinage, cette fois sans coup férir, puis s'empare du record du tour (1'24''827''').
35e: Ricciardo précède Norris (0.9s.), Pérez (1.7s.), Bottas (2.3s.), Leclerc (3.7s.), Sainz (5.1s.), Stroll (6.2s.), Alonso (7.4s.), Russell (8.7s.), Ocon (9.7s.), Latifi (11s.) et Kubica (12s.).
36e: Bottas semble être plus dangereux que Pérez pour les McLaren puisqu'il dispose de pneus médiums. Les quatre premiers se tiennent en deux secondes.
37e: Pérez reçoit une pénalité de cinq secondes pour son dépassement hasardeux sur Leclerc. Voilà qui devrait l'exclure du podium.
39e: Bottas se montre pressant derrière Pérez alors que Leclerc raccroche désormais le quatuor de tête. Mazepin écope de cinq secondes de pénalité pour avoir percuté son équipier. Pour une fois, le Russe reconnaîtra sa responsabilité !
40e: Ricciardo mène devant Norris (1.2s.), Pérez (2.3s.), Bottas (2.8s.), Leclerc (4.1s.), Sainz (5s.), Stroll (7.8s.), Alonso (9.2s.), Russell (10.5s.), Ocon (11.6s.), Latifi (13.6s.) et Kubica (15s.). Mazepin passe aux stands pour changer de pneus et subir sa pénalité.
42e: Le wagon des Ferrari se rapproche du quatuor Ricciardo - Norris - Pérez - Bottas. Les six premiers roulent en six secondes.
43e: Ricciardo prend deux secondes de marge sur son coéquipier. Bottas lance l'assaut contre Pérez: après une première tentative infructueuse à la première chicane, le Finlandais se déporte à l'extérieur avant la Variante della Roggia et s'impose au prix d'un freinage appuyé... trop appuyé: Pérez pique à droite et repasse Bottas à la réaccélération.
44e: Mazepin tombe en panne de moteur et gare sa Haas à la sortie de la courbe Ascari. Michael Masi relance la « voiture de sécurité virtuelle » durant quarante secondes, le temps pour les commissaires de repousser la voiture du Russe. Le drapeau vert est brandi en fin de parcours.
45e: Ricciardo devance Norris (2s.), Pérez (3.6s.), Bottas (4.2s.), Leclerc (5.1s.), Sainz (5.9s.), Stroll (9.6s.), Alonso (12.2s.), Russell (13.3s.), Ocon (14s.) et Latifi (15.6s.). Vettel prend la douzième place à Kubica.
47e: Une seconde et demie sépare les deux McLaren-Mercedes. Pérez et Bottas semblent semés. Alonso preste contre Stroll qui a selon lui gagné deux secondes durant la neutralisation. Le Québécois ne sera pas sanctionné.
48e: Bottas maintient la pression sur Pérez qui rencontre des vibrations sur ses pneumatiques. Le Mexicain attaque néanmoins pour ne pas perdre trop de positions du fait de sa pénalité.
50e: Ricciardo précède Norris (1.4s.), Pérez (3.2s.), Bottas (3.9s.), Leclerc (6.1s.), Sainz (8.5s.), Stroll (13.5s.), Alonso (15.7s.), Russell (17.2s.) et Ocon (18.7s.).
52e: La victoire est dans la poche de Ricciardo. Sainz voit ses gommes s'effondrer et concède maintenant plus de cinq secondes à Pérez, lequel sera donc classé cinquième.
53ème et dernier tour: Daniel Ricciardo remporte sa huitième victoire en F1 devant son équipier Norris. Tous deux offrent à McLaren un splendide doublé et, surtout, une première victoire depuis neuf ans. Pérez coupe la ligne en troisième position mais recule en fait au cinquième rang. Parti avant-dernier, Bottas décroche une très belle troisième place. Les Ferrari de Leclerc (4e) et de Sainz (6e) ont bien tenu leur rang à domicile. Stroll, septième, offre six points à Aston Martin. Alpine empoche cinq unités grâce à Alonso (8e) et Ocon (10e). Russell (9e) marque deux nouveaux points pour Williams. Terminent également: Latifi, Vettel, Giovinazzi, Kubica et Schumacher.
