Presenza di Cagliostro. Actes du colloque de San Leo (20-22 juin 1991) publiés par Daniela Gallingani. Florence, Centro Editoriale Toscano, 1994, 690 p. Il y a un paradoxe dont A. FAIVRE fait état dans sa présentation : c'est que Cagliostro, en butte aux railleries et à la méfiance pendant sa vie, condamné par l'Inquisition romaine, en 1790, à finir ses jours dans le terrible cachot de la forteresse de San Leo, devient néanmoins sujet d'étude et de commémoration, à l'occasion de ce colloque organisé par D. G. sur les lieux mêmes de sa détention, et ne réunissant pas moins de 32 communications. En réalité, le personnage qui avait plus d'un tour de magie dans son sac, se révèle un extraordinaire témoin de son temps, dans la mesure, en particulier, où il sut se servir des angoisses de ses contemporains. Les deux axes principaux de cette rencontre qui concernent la dimension historique et mythique du personnage (avec sa fortune littéraire), et ne cessent d'ailleurs de se recouper, le confirment amplement. Le nom de C. est mêlé à la fois aux théories de la métempsychose, à la recherche de la pierre philosophale, à la branche illuministe de la franc-maçonnerie et, bien entendu, aux intrigues de cour alambiquées, la plus retentissante étant l'affaire du collier de la reine. Il s'agit donc d'un personnage important d'un point de vue historique, qui fît aussi beaucoup rêver les romanciers du 19e siècle, et dont les multiples facettes ont été bien décrites au cours de ce colloque.
Lise Andries