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L'histoire par les cartes : l'Asie du Sud-Est à travers des cartes japonaises élaborées pendant la 2e Guerre mondiale


Gaihozu Viewer, une application web développée par l'université de Tohoku, met à disposition du public une collection de cartes historiques sur l'Asie du Sud-Est (principalement l'Indonésie, la Malaisie et Singapour).

Interface pour consulter les cartes du Gaihozu Viewer


Du XIXe siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'ancienne armée impériale japonaise a réalisé de nombreuses cartes topographiques à des fins militaires. Les cartes des zones situées en dehors des îles japonaises sont appelées Gaihōzu, ce qui signifie « cartes des terres extérieures ». C'est là que les opérations militaires ont été menées par le Japon dans le but d'établir une vaste "zone de co-prospérité" sous son influence directe en Asie du Sud-Est. 

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'ancienne armée impériale a tenté de brûler ces cartes qui constituaient des documents confidentiels. Plusieurs ensembles de cartes ont été confisqués par l'armée américaine et ont été conservés dans une collection déposée à la bibliothèque de l'Université de Stanford.

Les cartes proviennent de différentes sources : enquêtes officielles du département du cadastre japonais, reproductions de cartes réalisées par d'autres pays, enquêtes secrètes effectuées sous ordres scellés. Ce qui donne des cartes d'échelles et de styles très variés. Les cartes ont reçu des codes couleurs en fonction de leur année d'impression (de 1939 à 1945) et sont accessibles par échelle.

Carte de Bandoung en 1943 à comparer de son emprise actuelle



Ces cartes peuvent être utilisées pour étudier les changements dans l'occupation du sol, les transformations des espaces ruraux et urbains, l'impact des catastrophes naturelles ou de la déforestation aujourd'hui par rapport à l'époque.

L'université de Tohoku référence par ailleurs toutes les cartes du fonds Gaihōzu produites depuis la fin du XIXe siècle sur une même interface web (GaDAMA) qui permet de retrouver l'ensemble des cartes à l'échelle de l'Asie du Sud-Est.

Gaihōzu Digital Archive Map-search App (GaDAMA)

Pour compléter 

Gaihōzu : Japanese Imperial Maps (Stanford University)

Japanese Imperial Maps as Sources for East Asian History : The Past and Future of the Gaihōzu (Cross-Currents e-Journal, 2012)

Cartes japonaises anciennes de la collection David Rumsey 

Un fil de discussion sur Twitter concernant une ressource cartographique très riche mais finalement peu utilisée par les historiens en Asie : les Gaihōzu (外邦 図) « cartes des terres extérieures » qui mériteraient des recherches scientifiques plus approfondies.

Liens  ajoutés le 2 juin 2021


Articles connexes

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L'histoire par les cartes : une carte japonaise de l'Afrique du début de l'ère Meiji (1876)






L'histoire par les cartes : comparer les cartes des empires coloniaux et des routes commerciales du XIVe au XVIIIe siècle


Eric Ross est professeur de géographie à l'université Al Akhawayn au Maroc et travaille sur le monde musulman, en particulier l'Afrique. Une grande partie de ses recherches mobilise l'analyse cartographique à différentes échelles (voir son blog).

Dans le cadre d'un cours sur l'économie mondiale, il consacre un long article au système mercantiliste qui s'est établi du XVe au XVIIIe siècle. Il fait même remonter le système mercantiliste au XIVe siècle, à une époque où l'Europe atlantique n'était encore qu'une périphérie, à l'extrémité nord-ouest d'un système de liaisons commerciales qui s'étendait du Zimbabwe et du Mali jusqu'à l'Indonésie et au Japon. L'Europe atlantique n'était nullement prédestinée à prendre le contrôle de l'économie mondiale. Si une partie du système était peut-être structurellement prédisposée à le faire, c'était bien la Chine. Ce type d'approche cartographique permet donc de décentrer le regard par rapport à l'Europe et de montrer que les routes commerciales existaient avant la colonisation européenne, notamment dans l'océan Indien qui était un carrefour d'échanges très important.




Les cartes d'Eric Ross permettent de comparer les empires coloniaux sur un temps long (conquête territoriale, domination économique, marchandises échangées...). En général, les cartes utilisées dans le contexte scolaire se limitent au tableau des courants commerciaux au XVIIIe siècle à l'apogée des empires français et britannique.

Le principal intérêt des cartes d'Eric Ross est de permettre d'historiciser la mise en place des différents empires et d'avoir une approche comparée des courants d'échanges et de leurs évolutions. Par exemple, l'étude du commerce triangulaire et de la traite atlantique a longtemps constitué un topos de l'histoire enseignée. On en venait à réifier l'histoire par les cartes et à négliger les autres aires d'échanges. L'une des conséquences était de rendre invisible la traite négrière dans l'océan Indien. La tendance aujourd'hui est à parler des traites négrières au pluriel et à envisager les traites sur un temps long (du VIIe au XIXe siècle inclus). L'Atlas de Sciences Po (Espace mondial) distingue par exemple assez nettement la traite occidentale et la traite orientale.



Cartes à consulter ou à télécharger en haute résolution :

A compléter par la cartothèque de la revue L'Histoire :

Sur Diploweb  : Les grandes découvertes et le premier partage du monde (Questions internationales, n°14) avec une projection originale. A comparer à ce planisphère plus classique en "fuseaux horaires" pour évoquer le partage de Tordesillas.

