Question d'origine :
Bonjour, l'aluminium dans l'alimentation est suspectée de causer de graves problèmes de santé. Qu'en est-il ?
Par exemple, les paniers dans les cocottes-minutes sont parfois en aluminium, y a -t-il un danger à les utiliser ?
Réponse du Guichet
A l'état des connaissances, rien ne permet d'être affirmatif sur les liens entre maladies et aluminium. Néanmoins, les services publics mettent en garde contre une trop grande concentration. Les études préconisent ainsi d'éviter certains aliments, de faire attention aux cosmétiques ... il y a donc bien d'autres sources de danger que votre panier de cocotte-minute.
Bonjour,
Dans l'état actuel des connaissances, rien ne permet d'attester le lien entre certaines maladies et l'aluminium.Si certains sites énoncent cette hypothèse, les sites institutionnels demeurent plus mesurés. ceci étant dit, il importe néanmoins de rester vigilent et la prudence est notamment de mise dans l'ingestion d'aliments. En effet, si les ustensiles de cuisson peuvent présenter certains risques, d'autres sources comme l'eau, l'alimentation, les cosmétiques, les médicaments sont aussi à l'origine de l'aluminium dans notre organisme.
L'Association Santé Environnement France présente les caractéristiques de l'aluminium et son impact sur notre organisme. Sans le citer dans son intégralité, le dossier mentionne :
L’aluminium est un métal naturellement présent dans la croûte terrestre. Nous y sommes donc exposés de façon commune via l’air, l’eau, la terre et les roches. Mais il est également utilisé dans l’industrie et se retrouve de fait dans nos aliments, nos cosmétiques, et même ce qui peut sembler plus surprenant, dans nos médicaments
(..)
Métabolisme de l’aluminium dans l’organisme
Lorsqu’on ingère de l’aluminium, on en élimine 95% dans les fèces sans qu’il ait passé la barrière intestinale. Pour la fraction qui parvient à traverser cette barrière, 83% sera éliminée dans les urines. Même si pratiquement tout l’aluminium absorbé est éliminé, notre organisme contient environ 30 à 50mg d’aluminium, stocké majoritairement dans les os, le foie et les poumons. Cependant on peut également en retrouver dans le cerveau, surtout chez les patients ayant une fonction rénale diminuée (notamment chez les patients dialysés). Une étude a également montré qu’une fraction de l’aluminium pouvait passer la barrière placentaire, et pourrait donc atteindre le fœtus [1].
Jusqu’en 2008, la dose hebdomadaire tolérable (DHT) de l’aluminium était de 7 mg/kg de poids corporel par semaine. Mais compte tenu des nouvelles avancées concernant les effets toxiques de ce métal, l’EFSA (European Food Safety Authority) a réévalué cette dose et a établi une nouvelle norme de 1 mg/kg de poids corporel par semaine. Pour un adulte de 60 kg, cela représente 8,5 mg/j.
L’exposition alimentaire journalière à l’aluminium dans plusieurs pays européens varie de 0,2 à 1,5 mg/kg par semaine en moyenne et peut atteindre 2,3 mg/kg par semaine chez les gros consommateurs exposés
(…)Effets de l’aluminium sur le système nerveux
On entend depuis longtemps parler des effets potentiels de l’aluminium sur le cerveau, notamment suite aux premières découvertes sur la neurotoxicité de l’aluminium chez les patients dialysés. Après ces travaux, d’autres études se sont intéressées au rôle potentiel de l’aluminium dans des maladies neurologiques, notamment la maladie d’Alzheimer.
Cette pathologie, incurable et mortelle, commence par un déficit de la mémoire d’apprentissage et, en progressant, atteint toutes les fonctions intellectuelles notamment celles du jugement, du calcul mental et du langage. Elle se caractérise par la présence en grand nombre de deux types de lésions dans le cerveau : les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires. Or certaines études ont établi que dans ces zones, le taux d’aluminium était plus élevé que dans des tissus cérébraux sains. Il est néanmoins impossible de dire si ces dépôts d’aluminium sont la cause ou la conséquence de ces zones de tissu lésé.
Il faut noter que l’aluminium n’est pas le seul métal accusé de jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie d’Alzheimer. Le manganèse, le mercure et le plomb sont aussi suspectés.
Outre cette implication dans la maladie d’Alzheimer, l’aluminium pourrait également être impliqué dans d’autres pathologies neurologiques, notamment d’autres formes de démence, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie de Parkinson.
L'article présente alors les différentes sources d’exposition à l’aluminium et les risques pour notre santé :
Alimentation
Etant présent dans notre environnement, l’aluminium se retrouve naturellement dans notre alimentation, en très faible quantité. Pratiquement toutes les denrées alimentaires en contiennent, à des taux divers. Si beaucoup d’aliments non transformés contiennent moins de 5mg/kg d’aluminium, on en trouve entre 5-10mg/kg dans le pain, les gâteaux, certains légumes et les produits laitiers. Enfin, le thé, les épices, le cacao en contiennent encore davantage.
