Aller au contenu

Marche d'Espagne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Marche Hispanique)
Marche d'Espagne

795–843

Description de cette image, également commentée ci-après
La Marche d'Espagne en 806
Informations générales
Statut Zone tampon de l'Empire carolingien puis de la Francie occidentale
Langue(s) Latin vulgaire,
Ancien occitan
Histoire et événements
801 Siège de Barcelone
843 Fin de l'Empire carolingien

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La marche d'Espagne ou la Marche hispanique fut la frontière politico-militaire de l'Empire carolingien dans la partie orientale des Pyrénées. Après la conquête musulmane de la péninsule Ibérique, ce territoire fut dominé par l'intermédiaire de garnisons militaires établies en des lieux comme Barcelone, Gérone ou Lérida. Cependant, à la fin du VIIIe siècle, les Carolingiens intervinrent dans le Nord-Est péninsulaire avec l'appui de la population autochtone des montagnes. La domination franque devint effective après la conquête de Gérone (785) et de Barcelone (801). Le territoire gagné sur les musulmans devint la marche d'Espagne, composée par des comtés dépendants des monarques carolingiens. Parmi eux, celui qui joua le plus grand rôle fut le comté de Barcelone.

Carte de la péninsule ibérique en 814 avec les campagnes de Charlemagne et la création de la marche d'Espagne.

Initialement, l'autorité comtale repose sur l'aristocratie locale, tribale ou wisigothique, mais l'attitude d'indépendance que celle-ci manifeste immédiatement, oblige les Carolingiens à les remplacer par des comtes d'origine franque. Malgré tout, les liens de dépendance des comtés catalans vis-à-vis de la monarchie franque vont en s'affaiblissant. L'autonomie se renforce avec la revendication des droits de succession pour les familles comtales. Cette tendance est accompagnée par un processus d'unification des comtés jusqu'à former des entités politiques plus grandes. Le comte Guifred le Velu représente cette orientation. Il réussit à réunir sous son autorité une série de comtés et à les transmettre en héritage à ses fils. À sa mort en 897, l'unité se rompt, mais le noyau formé par les comtés de Barcelone, Gérone et Vic se maintient indivis. Autour de ce noyau se forme ensuite la future principauté de Catalogne.

Durant le Xe siècle, les comtes de Barcelone renforcent leur autorité politique. En 988, profitant de la substitution de la dynastie carolingienne par la dynastie capétienne, le comte de Barcelone, Borrell II, ne prête pas serment de fidélité au roi franc, alors qu'il en a reçu l'injonction par écrit. Ce geste est interprété comme le point de départ de l'indépendance de fait de la Catalogne. Le , Jacques Ier le Conquérant, roi d'Aragon, signe avec le roi de France Louis IX le traité de Corbeil, date à laquelle la Catalogne devient réellement une partie de la couronne d'Aragon.

Marche hispanique est le nom par lequel, durant le IXe siècle, on désigne, globalement, les comtés catalans. Actuellement[Quand ?], pour faire référence à l'antique Marche hispanique, on utilise également l'expression comtés catalans.[réf. nécessaire]

La marche d'Espagne de 814 à 850

Origines des comtés catalans

[modifier | modifier le code]

Immédiatement après la conquête carolingienne, dans les territoires dominés par les Francs, on rencontre la mention de quelques districts politico-administratifs — Pallars, Urgell, Barcelone, Gérone, Osona, Empúries, Roussillon — qui reçoivent le nom de comté. Il existe d'autres circonscriptions plus petites : pagus, comme Berga ou Vallespir.

L'origine de ces comtés ou pagus remonte à des époques antérieures aux Carolingiens, comme l'indique la fréquente coïncidence entre leurs limites et celles des territoires des antiques tribus ibères ; par exemple, le comté de Cerdagne correspond au pays des Cerretains, celui d'Osona à celui des Ausétans, et le pagus de Berga à celui des Bergistains (ca) ou Bargusis. En conséquence, ces territoires, nécessairement, ont dû avoir une entité politico-administrative au temps des Romains et des Wisigoths, bien que n'étant pas appelés comtés, et n'ayant pas été gouvernés par des comtes à l'époque des rois de Tolède ; au temps de la monarchie wisigothe, les comtes sont situés hiérarchiquement au-dessous des ducs, la plus haute autorité provinciale ; les comtes gouvernent seulement les cités, limitant leur autorité exclusivement à la zone urbaine, souvent délimitée par des murailles, ce qui exclut le district rural dépendant de la cité. Par conséquent, pour organiser les territoires gagnés au sud des Pyrénées, les Francs ne créent aucune entité, se limitant à conserver celles déjà établies par la tradition ethnique et culturelle du pays.

Énumération des comtés de la Marche

[modifier | modifier le code]
Les comtés de la Marche d'Espagne indépendants au XIe siècle.

Les comtés mentionnés étaient :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (es) Ramon d'Abadal i de Vinyals, « Nota sobre la locución Marca Hispanica » [« Note sur la locution Marca Hispanica »], Boletín de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, vol. XXVII,‎ 1957-1958, p. 157-164, réédité dans :
    • (ca) « El concepte polític i geogràfic de la locució Marca Hispánica », dans Ramon d'Abadal i de Vinyals, Dels Visigots als Catalans [« Des Wisigoths aux Catalans »], t. I : La Hispània visigòtica i la Catalunya carolíngia [« L'Hispanie wisigothique et la Catalogne carolingienne »], Barcelone, 62, coll. « Estudis i documents » (no 13), , 1re éd., 1 vol., 497-[28], 21 cm (OCLC 491164016, SUDOC 071664726), p. 173-179.
  • [Zimmermann 1991] Michel Zimmermann, « Le concept de Marca hispanica et l'importance de la frontière dans la formation de la Catalogne », dans Philippe Sénac (éd.), La Marche supérieure d'al-Andalus et l'Occident chrétien (Table ronde, Huesca, ), Madrid, Casa de Velázquez et université de Saragosse (diff. Paris, de Boccard), coll. « Publications de la Casa de Velázquez / Archéologie » (no 30 / XV), , 1re éd., 1 vol., 190, 21 × 29,7 cm (ISBN 84-86839-22-X, EAN 9788486839222, OCLC 708321445, BNF 35461190, SUDOC 002366894, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 2, p. 29-48.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]