Le Mozambique vu par les Portugais à l’aube du XVIIe siècle : Ethiopia Orientale (Africa 4)

Pour remonter à l'Antiquité, il est peut être intéressant de consulter cette reconstitution des routes maritimes d'après Le Périple de la mer Érythrée (début du Ier siècle) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A9riple_de_la_mer_%C3%89rythr%C3%A9e

Cartes par anciennes entités coloniales en Afrique (sur Gallica) :
https://gallica.bnf.fr/html/und/cartes/lafrique-en-cartes/entites-coloniales?mode=desktop

Janet Abu Lughod soutient qu'un système mondial pré-moderne existait déjà au XIIIe siècle en Eurasie, avant la formation du système mondial moderne identifié par Immanuel Wallerstein à partir du XVIe siècle.

Carte des routes navales entre l'Europe et l'Asie au XVIIIe extraite de l'article "Heurs et malheurs des voyages maritimes sur la route des Indes orientales au XVIIIe siècle" de Philippe Haudrère (Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 121-3 | 2014).

A la découverte des Indes orientales (XVIe-XVIIe siècles). Une série de 3 billets sur le blog Gallica. L'histoire de la présence européenne dans l'océan Indien, Sur les conditions du voyage, La description des terres visitées.

    Prolongements

    Les grandes routes commerciales, Le Courrier de l'UNESCO, 1984.
    Des planisphères montrant les routes maritimes sillonnées par les flottes anglaises, espagnoles et hollandaises au cours du XVIIIe siècle sont téléchargeables sur le site Spatial Analysis. Les données sont issues des livres de bord des navires (source : projet CLIWOC). Il est possible d'accéder aux données par année et par navire. Voir également l'animation cartographique proposée sur le site Sapping Attention.

    Fil Twitter sur le thème "Cartes des empires coloniaux et usages scolaires" : recensement de cartes anciennes (XIXe et début XXe) figurant des "visions coloniales" destinées souvent à des usages scolaires. Analyse et comparaison de cartes issues de différents domaines coloniaux :
    https://twitter.com/i/moments/1044884159108460544

    Rubrique cartes et atlas historiques du blog Cartographie(s) numérique(s) :


    Lien ajouté le 30 novembre 2021

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    L'histoire par les cartes : plus de 2000 cartes numérisées sur les Pays-Bas (partie centrale)

     

    Les Archives Régionales de la Hollande Centrale ont numérisé et publié sur leur site web plus de 2000 cartes et plans anciens. Ces documents vont du XVIIe au XXe siècle et concernent la partie centrale des Pays-Bas.


    La numérisation des cartes est utile non seulement pour les chercheurs, mais aussi pour le grand public qui peut désormais consulter ces documents cartographiques à distance et en haute résolution. Les cartes originales n'ont plus besoin d'être demandées et transportées en salle de lecture. C'est mieux pour préserver les cartes, qui sont conservées en sécurité dans leur dépôt. En raison des droits d'auteur, toutes les cartes n'ont cependant pas pu être rendues disponibles sur Internet. 

    Au sein de ce fonds cartographique, on trouve principalement des cartes topographiques, des plans historiques, des relevés cadastraux, des plans d'aménagement hydraulique (le moteur de recherche interne permet de trier les résultats par type de cartes et par dates).

    Parmi les cartes exceptionnelles, on peut aller découvrir une carte des années 1520 restituant le paysage fluvial entre Utrecht et Rotterdam. Celle-ci a été produite pour cartographier la gestion de l'eau et le paysage fluvial autour de Gouda. Elle présente des similitudes avec la plus ancienne carte de la collection de ces archives régionales qui date de 1498. Cette dernière, assez sommaire, indique des solutions pour empêcher l'envasement des polders néerlandais, un problème qui n'a jamais été complètement résolu. Ces deux cartes présentent bon nombre de détails similaires, tels que les moulins à vent et les canaux qui mènent aux rivières. En revanche, on ne sait pas pourquoi certaines parties de la carte sont représentées en vert foncé (pas de code légende à l'époque !).

    A signaler également une carte de 1578 qui représente une grande partie de la Hollande septentrionale (au sud du canal de la mer du Nord), de la Hollande méridionale et d'Utrecht, et qui met bien en évidence Delfland, Schieland, Rijnland, Kennemerland avec leurs digues, leurs écluses, leurs voies navigables intérieures, leurs routes, leurs villes et villages. 

    Pour compléter 

    L'Université de Leiden rassemble une collection impressionnante de cartes et d'atlas historiques (en particulier des cartes hollandaises). 

    La bibliothèque de l'Université d'Utrecht regroupe plusieurs collections de cartes et atlas historiques. Ces collections sont portées à connaissance du grand public dans le cadre d'expositions virtuelles sur les cartes et plans anciens des Pays-Bas, mais aussi les cartes d'Europe et du monde. Voir par exemple cette exposition virtuelle sur les cartes missionnaires (1850-1950) montrant l'importance des missions protestantes hollandaises dans le monde.

    La bibliothèque de l'Université de Stanford répertorie une importante collection de cartes originaires des Pays-Bas, propriété de J.W.F Conrad (1825-1902). Plus de 250 sont disponibles sous forme numérique. 

