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13, rue Cambon
75100 PARIS CEDEX 01
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www.ccomptes.fr
PREMIERE CHAMBRE
S 2021-1592-1
TROISIEME SECTION
OBSERVATIONS DÉFINITIVES
(Article R. 143-11 du code des juridictions financières)
BUSINESS FRANCE
Exercices 2015-2019
Le présent document
, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,
a été délibéré par la Cour des comptes, le 28/06/2021.
En application de l’article L
. 143-1 du code des juridictions financières, la communication de
ces observations est une prérogative de la Cour des comptes, qui a seule compétence pour
arrêter la liste des destinataires.
BUSINESS FRANCE
2
BUSINESS FRANCE
3
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
....................................................................................................................
6
LISTE DES RECOMMANDATIONS
......................................................................
10
INTRODUCTION
...................................................................................................
11
1
LA CREATION DE BUSINESS FRANCE, DE LA FUSION A LA
DEFINITION D’UNE STR
ATEGIE PLURIANNUELLE
.................................
13
1.1
Un rapprochement des missions de soutien à l’export et d’attractivité
..........
13
1.1.1
Des missions d’accompagnement à l’export des entreprises françaises et
d’accueil des investissements internationaux en France initialement
disjointes
.........................................................................................................
13
1.1.1.1
Ubifrance, établissement chargé de l’accompagnement des entreprises françaises
à l’export
..............................................................................................................
13
1.1.1.2
L’Afii, agence responsable de la promotion, de la prospection et de l’accueil des
investissements internationaux en France
............................................................
14
1.1.2 Un regroupement inspiré du modèle majoritaire en Europe et poursuivant un
double objectif d’efficacité et d’efficience dans l’exercice des missions
.......
15
1.1.2.1
Une fusion entre deux entités aux activités très différentes visant à créer des
synergies, à apporter de la lisibilité et à réal
iser des économies d’échelle
...........
15
1.1.2.2
Une fusion qui s’inscrit dans le prolongement de la dynamique observée en
Europe et à
l’international
....................................................................................
16
1.1.2.3
Une création effective au 1
er
janvier 2015
............................................................
18
1.1.2.4
Une première contractualisation avec l’État
: le contrat d’objectifs et de
performance 2015-2017
.......................................................................................
20
1.2
Un processus de fusion marqué par des difficultés internes et externes ayant
conduit à différer certaines évolutions stratégiques
.......................................
21
1.2.1
Une volonté de faciliter la transition en repoussant certaines réformes
structurelles pourtant nécessaires
....................................................................
21
1.2.2
L’accord de partenariat avec CCI France, pierre angulaire de la stratégie de
Business France, qui n’a pas produit les résultats escomptés
.........................
23
1.2.3 Un processus de fusion qui a induit une dégradation du dialogue social
........
24
1.2.4 Un coût de fusion inférieur à la prévision
.......................................................
25
1.3
Une nouvelle strat
égie pluriannuelle d’établissement élaborée en 2017 et
2018 26
1.3.1 Un contexte de renouvellement du soutien public au commerce extérieur
.....
27
1.3.1.1
Une nouvelle stratégie nationale à partir de 2018
................................................
27
1.3.1.2
La Team France Export dans les régions françaises pour simplifier l’offre
publique de soutien à l’export
..............................................................................
27
1.3.2
Une déclinaison de la stratégie nationale dans un contrat d’objectifs et de
moyens liant Business France à ses tutelles
....................................................
29
1.3.2.1
Des objectifs « stratégiques
» d’efficacité et d’efficience assignés à Business
France
...................................................................................................................
29
1.3.2.2
Une traduction des objectifs sous la forme de cibles quantitatives
......................
30
2
DES PROGRES DANS LA
GESTION DE L’ETABLIS
SEMENT A
POURSUIVRE
.....................................................................................................
33
2.1
Une gouvernance et des exigences déontologiques en évolution
..................
33
BUSINESS FRANCE
4
2.1.1 Des ajustements apportés à la gouvernance de Business France
....................
33
2.1.2
Des efforts accomplis en matière de déontologie, qui nécessitent d’être
poursuivis
........................................................................................................
35
2.1.2.1
Une mise en œuvre des obligations issues de la loi «
Sapin 2 » à laquelle il
convient de préparer l’établissement
....................................................................
35
2.1.2.2
Des mécanismes d’identification et de prévention des conflits d’intérêts qu’il
conviendrait de renforcer
......................................................................................
37
2.2
Un mouvement de réduction du réseau à l’étranger, permis par l’adaptation
de la gestion des ressources humaines
...........................................................
39
2.2.1 Un nouvel équilibre du réseau de Business France, en faveur de
l’accompagnement des entreprises sur le territoire national
...........................
40
2.2.1.1
Un réseau Business France en régions, dont l’action devait s’inscrire en
complémentarité de celle des chambres de commerce et d’industrie
...................
40
2.2.1.2
Une réduction de 20 % en deux ans du nombre d’implantations à l’étranger
......
41
2.2.2 Une amélioration de la gestion des ressources humaines
................................
43
2.2.2.1
Une action récente de modération de la masse salariale
.......................................
43
2.2.2.2
Un recours efficace au dispositif de rupture conventionnelle collective
..............
45
2.2.2.3
Un engagement en faveur de la résorption des inégalités entre les femmes et les
hommes
................................................................................................................
46
2.3
Une démarche d’amélioration de la gestion des moyens de fonctionnement à
poursuivre
.......................................................................................................
48
2.3.1 Un effort de rationalisation de la gestion immobilière à maintenir
.................
48
2.3.1.1
Un effort de rationalisation de l’espace immobilier
.............................................
48
2.3.1.2
Des coûts immobiliers globalement maîtrisés, une vigilance à maintenir
............
49
2.3.1.3
Une recherche d’efficience à poursuivre dans la prochaine stratégie
immobilière
..........................................................................................................
51
2.3.2 Des investissements informatiques au service de la stratégie de
l’établissement
.................................................................................................
52
2.3.2.1
Un budget d’investissement dans les systèmes d’information en hausse, des délais
de mise en œuvre à contenir
.................................................................................
53
2.3.2.2
Une amélioration de la satisfaction à l’égard des systèmes d’information
...........
54
2.3.2.3
L’exemple de l’outil de gestion de la relation client
One Team
...........................
55
2.3.3 Une stratégie de communication à redéfinir, en cohérence avec les missions
de promotion de la France et d’attractivité
......................................................
56
2.3.3.1
Une réflexion stratégique et organisationnelle à mener en matière de
communication
.....................................................................................................
56
2.3.3.2
Un recours aux réseaux sociaux à professionnaliser
............................................
57
2.3.4 Des procédures de commande publique globalement conformes mais des
efforts à faire en amont et en aval de ces procédures
......................................
58
2.3.5
Une mission d’audit interne à consolider
........................................................
60
2.4
Des procédures de lienciement pour faute à mieux justifier
..........................
61
2.5
Un mode de financement particulier, reposant notamment sur le volontariat
international en entreprise
..............................................................................
63
2.5.1 Un opérateur dont le statut et le mode de financement sont proches de ceux de
ses homologues
...............................................................................................
63
2.5.1.1
Un statut très majoritaire d’agence publique, même si certains pays ont fait le
choix de conserver cette compétence au sein des services de l’État
.....................
63
2.5.1.2
Une présence plus faible à l’étranger que ses principaux homologues
................
64
2.5.1.3
Une recherche de recettes commerciales, singulière à l’échelle européenne et
internationale
........................................................................................................
64
2.5.2 Des ressources financières en hausse, portées par le VIE
...............................
67
BUSINESS FRANCE
5
2.5.2.1
Des résultats supérieurs aux prévisions
................................................................
67
2.5.2.2
Les produits d’exploitation concentrés sur les subventions et le VIE
..................
68
2.5.2.3
Une rentabilité et des bénéfices très dépendants du VIE
......................................
71
2.5.3 Une structure financière équilibrée sur la période étudiée
..............................
73
2.5.4
Un impact significatif de la crise sanitaire sur l’activité et la si
tuation
financière
.........................................................................................................
74
3
DES EFFETS DES SERVICES RENDUS AUX ENTREPRISES PEU
MESURABLES
...................................................................................................
79
3.1
Une équipe de France de l’export à consolider, une équipe de l’attractivité à
structurer
.........................................................................................................
79
3.1.1 Le déploiement en 2019 de la Team France Export dans les régions françaises
comme à l’étranger, une réforme à achever
....................................................
80
3.1.1.1
Un guichet unique régional et des outils numériques dédiés
................................
80
3.1.1.2
Un objectif de maintien du service public rendu aux entreprises par l’extension de
la TFE aux acteurs privés
.....................................................................................
81
3.1.1.3
Des actions partenariales à l’étranger, au
-delà de la Team France Export
...........
82
3.1.1.4
Consolider et simplifier le réseau de la TFE, au cours du COM 2018-2022 et au-
delà 83
3.1.1.5
Renforcer l’implication de Bpifrance dans la TFE
...............................................
84
3.1.2
Un déploiement annoncé de la Team France Invest à mettre en œuvre
rapidement
.......................................................................................................
85
3.1.2.1
Un projet de réorganisation annoncé concomitamment à celui de la Team France
Export
...................................................................................................................
85
3.1.2.2
Une politique nationale de développement de l’attractivité qui repose
essentiellement sur le comité d’orientation et de suivi des projets étrangers
.......
86
3.1.2.3
Une Team France Invest qui ne se matérialise encore que par des engagements
théoriques
.............................................................................................................
87
3.1.2.4
Une consultation lancée à l’été 2020 pour identifier les orientations stratégiques
de la TFI
...............................................................................................................
88
3.1.2.5
Une volonté politique et un contexte économique qui pourraient favoriser la
réussite du projet
..................................................................................................
89
3.2
Une performance en amélioration, conformément au contrat d’objectifs et de
moyens
...........................................................................................................
90
3.2.1 Des cibles 2018 souvent inférieures aux résultats atteints en 2017
.................
90
3.2.2 Une atteinte de la quasi-totalité des objectifs fixés par le COM en 2018 et en
2019
.................................................................................................................
92
3.3
Un processus d’amélioration continue du service rendu aux
entreprises à
poursuivre
.......................................................................................................
93
3.3.1
Une satisfaction globale des entreprises à l’égard des prestations de Business
France
..............................................................................................................
93
3.3.2 Un impact économique et social des actions de Business France à renforcer . 93
3.4
Une stratégie d’accompagnement et de soutien aux exportations françaises à
préciser
...........................................................................................................
95
3.4.1
Une stratégie d’accompagnement et d’organisation du réseau international à
formaliser
........................................................................................................
95
3.4.2 Un volume et une qualité de service à retrouver dans les zones où le service
public est concédé depuis 2019
.......................................................................
97
ANNEXES
..................................................................................................................
100
BUSINESS FRANCE
6
SYNTHÈSE
Préalablement à la création de Business France, Ubifrance était chargé de
l’accompagnement des entreprises françaises à l’export
et l’Agence française pour les
investissements internationaux (Afii), de la prospection et de
l’accueil des investissements
directs à l’étranger.
Les deux opérateurs distincts, aux missions complémentaires, disposaient
d’
un siège commun et partageaient certaines implantations
à l’étranger
. Une partie de leurs
clients étaient par ailleurs les mêmes : en 2014, 30 % des exportations françaises étaient
réalisées par des entreprises étrangères disposant d’une filiale en France.
Cette proximité
explique que de nombreux pays européens aient organisé le rapprochement des missions de
souti
en à l’export et d’attractivité.
Un processus de fusion entre 2015 et 2017, marqué par des
difficultés internes et un retard dans les évolutions stratégiques
Le rapprochement de l’
Afii
et d’
Ubifrance a trouvé son aboutissement juridique au 1
er
janvier 2015 dans la fusion des deux établissements. Business France, placé sous la triple tutelle
des ministères chargés de l’économie, des affaires étrangères, et des territoires, s’est vu confier
un ensemble de missions relatives à l’internationalisation des entreprises françaises et à
l’attractivité des investissements en France des
entreprises étrangères. À cet effet,
l’établissement public industriel et commercial (Epic) bénéficie de subventions pour charges
de service public d’un montant de 101
M€, sur un total de 472 M€ de recettes, et s’appuie sur
des effectifs de 1 493 équivalents temps plein travaillés (en 2019). Le coût global de la fusion
est estimé à 8,5
4 M€
par Business France, soit un coût maîtrisé et inférieur à la prévision.
Un renouvellement de la stratégie de Business France initié en 2018
et fixé dans un contrat
d’objectifs et de moyens pour 2018
-2022
Dans un contexte marqué, en interne, par un changement de direction générale (mi-
2017) et, en externe, par le renouvellement du soutien public au commerce extérieur annoncé
par le Premier ministre (février 2018), Business France a amorcé son repositionnement.
Déclinant la stratégie nationale, un contrat d’objectifs et de moyens
(COM) signé par Business
France et ses tutelles en décembre 2018
a défini la feuille de route jusqu’en 2022
.
Ce contrat lui assigne cinq objectifs, au premier rang desquels figure la mise en place
d’une
Team France Invest
et d’une
Team France Export
, dans les territoires français comme à
l’étranger,
pour
réunir
l’ensemble
des
acteurs
publics
compétents
en
matière
d’internationalisation des entreprises françaises et d’attractivité. Le COM fixe également des
cibles d’augmentation de l’activité de Busin
ess France et de la
Team France Invest/Export
, que
l’opérateur est chargé d’animer, et prévoit l’amélioration de l’efficience de l’action de Business
France par la réduction de son réseau international et des effectifs.
BUSINESS FRANCE
7
Une amélioration de la gestion cour
ante de l’établissement et une
situation financière maîtrisée jusqu’en 2020
Depuis 2017, la gouvernance de Business France a évolué pour accorder une place plus
importante aux représentants issus du monde économique, ce qui a rendu nécessaire un
renforceme
nt des outils et des procédures de détection et de lutte contre les conflits d’intérêt.
Ce renforcement gagnerait néanmoins à être poursuivi, notamment pour mieux encadrer les
activités de représentation des administrateurs de l’établissement.
En matière d
e ressources humaines, une réforme d’ampleur a été initiée, consistant en
une rationalisation conséquente du réseau de l’opérateur à l’étranger. D
epuis 2018,
l’établissement a fermé quinze implantations à l’étranger
, celles-ci mobilisant 75 équivalents
tem
ps plein au total. Cette contraction du réseau a permis un redéploiement d’effectifs au sein
du nouveau réseau français, hébergés dans les CCI et les implantations régionales de Bpifrance,
mais aussi la modération des dépenses de personnel, conformément au contrat pluriannuel.
Parallèlement, une part de l’action d’accompagnement des entreprises à l’international a été
transférée à des tiers, notamment dans le cadre de concessions de service public.
La Cour relève, au cours de la période sous revue, des progrès continus dans la gestion
courante de l’établissement.
Une rationalisation des implantations immobilières a été engagée,
d’importants projets informatiques ont été menés avec succès pour accompagner la mise en
œuvre de la Team France Export et d
es actions correctives ont notamment conduit à la révision
des procédures de commande publique à compter de 2016. Dans chacun de ces domaines de
gestion, l’établissement doit poursuivre dans une dynamique d’amélioration continue.
Cependant, parmi les services de support, un bilan plus contrasté doit être dressé de
l’action des services en charge de la communication. Cette mission est demeurée hésitante,
oscillant entre une ambition forte
probablement excessive
et un désintéressement relatif. Le
manque de clart
é dans la ligne éditoriale de l’établissement public, l’absence
de coordination
de la communication par la direction générale
, ainsi que l’utilisation insuffisamment régulière
et harmonisée des comptes sur les réseaux sociaux se traduisent par un retard de Business
France en matière de communication.
Enfin, la situation financière de l’établissement est apparue bien maîtrisée au cours de
la période sous revue, avec des ressources financières excédant les prévisions, sous l’effet d’une
croissance importante des effectifs de volontaires internationaux en entreprise (VIE).
L’impact
de la crise de 2020 emporte néanmoins
des conséquences fortes sur le niveau d’activité et la
situation financière de Business France et pourrait conduire à réexaminer la trajectoire de baisse
de la subvention pour charge de services publics prévue dans le COM.
Une Team France Export à consolider
Les deux années 2018 et 2019 ont été marquées par l’établissement
dans les régions
françaises de la
Team France Export
, réunissant principalement Business France, le réseau des
chambres de commerce et d’industrie, Bpifrance et les agences régionales de développement
.
Afin de créer une dynamique territoriale rapide, Busines France a accompagné cette évolution
par la création par étapes d’un out
il numérique commun pour faciliter la gestion de la relation
clients. Pour
rendre plus lisible l’offre publique de soutien à l’export et incarner l’idée d’un
BUSINESS FRANCE
8
catalogue commun
de prestations à l’ensemble de l’équipe France
, des sites internet uniques
par région ont aussi été créés.
Il apparaît néanmoins nécessaire de consolider et simplifier le réseau de la
Team France
Export
(TFE). Il importe ainsi de renforcer la dynamique de collaboration entre les régions et
le reste de la TFE, mais aussi d’intégrer d
avantage Bpifrance à cette équipe nationale
d’accompagnement de l’internationalisation des entreprises. Il
convient également de mener à
son terme le rapprochement du réseau des conseillers internationaux des CCI et de Business
France.
Une mission d’attractivité en attente d’un second souffle
Devant l’ampleur du chantier de la
Team France Export
, les autres missions confiées à
Business France ont été moins développées. En particulier, la
Team France Invest
, prévue dans
le cadre du COM 2018-2022, demeure embryonnaire et consiste principalement en des
engagements de principe signés par Business France et les acteurs régionaux.
Si des annonces ministérielles récentes pourraient permettre de relancer cette initiative,
la
Team France Invest
demeurera néanmoins u
n projet plus complexe à mettre en œuvre que
celui de la
Team France Export
du fait de la forte concurrence entre régions en matière d’accueil
des investissements directs étrangers (IDE) et de leur réticence à accepter l’élaboration, sous
l’égide de Business France, d’une stratégie nationale dans ce domaine.
Une performance financière conforme aux objectifs du COM mais
une performance « métier » à consolider
La performance globale et financière de Business France
s’est progressivement
améliorée entre 2015 et 2019. Sur les deux dernières années, l
es cibles du contrat d’objectifs et
de moyens 2018-
2022 ont été dans l’ensemble atteintes et, pour plusieurs d’entre elles,
dépassées. Celles-ci étaient certes peu ambitieuses, mais leur sur-exécution témoigne des efforts
déployés par Business France pour améliorer sa profitabilité.
L
’établissement devrait
continuer à améliorer le service rendu aux entreprises. Si, selon
les données fournies par l’établissement,
s
es clients sont dans l’ensemble satisfaits de la
prestation rendue
(avec un taux s’élevant entre 89
% et 96 % selon les méthodes d’évaluation)
,
l’impact économique et social des actions de Business France
reste incertain.
Ainsi, près d’une
entreprise sur deux accompagnée par Business France estime n’avoir pas
obtenu de commande
ou conclu de contrat à la suite de l’accompagnement reçu de l’établissement public.
