Tavio Amorin
Tavio Amorin | |
Tavio Amorin à la Conférence Nationale Souveraine en 1991. | |
Fonctions | |
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Président du PSP | |
Biographie | |
Nom de naissance | Tavio Ayao Tobias Amorin |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lomé (Togo) |
Date de décès | (à 33 ans) |
Lieu de décès | 12e arrondissement de Paris |
Nature du décès | Assassinat |
Sépulture | Lomé |
Nationalité | Togolais |
Parti politique | PSP |
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Tavio Ayao Tobias Amorin, plus connu comme Tavio Amorin, est un homme politique socialiste togolais né à Lomé le et mort assassiné à Lomé, Tokoin-Gbonvié le à 33 ans[1]. Ami du capitaine Thomas Sankara, il dirige le Parti socialiste panafricain, dont l'idéologie a été influencée par des personnalités telles que Marcus Garvey, Kwame Nkrumah et Cheikh Anta Diop dans les années 1990.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Tavio Amorin naît le à Lomé, capitale du Togo. Il est le fils de Carlos Amorin et de Adolé Goeh-Akwé[2],[3]. Il fait ses études primaires à l'école catholique de Kokétimé de 1964 à 1970 puis poursuit ses études secondaires au collège Saint-Joseph de Lomé, où il obtient un bac scientifique en 1977. Il continue ses études en France et obtient un diplôme d'études universitaires générales (Deug) en sciences avant de passer à l'informatique. Il se spécialise dans les systèmes industriels à l'université d'Orsay[4]. Il est stagiaire chez l'ancien constructeur aéronautique français Matra. Après avoir été consultant en organisation d'entreprise en France pendant quelques années, Amorin s'installe en Côte d'Ivoire avant de rentrer au Togo.
Engagement politique
[modifier | modifier le code]Opposant affirmé au régime dictatorial du président Gnassingbe Eyadema, c'est grâce à l'amnistie générale en 1991 qu'il revient au Togo pour prendre part à la vie politique du renouveau démocratique. Il se lance dans la bataille politique en créant le Parti socialiste panafricain (PSP) avec d'autres jeunes politiciens, parmi lesquels Jean-Claude Edoh Ayanou, Me Wakilou Maurice Gligli et Francis Agbagli.
Il a été membre du Haut Conseil de la République, formé en 1991 en tant que législature de transition[5], et est finalement devenu président des affaires politiques et des droits de l'homme. Il a également été secrétaire permanent de la Coordination de l'opposition démocratique au Togo (CODII)[2].
Tavio se fait remarquer par son discours à la Conférence nationale souveraine (1991) durant lequel il dénonce la situation socio-politique au Togo.
Le jeune politicien est très critique envers le pouvoir du président Gnassingbé Eyadéma, pouvoir jugé dictatorial par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme[6],[7].
Politicien d’idéologie marxiste, Tavio est peu considéré par ses devanciers en politique qui estiment qu'il n'est pas assez expérimenté pour la sphère politique togolaise. Il s'engage pour réparer les déséquilibres structurels et sociaux, notamment la pauvreté et l’inégalité des chances dans son pays.
Panafricaniste, il est également favorable à la création des États unis d'Afrique, une vision prônée par l'écrivain-militant jamaïcain Marcus Garvey et soutenu par plusieurs leaders politiques du continent de l'époque dont le premier président du Ghana Kwame Nkrumah, chez qui Amorin puise son inspiration[8].
Assassinat
[modifier | modifier le code]Le , alors qu'il rend visite à un proche, Amorin est abattu par balle dans les rues du quartier Tokoin-Gbonvié à Lomé par deux hommes non identifiés soupçonnés d'être des agents des forces de sécurité[9].
Grièvement atteint, il est d'abord transporté au centre hospitalier universitaire de Tokoin (CHU-Tokoin) à Lomé avant d'être évacué par avion à l’hôpital Saint-Antoine de Paris[10]. Il meurt à Paris quelques jours plus tard, le [2]. Il avait 33 ans.
Sur les lieux du crime, deux pièces d'identité appartenant à des agents de la police togolaise sont retrouvées[11] ; aussi un pistolet mitrailleur de calibre 9 mm, un revolver Smith and Wesson 357 magnum, trois chargeurs de pistolet mitrailleur, des munitions, deux grenades, deux bouchons allumeurs et une paire de menottes selon le communiqué officiel du gouvernement[3].
Il est inhumé le au cimetière de la plage à Lomé. Trente ans après ce meurtre, malgré les indices laissés sur le lieu du crime par les agresseurs, ils n'ont jamais été retrouvés. Aucune suite n'est donnée à la plainte déposée par la famille endeuillée[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Relevé des fichiers de l'Insee
- Samuel Decalo, Historical Dictionary of Togo, Lanham, Scarecrow Press., , 3e éd. (ISBN 0-8108-3073-6).
- « Hommage a Tavio Tobis Ayao Amorin (1958 – 1992) », sur afrocentricity.info, (consulté le ).
- « Tavio Ayao Tobias Amorin », sur mivapedia.com (consulté le )
- (en) John R. Heilbrunn, Political Reform in Francophone Africa, , « Togo: The National Conference and Stalled Reform », p. 239.
- « Gnassingbé Eyadéma », Encyclopædia Universalis (consulté le ).
- « Archives d'Afrique - Gnassingbé Eyadema, la consolidation du pouvoir (5&6) », sur rfi.fr, (consulté le ).
- « Funérailles sous haute surveillance de Tavio Amorin, l'opposant togolais assassiné », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Togo, Crimes politiques, opacité et impunité : De Tavio Amorin à Toussaint Madjoulba, les cadavres dans le placard », sur 27avril.com, (consulté le ).
- « Tavio Amorin : Le souvenir d’un panafricaniste », sur afrology.com (consulté le ).
- « Le collectif « Sauvons le Togo » s’attaque à l’impunité », sur rfi.fr, (consulté le ).