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Bernard Rogel

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Bernard Rogel
Fonctions
Chef de l'état-major particulier du président de la République française
-
Chef d'état-major de la Marine
-
Sous-chef d'état-major Opérations (d)
État-major des armées (d)
-
Jean-Pierre Teule (d)
Didier Castres (d)
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Bernard Émile Marc Rogel
Nationalité
Allégeance
Formation
Activité
Autres informations
Arme
Grade militaire
Distinctions

Bernard Rogel, né le à Brest, est un militaire français. Amiral, il est chef de l'état-major particulier du président de la République du au , après avoir été chef d'état-major de la Marine du au .

Origine et formation

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Issu de la classe moyenne[1], Bernard Rogel grandit à Brest, dans le quartier de Saint-Pierre-Quilbignon[2]. Il est élève à l'École navale de 1976 à 1978.

Carrière militaire

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À l'issue de l'école d'application sur la Jeanne d'Arc, il embarque sur l'escorteur rapide Le Normand. Il choisit ensuite d'être sous-marinier et embarque dans plusieurs sous-marin nucléaire d'attaque de la Force océanique stratégique de 1979 à 1988. Il est second du sous-marin d'attaque Agosta en 1988[3]. En 1989, il est breveté atomicien à Cherbourg[4]. Il commande les sous-marins nucléaires d'attaque Casabianca (équipage bleu) et Saphir (équipage rouge) de 1990 à 1992[4].

Promu capitaine de frégate le [5], il est l'officier entraînement et tactique de l'escadrille des sous-marins de la mer Méditerranée. À ce poste, il est chargé de l'entraînement et de la qualification des commandants et des équipages de sous-marins nucléaires d'attaque, de la mise au point des matériels et de l'évolution des tactiques sous-marines[4].

Admis en 1994 comme stagiaire au Collège interarmées de Défense à Paris[4],[6], Bernard Rogel devient ensuite commandant en second de la frégate anti-sous-marine Tourville[7], puis du sous-marin nucléaire lanceur d'engins Indomptable en 1996[4]. De à , il est adjoint « mer » du chef de cabinet du chef d'État-Major des armées[4]. Il est promu capitaine de vaisseau le [8].

D' à , il commande à la mer pour la dernière fois à bord du sous-marin nucléaire lanceur d'engins Inflexible (équipage bleu) avec lequel il effectue deux patrouilles opérationnelles[4],[9]. Au moment des attentats du 11 septembre 2001, il est en mission et immédiatement placé en alerte tout en n'étant pas autorisé à informer son équipage de la situation internationale[1]. Bernard Rogel totalise 27 000 heures de plongée au cours de carrière[10].

À partir de , il exerce comme chef de la division « Conduite des opérations » de l'état-major de l'amiral commandant la Force océanique stratégique (ALFOST), avant de devenir chef de cet état-major[4].

Bernard Rogel est auditeur de la session 2003-2004 de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN)[11],[12] et du Centre des hautes études militaires[4]. Le , il succède à l'amiral Édouard Guillaud comme adjoint pour la Marine du chef d'état-major particulier du président de la République (le général Jean-Louis Georgelin)[13]. Il est chargé des dossiers nucléaire et maritime et du suivi des opérations militaires extérieures[4]. Le , il est promu contre-amiral[14].

Le , il est ensuite nommé chef du cabinet du chef d’état-major des armées (le général Henri Bentégeat puis, à partir du , le général Jean-Louis Georgelin)[15]. À partir du , il est également chef de la division Affaires générales de l'état-major des armées (EMA)[16]. Il est promu vice-amiral le [17].

Élevé au rang et appellation de vice-amiral d'escadre le , il devient à la même date sous-chef d'état-major « Opérations » de l'EMA[18] et dirige à ce titre les opérations extérieures interarmées (notamment les opérations Licorne et Harmattan en [2],[19]).

