Jean Silve de VENTAVON : Cagliostro, un franc-maçon au siècle des Lumières.
Paris, Éditions Didro, 2001, 194p., ill. (Coll. «Visages de l'Histoire»).
Il ne s'agit pas tout à fait d'un roman, mais... L'écriture est alerte, des sources sont citées, les illustrations vieillottes ; l'A. ne retient de Cagliostro que ce qui est de nature à intéresser les femmes de chambre. Le personnage qui sillonnera l'Europe n'est pas contextualisé, et quand il évoque la maçonnerie «égyptienne », l'A. se contente de reprendre un rituel (source ?) sans le commen¬ ter ; sur l'affaire du collier, il s'en tient à des lieux communs et ne paraît pas connaître le dossier établi par J.-J. Tatin-Gourier ; rien n'est dit sur le Convent des Philalèthes où le Grand Cophte fut invité ; ni sur son séjour en Pologne, puis en Russie et encore moins sur sa triste fin au Château de Saint-Ange, après un étrange procès et une singulière rétractation, et, finalement, son enfermement à San Léo dans cette terrible forteresse d'où, depuis la cellule qu'il occupera, on ne voit que l'église. Bref, nous avons à faire à un ouvrage à la Dumas, le génie en moins, qui apprend peu sur Balsamo, rien sur la franc-maçonnerie et, on s'en doute, encore moins sur les Lumières. La «bibliographie » que l'on trouve en fin d'ouvrage n'est là que pour impressionner les ignorants.
Charles Porset