Par ailleurs, l’action de Business France mérite d’être replacée dans le cadre global de
la situation du commerce extérieur. Les exportations de biens d
e la France s’élèvent à 508 Md€
(en 2019, avec un déficit commercial de 63 Md€) et l’action de soutien aux exportations de
Business France générerait annuellement de l’ordre de 3 Md€ de chiffres d’affaires international
pour les entreprises accompagnées.
BUSINESS FRANCE
9
Une stratégie géographique et sectorielle de soutien aux
exportations à préciser
Le réseau de Business France apparaît davantage tourné vers l’Europe que vers les
nouveaux marchés d’exportation. Cette structuration
est motivée à la fois par les flux
commerciaux européens forts et par la volonté, conformément aux objectifs assignés à
l’établissement, de maximiser ses recettes commerciales
.
Une stratégie explicite sur les priorités de soutien sectoriel et géographique aux
exportations française doit désormais être élaborée par Business France, en lien avec les
ministères de tutelle et les autres acteurs de la
Team France Export
, pour en tirer les
conséquences sur le réseau international de l’établissement, en complémentarité avec les
implantations des chambres
de commerce française à l’étranger. Il conviendra également de
procéder à l’évaluation
des concessions de service public, qui se sont traduites par de fortes
baisses du nombre d’entreprises françaises accompagnées et n’ont pas toujours atteint les
objectifs fixés.
BUSINESS FRANCE
10
LISTE DES RECOMMANDATIONS
Recommandation n°
1
(Business France)
:
Fixer une feuille de route pluriannuelle
à la
mission de communication de Business France en cohérence avec le projet stratégique de
Business France.
Recommandation n°
2
(Business France)
:
Poursuivre
l’amélioration de la procédur
e de
passation des marchés en recherchant plus activement des candidats potentiels, en explicitant
davantage les critères de choix et en motivant les courriers aux candidats évincés.
Recommandation n°
3
(Business France) : Renforcer la sécurité juridique des procédures de
licenciement, notamment
en rassemblant les éléments de fait et de droit justifiant l’engagement
d’une telle procédure
.
Recommandation n°
5
(Business France, CCI France)
:
Poursuivre le rapprochement des
équipes de conseillers internationaux des CCI et de Business France.
Recommandation n°
5
(direction générale du Trésor, direction générale de la mondialisation,
Team France Export
) : Formaliser
et présenter au conseil d’administration
les priorités
se
ctorielles et géographiques pour le développement de l’activité export de Business France
, en
cohérence avec la stratégie de soutien des exportations françaises définie par le Gouvernement.
Recommandation n°
6
(Business France)
:
Réaliser un bilan complet des concessions de
service public avant de procéder à de nouveaux appels d’offre.
BUSINESS FRANCE
11
INTRODUCTION
Créé au 1
er
janvier 2015 par la fusion de deux établissements publics, l’Afii et Ubifrance,
Business France est placé sous la triple tutelle
des ministères chargés de l’éco
nomie, des affaires
étrangères, et des territoires. Il s’est vu confier q
uatre missions principales : le développement
international des entreprises et de leurs exportations s’agissant en particulier des PME et des
ETI, la gestion, la promotion et le développement du volontariat international en entreprises
(VIE), le développement des investissements étrangers en France par la détection et
l’accompagnement de projets d’investisseurs étrangers, ainsi que la promotion de l’image
économique de la France à l’étranger.
À cet effet, l’établissement public industriel et commercial (Epic) bénéficie de
subvention
s pour charges de service public d’un montant de 101
M€ en 2019, principalement
versées par le cadre du programme 134 « Développement des entreprises et régulations ». Ces
subventions représentent moins d’un quart des recettes totales de l’établissement (472 M€ en
2019), les trois quarts restant étant composés de recettes propres diverses mais principalement
liés aux flux financiers liés à la gestion des VIE.
Pour l’exercice de ses missions en France comme à l’étranger, l’opérateur peut
s’appuyer des agent
s, aux statuts divers et au nombre de 1 493 équivalents temps plein
travaillés. Il s’appuie notamment sur un
réseau international de 74 implantations, établies dans
55 pays, qui sont regroupées au sein de 15 zones géographiques (voir un exemple de carte
zonale en Annexe n° 7
). Depuis 2018, Business France dispose également d’un réseau en
France, constitué d’implantations au sein des chambres de commerce et d’industrie
régionales
et, depuis 2012, des bureaux régionaux de Bpifrance.
Ces deux réseaux, national et étranger, sont pilotés par une direction générale dont le
siège est situé à Paris et à Marseille. Celle-ci est composée de quatre directions générales
déléguées, deux concernant les métiers de Business France (« export » et « invest ») et deux
relatives aux missions de pilotage et de soutien (« réseau France » et « stratégie et ressources »).
En 2019, ces moyens ont permis d’accompagner 12
428 entreprises françaises dans leur
développement internationale, 51 % d’entre elles par des prestations collectives, 30 % par une
prestation individuelle et 19 % par le dispositif du VIE
1
. La grande majorité des entreprises
clientes de Business France sont des petites et moyennes entreprises (PME, 49 % en 2019),
voire des très petites entreprises (TPE, 32 %), qui présentent dans l’ensemble un niveau de
maturité modéré
bien que très variable
à l’export. Ainsi, 13 % des clients de Business France
en 2019 n’exportaient pas avant d’être accompagnés par l’établissement public et plus d’un
tiers des clients générèrent moins de 30 % de leur chiffre d’affaires grâce aux exportations.
1
Les données constituent des ordres de grandeur, notamment en raison de la consommation par les entreprises de
plusieurs types de prestation : 16 % des clients consomment plusieurs types de prestation.
BUSINESS FRANCE
12
Ces actions d’accompagnement des entreprises s’inscrivent dans le cadre plus large
d’une coopération d’acteurs publics et privés, la
Team France Export
et la
Team France Invest
.
Ces deux équipes, en cours de structuration depuis 2018, rassemblent notamment les CCI,
Bpifrance et les régions, dans une logique partagée de soutien aux entreprises françaises et
d’attractivité des investissements étrangers.
BUSINESS FRANCE
13
1
LA CREATION DE BUSINESS FRANCE, DE LA FUSION A LA
DEFINITION D’UNE STR
ATEGIE PLURIANNUELLE
Créé au 1
er
janvier 2015
, l’établissement public Business France a été conçu pour
rapprocher les missions de soutien à l’export et d’attractivité (1.1). Au processus de fusion de
la période 2015-2017
(1.2) a succédé la définition, fin 2018, d’une stratégie pluriannuelle
intervenant dans le cadre du renouvellement du soutien public au commerce extérieur (1.3).
1.1
Un rapprochement des missions de soutien à l’export et d’attractivité
1.1.1
Des missions d’accompagnement à l’export des entreprises françaises et
d’accueil des investisse
ments internationaux en France initialement disjointes
Préalablement à la création de Business France, deux opérateurs distincts, Ubifrance et
l’Agence française pour les investissements internationaux (
Afii), étaient respectivement
chargés
de l’accompagnement des entreprises françaises à l’export et de la prospection, la
promotion et l’accueil des investissements directs à l’étranger (IDE).
Ces deux opérateur de tailles très différentes - le budget
d’Ubifrance était 16
fois
supérieur à celu
i de l’
Afii et il comportait neuf fois plus
d’agents
-
avaient fait l’objet de deux
contrôles de la Cour
2
débouchant sur des recommandations relatives au déroulement de la
fusion et au futur établissement Business France.
1.1.1.1
Ubifrance, établissement chargé de
l’accompagnement des entreprises françaises
à l’export
Ubifrance (Agence française pour le développement international des entreprises),
établissement public industriel et commercial créé en 2004 à la suite de la fusion de
l’association
Ubifrance et du Centre français du commerce extérieur, était en charge de la
détection des entreprises exportatrices et de leur accompagnement ainsi que de la gestion du
dispositif de volontariat international en entreprise (VIE)
3
.
Pour exercer ses missions, Ubifrance disp
osait d’un réseau, notamment constitué par le
transfert, entre 2009 et 2012, des personnels des services extérieurs du Trésor antérieurement
affectés
aux missions d’appui aux entreprises.
Ce transfert, appelé «
dévolution
», a conduit à
2
Les comptes et la gestion d’
Ubifrance exercices 2009 à 2013
, Cour des comptes, avril 2015 et
Les comptes et la
gestion de l’Agence française des investissements internationaux (
Afii) pour les exercices 2006 à 2013
, Cour des
comptes, août 2015.
3
Décret n°2004-103 du 30 janvier 2004 relatif à Ubifrance, Agence française pour le développement international
des entreprises
BUSINESS FRANCE
14
un changement profo
nd de l’agence, dont les effectifs ont été multiplié
s par 2,6 entre la fin 2008
et la fin 2012, passant de 537 ETP (dont 68 ETP à l’étranger) à 1
382 ETP (dont 864 ETP à
l’étranger). Il s’est traduit par la création de deux réseaux distincts
: les missions économiques
d’Ubifrance chargées de l’appui aux PME et les services économiques des ambassades, chargés
des activités économiques régaliennes
4
.
Lors de sa dernière année d’existence, en 2014,
Ubifrance
disposait d’un budget de 350
M€ et employait 1
368 personnes.
Les principaux enjeux
d’Ubifrance,
rappelés par la Cour
5
,
étaient liés à l’évolution de
son modèle économique : la baisse significative de sa subvention devait être compensée par un
accroissement à due proportion de ses recettes commerciales.
La question de la distinction des activités
d’Ubifrance relevant d’une mission de service
public et de celles s’inscrivant dans une logique purement commerciale, a
vait été relevée par la
Cour qui avait recommandé
la mise en place d’une comptabilité analytique afin de retracer les
coûts complets des prestations servies par Ubifrance et de pouvoir distinguer celles devant faire
l’objet d’une affectation d’une fraction de subvention de celles s’inscrivant dans le cad
re
concurrentiel.
La Cour avait formulé dix recommandations à l’issue de ce contrôle. Six ont été
totalement mises en œuvre et quatre l’ont été partiellement. Les recommandations stratégiques
portaient principalement sur :
-
la clarification de la gouvernance de la politique de soutien aux exportations et la
coordination des acteurs intervenant sur ce champ, tant en France qu’à l’étranger
;
-
l
e ciblage de l’action d’accompagnement à l’export sur les petites et moyennes entreprises
(PME) ainsi que sur les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;
-
l
e pilotage de l’activité et des résultats de Business France afin de mettre en lumière l’impact
de l’accompagnement délivré par Business France en termes de courants d’affaires et de
chiffre d’affaires.
1.1.1.2
L’
Afii, agenc
e responsable de la promotion, de la prospection et de l’accueil des
investissements internationaux en France
L’
Agence française pour les investissements internationaux (Afii), Epic créé en 2001
6
,
avait
pour mission, jusqu’au 1
er
janvier 2015, la promotion
, la prospection et l’accueil des
investissements internationaux en France
7
. L’
Afii était issue de la fusion de la branche
«
prospection des investisseurs étrangers
» de la Datar et de la délégation aux investissements
internationaux du ministère de l’écon
omie et des finances.
Ses missions, assurées en partenariat avec les collectivités territoriales et en association
avec les acteurs économiques, se sont progressivement élargies pour inclure des actions de
4
Rapport de la mission d’évaluation sur l’efficacité du dispositif d’appui à l’internationalisation de l’économie
française
, Alain Bentéjac et Jacques Desponts, juin 2013.
5
Les comptes et
la gestion d’Ubifrance exercices 2009 à 2013, Cour des comptes, avril 2015.
6
Loi n°2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques
7
Article 1
er
du décret n°2001-
1091 du 21 novembre 2001 relatif à l’organisation et au fonctionnement
de l’Agence
française pour les investissements internationaux
BUSINESS FRANCE
15
«
lobbying
» auprès de groupes multinationaux et de conseil au gouvernement sur les enjeux
liés à l’attractivité de la France.
Lors de sa dernière année d’existence, l’
Afii comptait 150
personnes employées, 40 % à Paris et 60
% à l’étranger
, pour un budget de 22
M€.
Le contrôle de la Cour avait conclu à
l’existence de procédures financières solides et
globalement maîtrisées ainsi qu’à une situation financière satisfaisante mais invitait Business
France à définir explicitement ses objectifs en
matière d’attractivité, en identifiant des
catégories d’investi
ssements, des secteurs et des zones géographiques prioritaires.
La Cour avait formulé quatre recommandations à l’issue de ce contrôle, adressées à
Business France en cours de création. Trois
ont depuis été totalement mises en œuvre et une l’a
été partiellement.
1.1.2
Un regroupement inspiré du modèle majoritaire en Europe et poursuivant un
double objectif d’efficacité et d’efficience dans l’exercice des missions
1.1.2.1
Une fusion entre deux entités aux activités très différentes visant à créer des
synergies, à apporter
de la lisibilité et à réaliser des économies d’échelle
La fusion de l’Afii et d’Ubifrance ne visait pas à rapprocher des entités exerçant des
activités proches mais bien de créer des synergies entre des métiers différents. La mission de
soutien à l’export
nécessite une connaissance fine du tissu économique national mais également
une expertise des débouchés à l’export dans tous les secteurs d’activité et sur toutes les zones
géographiques. La mission de développement des investissements directs étrangers (IDE)
fonctionne quant à elle selon une logique inverse où il s’agit dans un premier temps de bien
connaître les besoins d’une entreprise étrangère quel que soit son domaine d’activité afin
d’identifier les territoires propices à son éventuelle implantation
sur le territoire national. Ces
différences d’activités mais également de cultures professionnelles ont pu induire au sein des
équipes des deux organismes une certaine inquiétude lors du processus de fusion.
Un rapprochement avait commencé à s’amorcer en
amont de la fusion, qui avait
contribué à créer des liens entre les deux opérateurs.
L’
Afii et Ubifrance avaient ainsi un siège
et des sites
à l’étranger communs, ainsi qu’
une infogérance commune. Ils avaient amorcé un
mouvement de coopération, bien que parcellaire : les deux agences procédaient à quelques
échanges d’informations
;
l’
Afii était parfois présente dans le cadre des Pavillons France
organisés par Ubifrance et plusieurs communiqués de presse avaient déjà été relayés par le
réseau à l’étranger d’
Ubifrance. La fusion a été présentée
comme une opportunité d’aller plus
loin
, en créant des synergies entre le métier du soutien à l’export et celui de l’attractivité. La
réforme ambitionnait notamment de faire des exportateurs français des ambassadeurs de la
destination France auprès des acteurs étrangers et en particulier des investisseurs potentiels.
La fusion visait également à mieux répondre aux besoins des entreprises et notamment
des entreprises étrangères implantées en France. En 2014, 30 % des exportations françaises
étaient réalisées par des entreprises étrangères disposant d’une filiale en France. Une offre
intégrée combinant attractivité et accompagnement à l’export apparaissait
particulièrement
utile. Ce type d’offres avait aussi été identifi
é comme pouvant bénéficier, de manière plus
générale, aux entreprises multinationales dont les chaînes de valeurs associent des fournisseurs
de différents pays. Certains de ces grands comptes pouvaient en effet avoir à la fois des projets
BUSINESS FRANCE
16
d’implantation en
France et un besoin d’identifier des fournisseurs français dans certaines de
leurs zones géographiques d’activité.
La nécessité d’engager un dialogue structuré avec les régions sur ces deux thématiques
a aussi été présentée comme l’un des atouts de la fusion. En effet, l’
Afii comme Ubifrance
étaient chacune déjà en lien avec les régions dans le cadre de leurs missions respectives, mais
ne coordonnaient pas leurs messages ni leur stratégie. Créer un interlocuteur unique pour les
sujets liés aux investissements étrangers dans les territoires et
en matière d’accompagnement à
l’export des acteurs économiques locaux
devait favoriser une stratégie territoriale cohérente et
concertée avec les régions sur ces deux pans.
Une stratégie de communication unifiée, couvr
ant à la fois le champ de l’export et celui
de l’attractivité
, semblait également nécessaire,
l’
Afii comme Ubifrance
s’adres
sant souvent
aux mêmes interlocuteurs comme les services de presse des ministères ou des ambassades ou
la presse économique.
La cré
ation de Business France devait permettre la réalisation d’économies d’échelle en
mutualisant les fonctions support des deux opérateurs
8
. La veille économique et les études
offraient des opportunités comparables de rapprochement. Enfin, la fusion constituait
l’opportunité de redéfinir les objectifs assignés
a
u nouvel opérateur et d’y allouer les moyens
adéquats, sans être dépendant du niveau historique de financements alloués à chacune de ses
missions.
1.1.2.2
Une fusion
qui s’inscrit dans le prolongement de la dy
namique observée en
Europe et à l’international
Le choix de regrouper ces deux missions s’
observait chez les principaux homologues
de Business France, et semblait produire des effets positifs.
8
Une économie de 19 ETP, relativement modeste, était ainsi attendue.
BUSINESS FRANCE
17
Tableau n° 1 :
Panorama des statuts et des missions des principaux homologues de Business France
Source : Business France
Dès 2003, le Royaume-Uni a procédé à la fusion de ses deux agences
Trade Partners
UK
chargée de l’accompagnement à l’export et d’
Invest UK,
qui était positionnée sur
l’attractivité. De même, en Allemagne, la fusion entre l’entité en charge de l’attractivité,
Invest
in Germany GmbH,
et celle chargée de soutien à l’export,
German Office for Foreign Trade
(BfAI),
était intervenue en 2009, soit six ans avant la création de Business France. La Suède a
suivi le même chemin en 2013 en regroupant au sein de
Business Sweden
les ancienne agences
Invest Sweden
et
Swedish Trade Council.
La création de UK Trade & Investment
Plusieurs rapports consacrés à la politique du Royaume-Uni en matière de soutien aux exportations
avaient conclu à l’intérêt de créer une entité unique regroupant à la fois les missions de soutien aux
exportations et d’encouragement aux investissements directs de l’étranger (IDE)
9
. À la suite de ces
9
The Review of Export Promotion, A Report by the National Audit Office,
Session 1995-96 et
Overseas Trade Services:
Assistance to Exporters
, HC 293, the Secretary of the Cabinet, février 1999.
Pays
Nom
Statut
Mission
Allemagne
Allemagne - GTAI
Agence publique
Export et invest
Australie
Australie - Austrade
Agence publique
Export et invest et soutien aux
PME
Canada
Canada - Service des
délégués commerciaux
Service ministériel
Export et invest
Corée du Sud
Corée du Sud - KOTRA
Agence publique
Export et invest
Espagne
Espagne - ICEX
Agence publique
Export et invest
Etats-Unis
d'Amérique
Etats-Unis - International
Trade Administration, Global
Markets Unit et Select USA
Service ministériel
Export et invest
France
France - Business France
Agence publique
Export et invest
Italie
Italie - ICE
Agence publique
Export et invest
Japon
Japon - JETRO
Agence publique
Export et invest
Norvège
Norvège - Innovasjon Norge
Agence publique
Export et invest
Royaume-Uni
Royaume-Uni - DIT
Service ministériel
Export et invest
Suède
Suède - Business Sweden
PPP
Export et invest
BUSINESS FRANCE
18
publications,
British Trade International
(BTI) a été créé en mai 1999 comme une entité « ombrelle » de
l’agence Trade Partners UK et Invest UK.
