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JARDIN DU LUXEMBOURGLe Jardin du Luxembourg, moins régulier que celui des Tuileries et déplorablement mutilé en 1782 et 1866, est encore malgré tout l'un des plus beaux de Paris, le plus beau peut-être de l'avis de beaucoup (23 hectares). Œuvre à l'origine de N. Descamps puis de G. Boutin pour les plantations, de J. Boyceau de la Barauderie pour les parterres, de Francine pour les effets d'eau et, dans son aspect actuel, de Chalgrin surtout, c'est un admirable jardin à la française, le premier qui ait été intégré à un corps de constructions. Outre la vue générale (de préférence de la terrasse E.), les visiteurs pressés verront surtout la fontaine Médicis et le monument de Delacroix. Le jardin, ilôt de verdure dans Paris et très vaste au autrefois, a beaucoup inspiré les artistes. Watteau particulièrement aimait à s'y promener (son ami Audran en était "concierge"., c'est-à-dire conservateur), l'a sans doute évoqué dans ses "parcs ". Au temps où le quartier latin était encore un centre de la littérature, le Luxembourg était le jardin des poètes, Gérard de Nerval, Verlaine, Rilke surtout. Théophile Gautier y faisait sensation en y promenant un homard au bout d'un ruban bleu. S'il a un peu changé depuis, il reste toujours l'endroit de prédiiection des étudiants et des enfants. En entrant par la grille S. (rue Auguste-Comte) et en suivant tout droit, on arrive à la partie centrale du jardin, encadrée de deux terrasses à balustres et éclairée d'un bassin octogonal avec jet d'eau. Les parterres, admirablement entretenus, sont ornés de statues modernes et de copies d'après l'antique. Au S. du bassin, monument de Scheurer-Kestner, un des protagonistes de l'affaire Dreyfus, avec figures de la Justice et de la Vérité, par Dalou. Au N., devant la façade méridionale du palais construite au XIXe s. par Alphonse de Gisors, on découvre une belle perspective au S. sur le jardin avec, au fond, les coupoles de l'0bservatoire. A l'O. et à l'E. du bassin, des escaliers donnent accès aux deux terrasses, ornées de statues de reines de France et de femmes illustres (V. le plan). Du haut de l'escalier E. on découvre une très belle vue sur le jardin, le palais et les tours de Saint-Sulpice. Dans l'axe de cet escalier, l'allée principale, traversant des quinconces de marronniers (àg., kiosque à musique; café), aboutit à la grille de la place Edmond Rostand. - De l'escalier O., l'allée principale aboutit à la grille de la rue Guynemer, en face de la rue de Fleurus. De ce côté, sous les quinconces, théâtre de marionnettes du Luxembourg, divers terrains de jeux (courts de tennis) et attractions pour les enfants. En suivant l'allée à dr. de la façade du palais, on irait à la fontaine de Médicis. En suivant au contraire l'allée de g., on trouve sous de beaux platanes, le long du jardin réservé du Petit-Luxembourg, le monument d'Eugène Delacroix, œuvre vigoureuse de Dalou. Le jardin anglais se prolonge en retour d'équerre en bordure de la rue Auguste-Comte: à l'angle S.-O., près de la grille d'entrée de la rue d'Assas, Ecole d'arboriculture, avec jardin fruitier d'application et rucher-école. Cette partie du jardin, agrémentée de vastes pelouses, renferme, entre autres monuments, ceux de : Sainte-Beuve, par D. Puech; Charles Baudelaire, par Fix-Masseaux; Ferdinand Fabre, par Marqueste; J.-M. de Heredia, par Ségoffin; Eustache Le Sueur, par Husson; Watteau, par Gauquié; Louis Ratisbonne, par Soldi; la comtesse de Ségur, par Jean Boucher; Frédéric Le Play, par Allar. On y voit aussi une colonne avec le chapiteau des Baisers, par Derré (V. le plan). A l'angle S.-E., derrière l'Ecole des Mines, se trouvent les serres, renfermant plus de 25 000 plantes. De là, en contournant la clôture de l'Ecole des Mines et en parcourant les parterres bordant le boulevard Saint-Michel, on trouve les monuments de Gustave Flaubert, par Clésinger et Escoula; Velléda, de Maindron, une des œuvres marquantes de la sculpture romantique; Stendhal (stèle avec reproduction, par Rodin, du médaillon de David d'Angers); George Sand, par Sicart; Leconte de Lisle, par D. Puech. Au-delà, une allée décorée d'un tapis vert aboutit à un escalier d'où l'on découvre une belle perspective sur le Panthéon. Au bas de cet escalier, on trouve à dr., à l'extrémité d'une allée d'eau ombragée de magnifiques platanes, la fontaine de Médicis, peut-être de Salomon de Brosse, transportée ici en 1861 : dans la niche centrale, Polyphème s'apprêtant à écraser sous un rocher Acis et Galatée, par Ottin; de part et d'autre, Pan et Diane, du même; sur la face postérieure de la fontaine regardant la rue de Médicis, bas-relief de la fontaine de Léda. En se dirigeant vers la grille d'entrée voisine de l'Odéon, on laisse à dr. le monument à la mémoire des Etudiants tombés dans la Résistance (bronze par Watkin, 1956); dans l'angle N.-E. du jardin, les monuments de Théodore de Banville, par J. Roulleau et Courtois-Suffit, et d'Henri Murger, par Bouillon. La porte N.-E. du Luxembourg donne sur la place Paul-Claudel, en face du théâtre de l'Odéon. Laissant ce dernier à dr., on suit à g. la rue de Vaugirard, la plus longue de Paris (4430 m, du boulevard Saint-Michel à la porte de Versailles) que borde à g. le palais du Luxembourg.
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