    Articles connexes






    L'histoire par les cartes : Tony Campbell et son site Map History


    Tony Campbell, ancien bibliothécaire responsable des cartes à la British Library, dirige le site Map History depuis 1997. Il s'agit d'un site personnel, l'interface est un peu datée mais on y trouve beaucoup de ressources. L'auteur est spécialiste de l'histoire de la cartographie et notamment des portulans. Son site recense de nombreuses publications ainsi que des cartes historiques accessibles par régions et par époques. 

    Map History (Tony Campbell) :
    https://www.maphistory.info/

    Le site contient beaucoup de ressources avec des liens vers des colloques et conférences, des listes de discussion, des collections, des expositions, des publications scientifiques. On peut utiliser les menus thématiques ou l'index qui permet de naviguer par mots-clés.

    L'auteur consacre un dossier important aux cartes-portulans pour lesquelles il fait un réexamen critique. Il vient notamment de mettre en ligne un essai très riche (200 pages en accès libre + diaporama) sur les cartes portulans en Méditerranée, leur origine (très liée aux besoins des navigateurs au Moyen Age), à leur fonction et à leur développement précoce.

     Le célèbre planisphère de Cantino (1502) apparenté à une carte-portulan


    Dossier sur les cartes-portulans avec les différents articles :

    Tony Campbell tient également une veille sur Twitter sous le compte @portolanchart01
     

    Pour compléter

    Fondée en 1818, la collection de cartes de Harvard contient plus de 500 000 cartes anciennes et modernes :
    https://library.harvard.edu/libraries/harvard-map-collection

    Le compte Twitter de la la bibliothèque de Harvard @HarvardCarteColl propose une veille quotidienne.

    Une importante bibliographie sur l'histoire de la cartographie assortie de nombreuses cartes est proposée par l'Université de Harvard dans le cadre du projet History 1952.
    https://hist1952.omeka.fas.harvard.edu/

    Omnes viae est une application qui permet de créer des itinéraires à partir de voies romaines. La cartographie est fondée sur la Tabula Peuntigeriana. Le réseau routier de l'empire romain est disponible sous forme de données SIG sur le site Harvard dataverse.

    L’équipe du projet Old Maps Online a entamé la digitalisation des collections cartographiques de trente-sept institutions dont celles de la bibliothèque d’Harvard, de la British Library, des Archives nationales néerlandaises ou de la Bibliothèque nationale de Colombie. L’interface du site permet d'accéder à ces cartes par un système de géo-référencement, une frise chronologique par période et un moteur de recherche.
    https://www.oldmapsonline.org/


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    Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès

    L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)

    L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori

    L'histoire par les cartes : la British Library met à disposition la collection du roi George III sur Flickr

    L'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey

    L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes

    L'histoire par les cartes : data visualisation de 120 000 lettres ou missives échangées à l'époque des Tudors

    L'histoire par les cartes : l'Atlas historique de la France (L'Histoire - Les Arènes)

    Cartes et atlas historiques

     

    Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden

     
    Source : Digitised Chinese mega-maps now available in Open Access (Universiteit Leiden)

    Trois cartes de la Chine, créées sous le règne des empereurs de la dynastie Qing, sont désormais disponibles en libre accès et téléchargeables en haute résolution sur le site des Bibliothèques universitaires de Leiden (UBL). Ces cartes très riches témoignent de l'étroite collaboration entre la cour impériale chinoise et les missionnaires occidentaux ; elles sont considérées comme l'une des pierres angulaires de la cartographie chinoise.

    Les trois cartes (la plus grande mesure environ 8 m de haut et 10 m de large) montrent la Chine telle qu'elle était à l'apogée de la dynastie Qing. Ces cartes ont été commandées par trois empereurs différents : Kangxi (1721), Yongzheng (1728) et Qianlong (1766). Les arpentages ont été effectués par des missionnaires jésuites à partir du règne de l'empereur Kangxi, qui avait décidé d'autoriser les missionnaires chrétiens à entrer en Chine. La place des missionnaires à la cour impériale et les événements lors de leurs voyages à travers l'Empire chinois sont la source de nombreuses recherches en sinologie. 


    Bien que l'on puisse trouver des fragments dans les collections de bibliothèques du monde entier, il est assez rare qu'un ensemble complet de cartes soit présent dans une seule institution. La raison en est l'importance des cartes pour les cartographes européens. Au XIXe siècle, ces cartes chinoises ont été utilisées comme modèles pour représenter la Chine en Europe. Plusieurs imperfections ont pu être relevées sur les copies européennes. On y relève des ajustements conscients pour corréler la carte avec l'histoire et le folklore chinois classiques.

    « L'UBL était déjà en possession de centaines de fac-similés de certaines sous-zones, ce qui était déjà un grand atout. Mais ce n'est que lorsque vous voyez ces méga-cartes fusionnées que vous réalisez à quel point ce projet impérial était vraiment important. Les cartes nous donnent un aperçu unique des efforts académiques et des relations mondiales de la cour des Qing. » (Marc Gilbert, Conservateur Collections chinoises, Bibliothèques universitaires de Leiden). 

    Le chinois et le mandchou pouvaient coexister sur la même carte.