Cependant, la coexistence de deux marques distinctes au sein de cette nouvelle entité était considérée
comme source de confusion. C’est la raison pour laquelle la décision a été prise en octobre 2003 de reformater
BTI en offrant aux deux activités de soutien à l’export et d’attractivité une marque et une identité unique,
celle de
UK Trade & Investment
(UKTI), qui est venue se substituer à BTI.
Ce changement stratégique visait à refléter les synergies et les liens existant entre ces deux activités,
à la fois à l’étranger dans le réseau des postes diplomatiques mais également sur le territoire national
. La
création de UKTI avait également pour ambition d’accroître la visibilité de cette nouvelle marque et de
générer des économies d’échelle grâce à une mutualisation de certains services
10
.
1.1.2.3
Une création effective au 1
er
janvier 2015
En 2013, dans le cadre de la démarche de m
odernisation de l’
action publique (MAP),
une mission d’évaluation des dispositifs de soutien à l’internationalisation des entreprises a été
confiée à Alain Bentéjac, co-
président d’Artelia
et président du conseil d’administrati
on du
comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF) et Jacques
Desponts, ancien directeur des relations économiques extérieures (Dree). Leur rapport remis à
la ministre du commerce extérieur le 26 juin 2013 recommandait la création «
d’
une grande
agence au niveau national
», intégrant Ubifrance, l’Afii, certains organismes sectoriels
notamment dans le domaine de la promotion agricole mais également le volet international des
chambres de commerce et d’industrie
11
.
Le 17 février 2014, lorsque le Président de la Républ
ique a annoncé, à l’occasion d’un
conseil st
ratégique de l’attractivité
: «
Tout doit être fait pour accueillir rapidement et
efficacement les investissements venus de l'étranger. C'est pourquoi l'Agence française pour
les investissements internationaux et Ubifrance seront fusionnées purement et simplement. Cet
outil de promotion de la France regroupera donc 1
500 personnes avec un budget de 200 M€
et un réseau de 65 pays où nous sommes représentés
». L’ordonnance créan
t Business France
a été adoptée en conseil des ministres le 22 décembre 2014.
La fusion a été opérée sous la forme d’une absorption de l’Afii par Ubifrance
, les agents
de l’
Afii étant directement intégrés dans un cadre existant, immédiatement fonctionnel.
L’alternative, la création d’un nouvel établissement suivant la disparition des deux anciens («
fusion-création
»), aurait été plus lourde et aurait conduit, notamment au plan social, à des
discussions délicates sur les règles et statuts de la nouvelle agence
12
. La solution de la fusion-
absorption a également été retenue du fait de la différence de taille entre les deux agences
13
.
Les droits, biens et obligations de l’
Afii ont été transférés à titre gratuit à Ubifrance, qui
a simultanément été transformé en un nouvel Epic, Business France
14
. La fusion juridique et
10
House of Commons Library,
Standard Note: UK Trade & Investment SN/EP/795
, janvier 2007.
11
Rapport de la mission d’évaluation sur l’efficacité du dispositif d’appui à l’internationalisation de l’économie
française
, Alain Bentéjac et Jacques Desponts, juin 2013.
12
Les comptes et la gestion d’
Ubifrance exercices 2009 à 2013
, Cour des comptes, avril 2015.
13
1368 salariés pour Ubifrance contre seulement 150 pour l’Afii en 2014.
14
Les
comptes et la gestion d’
Ubifrance exercices 2009 à 2013
, Cour des comptes, avril 2015.
BUSINESS FRANCE
19
financière a eu lieu le 1
er
janvier 2015 avec la mise en place d’un budget unique
pour Business
France. Le 1
er
septembre 2015, les réseaux internationaux de l’export (ex
Ubifrance) et de
l’attractivité (ex
Afii
) ont été fusionnés et intégrés sous l’égide d’une unique direction.
Business
France est formellement soumis aux obligations découlant du décret GBCP depuis le 1
er
janvier
2016, ce qui a conduit l’établissement à mettre en pl
ace une comptabilité analytique.
Le processus de fusion a été accompagné par le secrétariat général pour la modernisation
de l’action publique (SGMAP), appuyé par le cabinet Accenture. Un ensemble de comités ont
été mis en place pour suivre la fusion : un comité stratégique présidé par la présidente de la
nouvelle agence, un comité de pilotage opérationnel au niveau inférieur et un ensemble de
comités techniques pour chacun des chantiers.
Business France, interlocuteur unique des entreprises agroalimentaires
pour l’accompagnement à l’export
En plus de l’
Afii
et d’
Ubifrance
, Business France a également absorbé une part de l’activité et des
personnels de Sopexa, société anonyme, disposant d’une délégation de service public (DSP) du ministère de
l’agriculture,
chargée de la promotion internationale des produits agroalimentaires français.
L’intégration de
17 collaborateurs de Sopexa au sein de Business France s’est effectuée en deux étapes, le transfert de
l’activité dite «
24h expo » étant intervenu le 1
er
janvier 2016 et celui de l’activité «
Salons » le 1
er
janvier
2017.
Depuis le 1
er
janvier 2017, Business France est devenu le seul opérateur de l’État ayant pour mission
d’accompagner les entreprises de l’agroalimentaire sur les marchés internat
ionaux.
Business France s’est vu confier à la fois le développement international des entreprises
implantées en France et la promotion de l’attractivité du territoire national. À ces deux missions
s’ajoute un troisième volet, la mise en œuvre d’une stratégie de communication et d’influence
visant à développer l’image de la France à l’international.
Business France est un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic),
comme l’étaient également l’Afii et Ubifrance. Son conseil d’administrat
ion comptait
initialement 22 membres
15
.
La triple tutelle de Business France
Ubifrance
était placé sous la double tutelle du ministre de l’économie et du ministre en charge du
commerce extérieur
16
. Quant à l’
Afii
, les ministres de l’économie et de l’aménage
ment du territoire en avaient
la tutelle
17
.
La fusion de l’
Afii
et d’
Ubifrance a conduit à placer Business France sous la triple tutelle du
ministère des affaires étrangères, qui est désormais chargé du commerce extérieur, du ministère chargé de
l’économie
et du ministè
re chargé de l’aménagement du territoire.
15
Décret n°2014-
1571 du 22 décembre 2014 relatif à l’agence Business France.
16
Loi n°2003-721 du 1
er
août 2003 pour l’initiative économique.
17
Loi n°2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques (NRE).
BUSINESS FRANCE
20
1.1.2.4
Une première contractualisation avec l’État
: le contrat d’objectifs et de
performance 2015-2017
Business France a signé avec l’État
18
le 6 octobre 2015 un contrat d’objectifs et de
performance (COP) pour la période 2015-2017. Ce contrat fixe des objectifs pour les trois
métiers de Business France. Pour ce qui concerne le volet Export, quatre objectifs sont fixés à
l’établissement
:
-
accompagner 9 400 entreprises par an par des prestations collectives, individuelles ou du
VIE ;
-
m
ultiplier par trois en trois ans les courants d’affaires établis par les entreprises que l’agence
aide à l’export
;
-
augmenter de 12 % le nombre de VIE en poste avec une cible de 10 000 jeunes en poste au
31 décembre 2017 ;
-
multipl
ier par 2,5 le nombre de PME ou ETI bénéficiant d’un suivi personnalisé ayant
concouru à leur expansion internationale avec une cible cumulée sur la période 2013-2017
de 1000 PME ou ETI.
Le volontariat international en entreprises
Créé par la loi n°2000-242 du 14 mars 2000, le VIE permet aux entreprises de droit français, de confier
à un jeune, âgé de 18 à 28 ans, une mission professionnelle à l’étranger de 6 à 24 mois, reconductible
une fois dans cette période. Le dispositif de droit public est géré administrativement, financièrement et
socialement par Business
France. L’établissement
conseille et accompagne à la fois les entreprises et les
volontaires.
Il n’existe aucun lien contractuel entre l’entreprise et le VIE
: Business France signe une convention
avec l’entreprise, tandis que le volontaire s’implique à l’égard de Business France par
une lettre
d’engagement.
Le volontaire perçoit une indemnité mensuelle fixe
(723,99 €)
et une indemnité
supplémentaire selon le pays où il exerce sa mission.
Pour ce qui concerne les actions liées à l’attractivité, trois objectifs sont fixés à Business
France :
-
accroître de 25
% le nombre de projets d’investissements détectés avec une cible à 1500 au
31 décembre 2017 contre 1185 au 31 décembre 2014 ;
-
augmenter de 25
% le nombre de projets d’investissements aboutis en France avec une cible
à 500 au 31 décembre 2017 contre un résultat de 406 projets aboutis au 31 décembre 2014 ;
-
augmenter de 25
% le nombre d’emplois créés ou maintenus
par les projets
d’investissements étrangers, pour porter le nombre de ces emplois à 15
500 fin 2017 contre
12 104 fin 2014.
D
es objectifs de gestion sont également fixés à l’établissement, parmi lesquels la mise
en œuvre d’une comptabilité analytique et
le déploiement des outils de gestion liés à la nécessité
de respecter les règles découlant du décret GBCP.
18
Les signataires sont le ministre des affaires étrangères et du développement international, le ministre de
l’économie, de l’industrie et du numérique, la ministre du logement, de l’égalité des territoires et de l’égalité
BUSINESS FRANCE
21
Business France est également invité à s’assurer que le taux de couverture des charges
de l’agence par ses ressources propres croisse régulièrement
pour passer de 41 % fin 2015 à
43
% fin 2017. Il est également demandé à l’opérateur de veiller à ce que le montant de
subvention publique de l’État pour chaque opération d’internationalisation d’entreprise diminue
régulièrement d’environ 2
% à 3 % par an
et d’apporter une attention particulière à la
satisfaction des besoins des entreprises clientes, qui doivent être plus de 60 % à recommander
Business France à d’autres entreprises.
Pour favoriser la pleine synergie des activités Export et Invest, il est enfin demandé à
l’agence d’augmenter chaque année la part d’entreprises étrangères implantées en France grâce
à Business France qui ont également recours à l’offre Export de l’opérateur.
L’ensemble des objectifs assignés à Business France dans le cadre du C
OP ont été
atteints voire dépassés (cf. annexe). Ces bons résultats doivent néanmoins pour partie à
l’impact
de la reprise économique, propice à un développement de l’activité de l’établissement. Les
exportations françaises ont cru de près de 4 % en valeur entre 2015 et 2017 (graphique n°1)
s’inscrivant dans le prolongement de la tendance observée au sein de la zone euro.
Graphique n° 1 :
Exportations de biens en Union européenne (en
M€
)
Source : Eurostat
1.2
Un processus de fusion marqué par des difficultés internes et externes
ayant conduit à différer certaines évolutions stratégiques
1.2.1
Une volonté de faciliter la transition en repoussant certaines réformes
structurelles pourtant nécessaires
Un accord d’adaptation
essentiellement établi sur la base du mieux-disant
S’agissant des ressources humaines, l’accord d’adaptation, dont les lignes directrices
ont été approuvées en conseil d’administration le 17 décembre 2015 et qui a été signé le 1
er
0
500 000
1 000 000
1 500 000
2 000 000
2 500 000
2015
2016
2017
Zone euro
Allemagne
France
Italie
Royaume-Uni
BUSINESS FRANCE
22
mars 2016
19
, s’est le plus souvent contenté de reprendre pour Business France les dispos
itions
les plus favorables résultant soit de la convention Ubifrance soit de la convention Afii.
Ainsi, la grille de transposition des classifications des personnels a permis à tous les
salariés de conserver un niveau de poste équivalent à celui qu’ils oc
cupaient précédemment.
Quant à la nouvelle grille de rémunération, elle s’est faite sur la base de celle d’Ubifrance,
revalorisée de 10
% pour limiter les pertes de salaires qui auraient pu résulter de l’intégration
des personnels de l’Afii au sein de Busi
ness France.
La plupart des primes ont été conservées et certaines ont été étendues à l’ensemble des
personnels de Business France alors qu’elles ne concernaient que les collaborateurs d’un seul
des deux organismes. Ainsi, les primes liées au statut ex-CF
CE qui étaient pratiquées à l’époque
d’Ubifrance ont été maintenues dans le cadre du nouveau système, de même que l’indemnité
de résidence que percevaient les personnels de l’Afii, qui a été intégrée à leur salaire de base
mensuel. Enfin, les primes liées aux événements familiaux (naissance, mariage, PACS)
20
, qui
étaient versées au personnel d’Ubifrance, ont été intégrées au nouveau système afin de
bénéficier à l’ensemble des collaborateurs de Business France.
Des réformes
nécessaires de l’organisation du r
éseau
dont la mise en œuvre a été
repoussée
L’absence de réseau territorial en régions de Business France était régulièrement
critiquée : dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2017, les sénateurs
Chiron et Lalande indiquaient ainsi que «
Business France manque à ce jour d'une présence
forte dans les territoires français, pourtant indispensable pour sourcer (c'est-à-dire identifier)
et accompagner les entreprises ayant un potentiel de développement à l'international. Sur les
1 523 agents de Business France, une quarantaine seulement sont actuellement dans les
régions françaises
»
21
.
L’organisation du réseau de l’agence à l’étranger avait également été identifiée comme
une faiblesse. Le rapport Bentéjac-Desponts constatait ainsi que «
si Ubifrance
s’est redéployée
dans les pays émergents, l’agence reste fortement implantée dans l’Union européenne et les
marchés faciles d’accès. Elle n’a pas ouvert de bureaux en propre dans certains pays difficiles
mais à potentiel, en procédant dans certains cas à une délégation de service public (Nigeria
par exemple)
»
22
. Ce rapport soulignait également la superposition des missions proposées à
l’étranger par Ubifrance et par le réseau des CCIFE et invitait à une rationalisation, Ubifrance
pouvant se
positionner sur la projection à l’international et les CCI françaises à l’étranger sur
19
Cet accord a été signé par la directrice générale de Business France, par la CFDT, par FO et par l’UNSA ainsi
que par la CFE-CGC, en qualité de « témoin observateur ». En effet, la CFE-
CGC était l’organisation syndicale
représentative de l’Afii mais elle a, de fait, cessé de l’être au moment de la fusion. Pour permettre aux représentants
du syndicat de participer néanmoins aux réunions du CE, du CHSCT et des délégués du personnel le temps de la
négociation de l’accord d’a
daptation, un accord de représentation a été signé le 29 septembre 2014. Il a permis,
pendant 15 mois, à la CFE-CGC de participer à ces réunions et de suivre ainsi le processus de négociation.
20
Une prime de mariage ou de PACS de 500 euros bruts par mois est ainsi versée à chaque salarié concerné ainsi
qu’une prime de naissance de 150 euros bruts.
21
Annexe n°11 Économie au rapport général n° 140 (2016-2017) fait au nom de la commission des finances sur
le projet de loi de finances pour 2017
, Jacques Chiron et Bernard Lalande, Sénat, 24 novembre 2016.
22
Rapport de la mission d’évaluation sur l’efficacité du dispositif d’appui à l’internationalisation de l’économie
française, Alain Bentéjac et Jacques Desponts, juin 2013.
BUSINESS FRANCE
23
la résolution des difficultés de nature juridique liées à ces nouvelles implantations ainsi qu’à la
structuration des débouchés export pour les pérenniser.
Il a néanmoins été décidé de repousser les éventuelles réformes sur ces deux sujets à
une période postérieure, une fois les difficultés liées à la fusion résolues.
1.2.2
L’
accord de partenariat avec CCI France, pierre angulaire de la stratégie de
Business France, qui
n’a pas
produit les résultats escomptés
Business France et CCI
France, tête de réseau des chambres de commerce et d’industrie,
avaient conclu un accord de partenariat le 11 mars 2015, visant à clarifier leurs rôles respectifs.
Les CCI devaient se charger
d’identifier les PME ayant un potentiel à l’export ou souhaitant
être accompagnées dans leur stratégie de déploiement à
l’
international. Business France devait
les accompagner dans leur phase de «
projection
» à l’international et, une fois le ou les
débou
chés stabilisés, le réseau des chambres consulaires à l’étranger devait prendre le relais
pour consolider les nouvelles implantations.
La complémentarité de l’action de Business France et de celle des CCI en France,
une problématique ancienne et récurrente
Déjà en 2013, le rapport Bentéjac-
Desponts se prononçait en faveur d’un rapprochement entre
Ubifrance
et le réseau des CCI, en France comme à l’étranger. Les efforts entrepris par le passé de faire
travailler ensemble ces deux entités s’étaient soldés
par des échecs, le réseau consulaire, qui devait être
pos
itionné sur la prospection d’entreprises s’étant peu mobilisé pour transmettre à
Ubifrance des profils
d’entreprises intéressées par un accompagnement.
Le rapport soulignait que ce rapprochement permettrait
d
’ajouter
aux 500 personnes d’
Ubifrance
mobilisées sur l’export environ 600 salariés des CCI.
Un tel
rapprochement aurait pu permettre, selon les auteurs, «
à Ubifrance/France international de disposer de
véritables équipes en région
».
Cet accord
s’inscrivait, pour les CCI, dans un contexte de réduction de leurs recettes. La
baisse du plafond de la part de fiscalité affectée aux CCI et la mise en place de prélèvements
sur leur fonds de roulement
23
avait conduit les CCI à redimensionner leur activité de soutien à
l’export et à envisager une coopération plus étroite avec Business France.
Cependant, le partenariat entre Business France et CCI France
n’a pas eu les
effets
attendus.
La tentative de mieux distinguer, au sein de la procédure d’accompagne
ment à
l’export, les rôles respectifs des CCI et de Business France n’a pas été concluante. L’objectif
des 30 000 PME identifiées par les CCI à la mi-
2017 n’a pas été atteint, et ce pour deux
difficultés principales, soulignées par les sénateurs Chiron et Lalande,
« Les CCI disposent
certes d’une expertise territoriale, mais l’expertise sectorielle (par exemple
: vin, luxe,
numérique etc.) leur fait largement défaut, alors qu’elle est l’une des forces de Business France.
23
Un premier prélèvement sur les fonds de roulement des CCI avait été opéré en 2014 pour 170
M€ et un second
a été mis en place en 2015, pour un montant de 500
M€.
BUSINESS FRANCE
24
En outre, l’accord du 11 mars 2015 est très inégalement mis en œuvre au niveau de chacune
des 154 CCI
»
24
.
1.2.3
Un processus de fusion qui a induit une dégradation du dialogue social
Les transformations organisationnelles et la fusion se sont s’accompagnées, comme
c’est souvent le cas, d’une inquiétude des personnels concernés et d’une dégradation du
dialogue social.
Une association jugée trop faible à la définition des orientations de la nouvelle agence
Le comité d’entreprise a déploré à plusieurs reprises de ne pas être associés aux
discussions engagées par Business France avec ses tutelles dans le cadre de la définition des
objectifs du COP 2015-2017. Entre mars 2015, moment où débutent les échanges, et la fin mai,
le comité d’entreprise indiquait ainsi n’avoir disposé d’aucune information sur l
es positions de
Business France et celles des tutelles
25
.
De même, le conseil d’administration n’a pas été saisi de l’accord d’intéressement signé
le 30 juin 2015
qui n’en a été qu’informé
lors de la séance du 7 juillet 2015. Or,
l’
article 11 du
décret portant création de Business France
26
dispose
que le conseil d’administration
a
notamment vocation à délibérer sur «
les conditions générales de recrutement, d'emploi et de
rémunération du personnel
».
