Agents pénitentiaires tués dans l'Eure : qui sont Arnaud et Fabrice, les deux victimes ?
Ils ont été abattus ce mardi au péage d'Incarville (Eure). Deux agents de la pénitentiaire sont morts dans l'attaque de leur fourgon visant à libérer Mohamed Amra, détenu de 30 ans, qui s'est évadé. Pères de famille, mariés, originaires de Caen : voici ce que l'on sait sur les victimes.
Deux agents de la pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés grièvement ce mardi au péage d'Incarville (Eure) lors de l'attaque à l'arme lourde de leur fourgon qui transportait, entre Évreux et Rouen, un détenu qui s'est évadé. Les agents ont été "abattus comme des chiens", a dit le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti ce mardi, "par des hommes pour qui la vie ne pèse rien". Voici ce que l'on sait sur ces deux victimes.
Deux hommes âgés de 34 et 52 ans
L'un des deux agents, Fabrice M., âgé de 52 ans, était pacsé et avait deux enfants, des jumeaux qui devaient fêter leurs 21 ans dans deux jours. L'homme avait le grade de capitaine et faisait partie de l'administration pénitentiaire depuis 1996.
Le deuxième agent tué s'appelait Arnaud Garcia, il habitait à Blangy-le-Château dans le Pays d'Auge. Il avait 34 ans et était surveillant brigadier depuis novembre 2009. Il "attendait la naissance d'un enfant", a indiqué Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris. La victime "laisse une femme enceinte de cinq mois", avait déjà précisé le garde des Sceaux.
"Depuis son jeune âge, Arnaud était attiré par l'engagement auprès des forces de l'ordre, il détestait l'injustice et a choisi une carrière en centre pénitentiaire", a raconté le maire de Blangy-le-Château, Dorian Coge, dans un post Facebook. "Nous avons grandi dans un village paisible, préservé de l'insécurité, où il fait bon vivre, et c'est ici qu'Arnaud avait choisi de vivre avec sa femme (...) Un village entier en deuil, une famille dévastée, un pays sous le choc, Arnaud, ce héros est parti, en exerçant le métier qu'il rêvait, cet uniforme qu'il portait fièrement l'a rendu vulnérable, sa foi en la justice et l'ordre a été mise à l'épreuve."
Les trois blessés sont eux âgés de 48, 52 et 55 ans et sont tous pères de famille.
L'émotion parmi les collègues des victimes
Le ministre de la Justice E ric Dupond-Moretti s'est rendu en fin de journée mardi à Caen pour rencontrer les collègues et les familles des victimes. Les deux agents faisaient partie du Pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) de Caen. Ils étaient chargés d’exercer des missions d’escorte des personnes détenues sur la voie publique
L'émotion est intense chez les collègues des deux agents, joints par France Bleu Normandie (Calvados-Orne). "La pénitentiaire, c'est une petite famille, a déclaré Damien Luce, secrétaire interrégionale Grand Ouest Justice Force Ouvrière. Nous pensons à leurs proches et à leurs collègues. La pénitentiaire est en deuil."
Ils étaient une soixantaine d'agents de toutes catégories confondues, aussi bien les services de nuit que de jour, rassemblés devant le centre pénitentiaire de Caen ce mercredi matin. "On n'est pas là pour se faire tuer", a répété, visiblement ému, le secrétaire régional et local UFAP-Unsa.
Eure : l'info en continu