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merde

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : merdé
Du latin merda, de même sens.
(Interjection) (Théâtre) Lorsqu’une pièce avait du succès, les attelages stationnant derrière le théâtre laissaient une quantité de crottin importante ; souhaiter beaucoup de « merde » revenait donc à souhaiter du succès à la représentation de l’acteur.
Singulier Pluriel
merde merdes
\mɛʁd\

merde \mɛʁd\ féminin

  1. (Vulgaire) Excrément de personne ou d’animal.
    • Ce pourquoi à tout, on préférait la merde du jeune homme sain — et parfois même celle, connue sous le nom de méconium, qui résultait de « la première déjection que font les enfants après leur naissance » — jusqu’à asservir un homme spécialement à cet office […] — (Dominique Laporte, Histoire de la merde, 1978, ISBN 2267017016, page 90)
    • Ici, cependant, la merde est un objet de culte. La patine n'est pas autre chose qu'une cochonnerie que le temps accumule sur les immeubles, sur les objets, sur les meubles, etc. — (Salvador Dalí, Oui: La révolution paranoïaque-critique, tome 1, Éditions Denoël/Gonthier, 1979, page 76)
    • Jamais la rancœur d’être seule à nourrir et torcher, la merde partagée c’est moins de la merde. Des fois ça ressemblait à l’amour. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 409)
    • J’avais donc la puce aux narines en entrouvrant la porte, et ne fus pas si surpris de libérer à la vue ainsi qu’à l’odorat ce spectacle sidérant, […] : l’appartement était recouvert de merde, de merde de poulet, ou plus exactement de merde de chien à base de poulet, sur l’entière surface des sols et sur toute la base des murs. De plus, il ne s’agissait nullement de crotte mais bien de merde, lourde, gluante, épaisse, en grande quantité […]. — (Jordan Diowe, Le Rêve aux loups, Éditions Edilivre, 2014, page 115)
  2. (Vulgaire) (Sens figuré) (Par analogie) (Péjoratif) Chose sans valeur ; objet de mauvaise qualité.
    • mais tout de même, disaient-ils, et ils avaient raison, Marienbad, quelle merde ! — (Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965, réédition 1984, page 60)
    • De plus, son poème était une merde. Non, ce n’était pas une merde. Ou peut-être que c’était une merde, mais il fallait qu’il l'écrive. — (Antonio Caballero, Un mal sans remède, Place des éditeurs, 2010)
  3. (Vulgaire) (Sens figuré) (Par analogie) (Péjoratif) (Injurieux) Personne méprisable, sans valeur.
    • T'es une vraie merde.
    • Petite merde !
    • Tu n'es qu'une merde !
    • Pauvre merde !
    • Sale merde !
  1. (Vulgaire) (Sens figuré) (Par analogie) (Péjoratif) Situation inextricable.
    • Le gros des pêcheurs était sur l’eau. Écartant les brouillards et les rideaux de l’aube, ils atteignaient leur rivière, le cœur battant, ensommeillés mais touchant à la vie, enfin, après des mois de mort au ralenti, de fumées d’usine, de regards précipités aux horloges, de « bonjour monsieur », d’heures de train, de métro, de merde noire en tranche ou en bâton. — (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 46)
    • C’était vraiment la merde pour moi, j’aurais pu aller en prison. Mais le procureur a passé un marché avec mon avocat. Ils m’ont donné une seconde chance. Laura Griffin, Secrets en série, éditions J’ai Lu, 2015
  2. (Vulgaire) (Sens figuré) (Par analogie) (Péjoratif) Fait désagréable, incommodité, incident de la vie.
    • Une présentatrice se matérialise dans la chambre. Tout d’abord translucide comme un voile, elle devient de plus en plus nette.
      — Bonsoir. Voici les nouvelles !
      Elle n’annonce que des merdes ultra-pessimistes. Au moins une qui ne déçoit pas Mishima.
      — (Jean Teulé, Le Magasin des suicides, Julliard, 2007, page 129)
    • Tous aux abris ! Jacques Chirac en avait fait une philosophie prudentissime de l’action politique : « Les merdes, disait l’ancien président, volent en escadrille ». — (Nicolas Domenach, « Les m… volent toujours en escadrille », www.marianne.fr, 21 février 2008 → lire en ligne)
    • Il m’est arrivé une merde.

Variantes orthographiques

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  • m (abréviation)
alt = attention Ce mot féminin n’a pas de masculin correspondant, et il peut désigner des hommes. (au sens 3)

Comparaison France/Québec

Au Québec, ce mot est généralement prononcé \maʁd\, sauf dans certains cas (→ voir marde). Ainsi, pour qualifier un objet de mauvaise qualité (sens 2), le Canadien a deux possibilités courantes : « [sujet] à’ marde (où à’ est un à allongé, contraction de à la) ou « [sujet] de merde » (voir exemples pour le sens 2 ci-dessous).
De plus, au sens propre, le mot est généralement utilisé avec un partitif (« de la ») et non un article indéfini (« une ») (voir exemple pour le sens 1 ci-dessous).
On trouve également la prononciation \maʁd\ dans D’un château l’autre de Louis-Ferdinand Céline, attestant semble-t-il de cette prononciation dans l’usage populaire oral dans la France du début du XXe siècle.

