Spa-Francorchamps: le retour de la légende
Le tracé de Zolder n'a jamais enthousiasmé les pilotes, et l'accident mortel de Gilles Villeneuve en 1982 lui a même donné un caractère sinistre. Cette année, le Grand Prix de Belgique déménage sur le mythique circuit de Spa-Francorchamps. Pierre Ugeux et Jacky Ickx sont les grands artisans de ce rapatriement bienvenu. La Région wallonne a financé le projet mais ses politiciens ont presque complètement abandonné l'organisation à Bernie Ecclestone qui étend ainsi un peu plus son « empire ».
Le « toboggan des Ardennes » a évidemment été profondément remanié pour pouvoir accueillir une compétition automobile moderne. Avant cette nécessaire restructuration, les conditions de sécurité étaient en effet nulles, comme le rappelle à l'occasion Jackie Stewart qui a failli y perdre la vie en 1966. Le nouveau tracé de sept kilomètres demeure toutefois rapide et vallonné, avec des morceaux de bravoure comme le freinage serré des Combes, les courbes rapides de Pouhon et de Blanchimont, et bien sûr le légendaire raidillon de l'Eau Rouge. Côté sécurité, les Belges ont bien fait les choses en installant de larges bacs à graviers. La grille de départ a été déplacée avant le virage de la Source pour permettre aux voitures de s'élancer à plat. Il a fallu pour cela construire de nouveaux stands préfabriqués. La ligne d'arrivée demeure cependant devant les tribunes, dans la descente vers l'Eau Rouge. Ces ultimes travaux ont été réalisés juste avant l'épreuve, et ce retard génère une certaine confusion, notamment pour l'installation des camions transporteurs.
Cette nouvelle piste fait en tout cas l'unanimité parmi les pilotes, ravis de ce nouveau défi exaltant. « C'est un circuit intéressant, observe ainsi Alain Prost. Il faut voir le cœur bien accroché. On roule tellement vite, pratiquement partout, qu'on dépasse ses limites sans s'en rendre compte. » Néanmoins, Spa fera la part belle aux moteurs turbos, ce qui évidemment déplaît aux malheureux équipés d'un moteur atmosphérique...
Un Grand Prix sous la Tour Eiffel ?
Le journaliste de TF1 Bernard Giroux expose depuis quelques semaines un projet pharaonique : organiser un Grand Prix de Formule 1 à Paris. Voir débouler à 300 km/h des bolides dans les rues de la capitale... cette idée a priori folle fait son chemin. Giroux a réuni autour de lui un comité de soutien regroupant d'anciens pilotes comme Jean-Pierre Jabouille, José Dolhem et Jean Guichet, ou encore Jean Todt, le responsable de la compétition chez Peugeot. Ces quelques personnalités ont présenté un dossier en bonne et due forme avec dessins, croquis, maquettes, tracé, tribunes, village des sponsors etc. Un plan de financement est ébauché. Le Grand Prix pourrait avoir lieu le 26 août 1984 à l'occasion du centenaire de l'automobile.
Reste à convaincre les pouvoirs sportifs et surtout politiques. Jean-Marie Balestre, président de la FFSA et de la FISA, est plus que sceptique. Néanmoins le ministre de l'Intérieur Gaston Defferre s'est déclaré favorable à ce projet. Le maire de Paris Jacques Chirac n'y voit pas d'inconvénient politique, mais rappelle les nombreux aménagements et les dérogations que nécessite pareil évènement. Le gouvernement tranchera, et il se dit que François Mitterrand ne verrait pas d'un bon œil les Formules 1 vrombir à deux pas du palais de l'Élysée...
Ligier - Renault: mariage à la française
Le vendredi 20 mai, Guy Ligier et Gérard Larrousse annoncent que Renault Sport fournira ses moteurs turbo à l'équipe vichyssoise à compter de 1984. Le contrat porte sur deux saisons. Après des pourparlers entamés à Monza l'année précédente, Ligier avait repoussé les offres de la Régie. Il estimait ne pas disposer le budget nécessaire pour s'offrir ses services. Entretemps, il a aussi discuté avec Alfa Romeo, Honda et Porsche. La Seita patronne cet accord franco-français qu'elle a encouragé... avec l'approbation du gouvernement. De plus Elf-Aquitaine accroît son enveloppe en apportant à Ligier le soutien d'Antar, une de ses filiales pétrolières. Bien sûr Guy Ligier jure que ses « amitiés » n'ont joué aucun rôle dans cet heureux dénouement. On le croirait presque...
