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Dichloroisocyanurate de sodium

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Dichloroisocyanurate de sodium
Image illustrative de l’article Dichloroisocyanurate de sodium
Structure chimique du dichloroisocyanurate de sodium
Identification
Nom UICPA sodium 3,5-dichloro-2,4,6-
trioxo-1,3,5-triazinan-1-ide
No CAS 2893-78-9
No ECHA 100.018.880
No CE 220-767-7
PubChem 517121
SMILES
InChI
Apparence poudre cristalline blanche, d'odeur âcre[1].
Propriétés chimiques
Formule C3Cl2N3NaO3  [Isomères]
Masse molaire[2] 219,946 ± 0,008 g/mol
C 16,38 %, Cl 32,24 %, N 19,1 %, Na 10,45 %, O 21,82 %,
Propriétés physiques
fusion Se décompose au-dessous du point de fusion à 230 °C[1]
Solubilité dans l'eau : 250 g·L-1[1]
Masse volumique >1
Pression de vapeur saturante <0,000 05 mmHg
Précautions
SGH[5]
SGH03 : ComburantSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H272, H302, H319, H335, H410 et EUH031
SIMDUT[6]
C : Matière comburanteD1B : Matière toxique ayant des effets immédiats graves
C, D1B, D2B,
NFPA 704
Transport
   2465   
[3]
Inhalation Toux. Mal de gorge[4], œdème pulmonaire lésionnel[7].
Peau Rougeur. Brûlures cutanées.
Douleur[4].
Yeux Rougeur. Douleur. Perte de la vue.
Brûlures profondes graves[4].
Ingestion Sensation de brûlure. Mal de gorge[4].
Écotoxicologie
CL50 0.27 à 1,17 mg·L-1 (rats)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le dichloroisocyanurate de sodium (ou DCCNa, également troclosene sodique selon la Dénomination commune internationale) est une source stable de chlore libre.
Il est utilisé comme désinfectant, biocide antibactérien[8], anti-algue et désodorisant industriel. Ce composé hétérocyclique dérive de la triazine et est produit par action du chlore sur l'acide cyanurique.

C'est un sel de sodium de l'acide dichloroisocyanurique, soluble dans l'eau. Il réagit avec l'eau, l'urée, l'ammoniac, les agents réducteurs et les bases fortes.
De couleur blanche, il est proposé en granules, poudre ou pastilles, pour des usages professionnels ou pour le grand public.

Il constitue le chlore choc utilisé comme biocide pour la désinfection de l'eau des piscines. (Le chlore lent correspond à l'acide trichloroisocyanurique). Il est également utilisé, sous l’appellation de "javel en pastille" ou "pastille javel", comme substitut solide de l'eau de javel (solution aqueuse d'hypochlorite de sodium, NaClO, dont le principe actif est l'ion hypochlorite ClO, faible biocide et fort oxydant), car dans l'eau, sa décomposition produit également l'ion hypochlorite, en deux temps :

il se décompose d'abord en acide hypochloreux HOCl et cyanurate de sodium
C3Cl2N3O3Na + 2·H2O → C3H2N3O3Na + 2HOCl
l'acide hypochloreux, acide faible avec une constante d'acidité de 7,5, est en équilibre avec l'ion hypochlorite (l'équilibre dépendant du pH, il est déplacé vers la droite lorsque le pH est supérieur à 7,5 et vers la gauche lorsqu'il est inférieur. Lorsque l'effet biocide est recherché il faut privilégier un pH de l'ordre de 7,4 (7,2-7,5) favorable à la formation de l'acide hypochloreux, qui est plus puissant que l'ion hypochorite. Par exemple, avec un pH de 8,2, il faudrait 2 mg·L-1 pour avoir le même effet bactéricide que 0,7 mg·L-1 à pH = 7,4[9].)
HOCl    ClO + H+

Le cyanurate joue un rôle de stabilisant (se décomposant à son tour en partie en acide cyanurique (CNOH)3 ) en protégeant l'acide hypochloreux HOCl et l'ion hypochlorite ClO d'une décomposition par les ultraviolets.