    L'initiative de numériser les cartes est venue de la Fondation Manchu, une organisation visant à faire connaître la langue et le peuple mandchous à un public très large. La fondation a utilisé les cartes numérisées des collections numériques de Leiden au moyen de la technologie IIIF pour divers projets tels que le site web des Cartes Qing ainsi que pour une expérience interactive dans une exposition au Musée national néerlandais d'ethnologie. Après cinq ans de travail, les cartes sont maintenant presque entièrement indexées. Le projet de numérisation et de catalogage a été financé par l'UBL, la Faculté des sciences humaines de l'Université de Leiden, la Fondation Manchu et l'Université de Macao, où Mario Cams mène des recherches sur ces cartes depuis des années. 

    Les Bibliothèques universitaires de Leiden (UBL) mettent à la disposition du public des documents numérisés via leurs collections numériques. La plate-forme Digital Collections offre un large éventail de fonctionnalités, comme la possibilité de rechercher des œuvres imprimées en texte intégral, de zoomer sur les images et la possibilité de télécharger des images haute définition. Il est également possible de rechercher par types de documents et d'affiner les recherches. De nombreux documents des collections numériques sont publiés sous licence CC-BY, ce qui les rend utilisables et modifiables pour chaque utilisateur. De nombreux objets sont visibles et utilisables via la Visionneuse avancée Leiden IIIF

    Lien ajouté le 22 mai 2023

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    L'histoire par les cartes : découvrir la collection Steegh-Teunissen des Bibliothèques de l'Université de Leiden

    L'histoire par les cartes : une exposition virtuelle sur les cartes missionnaires (vers 1850 - 1950) par l'Université d'Utrecht


    L'histoire par les cartes : une carte animée de la "densité impériale" de 1000 av J-C à nos jours


    Source : Map of Empire Density par Christopher Wolfram (20 juillet 2020)

    Christopher Wolfram s'intéresse à l'utilisation des données numériques et aux approches quantitatives en histoire (voir son blog). Il a publié notamment un article sur les sociétés et leurs relations au climat.

    Il s'est intéressé récemment à un article publié en 2013 par Turchin et al. qui cherchent à établir une carte de « densité impériale ». Le principe consiste, pour chaque lieu de la terre, à définir combien de temps ce lieu est resté à l'intérieur d'un grand empire ayant couvert un espace d'au moins 100 000 km². Cette carte, élaborée à partir d'une grille polygonale, montre la répartition spatiale des grands empires à travers les époques.

    Turchin, T. Currie, E. Turner, & S. Gavrilets (2013). War and Space : Explaining the Evolution of Old World Complex Societies, PNAS, October 8, 2013 110 (41).



    Christopher Wolfram a souhaité fournir une version en plus haute résolution de cette carte en mobilisant certaines données qu'il avait utilisées dans un projet précédent. Les données en question sont issues de la base Historical Country, qui donne les formes approximatives des sociétés anciennes à travers l'histoire. Cet ensemble de données est principalement dérivé du projet GeaCron qui, à son tour, est dérivé d'atlas historiques.

    Il a commencé par calculer les superficies de tous les polygones à partir de son jeu de données, puis a cherché à définir des intervalles de temps où l'on trouvait des sociétés supérieures à 500 000 km². Turchin et al (2013) ont utilisé le critère de 100 000 km², mais cela semble trop large étant donné le grand nombre de sociétés qui dépassent ce seuil (à titre de comparaison, un état moyen des Etats-Unis comme le Kentucky fait 105 000 km²).  Les résultat est une carte globale de la densité des empires tenant compte de tous les empires de 1000 avant J-C à nos jours : 


    Carte de "densité impériale" à l'échelle mondiale (source : Wolfram, 2020)
    Voir l'animation sur le site


    Pour déchiffrer la carte :
    • Nombre d'années passées à l'intérieur d'un grand empire de 1000 avant notre ère à nos jours (2020). 
    • Une société est considérée comme un « grand empire » si sa superficie est supérieure à 500 000 km2.
    On  peut voir les premiers empires se former en Chine et en Mésopotamie, avant de s'étendre à toute la Perse. A l'époque romaine, les empires s'étendent autour de la Méditerranée. A partir du Moyen Age, il y a un déplacement vers l'Europe du nord. À la fin de l'animation, on voit le monde se remplir de constructions étatiques car, bien que la plupart des États modernes aient une superficie inférieure à 500 000 km², la majeure partie du monde est couverte aujourd'hui par des États de plus de 500 000 km²

    L'auteur fait remarquer que "bon nombre de ces transformations pourraient simplement être liées aux données disponibles. Les sociétés sans écriture, par exemple, sont peu représentées à moins qu'elles n'aient eu des contacts avec une société avec alphabet. Par ailleurs, on peut s'interroger sur le choix de la superficie : 100 000, 500 000 km² (voire plus ?) pour définir un « grand empire » et se demander si ce critère est en soi suffisant (type de régime : royaume ou empire ? forme d'organisations sociales ? entités politiques plus ou moins construites et dominant plus ou moins l'espace ?). L'animation tend à accréditer la thèse de berceaux permanents de civilisations à l'échelle historique. La carte est malgré tout intéressante pour spatialiser des entités politiques dans une perspective géohistorique.

    La carte de la "densité impériale" proposée par Christopher Wolfram fait l'objet de discussions sur le forum MapPorn.


