Parti des travailleurs (Brésil)
Parti des travailleurs (pt) Partido dos Trabalhadores | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Présidente | Gleisi Hoffmann |
Fondation | |
Siège | São Paulo, São Paulo, Brésil |
Positionnement | Actuellement : Centre gauche à gauche[1],[2] Anciennement : |
Idéologie | Lulisme Social-démocratie Progressisme Populisme de gauche[5] |
Affiliation nationale | Brésil de l'espoir (depuis 2022) |
Affiliation internationale | Alliance progressiste Forum de São Paulo |
Adhérents | 1 534 315 (2020)[6] |
Couleurs | Rouge Blanc |
Site web | pt.org.br |
Représentation | |
Députés | 67 / 513 |
Sénateurs | 8 / 81 |
Gouverneurs | 4 / 27 |
Députés d'État | 118 / 1024 |
Maires | 182 / 5570 |
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Le Parti des travailleurs (en portugais : Partido dos Trabalhadores, PT) est un parti politique brésilien de centre gauche fondé en 1980. Le Parti des travailleurs est membre de la COPPPAL.
Du parti sont issus Luiz Inácio Lula da Silva, président de la République de 2003 à 2011 puis depuis 2023, et Dilma Rousseff, présidente de 2011 à 2016.
Historique
[modifier | modifier le code]Lancement
[modifier | modifier le code]Le PT a été fondé le , lorsque se réunirent les représentants de 17 États du Brésil au Collège de Sion, dans la ville de São Paulo. Le Manifeste de Fondation du PT était lancé, signé par 101 délégués de tout le pays.
Depuis la fin de 1978, syndicalistes, intellectuels, dirigeants de mouvements populaires, étudiants, discutaient de la nécessité de créer au Brésil un nouveau parti, indépendant et socialiste. Seuls deux partis existaient à cette époque, créés par la dictature : l'Alliance rénovatrice nationale, parti conservateur soutenant le régime militaire, et le Mouvement démocratique brésilien unique parti d'opposition autorisé par le pouvoir militaire.
Le PT est né de la dure et sanglante résistance pour la fin de la dictature militaire, dans le processus de la campagne pour la libération des prisonniers politiques et dans l’ambiance des grèves dures de la région de São Paulo.
Luis Inácio Lula da Silva, dirigeant des métallurgistes en grève de la région de São Paulo, en 1978, président du pays de 2003 à 2011, et Olívio Dutra, responsable du syndicat des employés de banque à l’époque et ancien Gouverneur de l’État du Rio Grande do Sul, ont été les deux principaux initiateurs du mouvement.
Au pouvoir
[modifier | modifier le code]L’arrivée au pouvoir de Lula, en 2003, s’inscrit dans un certain basculement à gauche qui s'opérait sur une partie du continent sud-américain, notamment en Argentine et au Venezuela. Le PT affichait sa volonté de rupture avec des décennies de difficultés sociales et de corruption.
Après deux mandats présidentiels de Lula, Dilma Rousseff est élue présidente en 2010. Elle est réélue en 2014, et voit rapidement sa popularité chuter. Elle est destituée en 2016.
Dans l'opposition
[modifier | modifier le code]Lors des élections générales de 2018, le PT subit un revers historique. S'il parvient à rester la première force politique au Parlement en termes d’élus malgré une forte baisse, il est devancé en nombre de voix par le Parti social-libéral (extrême droite) de Jair Bolsonaro. En particulier, l’ancienne présidente Dilma Rousseff est battue aux élections sénatoriales dans son État natal du Minas Gerais, n’arrivant qu’en quatrième position[7],[8]. À l’élection présidentielle, Fernando Haddad est largement devancé par Jair Bolsonaro.
La popularité du PT s'est émoussée surtout à partir des années 2010. Auprès du patronat d'abord : « la base syndicale du PT a dès le début inquiété les secteurs entrepreneuriaux habitués à la répression du régime militaire », estime Ricardo Musse, professeur de sociologie à l’université de São Paulo (USP). S’y ajoute un sentiment de « frustration relative » qui se diffuse dans les classes moyennes. « L’image du PT comme une possibilité de transformation de la société s’épuise. Le modèle conciliant du « lulisme » n’a pas modifié la concentration des rentes. Les plus pauvres sont un peu moins pauvres, mais les riches beaucoup plus riches », souligne Vladimir Safatle, professeur de philosophie à l’USP[9].
Présidents du parti
[modifier | modifier le code]- Luiz Inácio Lula da Silva : 1980-1994
- Rui Falcão (en) : 1994
- José Dirceu : 1995-2002
- José Genoíno (en) : 2002-2005
- Tarso Genro : 2005
- Ricardo Berzoini : 2005-2006
- Marco Aurélio Garcia : 2006-2007 (intérim)
- Ricardo Berzoini : 2007-2010
- José Eduardo Dutra (en) : 2010-2011
- Rui Falcão : 2011-2017
- Gleisi Hoffmann : depuis 2017
Affaires
[modifier | modifier le code]Plusieurs personnalités du PT sont mêlées à des affaires de corruption sous les mandats du président Lula (scandale des mensualités, qui aboutit à la condamnation, par exemple, de José Dirceu, le plus haut membre du gouvernement), et sous son successeur Dilma Rousseff, impliquant Lula lui-même.
