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Leibulf de Provence

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Leibulf de Provence
Titres de noblesse
Vicomte
Comte de Melgueil
Biographie
Décès

Leibulf de Provence (780 - † 837) appelé aussi Laibulf, Leibulfe, Leybulf, Letibulf ou Leyboux est comte de Provence dans les premières années du IXe siècle ; il est appelé parfois comte d'Arles.

Origines et début

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Les origines de Leibulf ne sont pas connues, bien que selon toute vraisemblance, fils d'un certain Gontier propriétaire arlésien[1], il soit né en Provence et même à Arles[2] où il possédait, ex rebus proprietas, un franc-alleu autour de la cité. Toutefois sa famille, d'après l'historien Jean-Pierre Poly, serait probablement issue de Septimanie[3].

Son ascension au pouvoir date des dernières années du règne de Charlemagne (768814) qui lui accorde nombre de ses titres. En Provence, Leibulf succède au comte Loup[3].

Comte de Provence et de Septimanie

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Leibulf, appelé comte d'Arles ou comte de Provence, conduit avec Berà et le comte de Vasconie, Sanche Loup Ier[4], un contingent de Provençaux lors de l'expédition de Louis le Pieux contre Barcelone en 800 / 801[5],[6]. Leibulf est convoqué en 812[7] à la cour d'Aix-la-Chapelle avec les comtes Berà de Barcelone, Gaucelme du Roussillon, Odilón de Gérone et de Besalú, Giscafred de Carcassonne, Ermenguer d'Ampurias, Adhemar de Narbonne et Erlín de Béziers. Un groupe de propriétaires terriens hispaniques (c’est-à-dire, des nobles locaux de l'ancienne province de Septimanie et de Gothie ou de la Marche Hispanique) ont porté plainte contre tous ces comtes. Ces propriétaires se plaignent de ce qu'on leur impose sur leurs terres des tributs et des charges injustes. Charlemagne donne raison aux plaignants.

Dès la fin du règne de Charlemagne, il semble que Leibulf voit son pouvoir déborder sur une partie de la Septimanie[8] où il intervient en 814 comme missus dans les pagi de Narbonne et d'Agde à propos des domaines d'Aniane[3] Quoi qu'il en soit, en mars 817, il reçoit ce comté à la suite de la réorganisation du pouvoir carolingien dans le Sud de la France et aux marches d'Espagne[9]. Avec Gaucelme[10], marquis d'Ampurias-Roussillon et Berà, comte de Barcelone en Catalogne, il est l'un des trois plus grands personnages du sud du royaume au début du règne de Louis le Pieux[11].

Un bienfaiteur de l'Église

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En 824, une charte datée du mentionne un échange de terres avec Noton, l'archevêque d'Arles[12]. Cet échange est confirmé le par l'Empereur[13],[3]. Leibulf est un bienfaiteur du monastère de Lérins[14], et d'après Jean-Pierre Poly, il serait le fondateur de l'abbaye Saint-André de la Cappe, sur une île du Rhône en aval d'Arles[15].

Sa mort survient après le , date de sa dernière donation à ce monastère. Il teste le même jour en donnant l'abbaye de Saint-André qu'il avait bâtie sur l'île de la Cappe, à Aniane[16]. D'après certains, cette dévotion se retrouverait dans les origines méridionales du comte et expliquerait diverses donations, consenties entre 816 et 820, par le roi Louis le Pieux ; ces donations, portant sur des biens arlésiens (Saint-Martin, Mornas, Massatia, ...), n'ayant pu être faites qu'avec l'accord du comte[3]. Bernard de Septimanie reçoit ses honores[17].

Peut-être vit-il toutefois jusqu'aux années 835, lorsque pour lutter contre les pirates l'empereur Louis le Pieux regroupe l'ensemble des comtés provençaux sous l'autorité d'un duc résidant à Arles, peut-être Leibulf. Un plaid, daté de 843/844, évoque Leibulf comme comte d'Arles [3]; mais il semble peu probable qu'à cette date, il soit encore en vie.

Le duc Guerin[18], ou le comte Audibert[3] selon Jean-Pierre Poly, lui succèdent en Provence. Il laisse une femme appelée Oda ou Odda, également bienfaitrice de Lérins.

Descendance

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Leibulf est probablement l'ascendant de la maison des Baux par son fils Leibulfe d'Arles. Toutefois, dans les années 900-920, apparait un certain Guigue d'origine noble, ex-clerc d'Arles devenu évêque de Gérone, qui cède dans d'étranges conditions vers 922/923 à la cathédrale d'Arles, parmi d'autres alleux, l'abbaye de Saint-André de la Cappe. Ce Guigue apparaît comme un légitimiste dans le conflit qui a opposé peu de temps auparavant l'ancienne noblesse aux Bourguignons[19]. Il est donc possible que ce Guigue soit un descendant du comte Leibulf.