    Liens ajoutés le 2 août 2021









    L'histoire par les cartes : la guerre de 1870-1871 (à partir du site LaContempo.fr)


    Les cartes et infographies du blog LaContempo.fr


    Jérémie Halais, docteur en histoire contemporaine, archiviste de formation et de métier, valorise depuis de nombreuses années le patrimoine et l’histoire à travers des publications et des expositions. Son blog LaContempo.fr lui permet de concilier plusieurs passions, l’histoire, sa valorisation et l’infographie. 

    L’objectif est de proposer des visualisations de données sur des grands événements de l’histoire de France contemporaine, du XIXe au XXe siècle :
    • La Révolution française, 1789-1799 ;
    • Le Consulat et l’Empire, 1799-1815 ;
    • Les monarchies constitutionnelles, 1815-1848 ;
    • La IIe République, 1848-1852 ;
    • Le Second Empire, 1852-1870 ;
    • Les débuts de la IIIe République, 1870-1914 ;
    • La Grande Guerre, 1914-1918 ;
    • L’entre-deux-guerres, 1919-1938 ;
    • La seconde guerre mondiale, 1939-1945.
    Les infographies, les cartes et les illustrations présentées par Jérémie Halais sur le site LaContempo.fr sont des créations originales. Ces contenus sont issus, pour la plupart, de cours donnés à l’université de Caen en 2018 et 2019, mais aussi de recherches menées depuis une quinzaine d’années, dans la bibliographie, aux Archives nationales, au Service historique de la Défense et dans diverses archives départementales. Toutes les infographies et les cartes du blog peuvent être librement utilisées à condition d’en citer la source.

    Un exemple : la guerre de 1870-1871


    La France commémore en 2020 le 150e anniversaire de la guerre de 1870, « l’année terrible » selon les mots de Victor Hugo. 

    Une carte sur les principales batailles et le déroulé de la guerre de 1870-1871
    (source : LaContempo.fr)



    Une infographie sur les grandes phases du conflit
    (source : LaContempo.fr)




    Articles connexes




    L'histoire par les cartes : découvrir la collection Steegh-Teunissen des Bibliothèques de l'Université de Leiden


    En 2021, les collectionneurs John Steegh et Harrie Teunissen ont fait don de l'intégralité de leur collection cartographique aux Bibliothèques de l'Université de Leiden (UBL) aux Pays-Bas : pas moins de 19 000 cartes et 2 500 atlas et guides de voyage, qu'ils ont réunis en près de 40 ans.

    La collection comprend des cartes de tous les continents, du XVIe siècle à nos jours avec un accent particulier sur les XIXe et XXe siècles. Il s'agit probablement de la plus grande collection de cartes privées des Pays-Bas. Les thèmes abordés concernent notamment la gestion de l'eau, le développement urbain, la répartition ethnique, les conflits militaires. On y trouve une grande variété de cartes, y compris des cartes de propagande et des cartes publicitaires. Le fond comprend  des cartes ottomanes, des cartes de la Palestine et d'Israël, des cartes de Leiden aux Pays-Bas (environ 140) et quelques cartes concernant l'Holocauste. Le plan secret de la ville allemande de Varsovie de 1939, sur lequel les SS ont dessiné les contours du ghetto juif prévu en novembre 1940, est assez unique. 

    Extrait du plan du ghetto de Varsovie dessiné à la main par les SS en 1940 (source : Harrie Teunissen)

    « L'Holocauste est en grande partie une histoire spatiale » (entretien avec Harrie Teunissen, collectionneur de cartes)

    « Topographie de la terreur : cartes du ghetto de Varsovie » (conférence d'Harrie Teunissen)

    L'exposition Mapping Modernity qui se déroule jusqu'au 28 janvier 2024 reprend une partie de la collection Steegh-Teunissen. Les deux collectionneurs ont travaillé avec le Design Museum Den Bosch pour sélectionner 250 cartes qui racontent l'histoire de notre monde moderne : 

    « Un monde dans lequel l’être humain se place au centre et croit pouvoir affirmer son contrôle sur tout. L’histoire de la modernité est celle du contrôle : sur la nature, les populations et les flux commerciaux. Les êtres humains se sont placés au centre de l’univers et ont utilisé des cartes pour tenter de dominer une réalité complexe et insaisissable. Chaque carte offre un aperçu de l'état d'esprit de ceux qui l'ont commandée et de la manière dont ils ont cherché à façonner le monde à leur convenance. Vous pouvez facilement imaginer les personnes qui ont dressé ces cartes : le général SS en 1939 qui a délimité le ghetto juif sur une carte de Varsovie, scellant ainsi le sort de milliers de personnes. Le fonctionnaire néerlandais inquiet du ministère des Travaux publics qui présentait à ses supérieurs une carte montrant une meilleure protection de la Hollande, deux jours avant les inondations catastrophiques de 1953. Les compilateurs de l'atlas des écoles américaines du XIXe siècle, identifiant quelles populations étaient « civilisées » et n'avaient pas encore atteint le « standard blanc » (à supposer, comme ils le sous-entendaient, que cela soit envisageable). La façon dont nous interagissons avec les cartes et l’influence qu’elles ont sur nous ont progressivement changé. Les cartes numériques jouent désormais un rôle majeur dans nos vies, qu'il s'agisse de nous repérer ou de rechercher un logement. Les cartes papier de cette exposition permettent de montrer comment nous en sommes arrivés là » (présentation de l'exposition Mapping Modernity).