En ce qui concerne les pilotes, l'ancien rugbyman envisage de conserver Jean-Pierre Jarier, malgré leurs relations orageuses. Le deuxième baquet pourrait être confié à un pilote d'avenir qui ne serait pas le décevant Raul Boesel. Le pilote d'essais Michel Ferté, récent vainqueur du Grand Prix de Monaco de F3, est sur les rangs.
Présentation de l'épreuve
Arrows a un nouveau pilote. Le Bruxellois Thierry Boutsen, 25 ans, a la chance de débuter en Formule 1 lors du GP de Belgique. Ce sympathique jeune homme suscite des commentaires très élogieux dans la presse francophone. Il a en effet un pedigree plutôt brillant : vice-champion d'Europe de Formule 3 en 1980, plusieurs victoires en F2 et un titre de vice-champion en 1981... Cet engagement par Jackie Oliver n'est cependant pas désintéressé puisque Boutsen apporte le concours financier de la société De Poortere.
Les nouvelles turbines apparues sur les moteurs Alfa Romeo permettent aux pilotes d'augmenter la pression de suralimentation plus souvent, et notamment en qualification. Un capot-moteur court dégageant le moteur est essayé durant les essais avant d'être abandonné. Le mulet de McLaren arbore une nouvelle suspension arrière avec des portes-moyeux raccourcis dans leur partie basse et un point d'attache du triangle inférieur rehaussé. Niki Lauda teste aussi un nouvel aileron arrière dont les joues latérales rejoignent la partie extrême des profils déporteurs. Quelques éléments ont été déplacés sur la Ferrari comme le boîtier électronique d'injection. Elio de Angelis utilise lors des essais sur sa Lotus un large double aileron. Enfin Ligier est revenu au simple aileron arrière.
Michele Alboreto utilise une nouvelle évolution du V8 DFY Ford-Cosworth. L'ingénieur Mario Illien a installé de nouvelles culasses et réduit l'angle des soupapes. Cosworth annonce que la courbe de puissance s'en trouve améliorée sur toute sa longueur. L'amélioration globale du rendement n'engendrerait qu'une hausse négligeable de la consommation en essence.
Les qualifications
Les meilleurs chronos sont établis le vendredi car la séance du samedi est perturbée par la pluie. Prost réalise la dixième pole position de sa carrière malgré un châssis difficile à régler. Son compatriote Tambay l'accompagne en première ligne. Peu content du comportement de sa 126 C2B, Arnoux n'est que cinquième. De Cesaris place son Alfa Romeo au troisième rang après avoir été le plus rapide le vendredi matin. Handicapé par des problèmes de moteur, Piquet s'estime heureux de sa quatrième place. Patrese réalise lui le sixième chrono. Winkelhock obtient une belle septième place avec son ATS-BMW. Il précède Cheever qui a connu des avaries de turbo.
Rosberg ne ménage pas ses efforts avec une Williams très sous-vireuse et se classe neuvième. Laffite est onzième. Les Williams encerclent Surer, très à l'aise sur cette piste. Le débutant Boutsen se classe dix-huitième avec la seconde Arrows. Baldi est douzième mais peut s'estimer heureux d'être entier après être sorti à haute vitesse de la piste à Blanchimont. Les Lotus sont aussi peu maniables que des camions. De Angelis (13ème) limite les dégâts grâce à son turbo Renault tandis que Mansell (19ème) fait de son mieux avec son Cosworth. Guerrero décroche une superbe quatorzième place alors que son équipier Cecotto (25ème) a tapé le rail à l'Eau Rouge après un accrochage avec Jarier. Les McLaren de Lauda (15ème) et de Watson (20ème) font toujours aussi pâle figure. Chez Toleman on s'est aperçu que les pneus Pirelli de qualification sont trop fragiles pour couvrir un seul tour ! Les résultats de Giacomelli (16ème) et de Warwick (22ème) sont très médiocres. Alboreto (17ème) s'est concentré sur la mise au point du nouveau Cosworth. Sullivan (23ème) se qualifie in-extremis. Les Ligier avaient fait l'impasse sur les essais préliminaires qui se sont déroulés sur ce circuit et cela se ressent. Jarier est 21ème, Boesel 26ème ! Fabi parvient à qualifier son Osella-Ford, tandis que Ghinzani est éliminé avec l'Osella-Alfa. Salazar n'est également pas qualifié.
