L’archipel de Mayotte, placé sous alerte rouge depuis samedi à 22 heures, heure locale, va devoir affronter dimanche 12 janvier le cyclone tropical Dikeledi, moins d’un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Les habitants ont été invités à se mettre à l’abri « dans une habitation solide » ou dans un des 79 centres d’hébergement d’urgence mis en place et à constituer des stocks d’eau et de nourriture pour « tenir le temps du cyclone », a exhorté la préfecture.

Plus de 600 personnels de la Sécurité civile mobilisés

Météo France a mis en garde contre de « très fortes pluies pouvant générer des crues soudaines, des inondations et des glissements de terrain ». Quelque 645 personnels de la Sécurité civile sont prépositionnés dans des lieux stratégiques de l’archipel pour intervenir le plus rapidement possible à l’issue de l’alerte cyclonique.

Le préfet François-Xavier Bieuville a précisé que le cyclone devrait, selon les prévisions, passer à moins de 110 km des côtes sud de l’archipel. « On a même des systèmes qui nous disent 75 km. Donc on a quelque chose qui va toucher Mayotte de très près », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse à Mamoudzou samedi matin.

Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, le cyclone a commencé à s’affaiblir pour être rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent pouvant atteindre sur mer les 130 km/h, selon Météo France. Mais Dikeledi devrait reprendre graduellement de la vigueur quand il quittera les terres.

D’intenses cumuls de pluie sur un sol déjà fragilisé

Le préfet a demandé aux maires de rouvrir les centres d’hébergement (écoles, équipements municipaux, gymnases, etc.) qui avaient pu accueillir quelque « 15 000 personnes » lors de l’épisode cyclonique Chido. Il a également demandé « des positionnements de forces, notamment de pompiers » dans des « zones extrêmement fragiles de bidonvilles à Mamoudzou, à Koungou (côte nord de Grande-Terre, NDLR), sur Petite-Terre à La Vigie ».

Les éventuelles coulées de boue constituent « des risques importants », a encore souligné le préfet. « Chido était un cyclone sec, on a eu très peu de pluie. Cette tempête tropicale est un événement humide, on va avoir beaucoup de pluie, on a des estimations à 150-200 millimètres, ce qui (…), sur un sol déjà fragilisé (…) par Chido, risque d’entraîner des événements de cette nature. »

« Mettez-vous à l’abri, confinez-vous, préparez des vivres, ne pas toucher un fil électrique, ne pas toucher votre compteur électrique », a rappelé le haut responsable, en plus de l’interdiction de circuler par voies terrestres ou maritimes.

« Rien n’est laissé au hasard », assure Manuel Valls

« Rien n’est laissé au hasard », a assuré de son côté samedi à l’AFP le ministre des outre-mer Manuel Valls. Des messages en français mais aussi en shimaoré et en kibushi, deux langues régionales de Mayotte, ont été diffusés à la radio et à la télévision pour alerter la population. « Le relais religieux a été utilisé avec les prières de vendredi », ainsi que les réseaux sociaux, notamment Facebook, a également indiqué le ministre, qui s’est félicité de « la coordination » et de « l’anticipation » des services de l’État, élus locaux et secours.

Le ministre a également assuré être « très attentif » à l’état des réseaux et télécommunications. « Il y a un dispositif spécial de mise à l’abri des antennes pour qu’on puisse vite les réutiliser après le passage du cyclone », a-t-il dit.