    A découvrir également :

    Une carte allemande de la diffusion de la grippe russe de 1889-90 :
    Graphische Darstellung Des Auftretens Der Insluenza-Pandemie (voir cet article pour les explications)

    L'Ukraine d'après les cartes historiques des collections de l'UBL :
    L'exposition Borderlands

    Un magnifique atlas de l'Ukraine et des pays limitrophes (1937) :
    Atljas Ukrajiny i sumežnich krajiv K.213

    Extrait de l'atlas de l'Ukraine et pays limitrophes (source : Collection Steegh-Teunissen)



    La collection Cartes et Atlas de l'UBL rassemble des documents cartographiques depuis la fondation de la bibliothèque universitaire en 1587. La collection de cartes et d'atlas comprend aujourd'hui environ 100 000 feuilles de cartes (dont 3 000 cartes manuscrites), 3 500 atlas et 25 000 gravures et dessins topographiques. La plus grande partie a été léguée en 1872 comme héritage de l'éditeur Johannes Tiberius Bodel Nijenhuis (1797-1872). Outre la collection Bodel Nijenhuis, la collection de cartes et d'atlas comprend plusieurs autres sous-collections, telles que la collection Van Keulen, la collection de cartes coloniales néerlandaises de l'ancienne bibliothèque de l'Institut royal des tropiques (KIT), la collection de cartes de l'Institut royal néerlandais d'études sur l'Asie du Sud-Est et les Caraïbes (KITLV) et plusieurs autres sous-collections moins importantes. Les cartes datent du XVIe siècle à nos jours. L'accent est mis sur le matériel cartographique des Pays-Bas et de l'Europe occidentale, ainsi que sur les régions exploitées par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et la Compagnie des Indes occidentales (VOC et WIC) et sur les anciennes colonies néerlandaises de l'Indonésie, du Surinam et des Antilles néerlandaises actuelles. 

    Voir par exemple « La cartographie néerlandaise de Chypre » (catalogue d'exposition)


    Articles connexes



    L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes

    L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori


    P. -A. Salvadori, Le Nord de la Renaissance. La carte, l’humanisme suédois et la genèse de l’Arctique. Paris, Classiques Garnier, coll. Bibliothèque d’histoire de la Renaissance, 2021.

    L'ouvrage de Pierre-Ange Salvadori est une véritable somme de connaissances historiques (près de 1000 pages) sur un sujet qui passionnera les amateurs d'histoire et de cartographie. Ce livre propose une histoire pragmatique des savoirs sur le Nord à la Renaissance, du Nord scandinave au Nord arctique en passant par un nouveau Nord global. Ce faisant, il éclaire la réforme cartographique du XVIe siècle et sa fixation du Nord en haut des cartes, à mesure que ce point cardinal devient lieu d’origine et espace de projection, loin du paradigme médiéval et biblique du Septentrion diabolique. De nouveaux savoirs impériaux font alors du Nord un acteur de l’« englobement du monde » (A. Romano) : par lui peut être facilitée la rencontre Orient-Occident, à travers l’Arctique, nouvel horizon de la fin du XVIe siècle. 

    En chemin, l’ouvrage dévoile la maturation de la projection impériale suédoise, replacée dans le contexte de l’humanisme cartographique, localisant un rêve d’empire en amont des chronologies habituelles et à la surface d’un espace cartographique et imprimé hanté par les spectres des anciens Goths. Suivant les regards de l’humanisme suédois (Olaus et Johannes Magnus, Olaus Petri…) et des cartographes nord-européens (Mercator, Ortelius, Dee, Postel…), ce livre reconstitue les ferments savants de la « septentrionalisation de l’Europe », lorsque le centre de gravité du continent se déplace au Nord, tandis que la Renaissance européenne se « dés-oriente »

     La Carta Marina, considérée comme l'une des premières cartes précises de la Scandinavie - 1539 (source : Wikipedia)

    L'ouvrage s'ouvre sur la Carta Marina représentant les mers, les côtes et l'intérieur des terres des pays encerclant la mer Baltique. Avec ses dimensions exceptionnelles (1,70 mètre de large et 1,25 mètre de haut), la carte est le résultat d'un long travail qui s'étala sur une période de 12 ans. La première copie fut imprimée à Venise en 1539. La Carta marina du géographe et historien suédois Olaus Magnus est l'une des toutes premières représentations géographiques précises de la péninsule scandinave.

    L'auteur a produit un article de synthèse sur la cartographie à l'âge de la Renaissance pour le site de l'Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe :
    Pierre-Ange Salvadori. Les mondes cartographiques de la Renaissance. Manipuler la carte mouvante (EHNE).