Après la course: Ricciardo et McLaren: la renaissance
Huit jours après Zandvoort, l'orange est toujours à l'honneur, mais cette fois-ci pour célébrer ce fantastique doublé des McLaren-Mercedes couleur papaye. Sur le podium, Daniel Ricciardo célèbre sa première victoire depuis trois ans par son traditionnel et écœurant « shoey », qu'il entend en plus faire partager. Si Valtteri Bottas parvient à s'y dérober, Lando Norris manque de vomir après avoir ingurgité ce cocktail champagne-transpiration de pied. En revanche, Zak Brown paraît jouir d'un estomac capitonné puisqu'il avale cette mixture « cul sec » !
Cette victoire est une véritable résurrection pour Daniel Ricciardo après des débuts très difficiles chez McLaren. Il a en effet eu beaucoup de mal à appréhender la MCL35M et s'est fait constamment dominé par son jeune équipier Lando Norris. Du reste, éloigné de sa terre natale depuis un an et demi en raison de l'épidémie de Covid-19, on peut penser que l'Aussie dissimule un certain vague à l'âme derrière son éternelle « banane ». Aussi s'est-il ressourcé durant la trêve estivale, disparaissant on sait où, sans informer Zak Brown et Andreas Seidl de sa destination. « J'ai été fortement bousculé cette saison », admet-il. « Lando Norris cumulait les podiums et, pour ma part, je galérais. Ce sport est étrange. Je me suis beaucoup questionné pendant cette période difficile. Et là, d'un coup, cette course me conforte, me montre combien je vivais pour gagner à nouveau. Me voilà remonté au sommet de la colline ! » Ce succès ne doit rien au hasard car Ricciardo s'est senti en forme dès le commencement du week-end: « Dès vendredi après la qualification, j'ai pressenti ce qui allait arriver. La pause estivale m'a fait un bien énorme. Je me sentais mieux. Et ce week-end, je brûlais de l'intérieur. Je ne pouvais pas laisser passer ma chance. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas gagné ! Si je réussissais mon départ, je savais que personne ne pourrait venir me chiper la victoire. Qui s'est, en plus, transformée en doublé papaye ! » Ricciardo a en outre gagné le pari qu'il avait passé en début de saison avec Zak Brown: il pourra conduire un bolide de Nascar de son collectionneur de patron !
Ce 12 septembre 2021 est un jour historique pour McLaren qui renoue avec la victoire pour la première fois depuis le Grand Prix du Brésil du 25 novembre 2012, remporté par Jenson Button. Au cours de ces neufs ans, la légendaire écurie de Woking a connu bien des péripéties, entre le fiasco de la collaboration avec Honda et un lent redressement sous la férule de Zak Brown et d'Andreas Seidl. Après une belle saison 2020, conclue à la troisième place du championnat des constructeurs (mais sans victoire), McLaren abordait 2021 dans le flou avec un châssis inchangé mais un nouveau moteur, le V6 Mercedes supplantant le Renault. Le moteur allemand, allié à la grande finesse aérodynamique de la MCL35, a finalement donné aux « papayes » les chevaux nécessaires pour conquérir Monza. Cette victoire permet aussi à McLaren de reprendre à Ferrari la troisième place du championnat des constructeurs, mais Andreas Seidl, qui ne perd jamais le nord, rappelle que huit jours plus tôt, aux Pays-Bas, ses machines étaient hors du coup. Entre McLaren et Ferrari, la lutte sera intense, comme « au bon vieux temps », même si ce ne sera que pour une place d'honneur...