Des choix de gestion qui n’ont pas toujours été compris
, notamment en matière de
rémunération
Les organisations syndicales, alertées
par la voie d’un courrier anonyme
,
d’augmentations annuelles
de certains membres du Comex en 2015 allant de 15 % à 28 % et
oscillant entre 100
k€ et 187
k€ par an
,
ont adopté à l’u
nanimité une déclaration lors du comité
d’entreprise du 10 juin 2015 demandant à ce que soient précisés les critères d’établissement des
rémunérations des membres du Comex
de l’établissement.
La Cour constate que des augmentations significatives des rémun
érations d’une partie
des membres du Comex entre 2014 et 2015 ont été accordées elles étaient d’un montant
inférieur à ce dont ont fait état les représentants du personnel. Entre 2014 et 2015, les membres
du Comex de Business France ont bénéficié d’une aug
mentation moyenne de 10
300 € en valeur
et de 9
% en volume de leur rémunération fixe et variable. L’augmentation la plus importante
a concerné l’un des membres du Comex issu d’Ubifrance (+ 27 600
€ en valeur et 23
% en
volume). Sur les 12 membres du Comex de Business France en 2015 qui étaient déjà au Comex
en 2014, la moitié a bénéficié d’une augmentation supérieure à 12
800 € en valeur et à 11
% en
volume. Au total, la rémunération moyenne des membres du Comex de Business France en
2015 s’est établie à 1
35
900 € contre 129
500 € en 2014. La rémunération la plus élevée au sein
du Comex en 2015 était de 178 300
€ et la plus faible de 82
200 €.
24
Annexe n°11 Économie au rapport général n° 140 (2016-2017) fait au nom de la commission des finances sur
le projet de loi de finances pour 2017
, Jacques Chiron et Bernard Lalande, Sénat, 24 novembre 2016.
25
Procès-
verbal du comité d’entreprise du 28 mai 2015.
26
Décret n°2014-
1571 du 22 décembre 2014 relatif à l’agence Business France.
BUSINESS FRANCE
25
Ces augmentations ont permis d’aligner les modalités de rémunération de tous les
membres du Comex sur le régime le
plus avantageux, celui d’Ubifrance.
Un comité des rémunérations a été mis en place en juillet 2015dont la mission est
d’examiner les propositions de rémunération, notamment celles des membres du Comex, avant
décision du directeur général et validation du contrôleur général économique et financier
(CGefi). Cela a sans doute permis, par une transparence accrue, de lever certaines inquiétudes
et incompréhensions.
Un recours à un médiateur social envisagé mais écarté par les partenaires sociaux
Les tensions entre les personnels et la direction ont amené la directrice générale à
proposer, lors du comité d’entreprise du 30 juin 2015, de procéder à la nomination d’un
médiateur social. Mme Muriel Pénicaud indiquait en effet que «
la mobilisation de la Direction
Générale sur la fusion et le COP a pu entraîner un déficit de communication interne et de
proximité
»
27
. Le comité d’entreprise n’a pas souhaité recourir aux services d’un tiers et a
privilégié une solution interne. Le recours à un médiateur a à nouveau été suggéré par les tutelles
de l’établissement en octobre 2015, et écarté par les syndicats, pour lesquels cette solution
«
délèguerait la gestion de la fusion à un tiers
»
28
.
Constatant l’absence de rétablissement de la situation, les représentants du personne
l
ont écrit directement aux ministres de tutelle de Business France en septembre 2015 afin de
demander un remplacement de l’équipe dirigeante
29
. Ce courrier a été suivi d’une rencontre
entre les organisations syndicales représentatives et les cabinets des ministres des affaires
étrangères et de l’économie le 5 octobre 2015. Au cours de cet échange, les représentants du
personnel ont à nouveau demandé un changement dans la gouvernance de l’agence.
1.2.4
Un coût de fusion inférieur à la prévision
Le coût prévisionnel global de la fusion sur la période 2014-2016 avait été évalué à
12,2
M€
;
il s’est élevé à 8,54
M€
30
. Ce coût a été partiellement pris en charge par un
complément de subvention de 5
M€ versé
en 2015. Environ 40 % de ce coût est imputable aux
dépenses immobilières et informatiques, liées au déploiement de nouveaux outils communs et
au réaménagement des bureaux, tant à Paris que dans le réseau à l’étranger, afin de rapprocher
les équipes.
Au total, le coût de la fusion apparaît modéré, avec un maximum de 3 % du budget
annuel de l’établissement (hors recettes issues du VIE) en 2015 et s’est établi en 2014, 2016 et
2017 entre 0,1 % et 1,3 % du budget annuel de Business France. L
e conseil d’administration
n’a bénéficié
que
d’une information
limitée sur le coût de la fusion. En effet, si celui-ci était
27
Procès-
verbal du comité d’entreprise du 30 j
uin 2015.
28
Compte rendu de l’entretien du 5 octobre 2015 des représentants syndicaux (UNSA, FO, CFDT, CFE
-CGC)
avec leurs tutelles.
29
Procès-
verbal du comité d’entreprise du 29 octobre 2015.
30
1,38 M€ en 2014,
5,24
M€ en 2015,
1,76
M€ en 2016 et 0,16
M€ e
n 2017 selon les budgets initiaux et rectificatifs
de l’établissement sur la période.
BUSINESS FRANCE
26
précisé dans les budgets, initiaux et rectificatifs, aucune décomposition de ce coût par nature de
dépenses n’a été
indiquée
à l’organe délibérant.
Tableau n° 2 :
Coût de la fusion par année
Source : Business France
Les bénéfices de la fusion attendus et obtenus sont
peu documentés par l’opérateur.
Des
économies d’échelle
ont été rendues possibles par un regroupement et un redimensionnement
des services support (ressources humaines, finances, fonction juridique, production
d’études et
de documentation…) mais le gain financier n’a pas été chiffré.
Par ailleurs, les synergies
attendues de la fusion n’ont pas été suivies avec précision
.
Ainsi, Business France fait état d’actions communes lancées sur de
s salons internationaux en
France pour mettre en relation des entreprises françaises et des entreprises étrangères et pour
valoriser les atouts de la France auprès des investisseurs étrangers, comme ce fut par exemple
le cas lors de la COP 21 ou du salon aéronautique du Bourget.
Les équipes traitant de l’export
et celles positionnées sur l’attractivité semblent cependant continuer d’opérer davantage en silo
qu’en transversalité et les échanges que la Cour a pu avoir avec les salariés de Business France,
sur le territoire national
comme à l’étranger, confirment cette analyse.
1.3
Une nouvelle stratégie pluriannuelle d’établissement élaborée en 2017
et 2018
À la suite du départ de la directrice générale en mai 2017
31
, une période de transition
s’est ouverte
: les travaux devant aboutir à
un nouveau contrat d’objectifs et de performance
couvrant la période 2018-2020 ont pris du retard en raison à la fois de la période de vacance du
poste de directeur général et de l’attente de la définition d’une stratégie nationale de soutien au
commerce extérieur. Un an après la nomination de Christophe Lecourtier (septembre 2017
32
)
comme directeur général et dix mois
après l’annonce par le Premier ministre du renouvellement
de la politique nationale (février 2018), la stratégie de Business France a été révisée en
profondeur (décembre 2018).
31
Nommée au gouvernement par le décret du 17 mai 2017 relatif à la composition du Gouvernement.
32
Décret du 14 septembre 2017 portant nomination du directeur général de l'agence Business France - M.
LECOURTIER (Christophe)
2014
2015
2016
2017
Total
1,38
5,24
1,76
0,16
8,54
BUSINESS FRANCE
27
1.3.1
Un contexte de renouvellement du soutien public au commerce extérieur
1.3.1.1
Une nouvelle stratégie nationale à partir de 2018
Le directeur général de Business France, Christophe Lecourtier, missionné par les trois
ministres de tutelle de Business France, a rendu son rapport «
Renforcer l’internationalisation
de l’économie française
» le 29 novembre 2017. La plupart de ses propositions sont venues
nourrir la « Stratégie du Gouvernement en matière de commerce extérieur », présentée par le
Premier ministre le 23 février 2018, dont les évolutions ayant un impact sur Business France
sont de quatre ordres.
Le
renouvellement
stratégique
porte
d’abord
sur
la
réforme
du
dispositif
d’accompagnement à l’export. La création d’u
n « guichet unique » en région a été décidée pour
regrouper les deux principaux établissements publics responsables de cette politique (CCI et
Business France), ainsi que les autres
acteurs de l’export (agences régionales de développement,
sociétés d’accompagnement
privées) et du financement (Bpifrance).
Dans le prolongement de la loi NOTRe
, ce déploiement avait vocation à s’effectuer sous
l’autorité des régions.
Une place plus importante devait aussi être accordée aux régions dans la
gouvernance de Business France.
La stratégie nationale fait également prévaloir cette même logique d’interlocuteur
unique à l’étranger. La concrétisation de cette «
Team France Export
» à l’étranger prévoit que
«
Business France [concède] son activité à des structures privées capables de fournir des
services de même qualité. L’idée est de permettre à Business France de se redéployer et de
concentrer ses efforts en France ou sur des marchés plus complexes »
33
.
L’expérimentation du
correspondant unique à l’étranger
prévoit un retrait de Business France de huit pays.
Enfin, la création des guichets uniques devait être assortie de la mise en commun des
informations
d’accompagnement
par l’intermédiaire d’un système d’information partagé et par
la création d’une plateforme
numérique de solutions.
Il s’agit ainsi de regrouper l’ensemble des
offres régionales
d’accompagnement à l’export et de financement export,
ainsi que de
mutualiser le suivi des entreprises qui s’appuie
ront sur la Team France Export. Le
rapprochement de Business France et des CCI devait ainsi permettre un accompagnement plus
personnalisé, selon l’aptitude des PME et des ETI à suivre un parcours d’internationalisation.
1.3.1.2
La Team France Export dans les régions françaises pour simplifier
l’offre
publique de soutien à l’export
Le constat du manque de coordination et de lisibilité de l’offre publique en matière de
soutien à l’export n’est pas récent.
Ainsi, plus de quatre ans avant la publication du rapport Lecourtier, le rapport Bentéjac-
Desponts (2013) précise que «
la mise en
place d’un « guichet unique
» représente […] la
33
Discours du Premier ministre de Roubaix, le 23 février 2018.
BUSINESS FRANCE
28
principale attente des entreprises interrogées
». Le rapport, commentant certaines initiatives
régionales de coordination entre les chambres de commerce et les agences régionales de
développement, estime que «
cette nouvelle dynamique, si elle est mise à profit pour mobiliser,
organiser et simplifier le dispositif dans une logique de guichet unique souhaité par les
entreprises, peut représenter une véritable opportunité
». Parmi les propositions formulées en
2013
figurent d’ailleurs la création d’une «
bannière commune France international permettant
de fédérer tous les acteurs sous une même marque
» ainsi que le fait de «
favoriser
l’hébergement des acteurs régionaux dans des maisons communes de l’internation
al
»
34
.
Le rapport Lecourtier, remis le 29 novembre 2017
35
, formule plusieurs propositions
dont
celle de la création d’un réseau de coordination des différents acteurs de
l’accompagnement à l’export, proposition reprise par le Gouvernement et intégrée à sa s
tratégie
en faveur du commerce extérieur présentée par le Premier ministre. La TFE regroupe :
-
l
es acteurs publics nationaux de l’appui à l’export, que sont Business France et le
réseau des chambres de commerce et d’industrie
;
-
les acteurs régionaux que sont les agences régionales de développement ;
-
les opérateurs du financement
export à l’image de Bpifrance.
Un cercle de partenaires de deuxième niveau figure également au sein du catalogue de
la Team France Export :
-
les acteurs publics pouvant répondre à certains besoins des entreprises exportatrices,
à l’image des douanes ou des
Direccte ;
-
c
ertaines sociétés d’accompagnement proposant des prestations non couvertes par
l’offre proposée par les opérateurs publics.
Les agences régionales de développement
Les agences régionales de développement (ARD), anciennement appelées agences de
développement économique, sont apparue dans les années 1950, mais elles ne sont réellement montées en
puissance qu’avec les lois de décentralisation des années 1980. Elles sont dev
enues le guichet unique des
entreprises pour ce qui concerne les aides régionales au développement économique, qu’il s’agisse
, pour les
acteurs économiques,
de conquérir de nouveaux marchés, d’aborder un nouveau virage stratégique ou de
s’implanter sur le
territoire régional.
Si les ARD fonctionnent de manière très différentes d’un territoire à l’autre, elles se caractérisent
néanmoins par des modalités de gouvernance relativement similaires. Placées sous la tutelle des conseils
régionaux, les ARD, majorita
irement de forme associative, sont l’un des instruments de la mise en œuvre des
schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII)
36
. Elles
disposent d’un conseil d’administration, présidé par le président du cons
eil régional ou par un conseiller
régional.
Il existe en France vingt agences régionales de développement, dont cinq outre-mer. Ces agences
emploient en moyenne 62 salariés
37
, mais seule une fraction de ces personnels travaille sur
34
Rapport de la mission d’évaluation sur l’efficacité du dispositif d’appui à l’internationalisation de l’économie
française
, Alain Bentéjac et Jacques Desponts, juin 2013.
35
Renforcer l’internationalisation de l’économie française
, Christophe Lecourtier, 29 novembre 2017.
36
Avant l’adoption de la loi NOTRe, ces schémas portaient le nom de schémas régionaux de développement
économique (SRDE)
ou de schémas régionaux de développement économique et d’innovation (SRDEI).
37
Fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation.
BUSINESS FRANCE
29
l’accompagnement des entreprises à l’export. Ainsi, en Occitanie, l’ARD, appelée Ad’Occ compte
160
salariés mais seuls une trentaine est positionnée sur des missions liées à l’export
38
. Le budget moyen
d’une ARD est d’un peu plus de 10
M€
39
.
La plupart des anciennes régions disposa
ient déjà d’une ARD, qui ont pour la plupart fusionné de
manière à faire coïncider le périmètre des nouvelles agences avec celui des nouvelles régions. Ainsi,
Auvergne-Rhône-
Alpes Entreprises est le produit de la fusion de l’Agence régionale du développeme
nt et de
l’innovation (Ardi) Rhône
-
Alpes et de l’Agence régionale de développement économique (Arde) Auvergne.
1.3.2
Une déclinaison de la stratégie nationale dans un contrat d’objectifs et de
moyens liant Business France à ses tutelles
Une partie de l’année 2018 a été consacrée à l’élaboration d’une nouvelle stratégie pour
Business France qui a été formalisée le 27 décembre 2018
40
dans le cadre du contrat d’objectifs
et de moyens (COM) pour la période 2018-2022. Ce COM constitue une déclinaison
opérationnelle de
la stratégie nationale pour accroître le nombre d’exportateurs et le volume
d’exportations, mais aussi développer les investissements étrangers sur le territoire.
1.3.2.1
Des objectifs « stratégiques »
d’efficacité et d’efficience assignés à Business
France
Ce C
OM marque une nette évolution dans la feuille de route fixée à l’agence par ses
tutelles et la direction du budget. Les objectifs « stratégiques » assignés à Business France
portent à la fois sur l’activité et la gestion de l’établissement public.
Il lui
revient d’abord de mettre en place la Team France Invest et Export, dans les
territoires français comme à l’étranger. Cette mission s’accompagne d’un second objectif de
mise en place des outils numériques de la Team France, par le déploiement d’un outil de
gestion
de la relation client (GRC, ou
customer relationship management - CRM
) commun aux équipes
de Business France et des CCI en France, ainsi que l’établissement de plateformes régionales
des solutions d’information et d’accompagnement des entreprises
communes aux partenaires
de la Team France Export.
Le COM prévoit par ailleurs une augmentation de l’activité de Business France et de la
Team France Invest/Export pour accompagner les PME et ETI françaises dans leur parcours
international et, inversement
, pour prospecter et détecter les projets d’investissements étrangers
en France. Cette cible s’accompagne d’un objectif de renforcement de l’internationalisation de
l’économie française, avec notamment le développement du dispositif de VIE et la promotion
de l’image économie de la France.
En dernier lieu, le contrat prévoit l’amélioration de l’efficience de la dépense publique
par la réduction du réseau international de Business France, la baisse des effectifs et
38
Rapport d’activité Ad’Occ 2019.
39
Fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation.
40
L’année 2018 a été couverte par un contrat d’objectif et de performance transitoire.
BUSINESS FRANCE
30
l’établissement d’une comptabilité analytique, ces évolutions permettant une r
éduction de la
subvention publique versée à Business France. En contrepartie de cette tendance baissière,
Business France bénéficie d’une certaine visibilité des concours financiers de l’État.
1.3.2.2
Une traduction des objectifs sous la forme de cibles quantitatives
Les objectifs du COM sont assortis de cibles quantitatives. Les 18 indicateurs donnent
lieu à des échanges réguliers (mensuels, trimestriels, semestriels ou annuels selon la nature des
informations) entre Business France et sa tutelle.
Parmi les cibles principales figure la montée en charge des actions, avec le quasi
triplement du nombre de PME & ETI françaises distinctes bénéficiaires des prestations
d'accompagnement à l'international réalisées par la TFE en France et à l'étranger, et le
quintuplement du nombre de projets d'investissements étrangers détectés et communiqués par
Business France au comité d’orientation et de suivi des projets étrangers (Cospe). En matière
d’efficience, le COM fixe un objectif de réduction de 10 % de la subvention et de
90 ETP des
effectifs de Business France sur la durée du contrat.
Tableau n° 3 :
Cibles fixées par le COM à Business France (présentation simplifiée)
Objectifs
« stratégiques »
Indicateurs-clés
Valeurs cibles d'objectifs
2018
2019
2020
2021
2022
N°1 : Mise
en place de
la TFE
Nombre de régions dans lesquelles le projet TFE
est décliné en France
8
12
13
14
15
Nombre de pays dans lesquels le projet TFE est
décliné à l’étranger
65
75
80
85
Nombre de régions dans lesquelles le projet
Team France Invest est décliné en France
métropolitaine
13
13
13
13
N°2 : Outils
numériques
de la TFE
Nombre de PME & ETI "qualifiées", via le
CRM, dans le portefeuille Team France Export
des Conseillers internationaux (CCI/BF), et des
CAI (partenariat BPI)
18 000
24 000
26 000
Nombre de PME & ETI ayant ouvert un compte
sur l'une des plateformes régionales des solutions
de la Team France Export
/
/
/
/
/
N°3 :
Activité de
Business
France
et de la TFE
Nombre de PME & ETI françaises distinctes
bénéficiaires des prestations d'accompagnement
à l'international (préparation et/ou projection)
réalisées par la TFE en France et à l'étranger.