    Table des matières
    (détail sur le site de l'éditeur)

    Ouverture
    Venise, 1539 – Duisbourg, 1569

    Introduction
    Un Septentrion sorti des brumes

    PARTIE 1: UNE HISTOIRE FAITE DE CARTES
    L’« empire des cartes »
    De la cartographie historique à l’histoire cartographique
    Genèses du Septentrion
    Le Nord, nouvel horizon
    Le dépassement de Ptolémée : une tectonique des cartes au nord de l’Europe
    Explorations. L’Europe humaniste et la Scandinavie  

    PARTIE 2 : VIRTUALITÉS DE L’AQUILON
    NORD PROJETÉ, NORD VÉCU, NORD EMPÊCHÉ
    Corps, île, ennemi, ancêtre
    Mythographie du Septentrion
    Possibles, affects, échecs

    PARTIE 3 : L’EUROPE GOTHIQUE RESSUSCITÉE
    Hantologie de l’humanisme
    Une Antiquité alternative
    La carte et l’horloge

    PARTIE 4 : LE SALUT PAR LE SEPTENTRION
    GÉOGRAPHIES GOTHICISTES, GÉOGRAPHIES SACRÉES
    Un humanisme des confins
    Une carte pour la Contre-Réforme
    La transmission de la géographie gothiciste au XVIe siècle

    PARTIE 5 : LE NORD EN HAUT DES CARTES
    SEPTENTRIONALISATION DE L’EUROPE, ENGLOBEMENT DU MONDE ET RÉFORME CARTOGRAPHIQUE
    Un Nord global ?
    La carte prophétique
    La carte dés-orientée

    Conclusion
    Sublimations du Septentrion : la Suède à la conquête de l’Europe et du monde

    En complément

    « Carte décrivant le troisième voyage des Néerlandais, dans les régions du Nord, la Norvège, Moscou et la Nouvelle Zemble, et à travers le détroit de Weygates, ainsi que certaines parties du Groenland, en dessous de 80 degrés » par le navigateur et explorateur néerlandais William Barentz (1599).

    A découvrir sur le site de l'Université de Standford (version en couleur) et sur le site de Gallica (en noir & blanc).

    La carte des régions polaires, tirée des observations de William Barentz est un point de repère majeur dans la cartographie arctique. Elle décrit les détails de son troisième voyage dans cette région, effectué en 1596-1597. Après s'être retrouvé coincé dans la glace et avoir été forcé d'hiverner dans les régions polaires, Barentsz a utilisé son temps pour créer une carte manuscrite et très décorative illustrant ses observations. Cette carte contient 34 illustrations de monstres marins, de navires et de baleines et une île nommée "Polus Magnetis". William Barentz était un cartographe et explorateur néerlandais. 

    Carte décrivant le troisième voyage de Barentz dans les régions du Nord (source : Gallica)

    Lien ajouté le 23 avril 2024

    Articles connexes

    Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes


    Source
    : Chet Van Duzer (2023). Frames that Speak. Cartouches on Early Modern Maps. Mapping the past, vol. 2 (ouvrage en accès libre)

    Cet livre richement illustré est la première exploration systématique des cartouches cartographiques, ces cadres décorés qui entourent le titre, ou d'autres textes ou images, sur des cartes historiques. L'ouvrage aborde l'histoire de leur développement, les sources utilisées par les cartographes pour les créer et les messages politiques, économiques, historiques et philosophiques que véhiculent leurs symboles. Les cartouches constituent les parties les plus attrayantes des cartes. Le cartographe utilise ces espaces de décoration pour montrer leurs intérêts. Les cartouches sont donc essentiels à l'interprétation des cartes. Le livre traite en détail de trente-trois cartouches, qui vont de 1569 à 1821, et ont été choisis pour la richesse de leur imagerie. 

    Chet Van Duzer est chercheur en résidence à la bibliothèque John Carter Brown et membre du conseil d'administration du projet Lazarus à l'Université de Rochester, qui fournit de l'imagerie multispectrale aux institutions culturelles du monde entier. Il a publié de nombreux ouvrages sur les cartes du Moyen Age et de la Renaissance. En 2018, il a publié un ouvrage chez Springer Henricus Martellus's World Map at Yale (c. 1491): Multispectral Imaging, Sources, and Influence. Il est l'auteur aussi d'un ouvrage sur la carte de Waldseemüller, Martin Waldseemüller's Carta marina of 1516 (disponible en accès libre)Il a récemment terminé une bourse de recherche David Rumsey à Stanford et à la bibliothèque John Carter Brown pour étudier la carte du monde manuscrite d'Urbano Monte de 1587. 