Chef d'état-major de la Marine

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Le [20], Bernard Rogel est nommé en conseil des ministres chef d'état-major de la Marine et élevé aux rang et appellation d'amiral à compter du [21]. Il succède à l'amiral Pierre-François Forissier. Le , il est prolongé jusqu'au [22].

Le jour de sa prise de fonction, il ravive la flamme du soldat inconnu sous l'Arc de triomphe à Paris[23]. Son commandement est marqué par de nombreuses opérations extérieures (Harmattan en 2011, Serval en 2013-2014 puis Barkhane et Chammal à partir de 2014). Il participe également aux travaux d'élaboration du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (2013), à la préparation de la loi de programmation militaire 2014-2019 et décline les grandes orientations stratégiques de la Marine nationale dans le plan Horizon 2025[24].

Le , il préside sa dernière cérémonie en tant que chef d'état-major de la Marine à Brest, avec une prise d'armes à la préfecture maritime suivie d'une revue navale[25]. Son successeur à la tête de la Marine nationale est l'amiral Christophe Prazuck.

Chef d'état-major particulier du président de la République

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En avril 2016 est annoncé le départ du général d'armée Benoît Puga du poste de chef de l'état-major particulier du président de la République (CEMP). Bernard Rogel est alors pressenti pour lui succéder et être un CEMP « de transition »[26], du fait de son expérience, pendant la dernière année du mandat de François Hollande[27],[28],[29]. Il déclare avoir hésité à prendre ce poste mais avoir été « rattrapé par le service de l'État »[1]. Sa nomination est confirmée par un arrêté présidentiel du et prend effet à compter du 13 juillet suivant[30].

Quelques jours après sa nomination a lieu l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice. Par la suite, les conseils de Défense et de Sécurité nationale « [deviennent] hebdomadaires » et il indique avoir assisté à « 191 » d'entre eux en quatre ans[1].

Bernard Rogel est confirmé dans ses fonctions de chef de l'état-major particulier par Emmanuel Macron en 2017[31], ce qui en fait le seul membre du cabinet de François Hollande reconduit par le nouveau président de la République[32].

Le , il est prolongé d'un an à son poste[33], prolongation prorogée par Emmanuel Macron pour une année supplémentaire le [34]. Par décret du , le maintien dans la 1re section des officiers généraux de Bernard Rogel est prorogé jusqu'au suivant[35].

Très proche conseiller d'Emmanuel Macron du fait de ses fonctions, Bernard Rogel théorise la « maritimisation du monde », qui se traduit en juin 2020 par la nomination d'une ministre de la Mer de plein exercice[1]. Il supporte également la création de l'Initiative européenne d'intervention[1].

Il quitte ses fonctions et est admis dans la 2e section des officiers généraux à compter du . L'amiral Jean-Philippe Rolland lui succède le même jour[36],[37].

Personnalité

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Bernard Rogel est décrit comme ayant un « caractère bien trempé »[19] et sachant manier franc-parler et humour[38],[39]. Il conserve dans son bureau un exemplaire de Qu'est-ce qu'une nation ? d'Ernest Renan, qui propose une vision de l'idée française de la nation[1]. De même, un « bâton de commandement en matelotage » se trouve dans son bureau : « lors d’entretiens tendus avec des homologues retors, il s’en servait pour briser la glace en prétendant "taper ses adjoints" avec »[1].

Grades militaires

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Décorations

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Remise de la Legion of Merit par le Chief of Naval Operations, l'amiral Jonathan Greenert, le .