10 350
16 000
21 000
26 000
30 000
Nombre de projets d'investissements étrangers
détectés et communiqués au COSPE
par Business France
1 600
3 300
5 000
6 700
8 500
Taux d'impact, en termes de courants d'affaires,
de l'accompagnement à l'international réalisé par
47%
47%
48%
49%
50%
BUSINESS FRANCE
31
N°4 :
Internationa
lisation
la TFE à l'étranger (prestations Export & VIE de
projection sur les marchés étrangers)
Nombre de projets d'investissements étrangers
aboutis en France, détectés par la Team France
Invest, accompagnés par l'agence
600
1 230
1 950
2 710
3 500
Nombre d'emplois prévisionnels créés ou
maintenus en France par les projets
d'investissements étrangers aboutis, détectés par
la Team France Invest et accompagnés par
l'agence
17 000
35 000
55 500
77 250
100
000
Nombre de missions VIE au cours de l'année
16 400
17 000
17 800
18 600
Nombre d'opérations de promotion de
l'attractivité économique de la France, de ses
territoires et secteurs d'activité à fort potentiel
/
/
/
/
/
N°5 :
Efficience
Variation nette cumulée du nombre
d'implantations export
-6
-9
-15
-15
-15
Schéma d’emploi cumulé
(ETP)
-10
-30
-50
-70
-90
Résultat net minimal en comptabilité générale,
sans retraitements (M EUR)
>1
>0,2
>0,2
>0,2
>0,2
Masse salariale à l’étranger maximale (M EUR)
56
52
52
53
53
Atteinte des jalons pour la mise en place d’une
comptabilité analytique
Oui
Oui
Oui
Oui
Montant de la subvention de l’
État par opération
d’internationalisation d’entreprise aboutie avec le
concours de Business France
(€)
19 600
19 000
18 000
17 000
16 000
Source : Business France
La mise en œuvre du COM et l’atteinte des principales cibles clefs sont par ailleurs
traduites dans les deux lettres de mission et d’objectif adressées à Christophe Lecourtier en
octobre 2017 et juin 2019.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Le rapprochement de
l’
Afii
et d’
Ubifrance, engagé bien avant 2014, a trouvé son
aboutissement au 1
er
janvier 2015 dans la fusion des deux établissements. Nécessaire au regard
de la proximité des missions et des métiers des opérateurs, la fus
ion s’est traduite par une
dégradation du climat social en dépit d’un accord d’adaptation relativement favorable
. Le coût
global de la fusion, estimé
ex ante
à 12,2 M€
, est finalement estimé à 8,5
4 M€ par Business
France, un coût qui apparaît modéré en com
paraison du budget total de l’établissement.
Cependant, les bénéfices de la fusion apparaissent insuffisamment documentés, les synergies
entre les secteurs Export et Invest n’étant pas réellement
étayées.
Par ailleurs, le rapprochement en 2015 de Business
France et du réseau des CCI s’est
révélé
limité alors qu’une intégration plus poussée aurait été nécessaire
.
À la faveur du changement de la direction générale (mi-2017) et du renouvellement du
soutien public au commerce extérieur annoncé par le Premier ministre (février 2018), Business
France a amorcé en 2018 son repositionnement. Déclinant la stratégie nationale, un nouveau
BUSINESS FRANCE
32
contrat d’objectifs et de moyens liant Business France à ses tutelles a été signé en décembre
2018. Ce contrat lui assigne cinq objectifs « stratégiques », au premier rang desquels figure la
mise en place de la Team France Export par le rapprochement
de l’opérateur
avec le réseau
des CCI.
BUSINESS FRANCE
33
2
DES PROGRES DANS LA
GESTION DE L’ETABLIS
SEMENT A
POURSUIVRE
Business France a ouvert plusieurs chantiers d’amélioration de sa gestion. Des progrès
sont constatés dans l’ensemble des domaines de fonctionnement interne à l’établissement. Cette
démarche doit être poursuivie, avec un renforcement des exigences déontologiques (2.1), une
gestion dynamique du réseau (2.2), une rationalisation accrue des moyens de fonctionnement
(2.3) tenant compte du mode de financement particulier de Business France (2.4).
2.1
Une gouvernance et des exigences déontologiques en évolution
La m
odernisation des missions de Business France s’est accompagnée d’une adaptation
de la gouvernance de l’établissement public et de la définition de
procédures en matière de
déontologie. Cette évolution doit se poursuivre, notamment afin de renforcer les dispositifs
d’identification et de prévention des conflits d’intérêts
.
2.1.1
Des ajustements apportés à la gouvernance de Business France
La gouvernance de Business France a été amendée pour accroître les attributions du
président du conseil d’administration en vue
de renforcer le pilier «
invest
» de Business France.
Le décret du 9 août 2017 procède ainsi à l’élargissement des fonctions de président du
conseil d’administration de Business France. Il se voit confier
des missions de représentation
de l'agence au titre de la mission de promotion de l'attractivité de la France. La fonction
d’
ambassadeur délégué aux investissements internationaux a ainsi été confiée au nouveau
président du conseil d’administration, Pascal Cagni
41
, alors que la fonction était auparavant
c
onfiée à la directrice générale. Cette nouvelle orientation a été fixée dès le mois d’octobre
2017 par une lettre de mission adressée par les trois ministres de tutelle au directeur général
42
.
La composition du conseil d’administration a été modifiée afin de le resserrer et d’en
renforcer la dimension régionale, dans la continuité de la logique de la territorialisation de
l’action de Business France. Le fonctionnement du conseil d’administration de Business France
était effectivement affecté de plusieurs faiblesses : une représentation nombreuse des
administrations centrales, l’
absence de représentation des entreprises clientes de Business
France, la place trop faible laissée aux représentants des régions et une participation inégale des
administrateurs aux
réunions du conseil d’administration.
41
Décret du 14 septembre 2017 portant nomination d'un ambassadeur délégué aux investissements internationaux
- M. CAGNI (Pascal)
42
«
Nous souhaitons que le président de Business France […] puisse se voir confier des missions de représentation
de haut niveau, au premier chef sur le volet
invest », lettre du 6 octobre 2017 adressée au directeur général de
Business France.
BUSINESS FRANCE
34
Tableau n° 4 :
Présence au conseil d’administration de Business France
entre le 7 juillet 2015 et le 28 novembre 2019
Administrateurs
43
Présence effective
Maximum théorique
Part
CCEF
16
17
94 %
Administration
121
133
91 %
Représentants du personnel
84
99
85 %
Entreprises
12
19
63 %
Parlementaires
21
34
62 %
CCI (France et international)
19
33
58 %
MEDEF/CGPME
9
16
56 %
Présidents de région
3
35
9 %
Source : Cour des comptes, à partir des procès-verbaux de conseil
d’administration.
Jusqu’à
2019
, le conseil d’administration de Business France comptait 22 membres dont
six représentants de l’État, auxquels s’ajoutaient deux commissaires du Gouvernement
44
. Les
administrations représentées ne contribuent pas de la même manière au financement ou à la
tutelle de l’établissement. Ainsi, le ministère de l’agriculture octroie chaque année à Business
France une subvention
45
qui n’excède pas 3,5
% du total de la subvention pour charges de
service public perçue par l’opérateur
46
. Cette représentation nombreuse multipliait le nombre
d’interlocuteurs de Business France au sein de l’administration. Ainsi, entre le 7 juillet 2015 et
le 28 novembre 2019, les 17 conseils d’administration de Business France ont accueilli 35
représentants
de l’État différents.
Les entreprises étaient représentées par des membres désignés au sein des organisations
professionnelles patronales (Medef, CPME), des réseaux consulaires et des conseillers du
commerce extérieur de la France. L’absence de participation directe de chefs d’entreprises
implantées en France et ayant recours aux services de Business France posait la question de la
capacité du conseil d’administration à avoir une connaissance fine des attentes et des besoins
des clients de Business France.
La présidence du conseil d’administration était par ailleurs
43
Les commissair
es du Gouvernement sont également comptabilisés en tant qu’administrateurs dans ce tableau.
44
Décret n°2014-
1571 du 22 décembre 2014 relatif à l’agence Business France.
45
Du point de vue juridique, la contribution du ministère de l’agriculture s’apparente
davantage à une contribution
forfaitaire annuelle d’exploitation, mais elle est traitée comme une subvention d’exploitation dans les documents
budgétaires.
46
Le programme 149
Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt
, de la pêche
et de l’aquaculture
a accordé en 2019
à Business France une subvention d’un montant de 3,5 M€ sur une SCSP
totale de 100,4 M€.
BUSINESS FRANCE
35
traditionnellement confiée à un parlementaire
47
, en dépit de l’orientation économique de
Business France.
Enfin, la place des régions était demeurée faible, avec deux représentants sur un total de
22 membres du conseil d’administration, ce qui n’apparaissait pas pleinement cohérent avec le
contexte de montée en puissance des régions en matière de développement économique
48
. En
outre, sur les neuf séances du conseil d’administration qui se sont tenu
es au cours du mandat
de Muriel Pénicaud, les deux représentants des conseils régionaux ont été huit fois absents,
attestant de l’insatisfaction à l’égard de la gouvernance.
Pour remédier à cette situation, le décret du 21 août 2019
49
a réduit le nombre
d’administrateurs de 22 à 16. Le nombre de représentants du personnel et de l’État est réduit de
moitié pour s’établir désormais à trois
50
pour chacun de ces collèges. Si le nombre de
parlementaire a été maintenu à deux, celui de représentants des régions est passé de deux à trois.
Enfin, les cinq personnalités qualifiées en matière de développement économique incluent
désormais deux représentants d’entreprises clientes de Business France.
2.1.2
Des efforts accomplis en matière de déontologie, qui nécessitent d’être
poursuivis
2.1.2.1
Une mise en œuvre des obligations issues de la loi «
Sapin 2 » à laquelle il
convient de préparer l’établissement
La loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la
corruption et à la modernisation de la vie économique, comporte, dans son article 17, huit
obligations dont le respect s’impose aux entreprises et aux Epic dont les effectifs comprennent
au moins 500 salariés et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 100
M€.
En 2019, Business France employait plus de 726 salariés en France, auxquels venaient
s’ajouter 781 personnels à l’étranger et réalisait un chiffre d’affaires d’un peu plus de
367
M€.
Ces éléments auraient pu laisser penser que l’opérateur entrait dans le champ d’application de
la loi.
Saisie par Business France, la direction générale des finances publiques (DGFiP) a
indiqué en mars 2018 que : «
Déclinée à la sphère publique, la notion de chiffre d'affaire vise
exclusivement les opérations inscrites, en comptabilité générale, dans les comptes 70 à 709. De
fait, les subventions (comptabilisées en comptes 74x) et les remboursements évoqués dans [la]
47
La première présidente désignée, Estelle Grelier, députée de Seine-Maritime a été nommée le 17 août 2015 et,
le 13 mai 2016, Seybah Dagoma, députée de Paris, lui a succédé.
48
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République dispose, dans son
article 2, que « la région est la collectivité territoriale responsable, sur son territoire, de la définition des orientations
en matière de développement économique ».
49
Décret n° 2019-860 du 21 août 2019 portant modification du décret n° 2014-1571 du 22 décembre 2014 relatif
à l'agence Business France.
50
Cette évolution a conduit le comité social et économique à émettre un avis défavorable de 10 voix contre 5 sur
le projet de décret.
BUSINESS FRANCE
36
saisine (comptabilisés en compte 758) sont donc exclus de cette définition et ne doivent pas être
pris en compte dans le calcul du chiffre d'affaire
».
Les huit obligations résultant de l’article 17 de la loi «
Sapin 2 »
1. Un code de conduite illustrant les différents types de comportements à proscrire, intégré au
règlement intérieur de l'entreprise ;
2. Un dispositif d'alerte destiné à permettre le recueil des signalements émanant d'employés ;
3. Une cartographie des risques régulièrement actualisée et destinée à identifier et hiérarchiser les
risques d'exposition de la société à des sollicitations externes, en fonction des secteurs et des zones
géographiques d'activité ;
4. Des procédures d'évaluation de la situation des clients, fournisseurs de premier rang et
intermédiaires ;
5. Des procédures de contrôles comptables internes ou externes destinées à s'assurer que les comptes
sociaux ne masquent pas des faits de corruption ou de trafic d'influence ;
6. Un dispositif de formation pour les cadres et personnels les plus exposés aux risques de corruption
et trafic d'influence ;
7. Un régime disciplinaire permettant de sanctionner la violation du code de conduite ;
8. Un dispositif de contrôle et d'évaluation des mesures mises en œuvre.
L’analyse de la DGFiP exclut ainsi les recettes de Business France provenant du
dispositif du volontariat international en entreprise (VIE), qui a généré en 2019 des produits
d’un montant de près de 309
M€. Ces produits ne sont pas considérés, du point de vue
comptable, comme des ventes de produits et de prestations mais comme des produits divers.
Graphique n° 2 :
Ventilation du chiffre d’affaires par type de produits
Source : Business France, traitement Cour des comptes
BUSINESS FRANCE
37
Les comptes financiers font bien mention des ressources issues du VIE dans le calcul
formel du chiffre d’affaires total de l’établissement. Cette activité, bien que pouvant
s’apparenter à une mission de service public, permet à l’opérateur de réaliser 47,
9
M€
de
recettes, hors IFE. En intégrant uniquement cette marge, le chiffre d’affaires 2019 de Business
France ne serait plus de 58
M€ mais de 105,9
M€, au
-delà du seuil de 100
M€ fixé par la loi
Sapin 2.
Outre l’intégration de cette composante supplémentaire au chiffre d’affaires, la tendance
de moyen terme, hors 2020, semble être celle d’un accroissement des recettes commerciales de
Business France. L
’agrégat composé des seules ventes de
produits et de prestations, a augmenté
de + 32 % entre 2015 et 2019 et
l’objectif, réaffirmé par le COM, est d’augmenter les recettes
commerciales.
Même si sous l’effet de la crise, le chiffre d’affaires de Business France ne devrait pas
excéder le seuil de 100
M€ avant 2022, compte tenu d
es délais incompressibles de mise en
œuvre de certaines des obligations résultant de la loi Sapin 2 comme les procédures d’évaluation
de la situation des clients et des fournisseurs de l’opérateur, il serait opportun que Business
France commence d’ores et déjà à s’y préparer.
2.1.2.2
Des mécanismes d’identification et de prévention des conflits d’intérêts qu’il
conviendrait de renforcer
2.1.2.2.1
Des obligations vis-à-
vis de la HATVP respectées mais mises en œuvre parfois trop
tardivement
Le président du conseil d’administra
tion de Business France ainsi que le directeur
général doivent, au titre de l’article 11 de la loi n°2013
-907 relative à la transparence de la vie
publique, transmettre à la HATVP une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration
d’intérêts.
Cet
te transmission doit intervenir dans les deux mois qui suivent l’entrée en fonctions.
Cette obligation a bien été respectée, à une réserve près. Le directeur général de Business France
a omis, lors de sa première nomination le 14 septembre 2017
51
, de transmettre sa déclaration
d’intérêts. Aussi, un nouveau décret a été pris le 6 avril 2018 afin de le nommer à nouveau
52
. À
la suite de cette nouvelle nomination, les déclarations de Christophe Lecourtier ont bien été
transmises dans le délai prévu par la loi.
Le
s activités du président du conseil d’administration de Business France, issu du
secteur privé et détenant un nombre important d’intérêts directs et indirects au sein
d’entreprises, de fonds et de fonds de fonds, ont amené la HATVP à émettre un avis favora
ble
à sa nomination sous certaines conditions. La HATVP a en effet relevé que les intérêts détenus
par Pascal Cagni était «
susceptibles
d’interférer avec [sa] fonction de président du conseil
51
Décret du 14 septembre 2017 portant nomination du directeur général de l’agence Business France –
M.
Lecourtier (Christophe).
52
Décret du 6 avril 2018 p
ortant nomination du directeur général de l’agence Business France –
M. Lecourtier
(Christophe).
BUSINESS FRANCE
38
d’administration de Business France
»
53
. Elle invitait Pascal Cagni à «
mettre en place des
mesures de déport par lesquelles [il s’abstiendrait] de prendre part à toute décision relative à
l’une des sociétés dans lesquelles [il détient] un intérêt direct ou indirect
». Enfin, la HATVP
précisait qu’il revenait à Pascal
Cagni de transmettre ces mesures de déport au directeur général
de Business France et de lui adresser une copie de ce courrier. La Cour relève que la
transmission des mesures de déport par courrier n’est intervenue que le 20 janvier 2020 par
courriel puis le 10 septembre 2020 par courrier.
2.1.2.2.2
Des règles déontologiques internes claires
Une première charte de déontologie de l’administrateur Business France a été validée
par le conseil d’administration du 30 novembre 2017, prévoyant notamment une obligation de
déport des administrateurs sur toute décision concernant des sociétés au sein desquelles ils
détiendraient des intérêts. Il semblait d’autant plus nécessaire de disposer d’un tel document
que Business France exerce une activité au carrefour des secteurs public et privé et que certains
des membres de son conseil d’administration sont issus du monde de l’entreprise et y conservent
encore un certain nombre d’intérêts.
Cette charte n’a pas permis de prévenir la survenance de certaines situations pouvant
laisser penser à l’existence d’un conflit d’intérêts et ayant été détectées avec retar
d. À la suite
de ces événements et dans un souci de renforcement des exigences applicables aux
administrateurs de Business France, une charte amendée a été adoptée par le conseil
d’administration le 11
mars 2020.
Elle précise les obligations déontologique
s s’appliquant aux membres du conseil
d’administration de Business France. La charte rappelle également que les administrateurs ont
une obligation de confidentialité et qu’ils doivent s’abstenir d’utiliser à des fins personnelles
des informations obtenues dans le cadre de leurs fonctions, ce qui vise à prévenir le risque de
trafic d’influence. La Cour note également l’existence d’une autre charte de déontologie,
applicable à tous les collaborateurs de l’établissement et qui reprend les dispositions applicab
les
aux anciens salariés d’Ubifrance. Le contenu de cette seconde charte lui paraît adapté.
2.1.2.2.3
Un besoin de préciser certaines dispositions et de mieux suivre les activités de
représentation
La Cour relève que la charte de déontologie amendée de l’administra
teur de Business
France ne détaille plus aussi précisément que la précédente version les exemples de situations
pouvant faire naître des conflits d’intérêts. Les cas liés à la détention d’intérêts au sein
d’entreprises pouvant contracter avec Business Fran
ce ou être concernées par des délibérations
ou des décisions prises par l’établissement ont notamment disparu de la liste indicative figurant
dans la charte.
La Cour note également l’absence de dispositions spécifiques à l’exercice de la mission
de présid
ent du conseil d’administration et d’ambassadeur délégué aux investissements
53
Courrier adressé par la HATVP à Pascal Cagni non daté.
BUSINESS FRANCE
39
internationaux. Or, les fonctions de représentation attachées à ce mandat devraient appeler des
dispositions spécifiques. Le risque réputationnel que pourrait présenter un conflit
d’intérêts
avéré doit conduire Business France à compléter la charte et à renforcer encore le rôle de la
référente déontologue pour veiller à la bonne application tant de la charte de l’administrateur
que de celle applicable à l’ensemble des personnels.
La Cour souligne enfin que les activités publiques du président du conseil
d’administration devraient être davantage suivies. Il conviendrait notamment que l’ensemble
des rendez-
vous pris au titre de ses fonctions publiques soit consigné au sein d’un agend
a
partagé et consultable par l’auditrice générale, référente déontologue.