    Plan de l'ouvrage avec les cartes de référence

    • Introduction
    • Chapitre 1. Remplir le vide avec un espoir de paix
      Gérard Mercator, Nova et aucta orbis terrae descriptio ad usum navigantium, 1569
    • Chapitre 2. Le regard du monstre marin
      Carte de la Sardaigne d' Ignazio Danti dans la Galleria delle carte geografiche, 1580–82
    • Chapitre 3. Une médecine exotique issue des tombeaux d'Égypte
      Daniel Cellarius, Asiae nova description, vers 1590
    • Chapitre 4. Nouvelles personnifications des continents.
      Jodocus Hondius, Nova et exacta totius orbis terrarum descriptio, 1608
    • Chapitre 5. Cosmographes dans l'océan Austral.
      Pieter van den Keere, Nova totius orbis mappa, vers 1611
    • Chapitre 6. L'ingratitude mord la gentillesse.
      Jodocus Hondius, Novissima ac exactissima totius orbis terrarum descriptio, 1611 / 1634
    • Chapitre 7. L'eurocentrisme à l'honneur.
      Arnold Floris van Langren, globe terrestre, 1630-1632
    • Chapitre 8. Les plaisirs vertigineux de la mise en abyme.
      Willem Hondius, Nova totius Brasiliae et locorum a Societate Indiae Occidentalis captorum descriptio, 1635
    • Chapitre 9. L'autoportrait du cartographe.
      Georg Vischer, Archiducatus Austriae inférioris, 1670 / 1697
    • Chapitre 10. Comploter pour le contrôle dans le Nouveau Monde.
      Claude Bernou, Carte de l'Amérique septentrionale et partie de la méridionale, vers 1682
    • Chapitre 11. Dévoiler le texte, interpréter l'allégorie.
      Vincenzo Coronelli, globe terrestre, 1688
    • Chapitre 12. Dissimulation et révélation de la source du Nil.
      Vincenzo Coronelli, L'Africa divisa nelle sue parti, 1689
    • Chapitre 13. Propagande dans un cartouche.
      Vincenzo Coronelli, Paralello geografico dell'antico col moderno archipelago, 1692
    • Chapitre 14. Si ça saigne, c'est porteur.
      David Funck, Infelicis regni Siciliae tabula, vers 1693
    • Chapitre 15. Célébrer un triomphe de l'ingénierie.
      Jean-Baptiste Nolin, Le canal royal de Languedoc, 1697
    • Chapitre 16. La bataille entre la lumière et les ténèbres.
      Heinrich Scherer, Repraesentatio totius Africae, 1703
    • Chapitre 17. Une carte dans la carte comme prophétie.
      Nicolas Sanson et Antoine de Winter, Geographiae Sacrae Tabula, 1705
    • Chapitre 18. "L'une des histoires les plus singulières de difficultés extrêmes".
      Pieter van der Aa, Scheeps togt van Iamaica gedaan na Panuco en Rio de las Palmas, 1706
    • Chapitre 19. Splendeur cramoisie.
      Nicolas Sanson, Théâtre de la Guerre en Flandre & Brabant, vers 1710
    • Chapitre 20. Généraux présentant des cartes à l'empereur.
      Johann Baptist Homann, Leopoldi Magni Filio Iosepho I . Augusto Romanorum & Hungariae Regi, vers 1705–11
    • Chapitre 21. Comment construire un cartouche géant.
      Nicolas de Fer, Carte de la mer du Sud et de la mer du Nord, 1713
    • Chapitre 22. La publicité fait son entrée.
      George Willdey, Carte de l'Amérique du Nord, 1715
    • Chapitre 23. L'effondrement de la bulle du Mississippi.
      Matthäus Seutter, Accurata delineatio Ludovicianae vel Gallice Louisiane, vers 1728
    • Chapitre 24. « Le lien de la race humaine pour l'utilité et le plaisir ».
      Matthäus Seutter, Postarum seu cursorum publicorum diverticula en mansiones per Germaniam, vers 1731
    • Chapitre 25. Tuez les cannibales et convertissez les autres.
      Jean-Baptiste Nolin, II , L'Amérique habillée sur les relations les plus récentes, 1740
    • Chapitre 26. Le cartographe et le shogun.
      Matthäus Seutter, Regni Japoniae nova mappa geographica, vers 1745
    • Chapitre 27. Le rouleau illusionniste du cartouche.
      Gilles et Didier Robert de Vaugondy, Carte de la terre des Hébreux ou Israélites, 1745
    • Chapitre 28. Une loi d'équilibre cartographique.
      Matthäus Seutter, Partie orientale de la Nouvelle France ou du Canada, vers 1756
    • Chapitre 29. Frontière impartiale, cartouche partisane.
      Juan de la Cruz Cano y Olmedilla, Mapa geográfico de America Meridional, 1775
    • Chapitre 30. Une illusion tactile qui légitime la carte.
      Henry Pelham, Un plan de Boston en Nouvelle-Angleterre avec ses environs, 1777
    • Chapitre 31. Lutte contre la cartographie coloniale.
      José Joaquim da Rocha, Mappa da Comarca do Sabará pertencente a Capitania de Minas Gerais, vers 1778
    • Chapitre 32. Les acteurs commencent à quitter la scène.
      Jean Janvier, Cartes de 1761, 1769 et 1774 ; Robert de Vaugondy, Carte de 1778 ; John Purdy, Carte de 1809
    • Chapitre 33. Une carte sur une carte sur une carte.
      John Randel, Jr., La ville de New York telle que présentée par les commissaires, 1821
    • Conclusion


    Pour compléter

    Chet Van Duzer a publié aussi un article sur les symboles coloniaux présents dans les cartouches. ll y étudie l'imagerie colonialiste de la fin du XVIIe au début du XIXe siècle afin de montrer le vocabulaire visuel de cette imagerie et de stimuler des études plus approfondies sur le sujet. Chet Van Duzer (2021). Colonialism in the Cartouche: Imagery and Power in Early Modern Maps. Figura, vol.9, 2. 

    Les cartouches sont des caractéristiques importantes des cartes, comme en témoignent les superbes cartes conservées à la Bibliothèque royale de Belgique. La série Cartes et Plans de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) comporte plus de 100 000 cartes et plans, généralement de grand format ainsi que 600 atlas et une 30e de globes anciens. 

    Extrait d'une carte de Frederick De Witt représentant les côtes de l'Afrique 1671 (source : Bibiothèque royale de Belgique)


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