Les additifs alimentaires
L’aluminium ayant de nombreuses propriétés, les industriels de l’agroalimentaire l’utilisent comme additifs alimentaires, sous différentes formules chimiques : métal (E173), sulfates (E520 à E523), phosphates (E541) ou silicates (E554-555-556-559). Sous ces formes, l’aluminium sert de conservateur dans les charcuteries, de levant dans les gâteaux, d’agent de blanchiment dans les pains et les farines, d’antiagglomérant dans le sel ou les poudres de lait pour bébé, de colorant dans les confiseries, etc…
Pour éviter les additifs à base d’aluminium, une seule solution : lire les étiquettes des aliments avant de les acheter ! Le terme «aluminium» est rarement mentionné, aussi il faut regarder les nomenclatures des additifs.
(…)
Eau du robinet
Si l’ingestion d’aliments représente 95% des apports quotidiens d’aluminium, le reste est en partie apporté par l’eau du robinet. En effet, l’aluminium peut être naturellement présent dans l’eau de boisson mais aussi provenir du traitement de l’eau pour la rendre potable. Lors du traitement des eaux, des agents floculants à base de sels d’aluminium sont ajoutés, notamment pour éliminer les microorganismes dans l’eau et pour rendre l’eau plus claire et limpide. L’aluminium se lie alors aux particules organiques en suspension et forme des flocons qui s’agglomèrent et se déposent sous l’effet de la gravité. La grande majorité des sels d’aluminium utilisés se retrouvent dans les boues ou terres de décantation, mais il peut en rester dans l’eau du robinet.
(…)
Les ustensiles de cuisine
L’aluminium est très utilisé dans la fabrication des ustensiles de cuisine car c’est un élément léger et un très bon conducteur de chaleur et d’électricité. Cependant le contact de l’aluminium avec un aliment acide va entraîner une migration de l’aluminium vers les aliments, ceci étant dû à la solubilisation de l’aluminium par l’acidité. Des études ont clairement montré l’augmentation du relargage de l’aluminium lors de la conservation et la cuisson des aliments [5]. Ainsi, à titre d’exemple, 100 g de tomates peuvent renfermer 6,5 mg d’aluminium après avoir été cuits et conservés pendant toute une nuit dans un récipient en aluminium. Après cuisson, 100 g de rhubarbe et d’abricots peuvent en contenir respectivement 4 mg et 7 mg. Les quantités peuvent aller jusqu’à 7 mg pour 100 g d’aliments acides.
Privilégiez donc les ustensiles en acier inoxydable ! Si vous avez des casseroles et poêles en aluminium, changez-les tous les deux ans ou dès que celles-ci sont rayées ou abîmées.
L'article cite également, les emballages et contenants alimentaires, les cosmétiques, les anti-acides et les pansements gastro-intestinaux, l'exposition par voir cutanée.
Le site sante.fr précise bien que :
les soupçons relatifs au rôle de ce métal dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer ou du cancer du sein n’ont jamais été confirmés.
Il existe une controverse sur l’usage de dérivés de l’aluminium dans certains vaccins. Celle-ci n’est pas liée à la quantité d’aluminium administrée mais aux interactions de ces dérivés avec le système immunitaire.
(...)
notre exposition est essentiellement alimentaire (aliments, boissons, ustensiles culinaires en aluminium), cosmétique (en particulier les déodorants mais pas uniquement) et thérapeutique (certains médicaments). En ce qui concerne l’alimentation, l’aluminium est faiblement absorbé par l’intestin : entre 0,1 et 1 % de l’aluminium ingéré passe dans le corps. Le reste est rejeté dans les selles.
Nous retrouvons la mention des mêmes sources principales. Pour ce qui est des ustensiles de cuisine, le site met en garde contre l'usage de l’aluminium notamment pour le stockage des aliments. Il conclut :
si la toxicité de l’aluminium est réelle, elle ne concerne que certaines personnes particulièrement exposées. Pour les autres, les liens entre aluminium et maladie d’Alzheimer ou entre déodorants contenant des sels d’aluminium et cancer du sein n’ont jamais été démontrés, voire contredits dans le cas du cancer du sein. Néanmoins, l’existence d’une dose hebdomadaire tolérable invite à prendre des mesures pour contrôler la quantité d’aluminium que nous ingérons.
Les maladies seraient essentiellement avérées lors de fortes expositions à l'aluminium.
Et cancer-environnement.fr précise que :
Les effets toxiques de l’aluminium portent essentiellement sur le système nerveux central (encéphalopathies, troubles psychomoteurs) et sur le tissu osseux.
Chez les travailleurs exposés, la toxicité de l’aluminium se manifeste principalement par des atteintes du système respiratoire, principalement asthme ou symptômes asthmatiformes, bronchite, bronchite chronique et perturbations de la fonction ventilatoire.
Des études sur les atteintes du système nerveux central, ont tenté d’identifier une relation causale entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer. Cette relation n’a pas pu être mise en évidence en l’état actuel des connaissances scientifiques, même si certaines études suggèrent la possibilité d’un facteur ou contaminant associé à la fois aux eaux riches en aluminium et à la maladie d’Alzheimer
Le site medisite.fr insiste sur les aliments qui contiennent de l'aluminium.
En outre la base de données, payante, em-consulte.com présente divers articles à ce propos.
Enfin, nous vous laissons lire notre réponse apportée sur Une cocotte en fonte à induction, écaillée à l'intérieur, peut-elle être utilisable ?
Bonne journée,