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Haut-commissariat à l’Enfance, au Plan, aux Retraites… l’obsession coûteuse d’Emmanuel Macron

Le chef de l’État semble affectionner les Hauts-commissariats, une structure pourtant peu utilisée sous la Ve République. À quel prix et pour quels résultats ?

Audrey Senecal
Le président de la République Emmanuel Macron.
Le président de la République Emmanuel Macron. ABACA / © Sopa Images/SPUS

Emmanuel Macron vient d’annoncer la mise en place d’un Haut-commissariat à l’Enfance en janvier, après la disparition d’un ministère dédié dans le gouvernement de François Bayrou qui a suscité l’inquiétude des associations. Avant cela, deux autres Hauts-commissariats avaient vu le jour sous sa présidence : un consacré aux Retraites et un au Plan, que dirigeait… François Bayrou.

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Ces entités, dépourvues de réalité administrative claire, sont censées garantir une expertise et une transversalité pouvant manquer aux ministères classiques. Toutefois, elles ne sont pas sans coûts : bureaux, équipes, missions de concertation, communication… Dans un contexte budgétaire si tendu, cet engouement du chef de l’État est-il bien raisonnable ?

Un comité Théodule

Voulu par Emmanuel Macron après la première vague de Covid-19 en 2020, le Haut-commissariat au Plan (HCP) avait pour mission d’« animer et coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’État », mais aussi d’« éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels ».

Quatre ans plus tard, en septembre dernier, son bilan a été étrillé par un rapport du Sénat piloté par Christopher Szczurek (Rassemblement national), rapporteur spécial chargé des crédits de la mission « Direction de l’action du gouvernement ».

« Dans leur immense majorité, les notes stratégiques produites par le HCP ne se distinguent pas des travaux d’autres organes administratifs », fustige le rapport. En 2023 et en 2024, le Haut-commissariat au Plan a bénéficié d’une dotation annuelle de 1,9 million d’euros – une enveloppe certes modeste par rapport à d’autres organismes, mais conséquente pour ses « résultats mitigés ».

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Le troisième Haut-commissariat depuis 2017

Autre volonté présidentielle dont les fruits peinent à être consommés : le Haut-commissariat aux Retraites. Créé en septembre 2017, ce Haut-commissariat a joué un rôle central dans la conception et la mise en œuvre de la réforme des retraites. Si cette dernière a bel et bien été promulguée en 2023, à peine nommé, François Bayrou a déjà proposé de « rouvrir la discussion ».

Pour ce qui est de l’Enfance, la mission du nouveau Haut-commissariat souhaité par Emmanuel Macron n’est pas encore connue, mais ce dernier suscite déjà des critiques. « Pourquoi ne pas mettre à contribution les services de l’État qui sont déjà à disposition ?, s’interroge Christopher Szczurek. Entre les autorités administratives, les commissaires, ce qui relève directement des ministères, on s’y perd. Et beaucoup, en off, ont même le sentiment de faire du doublon. »

« Un outil de communication politique »

En plus du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, le Défenseur des droits contribue déjà à l’élaboration des politiques publiques sur la protection de l’enfance, en faisant des recommandations auprès du gouvernement et des institutions publiques. La France dispose également d’un Conseil national à la protection de l’enfance, le CNPE, dont les 66 membres produisent des rapports dans l’indifférence générale.

Une énième instance externe au gouvernement est-elle donc vraiment nécessaire ? « Un Haut-commissariat peut avoir un intérêt, notamment pour faire de l’interministériel, mais c’est surtout un outil de communication politique », reconnaît Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris Panthéon-Assas. De la poudre de perlimpinpin ?

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