Les compte rendus de ces
rendez-vous pourraien
t également lui être transmis ainsi qu’au directeur général. Enfin, il serait
utile au président du conseil d’administration de cloisonn
er davantage ses activités
professionnelles et de représentation, en prenant notamment le soin d’utiliser à chaque fois
l’adresse de messagerie correspondant à la nature de l’échange.
Ces constats ne remettent pas en cause l’intérêt de disposer d’un présid
ent du conseil
d’administration de Business France ayant à la fois une expérience du secteur privé et
continuant à y exercer des fonctions.
Enfin, la Cour relève
que le président du conseil d’administration, à la suite de la mise
en œuvre de deux nouveaux
projets professionnels, a saisi pour avis la HATVP le 18 novembre
2020 afin
d’
identifier les éventuelles
difficultés d’ordre déontologique
associées à ces nouveaux
projets. Il résulte de la délibération rendue par la Haute autorité en date du 15 décembre 2020
que les deux activités envisagées par Pascal Cagni sont compatibles avec ses fonctions de
président du conseil d’administration de Business France et d’ambassadeur délégué aux
investissements internationaux. Cependant, la HATVP assortit cet avis favorable de deux
recommandations
54
. La Cour souligne
l’intérêt de ce type de saisine
à l’initiative du président
du conseil d’administration
.
2.2
Un mouvement de réduction du réseau à l’étranger, permis par
l’adaptation de la gestion des ressources humaines
Confor
mément au COM, Business France a initié fin 2018 le redéploiement d’une partie
de ses effectifs à l’étranger en faveur de la création d’un réseau sur le territoire national. La
contraction du réseau international de l’établissement, permis par l’adaptation
de la gestion des
ressources humaines, s’est également traduite par la modération de la masse salariale.
54
La Haute autorité invite notamment Pascal Cagni à mettre en œuvre au titre de ces nouvelles activité
s les mêmes
mesures de déport que celles qui s’appliquent à ses activités actuelles et à veiller à ne jamais prendre contact lui
-
même avec Business France, ses ministères de tutelle ou Bpifrance au titre de ces nouveaux projets.
BUSINESS FRANCE
40
2.2.1
Un nouvel équilibre du réseau de Business France, en faveur de
l’accompagnement des entreprises sur le territoire national
2.2.1.1
Un réseau Business France
en régions, dont l’action devait s’inscrire en
complémentarité de celle des chambres de commerce et d’industrie
Afin de créer une dynamique territoriale rapide, le choix a été fait par la direction
générale de Busines France de redéployer une partie des effectifs de Business France en
direction des régions et de positionner ces personnels au sein des CCI. Jusque-là, Business
France était présent dans les territoires essentiellement au titre de l’activité d’attractivité et de
l’export, par l’intermédiaire de
chargés d’affaires internationaux placés au sein de Bpifrance et
chargés de l’accompagnement
des PME et ETI de croissance.
Des postes de conseillers internationaux ont été créés par Business France, en
complément des conseillers des CCI. Les conseillers i
nternationaux, qu’ils soient issus des CCI
ou de Business
France, et les chargés d’affaires international placés au sein de Bpifrance
, sont
les interlocuteurs uniques des entreprises souhaitant exporter.
Ces conseillers
accompagnent les entreprises dans la définition de leur projet à l’export
et identifient au sein du catalogue de la Team France Export les offres permettant de le mettre
en œuvre.
Ils orientent ensuite les entreprises vers le ou les acteurs proposant ces o
ffres, qu’il
s’agisse de Business France (au siège ou à l’étranger), des CCI, de Bpifrance, d’autres acteurs
publics (douanes, Direccte) ou privés (chambres de commerce internationales, opérateurs
privés) membres de la Team France Export.
En septembre 2019, le réseau des conseillers internationaux comptait près de 200
personnes, dont près de 160 relevant des CCI et 39 de Business France. Les conseillers de
Business France sont déployés dans les CCI.
La mise en place de la TFE a été l’occasion de
spécialiser les conseillers selon une logique sectorielle afin de développer une expertise plus
poussée et de mieux répondre aux besoins des entreprises. Désormais, l’offre est divisée en
départements :
-
un département Agrotech ;
-
un département Industrie et cleantech ;
-
un département Art de vivre Santé ;
-
un département Tech et services.
Pour veiller à la complémentarité de l’action de Business France et des CCI dans les
territoires, un accord a été signé entre Business France et CCI France en mai 2019. Cet accord
fixe notamment des objectifs communs aux deux entités et précise les modalit
és d’organisation
de cette coopération et notamment de répartition des portefeuilles d’entreprises entre
conseillers, afi
n d’éviter tout chevauchement.
Dans les antennes de Bpifrance,
des chargés d’affaires centrés sur les PME de croissance
et les ETI
Ava
nt la mise en œuvre de la Team France Export,
Ubifrance puis Business France étaient déjà
présents en région depuis 2013 dans les locaux de Bpifrance. Business France et Bpifrance sont liés depuis
2008 par un partenariat centré sur le développement du niveau des exportations en France.
En 2013, 25 chargés d’affaires internationaux salariés par Business France ont été positionnés au
sein de Bpifrance afin de contribuer à l’accompagnement de 1000 ETI et PME de croissance
au sein de
BUSINESS FRANCE
41
Bpifrance
55
. Trois conventions-cadres successives sont venues formaliser et approfondir ce partenariat, en
2014, en 2016 et en 2018
56
.
Elles prévoient notamment que Business France assure la promotion des financements Bpifrance
Export à l’international, que Bpifrance en fasse de même avec l’offre d’
Ubifrance puis de Business France à
l’international. L’organisation d’événements en commun est également encouragée par ces conventions, de
même que le rapprochement, fonctionnel et opérationnel, des équipes Bpifrance Export et Business France.
Le réseau des
chargés d’affaires internationaux est organisé en trois niveaux
:
-
au niveau local, les chargés d’affaires internationaux (39 ETP en 2019)
ont pour mission d’offrir
un accompagnement personnalisé aux PME de croissance et aux ETI ;
- au niveau interrégional, six
chargés d’affaires internationaux inter
-régionaux, supérieurs
hiérarchiques des chargés d’affaires internationaux relevant de leur zone
, coordonnent leurs activités. Ils sont
en charge de la zone Est, de l’Ile
-de-France, de la zone Nord, de la zone Ouest, de la zone Sud et de la zone
Sud-Est ;
- au niveau national, un département au sein de la direction générale déléguée Réseau France
supervise l’activit
é du réseau des
chargés d’affaires internationaux
et des
chargés d’a
ffaires internationaux
inter-régionaux. Il comporte 3 ETP, sous la responsa
bilité d’un chef de département.
2.2.1.2
Une réduction de 20 % en deux ans du nombre d’implantations à l’étranger
Dans le cadre du COM 2018-2022, Business France a initié un programme de fermeture
de bureaux à l’étranger que l’établissement justifie par trois objectifs
:
la mise en place d’un
réseau français, le recentrage sur les marchés prioritaires et les plus porteurs,
l’exécution de la
trajectoire prévue de
réduction d’emplois
et de baisse de la masse salariale.
La création du réseau de la TFE en France a effectivement été compensée par une
réduction
du réseau international d’accompagnement à l’export
de Business France
57
. Ainsi,
depuis 2018
, quinze implantations de Business France à l’
étranger ont fermé. Au total, entre
2015 et 2018, 51 postes de personnels détachés ont été supprimés au sein du réseau de Busines
France à l’étranger, ce qui a permis de compenser la totalité de l’impact de la création du réseau
de la TFE en France (+ 35 postes entre 2015 et 2018) et de disposer de marges de manœuvre
supplémentaires pour renforcer les effectifs du siège.
55
Présentation d’Ubifrance,
plaquette de communication datée du 11 septembre 2014.
56
Convention-cadre Ubifrance-Bpifrance du 18 décembre 2014, convention-cadre Business France-Bpifrance du
12 février 2016, convention-cadre Business France-Bpifrance du 6 juillet 2018.
57
Les équipes Business France à l’étranger chargées de l’appui aux investissements étrangers
et de la gestion des
VIE n’ont pas été concernées par ces retraits.
BUSINESS FRANCE
42
Graphique n° 3 :
Évolution du nombre de salariés de Business France en région et du nombre de
personnels détachés à l’étranger
Source : Business France, traitement Cour des comptes
La fermeture ciblée de certains bureaux a, pour partie, permis de renforcer l’efficience
de l’action de Business France. C’est notamment le cas des bureaux dont l’activité était
demeurée limitée (Kazakhstan, Liban, Lituanie, Hongrie, Grèce) ou dont les missions pouvaient
être exercées par un bureau voisin (Atlanta, Osaka et Vancouver)
. L’évolution du contexte
géopolitique a également pu justifier ce mouvement, comme pour les bureaux en Iran, à Cuba
et, d’une certaine manière, en Russie
58
.
Par ailleurs, conformément à la stratégie nationale pour le commerce extérieur présentée
par le Premier ministre en février 2018, Business France a fermé certains bureaux en transférant
son activité dans le cadre de concessions de service public (Belgique, Singapour, Philippines,
Norvège) ou réduit son activité dans le cadre de « marchés de services » (Japon et Hong Kong).
58
La fermeture du bureau de Moscou a été décidée
dans l’urgence dans le cadre de tensions diploma
tiques se
traduisant par l’expulsion du directeur zonal et des contentieux juridiques pour l’établissement public.
BUSINESS FRANCE
43
Carte n° 1 :
Fermeture des implantations de Business France depuis 2018
(la dimension des points est proportionnelle à la réduction des effectifs)
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
2.2.2
Une amélioration de la gestion des ressources humaines
Avec un effectif de 1 493 équivalents temps plein travaillés (en 2019), la masse salariale
représente le principal poste de dépenses de Business France :
102,9 M€, soit l’équivalent de la
somme des subventions pour charges de service public allouées à l’établissement. Après avoir
été dynamique, la masse salariale a diminué en 2019, notamment sous l’effet des
départs
organisés dans le cadre d’un programme de
rupture conventionnelle collective. Parallèlement à
cette démarche de maîtrise de la dépense, l’établissement s’est attaché à résorber
progressivement les inégalités entre les femmes et les hommes.
2.2.2.1
Une action récente de modération de la masse salariale
Après avoir enregistré une hausse significative entre 2015 et 2018 (+ 6,1 %), les
dépenses de personnel ont enregistré une décrue, de 3,5 M€ sur 2019, pour s’élever à 102,9 M€
en
fin d’année. Au cours de la période de cinq années sous revue, elles
ont ainsi légèrement
augmenté (+ 2,6 %).
Les salariés implantés en France constituent plus de la moitié des charges de personnel
(53,3 M€ en 2019, soit 52 %), à la différence des contractuels liés par un VIA qui représentent
le coût le plus faible (4 M€ en 2019, soit 3,9 %). Le coût des employés détachés à l’international
a fortement diminué entre 2017 et 2019 (18 M€ en 2019,
soit - 27,7 % par rapport à 2017), en
raison de la rationalisation des bureaux à l’étranger, et de la tendance à salarier du personnel de
droit local en remplacement des détachés.
BUSINESS FRANCE
44
Graphique n° 4 :
Répartition de la masse salariale par catégorie de contrat entre 2015 et 2019 (en k
€)
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
Le recours limité aux personnels détachés se justifie par le coût un
itaire moyen qu’ils
engendrent (187,6 k€ en 2019), largement supérieur à celui des autres employés de Business
France
et en hausse sur la période étudiée (+ 14,8 %)
. Un salarié de droit local coûte en effet en
moyenne trois fois moins cher (49 700
€ en 201
9), et un salarié en VIA six fois moins cher
(30 200
€ en 2019). Les charges moyennes par salarié implanté en France sont également
nettement inférieures (73 400
€ en 2019), et se rapprochent du coût unitaire moyen global, qui
s’établissait à 68
200
€ en 2
019. Ce dernier suit la tendance des frais de personnel, avec une
hausse de 3 % entre 2015 et 2019.
Graphique n° 5 :
Coût moyen unitaire des salariés par catégorie de contrat entre 2015 et 2019 (en k€)
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
La modération salariale se constate en particulier parmi les 20 plus hautes
rémunérations. Après avoir enregistrée une très nette augmentation entre 2015 et 2016
(+ 16,2
%), pour atteindre 4,4 M€, la rémunération des 20 plus hauts revenus a amorcé une
45,8
46,4
48,8
51,4
53,3
23,5
24,6
24,9
22,9
18
27,3
27,1
28,7
28,4
27,5
3,6
3,8
3,8
3,7
4
100,3
102
105,2
106,4
102,9
0
20
40
60
80
100
120
2015
2016
2017
2018
2019
France
Détachés
Salariés de droit local (SDL)
Masse salariale VIA
Frais total de personnel
75,9
71,3
71,6
74,4
73,4
163,4
170,9
175,5
201,1
187,6
42,7
41,8
45,9
47,8
49,7
28,6
29,8
30,2
30,9
30,2
66,2
64,9
67,5
70,0
68,2
0,0
50,0
100,0
150,0
200,0
250,0
2015
2016
2017
2018
2019
France
Détachés
Salariés de droit local (SDL)
VIA
Coût unitaire moyen global
BUSINESS FRANCE
45
décrue rég
ulière pour s’établir en 2019 à 4,0 M€. Cette enveloppe demeure néanmoins
supérieure de 6,8 % à celle de 2015. La modération observée à partir de 2017 a concerné
l’ensemble des postes, qu’il s’agisse de la rémunération de base, de la prime variable ou de
m
ajoration liée à la résidence à l’étranger. La dépense relative à la rémunération du directeur
général a baissé de 19,2 % entre 2016 et 2019
59
.
Graphique n° 6 :
Montant cumulé des vingt plus hautes rémunérations (2015-2020, en euros)
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
2.2.2.2
Un recours efficace au dispositif de rupture conventionnelle collective
Par anticipation de la conclusion formelle du COM 2018-2022, Business France a initié
au premier semestre 2018 un projet de rupture conventionnelle collective visant à permettre le
respect de la trajectoire de réduction des effectifs. Le dispositif, assorti de critères d’inéligibilité
par exemple liés à l’ancienneté
60
, pouvait être sollicité par un maximum de 50 personnes. Les
départs organisés dans ce cadre se sont établis sur la base du volontariat.
Au total, 36 départs ont été effectués en 2019 dans ce cadre. Plus de 50 % des salariés
ayant sollicité le dispositif étaient âgés de plus de 60 ans et avaient une ancienneté supérieure
à 30 ans. En conséquence, de nombreuses indemnités de rupture conventionnelle se sont
établies à un niveau élevé. Les quatre dossiers de rupture conventionnelle collective examinés
par la
Cour font par exemple état d’un montant moyen de 60
000
€, l’une des indemnités de
rupture s’élevant à 95
900
€.
59
Au cours de la période sous revue, ce sont les deux seules années permettant une comparaison.
60
Les salariés de moins de quatre ans d’anci
enneté ne pouvaient solliciter le dispositif.
1 457 653
1 700 557
1 624 723
1 663 941
1 603 642
2 082 399
2 347 802
2 456 229
2 143 835
2 168 654
-
500 000
1 000 000
1 500 000
2 000 000
2 500 000
3 000 000
3 500 000
4 000 000
4 500 000
5 000 000
2015
2016
2017
2018
2019
Salaire France
Prime variable
Majoration étranger
Autres
BUSINESS FRANCE
46
Graphique n° 7 :
Répartition par âge des salariés dans le cadre du dispositif de rupture
conventionnelle collective
Source : Business France, traitement Cour des comptes
Dans l’ensemble, la mise en œuvre de la
rupture conventionnelle collective
s’est
effectuée selon les modalités et dans les délais prévus. Il a ainsi été mis fin à près de 90 % des
contrats de travail concernés par le dispositif dès le mois de janvier 2019, le dernier étant arrivé
à son terme en septembre 2019. Cette exécution rapide a contribué au respect de l’objectif de
maîtrise des effectifs de Business France fixé par le COM 2018-2022
61
.
2.2.2.3
Un engagement en faveur de la résorption des inégalités entre les femmes et les
hommes
La Cour relève l’amélioration progressive de la gestion des ressources humaines en
matière d’égalité femmes
-hommes. Une attention est ainsi accordée à la fois à la prévention des
discriminations et à la résorption des écarts
de rémunération et d’évolution de parcours de
carrière. À titre d’illustration, en 2014, la durée moyenne entre deux promotions correspondant
à un changement de niveau s’établissait à 3,5 ans pour les femmes contre 2,9 ans pour les
hommes.
Afin de formaliser la démarche de convergence salariale et de carrières, un accord
d’entreprise relatif à l’égalité professionnelle, conclu le 18 novembre 2019, retient quatre
domaines d’action
: l’accès à l’emploi, la promotion professionnelle, la rémunération effective
et l’articulation entre l’activité professionnelle et la vie privée. Pour chacun de ces domaines,
des objectifs de progression, des actions pour les atteindre et des indicateurs chiffrés pour en
effectuer le suivi ont été déterminés.
Une vision synthétique sur cet enjeu de gestion des ressources humaines est fournie par
un index relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Établi en 2019, cet
index répond aux exigences
des dispositions en faveur de l’égalité entre les femmes et les
61
L’objectif d’une baisse de 30 ETP fixé pour 2019 a été dépassé pour atteindre un recul de 87 ETP.
7
7
3
19
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Entre 30 et 40 ans
Entre 40 et 50 ans
Entre 50 et 60 ans
60 ans et plus
BUSINESS FRANCE
47
hommes prévues par la loi du 5 septembre 2018
62
. Réunissant cinq critères, il est publié sur le
site internet de Business France depuis septembre 2019. À la mi-
2019, cet index s’établissait à
86 %.
Tableau n° 5 :
Index relatif à l’égalité femmes
-hommes en juin 2019
Critères
Valeur en juin 2019
Conversion en points
Écart de rémunération
4 % en faveur des hommes
36 points
Écart d’augmentations individuelles
10,5 % en faveur des femmes
20 points
Écarts de promotion
1,1 % en faveur des femmes
15 points
Pourcentage de salariées augmentées
au retour de congé maternité
100 %
15 points
Nombre de salariés du sexe sous-
représenté parmi les 10 plus hautes
rémunérations
1 femme
0 point
Total
86 points sur 100
Source : Business France, présentation Cour des comptes
Si cet
index témoigne d’un engagement en faveur de la résorption d’inégalités,
notamment en matière de rémunération
63
, il met aussi en évidence la forte disparité en matière
de hautes rémunérations. Cet écart reflète la sous-représentation des femmes aux postes de
direction de zones ainsi que de membres du comité exécutif. Ainsi, seuls cinq des 16 membres
du comité exécutif sont des femmes, tandis que les zones de Business France sont dirigées par
trois femmes et 12 hommes. Dès lors, il convient de poursuivre la démarche en cours afin
d’atteindre l’égalité réelle dans les parcours professionnels entre les femmes et les hommes
salariés de Business France.
62
Article 104 : «
L'employeur prend en compte un objectif de suppression des écarts de rémunération entre les
femmes et les hommes.
[…]
Dans les entreprises d'au moins cinquante salariés, l'employeur publie chaque année
des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération entre les femmes et les hommes et aux actions mises en œuvre
pour les supprimer, selon des modalités et une méthodologie définis par décret
».
