Garche
Garche | |
L'église paroissiale Saint-Nicolas. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Thionville |
Commune | Thionville |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Portes de France-Thionville |
Statut | Ancienne commune |
Code postal | 57100 |
Code commune | 57243 |
Démographie | |
Gentilé | Garchois |
Population | 1 070 hab. (1982) |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 23′ 45″ nord, 6° 11′ 40″ est |
Élections | |
Départementales | Yutz |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Thionville |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.thionville.fr/Garche |
modifier |
Garche est une ancienne commune française du département de la Moselle, elle est rattachée à celle de Thionville depuis le .
Ses habitants sont appelés les Garchois en français et les Gaascher en platt. Par ailleurs, les villages de Garche et Kœking représentent un total de 1 563 habitants en 2017.
Géographie
[modifier | modifier le code]Le village de Garche se trouve dans le thionvillois, à 6 km au Nord de Thionville. Le territoire communal de Manom sépare Thionville de Garche et Kœking, par conséquent ces deux villages constituent une enclave extra-communale.
Le territoire communal de Garche représente 7,78 km2 en 1907[1], un chiffre qui inclut Kœking, le moulin de Garche et le moulin de Lagrange[1].
Sœtrich | Boust | Centrale nucléaire de Cattenom | ||
Hettange-Grande | N | Kœking, Husange | ||
O Garche E | ||||
S | ||||
Manom | Yutz | Basse-Ham |
Voies de communication et transports
[modifier | modifier le code]Garche est traversé par les routes D1 et D153g ; sur la première se trouve l'arrêt de bus « Route de Mondorf », sur le tronçon du même nom.
Entre 1903 et 1935, cette localité est desservie par la ligne de Thionville à Mondorf-les-Bains.
Hydrographie
[modifier | modifier le code]Ce village est situé sur la rive gauche de la Moselle, il est délimité par :
- la rivière de la Kiesel au Sud
- le ruisseau du Nachtweidgraben à l'Est
- le ruisseau de Warpich au Nord
La partie de Garche qui est située au Sud de la zone urbanisée est inondable[2].
Réserve naturelle de cigognes
[modifier | modifier le code]Depuis 2014, une colonie de cigognes s'est établie à proximité des anciennes gravières de Garche et elle est en constante augmentation[3]. En 2021, le site dénombre une trentaine de nids posés sur de vieux peupliers et de ce fait une soixantaine d'individus ont élu domicile sur ce site pour la période de nidification[3].
Il y a par ailleurs une cohabitation avec des hérons depuis au moins 2019 qui se passe assez bien selon un ornithologue[4].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Mentions anciennes
[modifier | modifier le code]- Caranusca (IVe siècle)[5], Garnische (1128)[5], Carnisse (1137)[5], Gairscheyt (1369)[5], Gart (1544)[6], Garsh (1560)[5], Garsz (1596)[6], Guarch (1681)[6], Gaches (1686)[6], Garche (1762)[6], Garsche (1793 et 1801)[7], Gasch (carte de Cassini)[6], Garsch (1871-1918)[8].
- En francique lorrain : Gaascht[9], Gaasch[10] et Garsch. En allemand : Garsch[11].
Étymologie
[modifier | modifier le code]D'après Ernest Nègre, la mention Caranusca est issue du préceltique carn, d'origine et de sens incertain, suivi du suffixe préceltique -usca[5].
Selon Théodore de La Fontaine, Garsch (Garche) ne serait pas la dénomination originelle du village, mais un sobriquet à rapprocher du mot allemand Garstig qui signifie entre autres « sordide »[12], cela dans le sens où cet endroit serait une traversée incommode et sale par temps pluvieux[12]. Cependant, cette explication semble ne pas tenir compte des mentions les plus anciennes (avant 1544) et dans ce cas elle n'est pas pertinente. M. de La Fontaine ajoute que le vrai nom du village pourrait être Hisingen, nom conservé à la partie du village où fut construite l'église, mais qui ne subsiste plus que comme lieu-dit. Hisingen avait probablement la même racine que Husingen[12]; toponyme lié à la localité voisine de Husange.
Histoire
[modifier | modifier le code]D'après Jules Vannérus, Garche est la Caranusca des gallo-romains[13].
Ancien village à vocation céréalière, qui dépendait en 1681 de trois seigneuries : Meillebourg ou Meilberg, Cattenom et Lagrange[6]. D'autre part, Garche a dépendu du bailliage de Thionville (1661-1790) et avait une chapelle qui était une annexe de la paroisse de Hussange[6].
Kœking est rattaché à Garche de 1809 à 1921[7]. Les deux villages dépendent alors de la paroisse d'Hussange[14].
