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Cahiers de littérature orale, 2012
Prendre la parole, c'est toujours prendre plus ou moins de risques. Ces risques sont euxmêmes plus ou moins grands suivant les cultures, selon qu'en matière verbale elles sont permissives ou au contraire régies par une étiquette très contraignante qui stipule ce qui peut être dit ou non et en quelles circonstances. La question se pose avec d'autant plus d'acuité dans les civilisations de l'oralité où la parole n'est pas simplement un ergon, mais une energeïa, douée de force vive, dont la valeur performative est énorme, puisque, comme c'est souvent le cas dans les cultures africaines, elle est capable de ruiner socialement et peut même aller jusqu'à tuer, à l'instar de la malédiction de Thésée à l'encontre d'Hippolyte.
Revue de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012
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L Homme, 2016
© École des hautes études en sciences sociales L'ANCIENNETÉ DE L'INTÉRÊT pour les ressorts de la création, artistique et intellectuelle d'une manière générale, est bien connue et documentée depuis l'Antiquité. Ernst Kris et Otto Kurz (1987 [1934]) en avaient dégagé, il y a plus de quatre-vingts ans, les sources et formes principales rendant compte notamment de la fabrication du « mystère de la création » dans le goût général pour les « vies » (des artistes, des philosophes, des savants, etc.). Intérêt ancien mais également continu, avec des phases particulièrement actives d'enquêtes visant au percement obsessionnel du « secret » des créateurs. Le milieu du XVII e siècle voit ce mouvement se stabiliser à un très haut niveau d'intensité qui a pu prendre des formes très diverses, complexifiées encore par l'intervention, volontaire ou sollicitée, des créateurs euxmêmes. Ces derniers participent à l'explicitation de leur mécanique intérieure en disant leur vie, en se laissant « visiter » (une pratique qui se répand au XVIII e siècle), en se soumettant à des projets d'enquête (ante puis post mortem : les autopsies de « génies » vont se multiplier au XIX e siècle), en élevant enfin, à partir des années 1920, l'acte de création au niveau de l'oeuvre elle-même, puis la dépassant : « Nous voulons montrer notre travail, et non faire des oeuvres », aimait à dire Pablo Picasso, selon Francis Ponge (cité p. 35). Et cela renvoyait, pour Picasso et pour d'autres dans des champs distincts des arts et des sciences, à un véritable projet d'anthropologie générale : « Sans doute existera-t-il un jour une science, que l'on appellera peut-être science de l'homme, qui cherchera à pénétrer plus avant l'homme à travers l'homme créateur… À PROPOS
Il peut sembler surprenant aujourd'hui de parler de la vie des morts. Pour les uns c'est une ineptie, pour d'autres un mythe, pour les spiritistes, une réalité qui a eu son heure de gloire au XIX e siècle quand Conan Doyle vit surgir le fantôme de son fils et quand Victor Hugo a la révélation de l'au-delà à Guernesey, la nuit du 31 mars 1856. Pour certains, c'est un mystère à percer et ceux qui tentent de le faire se sont regroupés dans des sociétés et ont publié des livres aux titres évocateurs comme La vie après la vie, et Bernard Werber a traité ces explorations de la mort sur le mode humoristique dans les Thanatonautes (1994). En Bretagne, les légendes de la mort rassemblées par Anatole Le Braz offrent un corpus d'une grande richesse, qui plonge ses racines dans un lointain autrefois 1 , et le manuscrit français 15219 de la BnF, daté de la première moitié du XV e siècle, nous présente un boulanger breton revenant 2 . Dans les temps anciens, nul ne doutait que les morts continuassent à vivre dans leur tombeau ou dans l'outre-tombe, et cette idée est encore répandue en Europe au XVIII e siècle et au Pays de Galles 1. Le . 2. Lecouteux, 1999 Published in : Mélanges offerts au professeur Bernard Merdrignac, Britannica monastica 17 (2014), pp. 303-314.
Hybrid, 2017
« Demain est écrit » : telle est la formule qu'utilise Pierre Bayard 1 pour désigner son projet de « remettre la biographie à l'endroit » dans le cas des écrivains, c'est-à-dire de remonter des oeuvres vers la vie, puisqu'elles marchent devant et sont annonciatrices, comme le suggérait déjà Rimbaud dans une fulgurance : « La Poésie ne rythmera plus l'action : elle sera en avant 2. » Défi de philosophe initialement, la proposition me paraît devoir être prise au sérieux, moyennant naturellement un appareil d'aménagements et de précautions méthodologiques, au sujet des savants en général et, peut-être, de toutes les « vies à oeuvres » (artistes, artisans d'art, etc.). Car ces vies me semblent celles qui réalisent le mieux le fantasme, qui est aussi un cauchemar, d'une « vie sans hasard », selon l'expression de Balzac, celle des héros à qui l'on a révélé un destin. Ce sont des vies à scripts robustes, chargées de jalons-d'oeuvres-, qui sont comme un réservoir de formes prêtes à l'emploi. Des vies représentées avant d'être vécues, réalisées par quelques êtres singuliers qui sont, comme les qualifiait Ralph W. Emerson, « made up of rhyme, coïncidence, omen, periodicity, and presage 3 ». Mais le philosophe-poète de Concord n'identifiait pas les raisons qui pouvaient expliquer cette « nature » particulière de certaines existences. Je voudrais suggérer ici que, dans nos sociétés, les producteurs d'oeuvres intellectuelles ou manuelles, entre autres, sont de cette trempe. C'est fort de cette hypothèse qu'une anthropologie des savants-puisqu'il faut bien identifier un sous-groupe de « créateurs » pour commencer l'enquête-pourrait être utile. Celle-ci me semble en effet, de nos jours, prise dans l'impasse de l'alternative entre le côté de « la-vie-etl'oeuvre » et celui de « la-vie-de-laboratoire ». J'y reviendrai. Insister, à l'instar de Pierre Bayard, sur les effets de l'oeuvre sur la vie et sur la force de ce dédoublementl'oeuvre comme une forme du double, qui me semble particulièrement aigu dans le cas des vies à oeuvres, est le coeur même de l'élaboration de la notion de « vie savante » dont il sera ici question. Mais l'anthropologie des savants et la vie savante ne sauraient se concevoir comme des îles intellectuelles. Elles constituent à mon sens aussi des entrées privilégiées pour aborder des problèmes plus généraux auxquels la plupart des individus sont Des vies conduites par les oeuvres Hybrid, 4 | 2017
Reliance, 2007
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Spirale, 2012
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in Viae Urbis. La strada a Roma nel Medioevo, a cura di L. Barelli, M. Gianandrea, S. Passigli, Roma, Viella, 2023, pp. 295-307.
Políticas, espacios y prácticas de memoria. Disputas y tránsitos actuales en Colombia y América Latina, 2019
Η΄Συνάντηση για την Ελληνιστική Κεραμική (Ιωάννινα 2009)
Milan Law Review
Farabi Jurnal Matematika dan Pendidikan Matematika, 2024
ICERI2018 Proceedings, 2018
Games and Culture, 2019
Arts, Linguistics, Literature and Language Research Journal, 2022
Arquivos de Gastroenterologia
FEBS Letters, 2011
Psicologia: Reflexão e Crítica, 2022
The Coleopterists' Bulletin, 1989