La décomposition n'a pas d'effet significatif sur le pH de l'eau.

Les mêmes précautions que pour l'eau de javel sont à prendre : l'action d'un acide va libérer du chlore, potentiellement toxique en fonction des quantités, selon la réaction

2 H+(aq) + ClO(aq) + Cl(aq)    Cl2 (g) + H2O(l).
Spectre infrarouge

Ce produit est toxique par ingestion ou par inhalation des gaz qu'il produit[7] et donc à maintenir hors de portée des enfants[7]. Il doit être impérativement stocké dans des locaux bien ventilés, dans des contenants hermétiques, à l'abri de l'humidité et de toute source de chaleur ou d'ignition, et éloigné des aliments et des produits alimentaires et des matières incompatibles[4].

Pour les conditions de stockage et d'utilisation, se reporter à la Circulaire DGS/SD 7 A/DRT/CT 4 n° 2003-47 du 30 janvier 2003 relative aux risques d'incendie ou d'explosion lors du stockage et/ou de l'utilisation de produits de traitement des eaux de piscine.

  • En cas d'ingestion, il convient de rincer la bouche, de ne pas faire vomir, mettre au repos et consulter un médecin[4].
  • En cas de contact avec les yeux, il convient de rincer d'abord abondamment à l'eau pendant plusieurs minutes (retirer si possible les lentilles de contact), puis de consulter un médecin[4].
  • En cas de contact avec la peau, il faut retirer les vêtements contaminés, rincer la peau abondamment à l'eau ou prendre une douche et consulter un médecin[4].

Notes et références

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  1. a b et c DICHLOROISOCYANURATE DE SODIUM, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Entrée du numéro CAS « 2893-78-9 » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 27 novembre 2008 (JavaScript nécessaire)
  4. a b c d e f g et h Fiches internationales de sécurité chimique Dichloroisocyanurate de sodium
  5. Numéro index 613-030-00-X dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  6. « Dichloroisocyanurate de sodium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  7. a b et c Wiel, E., Sicot, J., Leteurtre, S., Binoche, A., Nisse, P., & Assez, N. (2013). Œdème pulmonaire lésionnel par intoxication au dichloro-isocyanurate de sodium. Archives de pédiatrie, 20(4), 375-377.
  8. Bloomfield S.F & MILES G.A (1979) The antibacterial properties of sodium dichloroisocyanurate and sodium hypochlorite formulations. Journal of applied microbiology, 46(1), 65-73.
  9. Arpège : Le traitement des eaux de piscine

Bibliographie

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  • Bloomfield S.F & Uso E.E (1985) The antibacterial properties of sodium hypochlorite and sodium dichloroisocyanurate as hospital disinfectants. Journal of Hospital Infection, 6(1), 20-30|résumé.
  • Bloomfield S.F & Arthur M (1992) Interaction of Bacillus subtilis spores with sodium hypochlorite, sodium dichloroisocyanurate and chloramine‐T. Journal of Applied Microbiology, 72(2), 166-172|résumé.
  • Clase T & Edmondson P (2006) Sodium dichloroisocyanurate (NaDCC) tablets as an alternative to sodium hypochlorite for the routine treatment of drinking water at the household level. International journal of hygiene and environmental health, 209(2), 173-181.
  • Coates D (1988) Comparison of sodium hypochlorite and sodium dichloroisocyanurate disinfectants: neutralization by serum. Journal of Hospital Infection, 11(1), 60-67|résumé
  • Coates D (1996) Sporicidal activity of sodium dichloroisocyanurate, peroxygen and glutaraldehyde disinfectants against Bacillus subtilis. Journal of Hospital Infection, 32(4), 283-294|résumé.
  • Heling I, Rotstein I, Dinur T, Szwec-Levine Y & Steinberg D (2001) Bactericidal and cytotoxic effects of sodium hypochlorite and sodium dichloroisocyanurate solutions in vitro. Journal of endodontics, 27(4), 278-280|