63
L’écart d’augmentations des rémunérations individuelles, favorable aux femmes, participe ainsi d’une réduction
de l’écart global de rémunérations, défavorable aux femmes.
BUSINESS FRANCE
48
2.3
Une démarche d’amélioration de la gestion des moyens de
fonctionnement à poursuivre
2.3.1
Un effort de rationalisation de la gestion immobilière à maintenir
En octobre 2020, le parc immobilier de Business France compte 76 implantations
réparties dans 56 pays, France incluse. Le parc national se constitue d’un immeuble acquis en
2005
64
, de deux étages de bureaux loués à Marseille depuis 2004. Le parc immobilier situé à
l’étranger se décompose en 18 implantations directement gérées par Business France dans le
cadre de contrats de bail et prestations de services, 20 sous-locations dans des biens pris à bail
par le ministère de
l’Europe et des affaires étrangères ou des tiers et 36 antennes hébergées à
titre gratuit au sein de biens appartenant à l’État
-propriétaire et gérés par la direction de
l’immobilier de l’État (DIE) dans le cadre de conventions de répartition des charges
communes
de fonctionnement.
En France, par ailleurs, les effectifs qui ne sont pas installés aux sièges de Paris et de
Marseille sont hébergés au sein des chambres de commerce et d’industrie régionales
(5 directeurs interrégionaux et 40 conseillers et coordinateurs) et des bureaux régionaux de
Bpifrance
(50 collaborateurs), dans le cadre d’une participation au loyer et charges locatives.
En 2019, le coût supporté par Business France pour la gestion immobilière en France
s’élève à 3,27
M
, dont 2,97 M
de dépenses de fonctionnement et 0,3 M
de dépenses
d’investissement.
À
l’étranger, ce coût s’élève à 6,88 M€
, dont 6,58 M
pour les dépenses de
fonctionnement et 0,3 M
pour les dépenses d’investissement. L’entretien et la maintenance du
parc immobilier de Business France représentent donc un coût total de 9,55 M
, tandis que
l’investissement s’élève à
0,6
M€.
2.3.1.1
Un effort
de rationalisation de l’espace immobilier
Le schéma pluriannuel de stratégie immobilière 2017-2020 (SPSI) de Business
France s’inscrit dans le cadre de la politique immobilière de l’État
(PIE)
65
. Initiée fin 2011
dans le cadre d’un schéma pluriannuel commun entre Ubifrance et l’Afii, la stratégie vise
au regroupement des services de l’agence tant en France qu’à l’étranger, ainsi qu’à la prise
en compte du coût complet des occupations dans un contexte de réduction des moyens. La
stratégie immobilière de
l’agence
se matérialise par des opérations de rationalisation
(réduction des surfaces occupées), de modernisatio
n (travaux d’aménagement et
amélioration de l’équipement mobilier) et de
valorisation du parc immobilier (travaux de
maintenance et d’exploitation)
.
L’établissement public
a relativement bien poursuivi son objectif de rationalisation
de l’espace immobilier de 2016 à 2020. Ainsi, au
1
er
juillet 2020, le nombre d’implantations
de l’agence
à l’étranger
s’élève à 74, soit 5,4 % de moins qu’en 2018 et 17,5 % de moins
64
L’immeuble est situé au 77, boul
evard Saint-Jacques, 75014 Paris.
65
Celle-ci est notamment annexée aux projets de loi de finances.
BUSINESS FRANCE
49
qu’en 2017. L’objectif du COM d’une réduction cumulée de 15 implantations à l’étranger
entre 2017 et 2020 est ainsi quasiment atteint, la réduction effective du nombre
d’implantations sur la période se portant à 13.
Graphique n° 8 :
Évolution du nombre d'implantations de Business France
Source : Cour des comptes à partir de données Business France
Cet effort de rationalisation
du parc immobilier à l’étranger a permis d’ajuster
progressivement les implantations immobilières à l’évolution des effectifs de Business
France à l’étranger. Ainsi,
le ratio de la surface utile nette (SUN)
n’
a que modérément
augmenté de 0,13 m²/poste de travail entre 2016 et 2019 pour atteindre 13,71 m
2
/poste de
travail. Il dépasse néanmoins le plafond de 12 m
2
fixé par la
politique immobilière de l’État
.
Sous l’effet d’un phénomène inverse, le parc immobilier en France s’est
significativement concentré au cours de ces dernières années. Le ratio SUN / poste de travail
est ainsi de 9,09 m
2
en 2019, en baisse de 1,08 m² par poste de travail depuis 2016. Cette
densification résulte néanmoins de la hausse des effectifs puisque la surface utile nette est
demeurée identique au cours de la période.
2.3.1.2
Des coûts immobiliers globalement maîtrisés, une vigilance à maintenir
Le principal
axe d’optimisation de l’efficience immobilière relève
généralement de
la maîtrise des coûts de maintenanc
e et d’exploitation, permise notamment par le
resserrement des surfaces et la mutualisation des moyens
66
. En pratique, la contraction du
nombre d’implantations à l’étranger (le nombre d’implantations de l’agence a diminué de
26 %) n’a pas permis la
diminution des dépenses de fonctionnement mais celles-ci sont
66
S
elon l’indice annuel Investment Property Databank (IPD) de l’immobilier d’investissement, qui mesure la
performance des investissements immobiliers directs de placement (sans effet de levier) obtenue à partir de deux
expertises consécutives, 75 % des économies pouvant être réalisées au niveau du parc immobilier proviennent de
l’optimisation des surfaces.
2
2
2
2
93
87
78
74
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
2016
2017
2018
2019
France
Etranger
BUSINESS FRANCE
50
demeurées maîtrisées au cours de la période 2016-
2019. Elles s’établissent en 2019 à un
niveau légèrement inférieur à celui de 2016 (- 0,6 %).
Graphique n° 9 :
Gestion immobilière à l'étranger
Source : Cour des comptes à partir de données Business France
Cette maîtrise des coûts est également le reflet de démarches expérimentales
d’implantation de Business France dans des espaces de co
-travail (
coworking
), comme à
Londres (2019), Helsinki (2019) et Johannesburg (2020). Consécutivement à la réduction
de la surface utile nette (- 57 % à Londres, - 90 % à Helsinki), le loyer annuel a ainsi
enregistré une baisse
de l’ordre de 14
% et 12 % respectivement pour les antennes de
Londres et Helsinki entre 2018 et 2019. Ces opérations visent également à améliorer les
conditions de travail des agents ainsi qu’à rapprocher l’opérateur de certaines entreprises,
notamment des secteurs de la technologie.
Pourtant, sur la période 2016-2019, les dépenses de fonctionnement immobilier de
Business France ont augmenté de 4,1 %, passant de 9,17 M
à 9,55 M
. Cette évolution
résulte de la hausse de 16,5 % des dépenses de fonctionnement immobilier en France,
principalement due à la forte augmentation du loyer (+ 49 %) et des charges locatives
(+ 156
%) en régions, en lien avec l’augmentation du
nombre de collaborateurs hébergés en
CCI régionales, passé de 20 à 45 entre 2016 et 2019.
6,62
6,72
6,86
6,58
6,4
6,45
6,5
6,55
6,6
6,65
6,7
6,75
6,8
6,85
6,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
2016
2017
2018
2019
Dépenses de fonctionnement immobilier (en M€)
Nombre d'implantations
BUSINESS FRANCE
51
Source : Cour des comptes à partir de données Business France
Dans le même temps, les dépenses d’investissement immobilier ont connu une forte
contraction de 66 %, tombant à 0,6 M
€, sous l’effet de l’achèvement de
travaux de
modernisation de l’immeuble situé à Paris
(avec entre 2015 et 2016, des travaux
d’amélioration du système de climatisation, de mise aux normes des ascenseurs et du parking,
de modernisation du hall d’accueil, de l’amphithéâtre et de
réorganisation des postes de travail).
Au total, la part des dépenses de fonctionnement immobilier rapportées aux dépenses
totales de fonctionnement a diminué de 1,1 %, et
la part des dépenses d’investissement
immobilier rapportées
aux dépenses totales d’investissement
a enregistré une réduction de
18,9 %. Si les coûts immobiliers sont donc globalement maîtrisés, il convient de maintenir
la vigilance sur leur évolution et bénéficier pleinement des économies qui peuvent être
dégagées par la contraction des implantations à l’étranger
.
2.3.1.3
Une
recherche d’efficience à poursuivre dans
la prochaine stratégie immobilière
La mise en œuvre du SPSI 2018
-2021 a été marquée par un effort de densification
de
l’empreinte immobilière à l’étranger, qui a dans l’ensemble permis de maîtriser les
dépenses. Le prochain SPSI pourrait prolonger cette démarche de renforcement de la
performance immobilière
, dans une logique d’
optimisation d
e la capacité utile d’accueil en
France et d’
efficience des dépenses courantes
d’immobilier.
À cet égard, les deux indicateurs établis par la politique immobilière de l’État que
sont, les ratios de surface utile nette sur la surface utile brute
67
et
d’e
ntretien courant sur la
surface utile brute
68
,
peuvent servir d’outil de pilotage. En France, l
e ratio SUN/SUB qui
mesure le rendement utile du parc immobilier, demeure ainsi bien en deçà (59 %) du ratio
cible
fixé par la politique immobilière de l’État
de 67 %. Similairement, l
’indicateur d’
effort
d'entretien du parc immobilier, mesuré par le ratio
d’
entretien courant sur la surface utile
67
Le ratio cible étant fixé à au moins 67 % par la PIE
68
Le ratio cible étant fixé à 33
/m
2
par le programme 218 de la PIE
2,55
2,85
2,63
2,97
6,62
6,72
6,86
6,58
0
1
2
3
4
5
6
7
8
2016
2017
2018
2019
France
Etranger
BUSINESS FRANCE
52
brute, apparaît particulièrement élevé (155 €/m²) au regard
du ratio plafond de 33
€/m² fixé
par la politique immobilière de l’État
.
Tableau n° 6 :
Évolution des ratios immobiliers sur la période 2016-2019
France
2016
2017
2018
2019
Évolution
2016-2019
SUN/poste de travail
(m
2
/poste)
10,2
10,2
10,2
9,1
-10,6 %
SUN/SUB (%)
59,0
59,0
59,1
59,1
0,2 %
Entretien courant/SUB (€/m²)
132,9
154,1
157,3
155,0
16.6 %
Étranger
2016
2017
2018
2019
Évolution
2016-2019
SUN/poste de travail
(m
2
/poste)
13,6
14,2
14,3
13,7
1,0 %
SUN/SUB (%)
69,2
70,8
71,1
70,8
2,4 %
Entretien courant/SUB (€/m²)
43,0
44,1
31,4
40,4
- 6,1 %
Total
2016
2017
2018
2019
Évolution
2016-2019
SUN/poste de travail
(m
2
/poste)
12,5
12,8
12,9
11,8
-4,9 %
SUN/SUB (%)
66,1
67,1
67,2
66,63
0,8 %
Entretien courant/SUB (€/m²)
70,44
78,52
72,54
80,34
14,05 %
Source : Cour des comptes à partir de données Business France
À cet égard, la double implantation du siège de Business France à Paris et à Marseille
n’est
pas optimale.
Elle implique en particulier des surcoûts d’entretien courant de ces
implantations du siège séparées de 800 kilomètres. Elle ne facilite pas non plus la gestion de
proximité des ressources humaines, bien que les investissements informatiques effectués (voir
ci-
dessous) permettent d’en réduire l’éloignement relatif. En tout état de cause, l’unification du
siège de Business France permettrait de poursuivre la démarche d’efficience de la gestion
immobilière.
2.3.2
Des investissements informatiques au
service de la stratégie de l’établissement
La direction des s
ystèmes d’
information (DSI) de Business France assure la gestion des
systèmes d’information de l’agence. Elle est chargée de définir l’architecture, la conception,
l’installation et l’exploitation des systèmes d’information. Dans le cadre de la transformation
numérique de l’opérateur, la DSI décline les grandes orientations de Business France dans leur
volet numérique, notamment l’accompagnement de la mise en œuvre de la réforme Team
France Export.
La DSI de Business France compte 51 personnes, dont 38 agents basés à Paris, dix à
Barcelone, un à New York et enfin deux à Hong Kong. L
a direction s’appuie par ailleurs sur
un réseau de 100 relais informatiques locaux présents dans les bureaux de Business France à
l’étranger
pour assurer la fluidité et l’efficacité opérationnelle des systèmes d’information, ainsi
BUSINESS FRANCE
53
que 67 responsables administratifs RH chargés de l’inventaire informatique.
La direction
s’organise de manière usuelle en distinguant
notamment la maintenance des systèmes
d’information, de leur développement et de la coordination de l’ensemble des projets en matière
de système d’information.
Au cours de la période sous revue, deux principales stratégies en matière de systèmes
d’inform
ation ont été définies. Sur la période 2016-2017, la stratégie a principalement conduit
à la dématérialisation des flux de dépenses avec ses clients et fournisseurs, l’amélioration des
outils budgétaires et financiers et la refonte de plateformes en ligne. Une seconde stratégie « de
transformation numérique de Business France », pilotée par la DSI, a été décidée en 2018 et
établie pour couvrir la période 2019-2021.
Elle prévoit la mise en place d’outils à vocation
principalement interne pour accompagner l’é
volution des missions.
2.3.2.1
Un budget d’investissement dans les systèmes d’information en hausse, des délais
de mise en œuvre à contenir
En 2019, la DSI est dotée
d’un bu
dget informatique de 13,8 M
,
visant à financer la
gestion courante du système d’informati
on mais aussi mener à bien le plan de transformation
numérique tout en étant constamment en capacité de financement. Cette enveloppe est en
augmentation, par rapport à 2016, de 55 % en matière d’investissement informatique et de 30
%
du budget de fonctionnement. Cette hausse est la matérialisation financière du plan de
transformation numérique décidé en 2018.
Graphique n° 11 :
É
volution du budget informatique (en M€)
Source : Business France, présentation cour des comptes
La Cour relève que la gestion budgétaire
des grands projets des systèmes d’information
s’est améliorée au cours de la période sous revue (jusqu’en 2019)
. La part des projets
informatiques prioritaires dont le budget a été respecté est ainsi passé de 70 à 100 % sur la
période. La maîtrise globale de la trajectoire des dépenses informatiques est à lier à la tenue
d’indicateurs de suivi financier.
En dépit de cette trajectoire d’exécution financière, l
a Cour relève que la capacité de
Business France à mener à bien sa transformation numérique est ralentie par
l’allongement des
4,31
5,47
9,78
6,7
7,1
13,8
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Budget d'investissement
Budget de fonctionnement
Budget total
2016
2019
BUSINESS FRANCE
54
délais d’exécution des
principaux projets informatiques. En effet, plus de la moitié des projets
informatiques prioritaires (58
%) ont dépassé leur délai d’exécution en
2019, un chiffre en
hausse de huit points par rapport à 2016.
Graphique n° 12 :
Degré de maîtrise des projets informatiques significatifs (en %)
Source : Business France, présentation cour des comptes
La poursuite de la modernisation des outils numériques de Business France appelle donc
une meilleure maîtrise des délais d’exé
cution des projets, ainsi que le maintien de la vigilance
quant au respect des enveloppes financières allouées aux projets informatiques, notamment
s’agissant de l’outil de gestion d
e la relation client
One Team
.
2.3.2.2
Une amélioration de la satisfaction à l’égard des systèmes d’information
La Cour a constaté la bonne qualité globale des outils informatiques et relevé les efforts
récents de modernisation des outils de travail, à travers le remplacement des téléphones fixes
par des lignes virtuelles, le déploiement de l’outil
Teams
pour mener les visioconférences et
permettre le recours au télétravail. L’équipement complet du personnel en ordinateurs portables
a d’ailleurs facilité la continuité du service au printemps 2020 durant la période d’application
des mesures de restrictions des déplacements.
Le taux de satisfaction du personnel de Business France est convenable,
d’autant qu’il
convient de prendre en compte
l’évolution
significativ
e des systèmes d’information conduite
au cours de ces dernières années. Le niveau de satisfaction
du personnel s’établit ainsi à
7,66/10
en 2019 en hausse par rapport à 2017 (7,24/10).
L’appréciation de
la communication relative
aux outils informatiques es
t également sur une trajectoire d’amélioration
(3,15/4 en 2019 contre
2,97 en 2017). L
’efficacité opérationnelle des systèmes d’information progresse aussi.
Le taux
d’incidents résolus s’est amélioré entre
2016 et 2019 (+ 1,5 point) pour atteindre 85,75 %.
L
’intranet de Business France (myNet) demeure
en 2019 un outil insuffisamment
efficace, compte tenu de l’inadéquation de son contenu par rapport aux be
soins des
collaborateurs
et du faible niveau d’accès aux documents mis à disposition par les directions
(ces deux critères ont respectivement été notés 2,66/4 et 2,44/4 par les collaborateurs, des
résultats en deçà de la cible fixée à 2,8/4).
Au regard de l’importance que revêt un intranet
70
50
100
42
0
20
40
60
80
100
120
Projets maîtrisant leur budget
Projets maîtrisant leurs délais
2016
2019
BUSINESS FRANCE
55
institutionnel,
une amélioration de la performance globale de cet outil apparaît nécessaire pour
faciliter le travail des collaborateurs.
Un effort d’amélioration est en cours sur les applications
qui continuent
d’afficher des
résultats insuffisants
69
en
termes de fiabilité, d’adéquation des
besoins ou
d’ergonomie.
2.3.2.3
L
’exemp
le de
l’outil de gestion de la relation client
One Team
La stratégie de transformation numérique de Business France de 2019 à 2021
s’articule
autour de sept programmes, dont un projet de réforme (la
plateforme de solutions et d’export
One Team
), quatre projets de transformation des outils métiers et de ressources (
évolution des
sites internet pour le VIE et les clients, mise en place d’outil de pilotage, transformation des
ressources humaines, transformation d’un outil financier) ainsi que deux programmes liés aux
outils informatiques (un outil de travail collaboratif réservé aux collaborateurs et un outil
d’amélioration des infrastructures informatiques).
Parmi ces projets numériques, l’outil
One Team
constitue un axe clé du déploiement de
la TFE en France et de son articulation avec le réseau à l’étranger de Business France. L
e coût
du projet
était estimé à son lancement en 2019 à 10,1 M€, financé à
40 %
par l’établissement
et à 60
% par le fonds pour la transformation de l’act
ion publique. La réalisation du GRC
One
Team
est planifiée par la
direction des systèmes d’informations
70
sur une période s’étalant
d’avril 2019 à décembre 2022
. Elle atteint 46 %
71
de son état d’avancement
au mois de
septembre 2020.
Le
calendrier de mise en œuvre du projet
a globalemen
t été respecté sur l’année 2019.
Les premiers utilisateurs du métier « export » ont pu bénéficier à compter
d’
avril 2019 de
certain
s services de l’application
, notamment du catalogue produit, des devis et des bons de
commande (lot
Avant-vente
). En revanche, un glissement du calendrier est constaté pour l’année
2020. L
e calendrier d’application du projet
One Team
prévoyait principalement la livraison de
fonctionnalités tant pour le métier « investissements » (lot
Invest
) que pour les activités
d’accompagnement aux exportations (
lots
Ventes standardisées
et
ventes complexes
). Si le
premier a été livré conformément au calendrier prévisionnel (février 2020
), l’avancement du
second a pris quelques semaines de retard en raison de la crise sanitaire.