Publication

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  • Bernard Rogel, Un marin à l'Élysée : des sous-marins nucléiares au bureau du Président, Tallandier, , 352 p. (ISBN 979-1021054509)

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Nicolas Barotte, « Les confidences de l’amiral Rogel, l’homme des dossiers secrets auprès de Macron », Le Figaro Magazine, nos 23625-23626,‎ 31 juillet et 1er août 2020, p. 16-18 (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Armée. Deux Bretons en première ligne, sur Le Télégramme, 26 mai 2016 (consulté le 23 octobre 2019).
  3. L’amiral Bernard Rogel a été nommé chef d’état-major de la Marine, sur Zone militaire, 22 juin 2011 (consulté le 24 octobre 2019).
  4. a b c d e f g h i et j Biographie de l'amiral Rogel, ancien chef d'état-major de la Marine, sur le site du ministère des Armées.
  5. a et b « Décret du 3 juillet 1992 portant nomination et promotion dans l'armée active », Journal officiel de la République française, no 156,‎ (lire en ligne).
  6. « Arrêté du 20 décembre 1996 portant attribution du brevet d'enseignement militaire supérieur », Journal officiel de la République française, no 21,‎ (lire en ligne).
  7. Un CEMM et un SC/OPS, sur Le mamouth, 11 septembre 2011 (consulté le 24 octobre 2011).
  8. a et b « Décret du 14 décembre 1998 portant nomination et promotion dans l'armée active », Journal officiel de la République française, no 296,‎ (lire en ligne).
  9. « Décision du 17 décembre 1999 portant inscription au tableau de commandement pour l'année 2000 », Journal officiel de la République française, no 303,‎ (lire en ligne).
  10. Entretien avec l’amiral Bernard Rogel, Chef d’état-major de la Marine nationale française, sur Marine et océan, 7 décembre 2014 (consulté le 23 octobre 2014).
  11. « Arrêté du 7 juillet 2003 portant désignation des auditeurs de la 56e session nationale de l'Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2003-2004) », Journal officiel de la République française, no 158,‎ (lire en ligne).
  12. « Arrêté du 12 juillet 2004 conférant la qualité d'ancien auditeur de la 56e session nationale de l'Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2003-2004) », Journal officiel de la République française, no 162,‎ (lire en ligne).
  13. « Arrêté du 27 août 2004 portant nomination à la présidence de la République », Journal officiel de la République française, no 200,‎ (lire en ligne).
  14. a et b « Décret du 15 février 2006 portant réintégration dans les cadres et admission dans la 2e section, admission dans la 2e section par anticipation et sur demande, élévation aux rang et appellation de général de corps d'armée, élévation aux rang et appellation de vice-amiral d'escadre, élévation aux rang et appellation de général de corps aérien, promotion et nomination dans la 1re et la 2e section, et affectation d'officiers généraux », Journal officiel de la République française, no 45,‎ (lire en ligne).
  15. « Décret du 1er août 2006 portant maintien dans l'emploi, admission dans la 2e section par anticipation et sur demande et promotion, élévation aux rang et appellation de général d'armée aérienne, promotion ou nomination dans la 1re section et affectation d'officiers généraux », Journal officiel de la République française, no 180,‎ (lire en ligne).
  16. « Décret du 28 juillet 2008 portant affectation d'officiers généraux et rapportant une disposition d'un décret portant maintien dans l'emploi et affectation d'officiers généraux », Journal officiel de la République française, no 177,‎ (lire en ligne).
  17. a et b « Décret du 17 juillet 2008 portant promotion ou nomination dans la 1re et la 2e section, et affectation d'officiers généraux », Journal officiel de la République française, no 167,‎ (lire en ligne).
  18. a et b « Décret du 20 juillet 2009 portant affectation et élévation aux rang et appellation d'amiral, affectation et élévation aux rang et appellation de général d'armée aérienne, élévation aux rang et appellation de vice-amiral d'escadre et affectation, affectation et élévation aux rang et appellation de général de corps aérien, affectation et promotion, promotion et nomination dans la 1re et la 2e section et affectation d'officiers généraux », Journal officiel de la République française, no 166,‎ (lire en ligne).
