« Je ne serais pas arrivé là si… » : chaque semaine, Le Monde interroge une personnalité en partant d’un moment décisif de son existence.
Auteur-compositeur et interprète d’une pop euphorisante, Mika a vendu plus de 10 millions de disques dans le monde depuis le succès de son premier album, Life in Cartoon Motion. Le chanteur libano-américain, âgé de 35 ans, sera de nouveau, à partir du 9 février, l’un des jurés de l’émission « The Voice », sur TF1, et s’apprête à sortir un cinquième album.
Je ne serais pas arrivé là si…
Si je n’avais pas été somnambule. La nuit, de mes 7 ans jusqu’au début de l’adolescence, je déplaçais les meubles de l’appartement. Je sortais même dans la rue sans que mes parents s’en aperçoivent. Une fois, les éboueurs m’ont ramené en pyjama et en chaussettes. Ma mère a fini par bloquer la porte de ma chambre. Ce somnambulisme, c’était de la magie dans mon quotidien. Ne pas tout contrôler, laisser l’inconscient me diriger sans penser aux conséquences, c’est comme ça que je suis devenu la personne et l’artiste que je suis. Etre inconscient, c’est indispensable à ma survie.
Avant d’être Mika, vous êtes né Michael Holbrook Penniman, en 1983, au Liban, dans une famille chrétienne maronite contrainte de se réfugier en France un an plus tard pour fuir la guerre…
La vie quotidienne à Beyrouth était devenue très difficile et dangereuse. Une nuit, la moitié de l’appartement avait été détruite par un bombardement. Ma mère est libano-syrienne mais mon père est américain, né à Jérusalem, élevé au Caire, à Washington, à Londres… Ils ont pu partir pour Chypre, puis ont choisi Paris. Il y avait un lien avec le Liban. Ma mère avait appris le français.
Quel souvenir gardez-vous de vos années parisiennes ?
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