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Potasse

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Le mot féminin « potasse » désigne, parfois de manière confuse, plusieurs sels, solutés ou composés contenant du potassium :

  • la potasse ou alcali végétal des Anciens, principalement à base de carbonate de potassium K2CO3. Il s'agit toujours de l'appellation traditionnelle. On utilisait la potasse pour fabriquer des savons mous et des engrais.
  • la potasse, qui comprend différents minerais de départ de l'industrie de la potasse, sels naturels de potasse nommés sylvine KCl ou sylvinite du bassin potassique alsacien, mélange de chlorure de sodium NaCl et de chlorure de potassium KCl. Notons que la carnallite, minerai principal exploité dans les mines de Stassfurt, n'est pas souvent dénommée potasse ;
  • la potasse, composant essentiel de l'industrie des engrais potassiques, industrie développée à la Belle Époque pour améliorer les rendements agricoles. Alors que ce sont principalement des sels (assez) facilement solubles d'anions carbonates, chlorates... comprenant le cation K+, ils sont généralement décrits par une teneur équivalente en K2O, nommé autrefois protoxyde de potassium théorique[Quoi ?].
  • la potasse fondue d'Amérique correspond à l'hydroxyde de potassium.
  • les différentes solutions de sels de potassium en milieu aqueux, et même en particulier aussi bien la solution aqueuse de carbonate de potassium que la solution aqueuse d'hydroxyde de potassium, KOHdissous en milieu aqueux , appelée à l'état sec et pur plus souvent « potasse caustique » KOHsolide.
  • la potasse factice. Cette fausse potasse était un mélange de soude caustique NaOH et de sels sodiques.

Cette confusion provient du fait industriel moderne suivant : KCl par électrolyse alcaline est la voie d'obtention de KOH, mais aussi de nombreux sels de type sulfate de potassium par action de l'acide sulfurique, nitrate de potassium par action de l'acide nitrique. De même, le permanganate de potassium KMnO4 et le pyrophosphate de potassium K4P2O7. Le carbonate de potassium est également de nos jours fabriqué par réaction de carbonatation de la potasse caustique KOH. Il est toujours utilisé en verrerie et dans les émaux, mais aussi dans l'industrie des détergents et pour plusieurs dérivés commun de l'industrie alimentaire

Par extension, le terme potasse désigne la teneur en K2O générique, soit l'ion K+ dans les engrais du commerce, ou bien pour estimer la production des différents sels de potassium dans une industrie donnée ou à l'échelle du monde (32 Mt en K2O en incluant les engrais potassique) ;

Dans le langage courant ou argotique de la chimie, le terme potasse est souvent employé, à tort ou par facilité, comme abréviation de « potassium », ainsi de « sulfate de potasse » à la place de « sulfate de potassium ».

Le mot potasse peut provenir au choix du néerlandais potas, de l'anglais pot ash, de l'allemand Pottasche. Il s'agit littéralement du sel du « pot ou creuset à cendre »[1]. En effet, le sel de potasse, trivialement abrégé en potasse, était autrefois obtenu par macération et lixiviation de cendres végétales par l'eau. La plupart des ménagères au XVIIIe siècle utilisait ce procédé in situ sans le savoir, avec des graisses additionnelles générant des savons, pour « faire leur lessive ».

La solution alcaline recueillie pouvait dans l'industrie être chauffée dans le creuset mentionné pour obtenir un produit sec, dénommé de manière en latin médiéval alcali. Cet alcali de provenance végétale était principalement constitué de carbonate de potassium. Si on plaçait dans ce creuset par exemple un lait de chaux, une réaction dite de causti(fi)cation permettait l'obtention de la potasse caustique, un autre alcali plus fort. Il s'agit en effet d'une base forte.

Notes et références

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  1. Ce creuset de chauffe d'une contenance avoisinant en général 18 à 20 litres peut être en céramique, en fer... Il s'agit d'un vocabulaire de verriers et de céramistes, de métallurgistes et de chaufourniers, voire de praticiens chimistes concepteurs de fours. L'allusion au pot de cendre de la ménagère-lessiveuse est une explication anachronique du XVIIIe siècle. Le but de celle-ci est d'utiliser diverses matières pour créer in situ au milieu de son linge du savon ou une lessive à propriété lavante.

Bibliographie

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