Harry Schell fut le premier Américain à courir en Formule 1 dans les courses européennes.
Harry est le fils de Laury Schell, directeur de l'écurie Bleue qui faisait courir des pilotes sur des Delahaye et des Talbot dans les années 30. Son épouse a repris le flambeau après la mort de ce dernier dans un accident de la route.
Après la fin de la guerre, il décide de lancer sa carrière de pilote automobile en France dans des épreuves de F1 avec une Maserati. L'année suivante, il participe surtout à des courses de F2 et sa nouvelle voiture est une Cisitalia D46, terminant deuxième lors de la Coupe de l'AGACI. En 1948, il termine troisième à Stockholm, toujours en F2. L'année suivante, il court les épreuves de F1 sur une Talbot Lago de l'écurie et termine deuxième de la Coupe du Salon.
Il court pour la première fois en championnat lors du Grand Prix de Monaco 1950, au volant d'une petite Cooper-JAP, qu'il utilisera tout au long de l'année dans diverses épreuves de F2. Ce jour-là, comme pour de nombreux pilotes, l'aventure s'arrête dès le premier tour, il est pris dans le carambolage provoqué par Giuseppe Farina. Il participe à une seconde course du championnat, en Suisse, et termine huitième. A Aix-les-Bains, il mène devant une Ferrari, mais doit abandonner peu avant la fin de la course.
En 1951, il est engagé par Enrico Plate et court de nouveau sur une Maserati. Il se classe quatrième lors d'une épreuve hors-championnat à San Remo. Il participe ensuite à deux épreuves du championnat, sans succès. Enfin, en F2, il termine deuxième lors de son unique course de la saison disputée sur HWM à Naples.
En 1952, après une quatrième place à Aix-les-Bains lors du Grand Prix du Lac, il rejoint l'équipe Gordini, et termine deuxième à Cadours. En 1953, il peut enfin courir sa première saison entière au volant du modèle T16, mais n'arrive toujours pas à entrer dans les points. En revanche, il monte de plus en plus souvent sur le podium de courses moins importantes : il termine troisième à Pau et deuxième à Cadours.
En 1954, il décide de courir avec sa propre Maserati. Lors d'épreuves hors-championnat, il termine quatrième à Buenos Aires, deuxième à Rome et troisième à Pescara. En championnat, il mène la dernière course de la saison en Espagne, avant d'être dépassé par la Mercedes de Juan Manuel Fangio et de devoir abandonner pour un problème de transmission.
En 1955, il pilote pour Maserati puis pour Ferrari, avant de passer chez Vanwall, où il remporte deux courses britanniques hors-championnat, le Redex Trophy et l'Avon Trophy. En 1956, après avoir remporté les 1 000 km du Nürburgring sur Maserati, il peut enfin marquer ses premiers points en championnat, en terminant à une belle quatrième place en Belgique. En fin de saison, il devient pilote officiel Maserati, et avec une 250F, remporte le Grand Prix de Caen.
Au volant d'une voiture bien compétitive, Harry décroche une deuxième place dans l'épreuve hors-championnat de Pau de 1957. En championnat, il termine quatrième en Argentine, cinquième en France, et décroche son premier podium sur le long circuit de Pescara, avant de terminer de nouveau dans les points à Monza.
En 1958, il passe chez BRM et se classe régulièrement dans les points, avec en point d'orgue une deuxième place au Grand Prix des Pays-Bas derrière Stirling Moss. Il se classe cinquième du championnat. En 1959, la saison est moins bonne, il ne termine dans le points qu'à deux reprises : quatrième en Grande-Bretagne et cinquième au Portugal.
Début février, Harry est en Argentine pour ce qui sera son dernier Grand Prix. Qualifié à la neuvième place, il abandonne à cause d'un problème mécanique alors qu'il avait réussi à résister à la chaleur accablante.
Le 13 mai 1960, Harry dispute les essais de l'International Trophy à Silverstone. La route est mouillée, et il sort de la piste à grande vitesse. Sa Cooper glisse sur la boue, perd une roue et fait un tonneau avant de s'encastrer dans une barrière de sécurité. Il avait 38 ans.
Julien