Alice Ball
Nom de naissance | Alice Augusta Ball |
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Naissance |
Seattle (États-Unis) |
Décès |
(à 24 ans) Seattle (États-Unis) |
Nationalité | États-Unis |
Domaines | Chimie |
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Formation |
Université de Washington université de Californie à Berkeley Université d'Hawaï |
Renommée pour | traitement contre la lèpre |
Alice Augusta Ball, née le et morte le , est une chimiste américaine connue pour avoir développé l'un des traitements les plus efficaces contre la lèpre avant les années 1940. Elle est également la première femme ainsi que la première personne afro-américaine à être diplômée de l'université d'Hawaï.
Jeunesse et éducation
[modifier | modifier le code]Alice Augusta Ball naît le à Seattle, dans l'État de Washington, du couple James Presley et Laura Louise (Howard) Ball[1]. Son père est éditeur de journal, photographe et avocat[1]. Son grand-père, James Presley Ball, est un photographe célèbre, connu pour être le premier Afro-Américain reconnu pour sa maîtrise du daguerréotype[2].
En 1903, James Ball, Sr. déménage avec sa famille à Hawaï, mais son décès l'année suivante fait en sorte que la famille revient à Seattle en 1905[2].
Alice Ball y fréquente la Seattle High School et est diplômée avec mention en sciences en 1910. Elle commence des études en chimie à l'université de Washington[3],[4]. Au cours des quatre ans qu'elle y passe, elle obtient une licence en chimie pharmaceutique et une licence en pharmacie. Elle copublie avec son professeur de pharmacie Benzoylations in Ether Solution dans le Journal of the American Chemical Society[2].
Après ses études de premier cycle, Ball obtient des bourses pour poursuivre des études à l'université de Californie à Berkeley et à l'université d'Hawaï[5]. Ball décide de retourner à Hawaï afin d'y effectuer une maîtrise en chimie. En 1915, elle devient la première femme et la première personne afro-américaine à être diplômée de cette institution[3],[6].
Recherches
[modifier | modifier le code]Lors de ses études postdoctorales à l'université d'Hawaï, Alice Ball s'intéresse à la structure chimique et au principe actif du kava[7].
À la même époque, le Dr Harry T. Hollmann, assistant chirurgien à l'hôpital de Kalihi (en), demande l'aide de Ball pour développer une méthode pour isoler le composant actif de l'huile du chaulmoogra[5], utilisée notamment dans le traitement de la lèpre. En effet, à l'époque, plusieurs patients préfèrent éviter d'utiliser cette huile à long terme en raison de son goût amer et de ses effets secondaires très puissants, dont des maux d'estomacs[1].
Ball développe un processus d'isolement de l'ester éthyle des acides gras de l'huile de chaulmoogra afin qu'ils puissent être injectés[6]. Cependant, elle meurt avant d'avoir publié ses résultats[1]. Un autre chimiste de l'université d'Hawaï, Arthur L. Dean, continue ses travaux et commence la production à grande échelle d'extrait de chaulmoogra injectables[2]. En 1918, un médecin hawaïen écrit dans le Journal of the American Medical Association qu'un total de 78 patients ont quitté l'hôpital de Kalihi après avoir reçu le traitement par injection[2],[7].
L'ester éthyle isolé est demeuré le principal traitement de la lèpre jusqu'au développement des sulfones au cours des années 1940[2].
Mort et héritage
[modifier | modifier le code]Alice Augusta Ball tombe malade lors de ses recherches et retourne à Seattle en 1916 pour y être traitée[6]. Elle y meurt le à l'âge de 24 ans. Dans un article publié l'année suivante dans le Pacific Commercial Advertiser, on suppose que la cause de la maladie serait possiblement un empoisonnement au chlore alors qu'elle enseignait[5]. La cause officielle de la mort demeure inconnue de nos jours, le certificat de décès ayant été modifié et affirmant qu'elle serait morte de tuberculose[1].
Elle décède avant d'avoir publié ses travaux que le président de l'université Arthur L. Dean s'attribue. Ce n'est qu'en 1977, qu'une chercheuse redécouvre que ce sont les recherches d'Alice Ball[8].
Le , l'université d'Hawaï a inauguré une plaque commémorative des travaux de Ball, posée sur un arbre chaulmoogra situé derrière le Bachman Hall[5]. Le même jour, l'ancienne lieutenant-gouverneur d'Hawaï Mazie Hirono déclare le « jour Alice Ball », célébré tous les quatre ans[3],[9].
En 2007, le conseil d'administration de l'université d'Hawaï attribue à Ball la Medal of Distinction[3].
Hommages
[modifier | modifier le code]A Villeurbanne, une école porte son nom[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Miles Jackson, « African Americans in Hawai'i », Social Process in Hawai'i, vol. 43, , p. 168–174 (lire en ligne, consulté le )
- (en) Paul Wermager et Carl Heltzel, « Alice A. Augusta Ball », ChemMatters, vol. 25, no 1, , p. 16–19 (lire en ligne, consulté le )
- (en) Jeannette Brown, African American Women Chemists, New York, Oxford University Press, , 252 p. (ISBN 978-0-19-974288-2, lire en ligne), p. 19–24
- (en) D. Molentia Guttman et Ernest Golden, African Americans in Hawaii, Charleston, South Carolina, Arcadia Publishing, , 127 p. (ISBN 978-0-7385-8116-3, lire en ligne), p. 15
- (en) Beverly Mendheim, « Lost and Found: Alice Augusta Ball, an Extraordinary Woman of Hawai'i Nei », Northwest Hawaii Times, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Miles Jackson, « Ball, Alice Augusta », Black Past (consulté le )
- (en) University of Hawaii at Manoa, « Ball, Alice Augusta », Scholar Space (consulté le )
- « A tribute to Alice Bell: a scientist whose work with leprosy was overshadowed by a white successor | The Daily », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) Erika Cederlind, « A tribute to Alice Bell: a Scientist whose Work with Leprosy was Overshadowed by a White Successor », The Daily of the University of Washington, (lire en ligne, consulté le )
- « L’école Ernest-Renan B s’appelle désormais Alice-Ball », sur www.leprogres.fr, Le Progrès (Lyon), (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Effet Matilda
- James Presley Ball, son grand-père