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Royaume de Bourges

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Royaume de France
« Royaume de Bourges »

1418/14221437

Blason
Armoiries de Charles VII
Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume de France en 1429.
Informations générales
Capitale Bourges, Poitiers et Tours[1],[2]
Langue(s) français, latin
Religion Christianisme (catholicisme)
Histoire et événements
1418 Prise de Paris par les Bourguignons ; le dauphin se replie à Bourges, Poitiers et Tours
1418-1422 Régence de Charles, dauphin de Viennois
1420 Traité de Troyes
1422 Mort de Charles VI, Henri VI revendique le trône
1428-1429 Siège d'Orléans
1429 Couronnement de Charles VII à Reims
1436 Prise de Paris
Roi
1422 - 1461 Charles VII
Arborant la croix rouge de saint Georges, des Anglais se moquent de Charles VII en l'appelant par dérision le « roi de Bourges ». Tout à sa prière devant un grand crucifix, le souverain ignore ses ennemis en leur tournant le dos[3]. Enluminure du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5054, fo 33 ro, vers 1484.

Le « royaume de Bourges », formulation dérivée du surnom péjoratif « roi de Bourges » attribué à Charles VII, est le terme pseudo-historique désignant la partie du royaume de France contrôlée par le souverain Valois durant la seconde phase de la guerre de Cent Ans[4], le reste du pays étant sous domination du duc de Bourgogne ou du roi d'Angleterre dans le cadre de la double monarchie franco-anglaise[5].

En réalité, le « royaume de Bourges » n'a jamais existé en tant que tel. Charles VII était reconnu par la moitié du royaume de France, loin du « royaume croupion » suggéré par le qualificatif censé exprimer sa faiblesse ainsi que le mépris affiché par ses adversaires. Le souverain disposait donc d'un espace bien plus important, jusque très loin à l'intérieur de la moitié méridionale du royaume. De surcroît, il résidait davantage en Touraine que dans la capitale du duché de Berry.

La construction historique de la formulation « royaume de Bourges » se développe tardivement au XIXe siècle. Bien que discutable, l'expression continue d'être employée occasionnellement par certains auteurs[6],[7].

Histoire de la formulation dépréciative

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La formule « roi de Bourges » apparaît sous la plume de Matthieu Thomassin[4], avocat, membre fondateur du Parlement du Dauphiné[8], conseiller du dauphin Louis et administrateur du Dauphiné sous le règne de Charles VII[9]. En 1456, le futur Louis XI charge ce grand officier de composer le Registre delphinal[10], une histoire de la province où il est rapporté rétrospectivement que « les ennemis de [Charles VII] se truffoient et se mocquoient de lui et l'appeloient « roi de Bourges », pour ce qu'il se y estoit retraict et y faisoit le plus sa demeurance. »

Le médiéviste Xavier Hélary précise que « le surnom insultant de « roi de Bourges » est resté pour désigner Charles VII pendant les premières années de son règne, même si on ignore quelle fut sa diffusion exacte[4]. »

Histoire du royaume

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Duc de Touraine depuis avant de recevoir en apanage le duché de Berry et le comté de Poitou le , le dauphin Charles peut se replier sur les capitales ducales — Bourges, Poitiers et Tours[11] — lorsque les Bourguignons s'emparent de Paris le [12]. Se proclamant « régent »[13] avant de devenir roi à la mort de son père Charles VI le , il entreprend la reconquête du royaume à partir des provinces du centre[14].

Références

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  1. Rivaud 2007, p. 9.
  2. Jean Kerhervé et Sylvie Denoix, « Conclusions », dans Patrick Boucheron (dir.), Les villes capitales au Moyen Âge : XXXVIe congrès de la SHMES, Istanbul, -, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale » (no 87), , 450 p. (ISBN 2-85944-562-5, lire en ligne), p. 434.
  3. Élisabeth Pinto-Mathieu, « Charles VII et la figure royale dans Le Jouvencel de Jean de Bueil », dans Florence Bouchet, Sébastien Cazalas et Philippe Maupeu (dir.), Le pouvoir des lettres sous le règne de Charles VII (1422-1461), Paris, Éditions Honoré Champion, coll. « Bibliothèque du XVe siècle » (no 87), , 299 p. (ISBN 978-2-7453-5475-4, lire en ligne), p. 155.
  4. a b et c Xavier Hélary, « BOURGES (Cher, ch.-l. de dép.) », dans Contamine, Bouzy et Hélary 2012, p. 575.
  5. Contamine 1988, p. 17-29.
  6. Charles Petit-Dutaillis, Charles VII, Louis XI et les premières années de Charles VIII (1422-1492), t. IV, 2e partie, Paris, Librairie Hachette, coll. « Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu'à la Révolution », , 458 p. (lire en ligne), p. 17.
  7. Michaud-Fréjaville 2021, p. 203 ; 210-215.
  8. Kathleen Daly, « « Par ung miroir en obscurté » ? Le conseil politique dans les œuvres de Noël de Fribois ( ?-c.1467-1468) et de Mathieu Thomassin (c. 1391-post 1457) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, no 24 « Au-delà des miroirs : la littérature politique dans la France de Charles VI et Charles VII »,‎ , p. 100, n. 7 ; 101, n. 9 (lire en ligne).
  9. Léonard Dauphant, « Matthieu Thomassin et l'espace dauphinois (1436-v. 1456) : naissance d'un humanisme géopolitique », Journal des savants, no 1,‎ , p. 57 (lire en ligne).
  10. Kathleen Daly, « « Par ung miroir en obscurté » ? Le conseil politique dans les œuvres de Noël de Fribois ( ?-c.1467-1468) et de Mathieu Thomassin (c. 1391-post 1457) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, no 24 « Au-delà des miroirs : la littérature politique dans la France de Charles VI et Charles VII »,‎ , p. 100-101 (lire en ligne).
  11. Rivaud 2007.
  12. du Fresne de Beaucourt 1881, p. 87.
  13. du Fresne de Beaucourt 1881, p. 120.
  14. du Fresne de Beaucourt 1882, p. 8-9.

Articles connexes

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Sources primaires

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Bibliographie

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