Le Grand Prix
Alboreto casse la nouvelle version du DFY lors du warm-up et disputera la course avec l'ancien modèle. Prost choisit de partir avec un réservoir bien rempli pour ravitailler le plus tard possible. Presque tous les pilotes chaussent des pneus durs car la gomme est très sollicitée ici par les hautes vitesses. Renault, Ferrari, Williams, Brabham, Alfa Romeo et, nouveauté, Toleman prévoient des ravitaillements en vol.
Premier départ: Au moment où le starter affiche le feu rouge, Surer fait signe que sa première vitesse a sauté et qu'il a calé. Laffite et de Angelis rencontrent eux-aussi des problèmes et agitent les bras. Le feu passe à l'orange clignotant qui signifie que les pilotes doivent attendre de nouvelles instructions. Mais de Cesaris et Prost ont démarré en voyant le feu rouge disparaître... Interloqués, les autres pilotes démarrent aussi, mais à petite allure. Tandis que de Cesaris et Prost sont loin devant, courant pour ainsi dire tout seuls, la direction de course annule ce premier départ. Surer est poussé vers les stands pour monter dans son mulet.
Le drapeau noir est agité. De Cesaris et Prost ralentissent et reviennent sur la grille de départ où ils s'immobilisent, attendant leurs collègues. Un deuxième départ aura lieu cinq minutes plus tard. En attendant les mécaniciens se précipitent sur la grille. Ceux de Renault et de Ferrari sont armés de bidons d'essence... alors que le règlement stipule que tout ravitaillement est interdit sur la piste ! Surer se prépare à s'élancer depuis les stands et ravitaille en essence. Un nouveau tour de formation est lancé. Le speaker Jean-Charles Laurens annonce que la course est réduite de 42 à 40 tours.
Deuxième départ: Prost part mal tandis que de Cesaris se faufile entre la Renault et la Ferrari de Tambay. L'Italien est en tête au premier virage. Piquet bloque ses roues au freinage et bouscule Arnoux, ce qui contraint Cheever à mordre sur le bas-côté. Il endommage une jante dans cette mésaventure.
1er tour: De Cesaris mène devant Prost, Tambay, Arnoux, Piquet, Winkelhock, Rosberg, Laffite, Cheever et Baldi. Patrese s'arrête aux Combes avec une bielle cassée.
2e: De Cesaris précède Prost d'une seconde. Les Ferrari sont en embuscade tandis que Piquet doit se défendre contre Winkelhock. Mansell effectue un tête-à-queue et se retrouver dernier.
3e : De Cesaris mène devant Prost (0.9s.), Tambay (2s.), Arnoux (3s.), Piquet (4.5s.), Winkelhock (6s.) et Rosberg (8s.). Cheever bute derrière la Williams de Laffite.
4e: Prost n'est pas très rapide car sa voiture est assez chargée en carburant. Baldi arrive au stand Euroracing pour renoncer suite à une avarie d'accélérateur. Boutsen stoppe chez Arrows pour changer ses pneus car il a l'impression de perdre le train arrière.
5e: De Cesaris prend de l'avance pendant que les deux Ferrari se rapprochent de Prost. Cheever prend la huitième place à Laffite.
6e : De Cesaris précède Prost (2.9s.), Tambay (3.6s.), Arnoux (4.1s.), Piquet (5.7s.), Winkelhock (6.3s.) et Rosberg (7.1s). Suivent Cheever, Laffite, de Angelis, Guerrero et Lauda.
7e: Arnoux attaque Tambay aux Combes, sans succès. Piquet, Winkelhock et Rosberg se rapprochent du trio formé par Prost et les Ferrari. Boutsen abandonne, victime en fait d'un bris de suspension.
8e: Cinq secondes derrière de Cesaris, ses deux groupes de poursuivants effectuent leur jonction. Il n'y a plus qu'un peloton de six voitures comprenant Prost, Tambay, Arnoux, Piquet, Winkelhock et Rosberg.