Répartition plausible entre les deux prononciations au Québec suivant grossièrement les définitions de l'article principalNote : Ces prononciations sont rarement interchangeables.

  1. Excrément.
    • J’ai pilé dans de la marde de chien.
  2. Chose sans valeur.
    • Toé pis ton char à’ marde !
    • Quel pays de merde !
    • La politique, c’est d’la marde / Nan, nan, nan, nan / J’mange des scorpions à la moutarde / Nan, nan, nan, nan — (Chanson parodique de François Pérusse)
  3. Personne méprisable.
    • Non, mais, t’es une vraie merde.
  4. Ennui, problème.
    • Là, j’suis dans’ marde. (Le mot dans’ est ici une contraction de dans la, prononcé [dãː] avec le [ãː] allongé.)
    • Quand il arrive quelque part, ça fait toujours de la marde.
  5. Drogue.
    • Touche pas à cette merde-là.
    • Touche pas à ça, c’est de la marde. (Ce dernier sens est en fait plus proche du sens (2), ce qui explique la prononciation en \a\.)
  6. Exclamation.
    • Cela dit, les deux formes coexistent, la forme marde s'étant maintenant lexicalisée. La phrase « Merde, c’est d’la marde! » est tout à fait plausible. — (Anne-Marie Beaudoin-Bégin, La Langue racontée, éditions Somme toute, Montréal, 2019, page 108)

Expression spécifique au français ˞acadien

  1. (Acadie) Hale ta marde. (« Dépêche-toi! »)

Proverbes et phrases toutes faites

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  • c’est de la merde (se dit d'un objet de piètre qualité, ou sans valeur artistique)
  • c’est la merde (se dit au sujet d’une situation difficile, inextricable ou dont il est difficile de percevoir les tenants et les aboutissants)
  • c’est le bout de la merde (au Québec seulement) (situation méprisable)
  • c’est un beau merdier (c’est une catastrophe, une situation qui ne va pas être évidente à régler. se dit aussi d’une pièce en désordre par exemple)
  • chacun sa merde
  • je vous dis merde (bonne chance, surtout avant une performance. expression typiquement employée en France pour encourager la personne qui entre en scène, ou avant un examen)
  • merde alors (deux sens selon l’intonation qu’on y met : zut alors ou surprenant, inattendu, admirable)

Vocabulaire apparenté par le sens

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Interjection

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Invariable
merde
\mɛʁd\

merde \mɛʁd\ invariable

  1. (Vulgaire) Exclamation de colère, d’irritation ou de surprise.
    • Il vente, il pleut des hallebardes : / Merde ! c'est encore l'hiver. — (Raoul Ponchon, in Le Courrier Français, 19 mars 1891)
    • Je reçus d’elle, sitôt après, une lettre enthousiaste, […] où il est question de ma séduction, de mon charme secret, etc. J’aurais dit « merde », qu’elle l’aurait trouvé divin. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 306)
    • Amène-toi morveux : on est grands, merde aux gniards. Ça te travaille pas, la glande, momichon ? Ça va le faire. Ça vient, a pas peur. — (Christian Prigent, Les Enfances Chino, éditions P.O.L., 2013)
  2. (Théâtre) (Familier) Vœu de bonne chance à un acteur de théâtre avant qu’il n’entre en scène.
    • Vas-y, je te dis merde.
    • Il est temps d’y aller. Merde.
  3. (Par extension) (Familier) Vœu de bonne chance à une personne avant qu’elle ne passe une épreuve (souhaiter bonne chance étant supposé porter malheur).
    • Au fait : merde pour le bac.
Cette interjection est appelée le mot de Cambronne, ou le mot de cinq lettres.
En France, pour éviter de le prononcer clairement, on dit parfois mer…credi.
Au Québec, alors que le sens d’« excréments » est généralement prononcé \maʁd\, l’exclamation est toujours prononcée \mɛʁd\. Elle y est courante en soi, mais sert aussi typiquement dans les caricatures verbales du parler français de France.
À noter toutefois, toujours au Québec, l’interjection « maudite marde! », qui, elle, est toujours prononcée avec le son \a\. Exemples :
  • Merde, j’ai tout renversé !
  • Voyons ! Où c’est qu’j’ai mis mes clés, merde !
  • Maudite marde ! Ça va-tu finir un jour, c’t’histoire-là ?

Exclamation (1) : → voir sacrebleu#Synonymes

Forme de verbe

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Voir la conjugaison du verbe merder
Indicatif Présent je merde
il/elle/on merde
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je merde
qu’il/elle/on merde
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
merde

merde \mɛʁd\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de merder.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de merder.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de merder.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de merder.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de merder.

Prononciation

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  • merde sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

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Forme de nom commun

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merde \Prononciation ?\ féminin

  1. Pluriel de merda.

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