  19. a et b Qui est l'amiral Rogel nouveau chef d'état-major particulier de Hollande ?, sur L'Express, 7 juillet 2016 (consulté le 24 octobre 2016.
  20. « L'amiral Bernard Rogel nouveau chef d'état-major de la Marine », Cols bleus, no 2975,‎ , p. 5 (ISSN 0010-1834, lire en ligne).
  21. a et b « Décret du 24 juin 2011 portant affectation et élévation aux rang et appellation de général d'armée, affectation et élévation aux rang et appellation d'amiral, d'officiers généraux », Journal officiel de la République française, no 146,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  22. « Arrêté du 25 février 2015 portant maintien dans la 1re section des officiers généraux de la marine », Journal officiel de la République française, no 59,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  23. « L'amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine », Cols bleus, no 2977,‎ , p. 8 (ISSN 0010-1834, lire en ligne).
  24. « Notre finalité est non seulement de servir notre pays mais aussi de préparer son avenir », Cols bleus, no 3050,‎ , p. 13 (ISSN 0010-1834, lire en ligne).
  25. L'amiral Rogel a salué les Forces navales brestoises, sur Ouest France, le 9 juillet 2016 (consulté le 24 octobre 2019).
  26. Qui va succéder au général Puga à l'Élysée ?, sur Le Point 13 avril 2016 (consulté le 24 octobre 2019).
  27. Défense : les secrets d'un "remaniement", sur Valeurs actuelles, le 26 mai 2016 (consulté le 24 octobre 2019).
  28. Le général Benoît Puga quitte l'Élysée, sur Le Point 2 juillet 2016 (consulté le 24 octobre 2019).
  29. L’amiral Bernard Rogel nommé chef d’état-major particulier du président de la République, sur Zone militaire, le 7 juillet 2016 (consulté le 24 octobre 2019).
  30. « Arrêté du 6 juillet 2016 portant nomination à la présidence de la République - M. ROGEL (Bernard) », Journal officiel de la République française, no 157,‎ 2016 lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do?cidtexte=jorftext000032851431.
  31. « Arrêté du 14 mai 2017 portant nomination à la présidence de la République », Journal officiel de la République française, no 114,‎ (lire en ligne).
  32. Les premiers conseillers choisis par Macron: deux proches, un diplomate, deux vétérans, sur La Dépêche, le 15 mai 2017 (consulté le 24 octobre 2019).
  33. « Décret du 23 avril 2018 portant replacement dans la 1re section et affectation d'un officier général », Journal officiel de la République française, no 95,‎ (lire en ligne).
  34. « Décret du 14 juin 2019 portant prorogation du replacement dans la 1re section d'un officier général », Journal officiel de la République française, no 138,‎ (lire en ligne).
  35. Décret du 23 avril 2020 portant prorogation du replacement dans la 1re section d'un officier général.
  36. Arrêté du 4 juillet 2020 portant cessation de fonctions à la présidence de la République.
  37. Arrêté du 4 juillet 2020 portant nomination à la présidence de la République.
  38. « L'amiral Rogel nommé chef d'état-major particulier de Hollande », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. « Le chef d'état-major particulier de Macron prolongé d'un an dans ses fonctions », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  40. « Décret du 4 juillet 2014 portant élévation », Journal officiel de la République française, no 156,‎ (lire en ligne).
  41. « Décret du 3 juin 2011 portant promotion », Journal officiel de la République française, no 129,‎ (lire en ligne).
  42. « Décret du 1er juillet 2006 portant promotion et nomination », Journal officiel de la République française, no 152,‎ (lire en ligne).
  43. « Décret du 7 juillet 1997 portant promotion et nomination », Journal officiel de la République française, no 157,‎ (lire en ligne).
  44. Décret du 29 octobre 2020 portant élévation dans l'ordre national du Mérite en faveur d'un militaire appartenant à l'armée active.
  45. « Décret du 6 novembre 2009 portant promotion et nomination », Journal officiel de la République française, no 260,‎ (lire en ligne).
  46. a et b « Décret du 31 octobre 2000 portant promotion et nomination », Journal officiel de la République française, no 255,‎ (lire en ligne). Nota : la date de promotion en tant que chevalier se trouve dans le décret de promotion en tant qu'officier.
  47. « Liste des médaillés du Mérite Maritime » [PDF] (consulté le ).

Liens externes

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