La lutte contre la corruption a fait l'objet d'une instrumentalisation à des fins politiques par les médias et des magistrats. Des universitaires ont calculé que 95 % des articles traitant de la corruption à la veille des élections présidentielles de 2010 et de 2014 concernaient le Parti des travailleurs[10]. Le Comité des droits de l'homme de l'ONU conclut en 2022 que l'enquête ayant conduit Lula en prison en 2016, alors qu'il était en tête des sondages pour l'élection présidentielle de 2018, n’a pas respecté ses droits[11]. L’enquête Lava Jato est désormais considérée comme « le plus grand scandale judiciaire de l’histoire du Brésil »[12]. Des enquêtes ont démontré comment les procédures furent entachées de nombreuses irrégularités et de confusions, révélé des messages compromettants échangés entre les procureurs et le juge Moro en dehors de tout cadre légal, et souligné les motivations politiques de magistrats qui ont instrumentalisé l’enquête afin de neutraliser le Parti des travailleurs[12].
Résultats électoraux
[modifier | modifier le code]Élections présidentielles
[modifier | modifier le code]Année | Candidat | 1er tour | 2d tour | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | ||
1989 | Luiz Inácio Lula da Silva | 11 622 673 | 17,18 | 2e | 31 076 364 | 46,97 | 2e |
1994 | Luiz Inácio Lula da Silva | 17 122 127 | 27,07 | 2e | |||
1998 | Luiz Inácio Lula da Silva | 21 475 218 | 31,71 | 2e | |||
2002 | Luiz Inácio Lula da Silva | 39 455 233 | 46,44 | 1er | 52 793 364 | 61,27 | 1er |
2006 | Luiz Inácio Lula da Silva | 46 662 365 | 48,61 | 1er | 58 295 042 | 60,83 | 1er |
2010 | Dilma Rousseff | 47 651 434 | 46,91 | 1er | 55 752 529 | 56,05 | 1er |
2014 | Dilma Rousseff | 43 267 668 | 41,59 | 1er | 54 501 118 | 51,64 | 1er |
2018 | Fernando Haddad | 31 342 005 | 29,28 | 2e | 47 040 906 | 44,87 | 2e |
2022 | Luiz Inácio Lula da Silva | 57 259 504 | 48,43 | 1er | 60 345 999 | 50,90 | 1er |
Élections parlementaires
[modifier | modifier le code]Année | Chambre des députés | Sénat | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | Total des sièges[a 1] | |
1982 | 1 458 719 | 3,5 | 8 / 479 |
1 538 786 | 3,6 | – | – |
1986 | 3 253 999 | 6,9 | 16 / 487 |
– | – | ||
1990 | 4 128 052 | 10,2 | 35 / 502 |
1 / 31 |
1 / 81 | ||
1994 | 5 959 854 | 13,1 | 49 / 513 |
13 198 319 | 13,8 | 4 | 5 / 81 |
1998 | 8 786 528 | 13,2 | 59 / 513 |
11 392 662 | 18,4 | 3 / 27 |
7 / 81 |
2002 | 16 094 080 | 18,4 | 91 / 513 |
32 739 665 | 21,3 | 10 / 54 |
14 / 81 |
2006 | 13 989 859 | 15,0 | 83 / 513 |
16 222 159 | 19,2 | 2 / 27 |
11 / 81 |
2010 | 16 289 199 | 16,9 | 88 / 513 |
39 410 141 | 23,1 | 11 / 45 |
14 / 81 |
2014 | 13 554 166 | 14,0 | 70 / 513 |
15 155 818 | 17,0 | 2 / 27 |
12 / 81 |
2018 | 10 126 611 | 10,4 | 56 / 513 |
24 785 670 | 14,5 | 4 / 54 |
6 / 81 |
- Total des sièges : sièges renouvelés cette année-là plus les sièges non renouvelés.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Claire Rigby, « How Lula’s party fell from grace: the toppling of the Brazilian left », sur New Statesman, .
- (en) Daniel Gallas, « Dilma Rousseff and Brazil face up to decisive month », sur bbc.co.uk, .
- Stéphane Monclaire, « Brésil, la victoire de M. Cardoso », Lusotopie. Recherches politiques internationales sur les espaces issus de l’histoire et de la colonisation portugaises, Association des chercheurs de la revue Lusotopie, no II, , p. 17-46 (ISBN 2-86537-618-4, ISSN 1257-0273, lire en ligne, consulté le ).
- Philippe Degrave, « Le Parti des Travailleurs brésilien De son émergence à la conquête du Planalto (1979-2002) » (consulté le ).
- (en) Eduardo Porter, « Populist Policies Let Brazil’s Tomorrow Slip Away », The New York Times, (consulté le ). Traduction : Les politiques populistes laissent filer l’avenir du Brésil.
- (pt) « Eleitores filiados », sur inter04.tse.jus.br (consulté le ).
- « Brésil: l'ex-présidente Dilma Rousseff échoue à être élue sénatrice », RTL Info, (lire en ligne, consulté le ).
- (pt) Diario de Pernambuco, « Quatro anos depois, Aécio se elege e Dilma fica sem mandato », Diario de Pernambuco, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Mathieu Albertini, « Comment le Parti des travailleurs s’est fait détester », sur Mediapart (consulté le )
- Benoît Bréville et Renaud Lambert, « Sermonner le monde ou le changer », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)..
- « Brésil | L’enquête ayant conduit Lula en prison n’a pas respecté ses droits selon l’ONU », sur La Presse, (consulté le )
- « Le naufrage de l’opération anticorruption « Lava Jato » au Brésil », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (pt) Carlos Henrique Metidieri Menegozzo, Dainis Karepovs, Aline Fernanda Maciel, Patrícia Rodrigues da Silva et Rodrigo Cesar, Partido dos Trabalhadores : bibliografia comentada (1978–2002), Sao Paulo, Editora Fundação Perseu Abramo, 413 p., pdf (lire en ligne)
- Lincoln Secco (trad. du portugais par Paula Salnot et Isabelle Pivert), Histoire du Parti des travailleurs au Brésil, Paris, éditions du Sextant, , p. 240.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- (pt) Site officiel