LA BIBLIOTHEQUE VIRTUELLE D'UNE GRANDE DAME

DU XVIIIe SIÈCLE :

LES LIVRES DANS LA CORRESPONDANCE DE MARY DELANY (1700-1788)

En France comme en Angleterre, on dispose d'un grand nombre de catalogues de bibliothèques privées du XVIIIe siècle.1 On conçoit aisément la valeur de tels documents lorsqu'ils concernent des écrivains ou des artistes connus. Tous n'ayant pas établi d'inventaire de leurs ouvrages, l'on cherche aujourd'hui à reconstituer leurs bibliothèques, comme c'est le cas pour celles de Bolingbroke ou de Voltaire.2 Notre ambition est de mener à bien le même travail pour Mary Delany, épistolière anglaise, née Granville en 1700, épouse puis veuve Pendarves entre 1717 et 1743, enfin femme de Patrick Delany, doyen du comté de Down, auprès duquel elle passe près de treize ans de sa vie en Irlande, avant de s'installer définitivement à Londres à partir de 1768, année du début de son second veuvage; puis elle demeure à la Cour, à Windsor, en 1786 et 1787, jusqu'à moins d'un an avant son décès à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Dans les archives, on trouve des listes de ses dessins et de ses peintures, mais pas de ses livres. Par testament, elle lègue les tableaux qu'elle possède, mais non les nombreux volumes de sa bibliothèque dont le de-