Martin Donnely était un grand espoir britannique du milieu des années 80. Dommage que sa carrière en F1 ait été aussi courte.
Il commence sa carrière en monoplace en 1981 dans le championnat d'Irlande de Formula Ford 1600, et est élu pilote de l'année par la presse automobile. En 1982, il remporte l'Irish Formula Ford Festival, puis l'année suivante, il est champion d'Irlande en FF 2000. Trois ans plus tard, il se classe troisième dans le championnat d'Europe de FF2000 et, de nouveau, troisième dans le championnat britannique de F3 en 1986 et 1987. Cette année-là, Martin remporte le prestigieux Grand Prix de Macao de Formule 3.
En 1988, il est engagé par Eddie Jordan pour participer au championnat international de F3000. Il remporte la victoire à Brands Hatch et à Dijon et termine à la troisième place du championnat, derrière Roberto Moreno et Olivier Grouillard. En fin d'année, il est recruté par Lotus en tant que pilote essayeur. En 1989, pour sa deuxième saison en F3000, Martin vise le titre mais il va être nettement dominé par son nouvel équipier Jean Alesi, qui décroche le titre.
Fin juin, Derek Warwick se casse une côte lors d'un accident avec un karting. L'écurie Arrows décide alors de le remplacer par Martin pour le Grand Prix de France. Qualifié à une belle 14e position, il termine son premier Grand Prix à la 12e place après avoir dû prendre la voiture de réserve et partir des stands à la suite du carambolage survenu lors du premier départ.
En 1990, Martin est titularisé par Lotus, avec Derek Warwick comme coéquipier. Malheureusement les nouvelles Lotus-Lamborghini manquent totalement de mise au point. Lors du premier Grand Prix de la saison aux Etats-Unis, Martin reste figé sur la grille lors du tour de formation à la suite de la casse de sa boite de vitesses. Même s'il parvient régulièrement à se qualifier entre la 10e et la 15e position, il n'arrive pas à marquer de points. Son meilleur résultat sera une septième place lors du Grand Prix de Hongrie.
Le vendredi 28 septembre 1990, alors que la première séance qualificative bat son plein, une image horrible apparaît sur les écrans de télévision: la Lotus de Martin Donnelly écrasée contre le rail du virage n°12, totalement détruite et son pilote gisant sur la piste tel un pantin désarticulé. La situation paraît dramatique. La Lotus s'est cassée net à la hauteur de la jonction entre le réservoir et le cockpit. La cellule de la survie et tout le train avant se sont disloqués. Martin a été éjecté avec son siège et son harnais, avant de parcourir quelques centaines de mètres à même le sol.
Vivant mais inconscient, il est rapidement évacué vers l'hôpital de Séville. Martin est gravement touché : il souffre d'un traumatisme crânien, d'une fracture de la jambe droite, de la clavicule droite, de fractures aux tibia, péroné et fémur gauches... Heureusement, aucune fonction motrice n'est atteinte et ses jours ne sont pas en danger.
La carrière de ce jeune pilote sympathique et discret est finie, mais au moins il est en vie, ce qui relève du miracle. Malgré tout, après plusieurs mois, Martin se rétablit. Par la suite, il va créer MDR (Martin Donnely Racing), une équipe de course qui va s'illustrer dans plusieurs championnats britanniques. Après avoir travaillé pour la Lotus Driving Academy et l'écurie Comtec Racing, il revient un temps à la compétition avec une Lotus Elise puis en 2015 dans le championnat BTCC. En 2020, il crée la Donnelly Track Academy, une école de pilotage pour les amateurs.
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