9e : Jarier réalise une belle remontée. Il tente de doubler Watson par l'extérieur avant la Source, mais sa roue arrière-droite heurte la roue avant-gauche de la McLaren. Les deux hommes se retrouvent en tête-à-queue. Jarier stoppe dans l'échappatoire tandis que Watson, roue cassée, doit être poussé par les commissaires.
10e: Arnoux perd du terrain sur Tambay car ses pneus s'effritent. Warwick effectue un beau retour : il a doublé Giacomelli, Lauda et Guerrero, et pointe désormais au onzième rang.
11e: De Cesaris mène devant Prost (3.4s.), Tambay (5.4s.), Arnoux (7.6s.), Piquet (8.3s.), Winkelhock (10.3s.) et Rosberg (11s.) Suivent Cheever, Laffite et de Angelis. Arnoux est semé par Tambay et se retrouve menacé par Piquet.
12e: Winkelhock ralentit soudainement et se fait passer par Rosberg dans Kemmel. Son ATS rencontre une panne d'injecteur et il regagne les stands pour réparer.
13e: Piquet menace Arnoux, mais Rosberg rattrape ce duo. L'homme le plus rapide en piste est Warwick, neuvième sur sa Toleman.
15e: De Cesaris mène devant Prost (5.6s.), Tambay (10.2s.), Arnoux (17.5s.), Piquet (17.8s.) et Rosberg (18.6s.). Viennent ensuite Cheever, Laffite, Warwick et Giacomelli qui vient de doubler de Angelis. Winkelhock reprend la piste.
17e: De Cesaris obtient le meilleur tour en 2'07''493‘''. Il ne sera pas battu. Plus loin Piquet dépasse Arnoux par l'extérieur dans la montée vers l'Eau Rouge. Le Français se retrouve sous la pression de Rosberg tandis que Cheever remonte sur ces pilotes. Fabi s'arrête au stand Osella.
18e: Six secondes séparent de Cesaris et Prost. Arnoux a pris un peu de champ sur Rosberg qui est attaqué par Cheever. De Angelis s'arrête à son stand pour changer de pneus.
19e: De Cesaris entre aux stands à la fin de ce tour pour ravitailler. Malheureusement ses mécaniciens ont du mal à visser l'écrou de sa roue arrière-gauche. L'arrêt s'éternise et l'Italien ne repart que sixième au bout de vingt-cinq secondes, ayant sans doute abandonné sa place de leader. Arnoux ravitaille également et ressort septième, derrière de Cesaris.
20e: Prost est le nouveau leader, six secondes devant Tambay. Rosberg, Cheever et Giacomelli arrivent aux stands. Seul le ravitaillement de l'Américain se déroule sans incident. Cela lui permet de repartir le premier, en sixième position sous le nez de Laffite.
21e: Winkelhock voit sa roue arrière-droite se détacher à pleine vitesse avant Pouhon. L'ATS part en toupie et heurte violemment le rail. Heureusement le pilote allemand sort indemne de cet accident. Abandon également de Corrado Fabi sur un bris de suspension arrière. Tambay ravitaille assez longuement et se retrouve quatrième derrière de Cesaris.
22e: Prost mène avec une large avance sur Piquet et de Cesaris. Laffite ravitaille et repart derrière son équipier. Warwick arrive aux stands mais son équipe s'aperçoit qu'elle ne peut lui remettre de l'essence à cause d'une canalisation défectueuse. L'Anglais est renvoyé en piste.
23e: Prost observe son ravitaillement en fin de tour. Il redémarre après 14.4s d'arrêt en deuxième position, devant de Cesaris. Sa stratégie a donc payé. Victime d'une panne de moteur, Arnoux doit s'arrêter sur le bas-côté.
24e: Piquet mène pour seulement un tour puisqu'il ravitaille ensuite. Le champion brésilien redémarre au bout de quinze secondes en troisième position devant Tambay. Prost se retrouve en tête avec neuf secondes d'avance sur de Cesaris. Le moteur de Guerrero tombe en panne. Le Colombien était un brillant neuvième.
25e : Prost est premier devant de Cesaris (8.8s.), Piquet (20.9s.), Tambay (23.6s.), Cheever (26.8s.) et Rosberg (39.8s.). Warwick revient chez Toleman et peut enfin récupérer de l'essence. Mais il chute au treizième rang.
26e: Le moteur de de Cesaris rend l'âme. C'est injuste pour le jeune Italien qui pour une fois n'avait pas commis pas une seule erreur.