Le , la commune de Garche est rattachée à celle de Thionville sous le régime de la fusion simple[15]. Après cette date, un habitat pavillonnaire s'y est développé.
Administration
[modifier | modifier le code]Depuis son rattachement à Thionville, cette ancienne commune dispose d'une mairie de quartier[17].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]Enseignement
[modifier | modifier le code]L'école primaire « les Vergers du Bérel » fait partie de l'Académie de Nancy-Metz en zone B[18].
Sport et loisirs
[modifier | modifier le code]- Club d'échecs GK3000 de Garche-Koeking[19]
- Club de football : l'Entente sportive de Garche, abrégé en « ES Garche »[20]
- Comité des fêtes de Garche-Kœking[21]
Économie
[modifier | modifier le code]Vers 1817, ce village possède 514 hectares de territoire productif dont 134 en bois, 15 en vignes et 3 en friches ; 2 moulins et une huilerie[22].
En 1907, le Ministère de la Guerre dénombre à Garche : une carrière, deux moulins à céréales, 138,8 hectares de bois, 66 de prés et 13,5 de vignes. Il indique qu'on y cultive des céréales et que l'on pratique l'élevage concernant 146 chevaux, 323 bêtes à cornes, 208 moutons et 579 porcs[1].
Depuis 1954, Garche dispose d'un alambic municipal qui a été renouvelé en 2010[23].
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Sobriquet
[modifier | modifier le code]Les habitants de Garche sont historiquement surnommés : Gaascher klëppelen (les gourdins de Garche)[24]. Le sobriquet « gourdins » concerne également les Boustois et il est précisé que : « Les habitants de Boust étaient supposés aimer beaucoup se battre d'où leur surnom »[25].
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Bildstock de 1613 ; érigé par Lambert, son épouse Ursule, Dietrich Tilt et Maria Winckel ; rue de Meilbourg[26]
- Bildstock de 1616 ; érigé par François Imgrund, Pierre Fischer, leurs épouses et Marguerite ; à l’angle de la rue de Meilbourg et de la route de Mondorff[26]
- Croix du XVIIe siècle ; rue de Meilbourg[26]
- Croix de 1716 ; érigée par Christophe Belfort et son épouse Madeleine ; rue de la Peupleraie[26]
- Croix de 1740 ; route de Mondorff, entre Garche et Kœking[26]
- Ancien calvaire du XIXe siècle à la sortie de Garche en direction de Cattenom, il est retrouvé brisé en deux parties pendant l'été 1971[27]
- Cimetière étagé sur trois niveaux : le premier date de la construction de l’église Saint-Nicolas, les deux autres sont plus récents[28]
Église Saint-Nicolas (1855)
[modifier | modifier le code]Avant 1602, une chapelle est bâtie à Garche qui fait alors partie de la paroisse d'Hussange. En 1853, la construction de l'église Saint-Nicolas est décidée à la place de cette chapelle d'après les plans de l'architecte Léon Laydecker[14]. Achevée, l'église est bénie le par l'archiprêtre Groos de Cattenom[29].
La sacristie est reconstruite en 1898 en empiétant sur l'ancien cimetière. Le chauffage est installé en 1911[29], et l'escalier à l'entrée de l'église est mis en place en 1925 par l'entreprise Sempiana[14].
Le bâtiment est de type « église-grange », formée uniquement d'une large nef, sans bas-côté, ni pilier[29].
L'Église sert bien entendu pour les offices religieux, célébrés le dimanche matin par l'abbé Jean-Pierre Kovacs[30], mais est également utilisée lors de concerts, en particulier ceux organisés par l'association « Les amis de l'orgue de Thionville », présidée par Raphaële Garreau de Labarre[31].
L'orgue date de la fin du XIXe siècle. Il a été construit par le facteur d'orgue Franz Staudt de Püttlingen, et la console réalisée par le menuisier Jolivalt de Haute-Sierck. Sa première utilisation date de la Pentecôte 1899[29]. Il est composé de deux claviers (Grand-Orgue et Récit expressif pouvant être accouplés) et d'un pédalier, avec treize jeux répartis comme suivant[31] :
Grand-Orgue[modifier | modifier le code]
|
Récit expressif[modifier | modifier le code]
Pédale[modifier | modifier le code]
|
Le clocher abrite trois cloches mises en place en 1923 en remplacement de celles réquisitionnées par les armées allemandes durant la première guerre mondiale[29]. Fabriquées par la fonderie Causard de Colmar, elles sont bénies le par le chanoine Guerber curé-archiprêtre de l'église Notre-Dame de Metz. Parmi leur douzaine de parrains et marraine figurent le comte et la comtesse de Bertier de Manom. Pesant 1 180 kg, la plus grosse cloche est un mi et est dédiée à Notre-Dame de Lourdes. La deuxième cloche, d'un poids de 815 kg, sonne un fa dièse et est consacrée à saint Nicolas, patron de la Lorraine. La troisième cloche de 550 kg joue un sol dièse et a comme patrons les Anges gardiens[32].
