L’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) a annoncé, le 15 février 2023, qu'elle engageait « la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore » dont les résidus polluent les eaux. En janvier 2023, déjà, suite à une décision de la justice européenne, la France avait dû renoncer aux néonicotinoïdes (NNI), ces pesticides connus comme tueurs d’abeilles. Ils avaient été interdits en 2018 avec la loi sur la biodiversité et réintroduits de façon temporaire, après un vote à l’Assemblée nationale, pour, selon le gouvernement Castex, aider le secteur de la betterave à faire face à une invasion de pucerons. D’autres produits pourtant décriés ne sont pas interdits, comme le glyphosate. Fin 2023, la Commission européenne a ainsi prolongé l’autorisation de ce produit pour dix ans (sept pays, dont la France et l’Italie, se sont abstenus, selon des sources diplomatiques). Cet herbicide est pourtant considéré depuis 2015 comme « cancérogène probable » par le Circ, une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par ailleurs, après plusieurs semaines de mobilisation des agriculteurs organisées un peu partout en France en janvier 2024, le gouvernement français a fait plusieurs concessions à la FNSEA en matière environnementale, notamment en stoppant le « projet Ecophyto ». Le premier ministre Gabriel Attal a en outre annoncé une « clause de sauvegarde » pour empêcher l’importation en France de fruits et légumes traités avec le thiaclopride, de la famille des néonicotinoïde, qui est interdit en France et dans l’Union européenne. Autre gage donné cette fois par la Commission européenne aux agriculteurs, l’annonce faite le 6 février 2024 par sa présidente Ursula von der Leyen d’arrêter le projet législatif, visant à réduire l’usage des pesticides. Point d’orgue du « Pacte vert », ce texte prévoyait des objectifs pour diminuer de moitié l’utilisation des pesticides par rapport aux années 2015-2017.