Hamilton - Verstappen: une nécessaire désescalade
Lewis Hamilton et Max Verstappen se sont accrochés pour la seconde fois en l'espace de cinq courses. Il faut remonter à la lutte entre Michael Schumacher et Damon Hill, en 1995, pour trouver trace de deux prétendants au titre mondial se harponnant aussi régulièrement. Mais cette fois, nous assistons à (sans jeu de mots) une dangereuse escalade. À Monza, ils se sont cherchés, et se sont trouvés. Déjà, lors du premier tour, Verstappen et Hamilton se sont tamponnés dans une curieuse réédition du contact qui les avait opposés cinq mois plus tôt à Imola. Puis est venue leur auto-élimination du 26ème tour, grotesque quoique ses conséquences auraient pu être dramatiques, car la roue arrière-gauche de la Red Bull est venue frapper le casque de Hamilton. Sans le halo, celui-ci aurait pu souffrir de graves blessures. L'Anglais se plaint d'ailleurs de céphalées dans les heures qui suivent. Ce drame frôlé explique les réactions relativement mesurées des deux parties en présence. « En sortant de la voie des stands, j'ai vu Norris me passer, puis Verstappen débouler sur ma gauche », raconte Hamilton. « Je me suis assuré de lui laisser une largeur de voiture à l'extérieur et je suis entré dans le virage. Je suis toujours resté devant, mais tout d'un coup, Max a atterri sur moi... » « Quoique je dise, les gens vont rapprocher cet accident de celui de Silverstone », soupire Verstappen. « Ces choses-là arrivent et c'est tout. Quand j'ai plongé dans la chicane, je ne m'attendais pas à ce que Hamilton continue de me serrer. Je n'avais plus de place où aller, j'ai escaladé la bordure, mon pneu arrière-droite a heurté le sien et j'ai décollé... » On a connu les deux hommes plus vindicatifs !
Du côté de Red Bull, on fait évidemment tout pour atténuer la responsabilité de Verstappen. « Aucun n'a voulu céder, c'est un fait de course, il n'y avait rien d'intentionnel », énonce Helmut Marko. « C'est un accident atypique, et l'on peut se réjouir que personne n'ait été blessé », souligne Christian Horner. « Max aurait pu lâcher prise et Lewis lui offrir plus d'espace, mais il est difficile de faire pencher la balance des responsabilités dans un sens comme dans l'autre. » Bien entendu, Toto Wolff a une autre idée sur la question: « C'est aux commissaires de décider qui blâmer, mais je ne doute pas de son identité. Au football, ce type d'action a un nom: une faute tactique ! » Le patron de Mercedes n'a pas oublié comment Red Bull a tenté de salir Hamilton après l'accrochage de Silverstone et se fait un malin plaisir de délivrer une petite leçon de morale à ses adversaires: « Il y a eu un accident à grande vitesse à Silverstone. Deux voitures l'une sur l'autre cette fois-ci. Sans le halo, les conséquences auraient été terribles pour Lewis. Jusqu'où tout cela peut aller ? Je ne voudrais pas que nous ayons la prochaine fois un accident dramatique. Hamilton et Verstappen doivent trouver la bonne manière de s'affronter. Tant qu'ils ne l'auront pas trouvé, il y aura des incidents. » Il paraît en effet indispensable que les deux hommes s'accordent pour fixer une forme de code de conduite, afin d'éviter que leur rivalité ne sombre en pugilat.
Si la responsabilité de la collision paraît partagée, le comportement de Max Verstappen ne laisse pas de surprendre désagréablement. En Grande-Bretagne, le Hollandais s'était déchaîné contre Lewis Hamilton parce que celui-ci avait fêté sa victoire tandis que lui-même se trouvait à l'hôpital, pour des examens de routine, après leur collision. Cette fois, à Monza, Verstappen a quitté son habitacle sans s'enquérir de l'état de santé de son rival, au-dessus duquel il venait de passer... Hamilton ne manque pas de relever cette contradiction. « Il allait bien, il essayait toujours de reculer alors que j'étais déjà sorti de la voiture. On ne fait pas ça quand cela va mal », grommelle Verstappen. Le Batave s'assombrit encore plus le soir-même lorsqu'il apprend que les commissaires le jugent responsable de l'incident. En conséquence, il reculera de trois rangs sur la grille de départ du GP de Russie et perd deux points sur son « permis ». Cette décision est motivée par le fait que Verstappen aurait tenté sa manœuvre trop tardivement pour que Hamilton lui laisse l'espace nécessaire pour passer. On peut aussi se demander si, par cette punition, le pouvoir sportif ne cherche pas à éloigner les deux rivaux l'un de l'autre sur la piste, dans le vain espoir de faire retomber la tension... L'issue de cette passionnante saison 2021 apparaît plus imprévisible que jamais.
Tony