Monument aux morts (1921)
[modifier | modifier le code]Le , un monument aux morts est érigé à la mémoire des douze habitants de la commune morts pendant la première guerre mondiale. Adossé au mur de l'église, a proximité de l'entrée, il est conçu par le sculpteur Scherrer de Bouzonville. Le monument est béni par l'abbé Kircher en présence du comte de Bertier, conseiller général de Moselle[33].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blason | Écartelé : au 1er d'azur à trois fasces d'or, au 2e d'azur à la lettre onciale M d'or couronnée du même et soutenue d'un croissant d'argent, au 3e coupé d'argent et de sable aux rais d'escarboucle d'or , les rais en sautoir pommetés, brochant sur le tout, au 4e d'azur au lion d'argent[34]. |
|
---|---|---|
Détails | Ce blason représente les armes des seigneuries dont Garche dépendait. |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ministère de la Guerre, Notice descriptive et statistique sur la Lorraine, Paris, Imprimerie nationale, 1907, p. 476
- Ville de Thionville, Plan local d'urbanisme : 6, annexe relative au réseau d'assainissement, 2014, p. 5
- Julie VILLOTEAU, « Un site préservé pour les cigognes près de Thionville », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- H.B., « Cigognes de Garche : déjà 23 nids », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume 1, Droz, 1990.
- Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien Département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Garche », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales.
- (de) « Alphabetisches Verzeichnis der Gemeinden in Deutschland 1900 » [PDF] (consulté le ).
- (lb) Zesummegestallt vum Henri Leyder - Lëtzebuerger Marienkalender 1997 - iwwerschaft 3/2011.
- Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, « Dierfer vun äiser Hemecht », Hemechtsland a Sprooch, no 1, (ISSN 0762-7440)
- « Dénominations allemandes de lieux relatées en français », dans Publications de la Société pour la Recherche et la Conservation des Monuments Historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, volume XVIII, 1863, p. 184
- Théodore de La Fontaine, « Essai étymologique sur les noms de lieux du Luxembourg germanique : troisième division, Luxembourg français », Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, Luxembourg, V. Buck, vol. XVIII, , p. 200.
- Patrick Meyer, « Voies Romaines : Caranusca sur Canner ? », sur canner.fr, .
- « Église paroissiale Saint-Nicolas », sur pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
- Commune de Garche (57243) sur le site de l'INSEE
- Caisse Mutuelle de Dépôts et de Prêts de Basse-Yutz, Yutz, éditions Coprur, 1985, p. 135
- « Mairie de quartier de Garche », sur agglo-thionville.fr (consulté le ).
- « Ecole primaire les Vergers du Bérel », sur education.gouv.fr (consulté le ).
- « De Harry Potter aux échecs ! », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- Jean-Michel CAVALLI, « Cigognes, barbec’, ballon, potes : bienvenue à l’ES Garche », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- « Garche-Kœking en fête », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, Metz, 1817.
- « Jusqu’à la dernière goutte », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- (mul) Albert-Louis Piernet (dir.), « Les sobriquets », Hemechtsland a Sprooch, no 1, , p. 14 (ISSN 0762-7440)
- (mul) Albert-Louis Piernet (dir.), « Les sobriquets », Hemechtsland a Sprooch, no 3, , p. 78 (ISSN 0762-7440)
- « Seconde étape à Garche-Kœking », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- (mul) Albert-Louis Piernet (dir.), Hemechtsland a Sprooch : Wien huet dat Kräiz geklaut...? (no 4),
- « Thionville : dans les cimetières des villages quartiers », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne)
- Pierre Gueriguen, Histoire de GarcheHusange-Koeking, Caisse de Crédit mutuel de Garche,
- « Archiprêtré de Thionville », sur Diocèse de Metz (consulté le ).
- « Les amis de l'orgue de Thionville et de sa région », sur r.gdel.free.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles cloches de Garche », Le Lorrain, , p. 3 (lire en ligne)
- « Inauguration du monument aux morts », Le Lorrain, , p. 3 (lire en ligne)
- GARCHE (THIONVILLE) sur armorialdefrance.fr
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la géographie :