27e: Prost a désormais course gagnée devant Piquet (25.8s.), Tambay (28.1s.), Cheever (31.9s.), Rosberg (45.5s.), Laffite (1m. 12s.) et Lauda (1m. 14s.). Suivent Giacomelli, Alboreto, de Angelis, Cecotto et Warwick.
28e : Laffite défend sa sixième place face à Lauda qui n'effectuera aucun arrêt aux stands. Warwick double Cecotto.
30e : Vingt-six secondes séparent Prost et Piquet. Le Carioca s'inquiète car il n'a plus l'usage de sa cinquième vitesse, et perd donc un temps précieux dans la pleine charge de Kemmel. Alboreto dégringole au classement à cause d'un souci de boîte de vitesses.
31e: Tambay est revenu à deux secondes de Piquet. Warwick prend la neuvième place à de Angelis.
33e : Tambay est désormais sur les talons de Piquet. Cheever rattrape également le Brésilien. Mansell abandonne, boîte de vitesses cassée.
34e: Tambay dépasse Piquet dans la ligne droite des Combes. Lauda était aux trousses de Laffite lorsque son moteur serre. L'Autrichien regagne son garage. Alboreto s'arrête au stand Tyrrell pour faire examiner sa boîte, puis est renvoyé en piste.
35e : Prost est en tête devant Tambay (26.8s.), Piquet (28.5s.), Cheever (34s.), Rosberg (52.4s.) et Laffite (1m. 19s.). Suivent Giacomelli, Warwick, de Angelis et Cecotto.
37e : Prost ralentit volontairement sa cadence. Cheever est maintenant à la poursuite de Piquet.
38e : Prost a vingt-six secondes de marge sur Tambay. Cheever déborde sans difficulté Piquet avant le freinage des Combes. Le pilote Brabham prie désormais pour que sa boîte de vitesses tienne jusqu'au bout.
40ème et dernier tour: Giacomelli part en tête-à-queue et repart avec l'aide des commissaires. Son moteur fume. Warwick lui chipe ainsi la septième place.
Alain Prost remporte sa deuxième victoire de la saison. Tambay finit deuxième devant Cheever qui obtient son deuxième podium pour Renault. Piquet sauve les trois points de la quatrième place. Williams ramène également trois points grâce à Rosberg et Laffite, cinquième et sixième. Fait rarissime, les deux Toleman-Hart sont à l'arrivée. Warwick et Giacomelli échouent à la porte des points. Suivent de Angelis, Cecotto, Surer, Sullivan, Boesel et Alboreto.
Après la course
Bernie Ecclestone et Frank Williams envahissent le bureau des commissaires pour déposer une plainte contre Renault et Ferrari, accusées d'avoir profité du second départ pour ravitailler leurs voitures. Jean Sage prend les devants et fait remarquer à Williams que Keke Rosberg et Jacques Laffite n'ont pas amené leurs bolides au parc fermé. Finalement, l'affaire en reste là, et Renault s'en tire avec une amende de cinq mille francs pour... infraction à la sécurité ! Ferrari ne reçoit rien...
Alain Prost est radieux. Sa stratégie était la meilleure et sa RE40 s'est admirablement comportée. Les Renault allient enfin performance et fiabilité : le pilote français a terminé les six Grands Prix disputés cette saison. Il s'installe en tête du championnat du monde et distance ses deux principaux rivaux, Nelson Piquet et Patrick Tambay. Prost a le vent en poupe et nombreux sont ceux qui désormais lui prédisent la couronne mondiale pour la fin de l'année. En outre, cette septième victoire lui permet de dépasser Jacques Laffite et de devenir le Français le plus victorieux de l'histoire de la Formule 1.
Au classement des pilotes, Prost s'empare de la première place avec 28 points, soit quatre de mieux que Piquet. Tambay est toujours en embuscade avec 23 points. Le titre mondial semble concerner ces trois hommes. Leurs équipiers respectifs font pour l'heure pâle figure. Arnoux et Cheever n'affichent que huit points à leurs compteurs, tandis que le pauvre Patrese, parfois maladroit et souvent malchanceux, présente un zéro pointé ! Renault (36 pts) s'empare de la première place du championnat des constructeurs devant Ferrari (31 pts), Brabham et Williams (24 pts chacune).
Tony