Notes et références

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  1. Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - page 40, note 54
  2. Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle, page 75 ici :
    Au début du IXe siècle, ou à la fin du VIIIe, c'était le comte Loup, qui existait à Arles. En 824, il était remplacé par Leyboux, fils de Gontier et mari d'Odda, qui était arlésien de naissance.
  3. a b c d e f et g Jean-Pierre PolyLa Provence et la société féodale 879-1166 – p. 40
  4. Fils de Loup II, Sanche Loup Ier reconnut la suzeraineté de Charlemagne et prit part, contre son sentiment mais par fidélité, à l’expédition organisée par le roi d’Aquitaine contre Barcelone en 801. Mais cette reconnaissance fut de courte durée puisqu’en 802 Pampelune avait fait allégeance à l’émir de Cordoue.
  5. Ibid, 65.
  6. La ville de Barcelone est assiégée dès octobre 800 et prise en avril 801.
  7. Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - page 40 :
    Jean-Pierre Poly en précise la date : le 12 avril.
  8. Archibald R. Lewis - The Development of Southern French and Catalan Society, 718-1050, chapitre 4, The Carolingian System
    Toward the end of Charlemagne's reign, however, one other extraordinary command may have been created for Count Leibulf of Provence who seems to have controlled a number of counties in Septimania.
  9. Cf. Archibald R. Lewis - The Development of Southern French and Catalan Society, 718-1050, chapitre 4, The Carolingian System
    It was the crisis caused by these successful revolts which was probably in part responsible for the Carolingian reorganization of Aquitaine, Septimania, and the Spanish March in 817. By this time the incompetent Begon had been succeeded by the abler Count Berengar at Toulouse, who, as viceroy for the young king Pepin of Aquitaine, had the immediate [44] responsibility of keeping order in Gascony. To fit his command new boundaries were drawn for Aquitaine so that they included the entire Gascon border to the west, Pallars-Ribagorça and the Urgell-Cerdanya-Besalu complex to the south and Carcassonne-Razès to the east. The rest of Septimania and the maritime counties of Roussillon, Ampurias, and Gerona-Besalu-Barcelona were placed under the direct control of Louis the Pious himself. This in effect gave control over these maritime regions to three counts. Count Bera controlled the counties of Barcelona-Besalu-Gerona. Count Gaucelm, son of Duke William of Toulouse, was in charge of Ampurias-Roussillon. And Count Leibulf of Provence ruled Provence and Septimania.
  10. Gaucelme, († 834), fils de Guillaume de Gellone, il fut marquis de Gothie en 812 et décapité à Chalon-sur-Saône sur ordre de Lothaire Ier.
  11. Lewis, 44.
  12. Noton Archbishop of Arles and "Letibulfo comitem" agreed to exchange property by charter dated 7 Nov 824.
  13. . En 825, la terre d'Argence, dont Beaucaire devint le chef-lieu, était la propriété de Leibulf, comte d'Arles, qui la tenait en fief des rois de France. Il demanda à Louis le Débonnaire, la permission de l'échanger avec Noton (dit aussi Nothon) archevêque d'Arles et son clergé, contre d'autres terres que ceux-ci lui offraient. L'empereur confirma cet échange dans un diplôme daté du 3 janvier 825
  14. Ibid, 54, relying on Février.
  15. Jean-Pierre PolyLa Provence et la société féodale 879-1166 – p. 22
  16. Jean-Pierre PolyLa Provence et la société féodale 879-1166 – p. 40 :
    Toutefois, pour Jean-Pierre Poly, ce document est probablement un faux ou tout au moins, un document interpolé.
  17. Bernard recevant le comté de Septimanie dès 820 ou 826, rien n'indique que Leibulf soit décédé vers 828-829.
  18. Ibid, 93.
  19. Jean-Pierre PolyLa Provence et la société féodale 879-1166 - page 22 :
    En 897, Guigue, alors clerc arlésien, était encore auprès de l’archevêque Rostaing, mais en 908, au moment où il est consacré évêque de Gérone par Arnuste, on nous dit qu’il arrive de la cour royale ; c’est donc lui aussi un légitimiste et il a été obligé de chercher hors de Provence la place à laquelle sa noblesse le destinait. Lorsque sera réglé le contentieux de la crise, en 922/923, il donnera à la cathédrale d’Arles son alleu dans ce même « pagus, l’abbaye Saint-André de la Cappe, et tout ce qui lui venait de son neveu défunt, Dalilo ; avec cette étrange condition, qui ressemble fort à de la simonie : son autre neveu, le clerc arlésien Arnoux, possédera ces biens « jusqu’à ce qu’il parvienne, s’il plait à Dieu, au rang épiscopal ».

Liens internes

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