La Cour a pu constater en juin 2020 l’intérêt de cet outil numérique pour suivre les
entreprises référencées par la Team France Export ainsi que les services qui leur sont proposés.
À ce stade, tant le personnel de Business France que celui des CCI apparaissent par ailleurs
69
Cette insuffisance est matérialisée par une
note inférieure à la cible de 2,8/4. À titre d’exemple, l’application
Sicom a vocation à être remplacée par One Team.
70
Pour ce projet, la direction des systèmes d’informations affiche une relative autonomie dans la production de
l’outil GRC One Team.
L
a maîtrise d’ouvrage comme la maîtrise d’œuvre du projet est encadrée et pilotée à
hauteur de 50 % par la direction des sys
tèmes d’informations et directions métiers de Business France, l’autre
moitié relevant principalement de deux entreprises (Atos et Twelve Consulting).
71
Ce chiffre a été calculé sur la base de la dernière version actualisée du plan de transformation numérique de
Business France sur la période 2019-2022.
BUSINESS FRANCE
56
satisfaits de l’économie générale de l’outil et des fonctionnalités qui sont progressivement
déployées
72
.
À terme, l’intégration de l’ensemble des fonctionnalités devrait permettre de constituer
un outil de gestion des relations client performant et adapté au fonctionnement et aux missions
de Business France. Au cours des deux dernières années de déploiement de l’outil, il conviendra
néanmoins de veiller à la maîtrise du
coût
total du projet, estimé en décembre 2020 à 12,5 M€.
Ce surcoût est lié à la fois à de nouvelles fonctionnalités choisies, à un retard pris en 2020 dans
le contexte de crise sanitaire et à l’évolution de la politique achat.
2.3.3
Une stratégie de communication à redéfinir, en cohérence avec les missions de
promotion de la France et d’attractivité
Lors de sa création au 1
er
janvier 2015, Business France s’est vu confier une triple
mission de communication : assurer la veille de l'image et de l'attractivité économique de la
France à l'international
; proposer et mettre en œuvre la stratégie de promotion de la France, et
animer des réseaux d'influence sur le plan économique et international ; concevoir, développer
et diffuser des outils de communication pertinents. Cette mission de communication,
complémentaire des piliers « export » et « invest
», ne s’est pas accompagnée d’une stratégie
claire au cours de la période sous revue. D’une ambition initiale très forte mais déçue, la mission
semble désormais être passée à
l’arrière
-plan si bien que les actions de communication
apparaissent, à certains égards, désorientées.
2.3.3.1
Une réflexion stratégique et organisationnelle à mener en matière de
communication
En 2015, le rapprochement de l’ancienne direction de la promotion de l’Afii et du
service de communication d’Ubifrance avait conduit à la création de la direction «
promotion-
communication » (Procom), chargée de «
promouvoir l’image économique de la France,
rebâtir et crédibiliser le discours à l’international aussi bien su
r le volet investissement
qu’export, ainsi qu’à élaborer avec la DRH et mettre en œuvre la stratégie de communication
interne afin de créer une culture commune et d’installer la marque Business France
»
73
.
Sous l’impulsion de la direction générale, l’activ
ité de Procom était considérée en 2016
comme un troisième métier de Business France, aux côtés du soutien aux exportations et de
l’accompagnement des investissements étrangers en France. À la mi
-2016, la direction Procom
comptait 30 agents et a continué à recruter, pour atteindre environ 40 agents en 2019.
Le développement de ce troisième métier ne s’est pas révélé fructueux. La promotion
de l’image économique de la France étant transversale aux deux métiers fondamentaux de
Business France, il a été mis un
terme à l’expérience de Procom en 2019 après plusieurs audits
72
Ce constat global n’est pas remis en cause par les difficultés ponctuelles rencontrées par certains salariés, dont
les bilans réguliers de la direction des systèmes d’information font état.
73
Procès-verbal
du comité d’entreprise du 23 avril 2015.
BUSINESS FRANCE
57
internes et externes. Ces enjeux se sont doublés de considérations de coordination
administrative et de gestion des ressources humaines pour justifier la dissolution de Procom.
Il a été décidé
74
en décembre 2019 de scinder « Procom
» en deux directions : d’une part
la direction des contenus, chargé de produire les contenus nécessaires aux métiers tels que des
messages promotionnels de l’Agence (rapports d’activité, plaquette) et les argumentaires
sur
l’activité économique en France et, d’autre part, la direction de la communication
institutionnelle, principalement responsable de la communication presse et sur les réseaux
sociaux. En 2020, ces directions comptent respectivement 30 et 7 agents.
S’il reviendra à Business France de tirer les enseignements de cette séparation des
missions à l’issue de la première année de ce nouveau fonctionnement,
la Cour souligne les
risques tenant au morcellement des structures administratives (coûts de coordination entre les
directions, risque de duplication de travaux, etc.), alors même qu’elles exercent des missions
très proches en matière de communication.
Au-
delà de l’organisation, il importe que Business France conduise une réflexion
stratégique sur sa mission de communication. Aucune réflexion en matière de communication
n’a été conduite au cours des trois premières années du contrat d’objectifs et de moyens, ce
travail ne peut désormais plus être différé.
Des évolutions en matière de communication peuvent néanmoins être constatées,
notamment en matière de gestion des marques sectorielles. En effet, l’animation et l
a
communication relatives aux marques sectorielles ont été rattachées à la direction « export » de
Business France, en cohérence avec les départements sectoriels de cette direction.
2.3.3.2
Un recours aux réseaux sociaux à professionnaliser
L’utilisation des réseaux sociaux par Business France illustre la nécessité de cette
démarche. En avril 2019
75
, Business France compte notamment 78 comptes différents sur
Twitter comptant seulement 51 000 abonnés
au total. La multiplicité de ces canaux s’explique
pour partie par la segmentation des publics et des usages de ces différents réseaux sociaux.
Ainsi, la création d’un compte géographique permet dans cette logi
que à Business France de
s’adresser à une communauté locale. En revanche, la moyenne d’environ
650 abonnés par
compte Twitter apparaît particulièrement faible.
Certains de ces comptes, très peu suivis, sont obsolètes ou dénués de portée. Le compte
Twitter de Business France en Chine (@BF_China) et le compte thématique sur les services
numériques (BF_DistribServ) n’ont ainsi recueilli que 550 abonnés en respectivement près de
six et cinq ans d’existence. La répartition thématique des comptes n’apparaît d’ai
lleurs pas
guidée par une réflexion sur les métiers de Business France, comme l’illustre l’existence depuis
2014 d’un compte BF_SportLoisirs (présentant 1
050 abonnés) alors que ce secteur de
correspond pas à la segmentation choisie par l’établissement pub
lic.
74
Cette évolution a été décidée à la suite d’un audit interne mené du 20 novembre au 10 décembre.
75
Procès-
verbal du comité d’entreprise du 18 avril 2019.
BUSINESS FRANCE
58
Au-
delà de la perte d’efficacité et d’efficience qu’engendre nécessairement le
foisonnement de canaux numériques de communication, cette pratique expose Business France
à un risque d’image. En 2019, l’auditrice générale a été mandatée par le directeu
r général en
raison d’utilisations non appropriées des comptes institutionnels de Business France sur les
réseaux sociaux. L’audit, qui a insisté sur l’important risque d’image pour l’établissement
public, a conduit à un rappel des règles d’utilisation des
comptes professionnels.
Dès lors, la Cour partage le constat du directeur général qui a qualifié en 2019 de
« nébuleuse »
76
la communication institutionnelle de Business France sur les réseaux sociaux.
Le manque de clarté dans la ligne éditoriale de l’établissement public, l’absence
de coordination
par le siège
de la communication, ainsi que l’utilisation insuffisamment récurrente et
harmonisée des comptes sur les réseaux sociaux se traduisent par un retard important de
Business France en matière de communication sur les réseaux sociaux. Ils témoignent de la
nécessité de la réflexion stratégique
77
sur la mission de communication de
l’établissement mais
aussi sur les modalités opérationnelles de son exercice.
Cette réflexion interne devrait être menée par Business France en 2021 de manière
coordonnée avec ses tute
lles mais aussi avec l’ensemble des administrations concernées par la
communication sur la marque France, comme le service d’information du Gouvernement
(SIG)
78
.
Recommandation n° 1.
Fixer une feuille de route pluriannuelle à la mission de
communication de Business France en cohérence avec le projet stratégique de Business
France.
2.3.4
Des procédures de commande publique globalement conformes mais des
efforts à faire en amont et en aval de ces procédures
Un dysfonctionnement lié à l’organisation d’un événement a conduit au renforcem
ent
des procédures dans le domaine des achats
79
. Les prestations réalisées, qui s’établissent à plus
de 380 000
apparaissent avoir méconnu les règles de la commande publique. En dépit de
l’existence d’une procédure interne d’achats
80
et d’un guide sur les
achats en France, il a été
possible à ces dysfonctionnements de survenir sans que la direction financière et en particulier
le service des achats n’en soient alertés
a priori
.
76
Procès-
verbal du comité d’entreprise du 18 avril 2019.
77
Cette réflexion prolongera utilement les échanges qui se sont tenus lors d’une réunion du comité exécutif de mai
2019 à cet égard.
78
Voir notamment la circulaire n°6054/SG du Premier ministre du 2 janvier 2019.
79
Il s’agit d’une partie de l’organisation
de la
French Tech Night
à Las Vegas le 6 janvier 2016 sous-traitée à
l’agence Havas ainsi qu’à un hôtel accueillant l’événement.
80
Procédure d’achats dite «
P5 » adoptée par Ubifrance en juillet 2014 et reprise par Business France le 4 avril
2016.
BUSINESS FRANCE
59
L’organisation de l’
événement French Tech Night a méconnu les obligations résultant
du droit de la commande publique et des procédures internes à l’établissement
Un ensemble d’irrégularités ont été relevées dans l’organisation de cet événement par
Business France, tant au regard des obligations résultant du droit de la commande publique,
que des attributions du contrôle général économique et financier et des procédures internes
de l’établissement.
E
n dépit d’un dépassement des seuils
applicables du code de la commande publique,
l’établissement n’a pas respecté les procédures légales de publicité et de mise en
concurrence relevant d’une
procédure formalisée de passation de marché. Les prestations
commandées pour l’organisation et l’hébergement de l’événément n’ont pas fait l’objet
de
contractualisation : aucun bon de commande, aucun devis validé, aucun contrat signé, aucun
service fait comptable et aucune facture n’ont ainsi été fo
urnis à la Cour lors de son contrôle.
Par ailleurs, de nombreux contournements de la procédure interne
d’achats de Business
France ont été relevés.
En particulier, les seuils de délégation de signature n’ont pas été
respectés, et les conditions générales d’achat et de paiement n’ont pas été observées. L
es
attributions du contrôle général économique et financier (CGefi)
n’ont pas non plus été
respectées.
Dans le prolongement des recommandations formulées par un cabinet d’audit missionné
à la suite de ce dysfonctionnement
81
et des propositions issues d’un rapport de l’inspection
générale des finances sur le contrôle des marchés passés par Business France
82
, l’agence a
renforcé ses procédures. La Cour a ainsi pu constater que les enregistrements des étapes de la
procédure d’achat dans le système d’information budgétaire et comptable avaient été
systématisés et que le département « Gestion des achats et des ventes » avait été étoffé, en
particulier en matière d’élaboration et de suivi des procédures.
Les modalités de passation e
t d’exécution des marchés publics apparaissent désormais
globalement conformes au droit de la commande publique. La Cour a
procédé à l’examen de
quinze appels d’off
res ouverts et marchés négociés et de quinze marchés à procédure adaptée
(MAPA), sélectionnés aléatoirement. Une analyse détaillée est disponible en annexe.
Il ressort de cet examen que les marchés publics sont, dans l’ensemble, conclus et
exécutés conformément au code de la commande publique. Cependant, la Cour relève une
explicitation parfois
insuffisante de certains critères de pondération des offres et, pour l’un des
marchés contrôlés, un non-respect de ces critères dans le calcul des notations finales.
En outre, l’établissement pourrait mieux respecter ses obligations de publicité relatives
aux marchés qu’il conclue. En effet, aucun appel d’offres n’a fait l’objet d’une publication au
BOAMP et, à plusieurs reprises, seul un nombre très faible de candidatures ont été reçues,
attestant d’un «
sourcing
» perfectible. Il a également été observé une motivation insuffisante
des courriers aux candidats évincés et le délai de 30 jours maximum entre la signature de l’acte
81
Audit externe réalisé par le cabinet
Ernst&Young
et remis le 28 juillet 2016.
82
Contrôle des procédures de passation des marchés au sein de l’agence Business France, Inspection générale des
finances, avril 2017.
BUSINESS FRANCE
60
d’engagement et la publication de l’avis d’attribution
83
n’a été respecté qu’à trois reprises par
Business France sur un total de 15
appels d’offres analysés.
Recommandation n° 2.
:
Poursuivre l’amélioration de la procédure de passation des
marchés en recherchant plus activement des candidats potentiels, en explicitant
davantage les critères de choix et en motivant les courriers aux candidats évincés.
Enf
in, diverses irrégularités ponctuelles ont été identifiées (acte d’engagement non daté,
absence de publication d’avis d’attribution, date de signature d’un acte d’engagement
postérieure à la date de début de la prestation), en particulier le non-respect, p
our l’un des appels
d’offres contrôlés, du montant maximum prévu dans le cadre d’une délégation de signature.
2.3.5
Une mission d’audit interne à consolider
Au regard des enjeux déontologiques suscités par l’activité de Business France, à
l’interface entre le secteur public et le secteur privé, de la spécificité de l’organisation qui
s’appuie sur un double réseau national et international, et des dysfonctionnements constatés en
matière de marchés publics, la mission d’audit interne revêt une importance particul
ière.
Cette activité s’est progressivement renforcée au cours de la période sous revue. Le
comité d’audit, institué le 17 décembre 2015, a vu ses compétences élargies en décembre 2017
aux questions éthiques et sa composition amendée dans le cadre de la mise en place du nouveau
conseil d’administration en 2019
84
. Ce comité se réunit au minimum trois fois par an, en amont
des conseils d’administration de mars, juin et novembre. Son bras opérationnel, la mission
« audit, risques et contrôle », compétente en ma
tière d’audit interne, de mission de qualité mais
aussi de protection des données personnelles
85
, est conduite par une auditrice générale membre
du comité exécutif depuis 2018. L’exercice de cartographie des risques s’est par ailleurs
structuré depuis 2013, année de la première démarche d’identification des risques.
Depuis 2015, la cellule d’audit e
st intervenue à plusieurs reprises en urgence pour
identifier des dysfonctionnements organisationnels et proposer, par le truchement du comité
d’audit ou directement à la direction générale, des actions de correction. À titre d’exemple, un
plan d’action a été élaboré à la suite des dysfonctionnements relevés pour l’organisation de «
La French Tech Night
» en 2016 et un cycle d
’audit du processus de gestion des achats en
France a été conduit durant trois ans. Similairement, à l’issue d’une fraude au faux
83
Article R.2183-1 du code de la commande publique.
84
Les membres du comité d’audit et d’éthique sont désignés par le conseil d’administration et comprend : (i) un
administrateur désigné par chaque autorité de tutelle de l’Agence, (ii) un administrateur qui est une personnalité
qualifiée en matière de développement économique international, (iii) un administrateur élu par le personnel, (iv)
les commissaires du gouvernement, (v) le directeur général (ou son représentant) et (vi) le contrôleur budgétaire.
85
La responsable de la mission est également déléguée à la protection des données (DPO).
BUSINESS FRANCE
61
fournisseur
86
, la mission d’audit a examiné les procédures de règlement des fournisseurs et
établi un plan d’actions pour prévenir une ultérieure occurrence de ce type de fraude.
Ces interventions en urgence tendent généralement à se prolonger d’actions
d’assistance, comme l’illustre le cas de la
fermeture des bureaux de Russie en 2018 dans le
contexte de tensions diplomatiques entre la France et la Russie.
À la suite de l’expulsion du
directeur pays de Business France
87
par les autorités russes en avril 2018,
une mission d’audit
a été menée à l’été 2018 tant à Paris qu’à Moscou pour établir la procédure de fermeture des
bureaux. Ainsi, la mission est ici principalement intervenue pour conseiller la direction générale
et concevoir une solution organisationnelle adaptée à la solution de crise.
La mission d’audit, sollicitée pour intervenir en urgence, intervient moins «
à froid ».
Sa taille, deux à trois agents seulement
88
dont l’un est spécialisé sur les procédures qualité ,
limite le volume d’audits limité à si
x ou sept par an
89
.
Il convient de poursuivre la professionnalisation de la fonction d’audit interne, dans une
logique pluriannuelle et en cohérence avec la carte des risques régulièrement élaborée. Cette
amélioration graduelle, engagée depuis 2015, suppose
à effectif constant
d’accorder
davantage de temps aux actions d’audit à vocation préventive. Ces travaux préventifs seraient
ainsi conduits aux côtés des actions menées à la suite d’incidents ou de signalements, pour
lesquelles la mission d’audit a m
ontré sa réactivité et sa pertinence.
2.4
Des procédures de lienciement pour faute à mieux justifier
Au cours de la période sous revue, le nombre de départs d’agents intervenus dans le
cadre de procédures de ruptures conventionnelles individuelles (44), collectives (36), ou de
licenciements (15), s’est élevé au total à 95. La Cour a procédé au contrôle d’un échantillon
aléatoire de 20 dossiers : dix cas de licenciement, six cas de rupture conventionnelle
individuelle et quatre cas de rupture conventionnelle collective. Elle a en particulier examiné
les cinq procédures de licenciement pour faute grave ayant été mises en œuvre depuis 2015
90
.
Les procédures de licenciement pour faute grave ont été engagées sur divers fondements
présentés par Business France : propo
s outranciers, comportements d’opposition continue aux
ordres hiérarchiques, agissements tendant au harcèlement moral ou encore non-respect des
obligations contractuelles dans l’exécution de l’affectation. Chacun de ces licenciements s’est
86
Business France a identifié, en mars 2019, une usurpation de RIB de l’un de ses fournisseurs de construction de
stands en Amérique du Nord. Cette usurpation a entraîné un détournement de six virements bancaires pour un
montant total de 479
277,42 $. À l’exception de 43,59 $ de frais bancaires, la totalité de la somme a par la suite
été recouvrée par Business France en moins d’une semaine.
87
Les directeurs de zone et les directeurs pays ont un statut diplomatique.
88
En raison de la faiblesse des effectifs, les missions d’audit effectuées à l’étranger s’appuient sur le concours
d’auditeurs occasionnels identifiées au sein du personnel du siège.
89
À ce volume s’ajoutent les audits de régie effectués par l’agent comptabl
e, ainsi que les missions de procédure
qualité.
90
Aucun recours contentieux n’a été engagé à l’encontre de ces procédures de licenciement.
BUSINESS FRANCE
62
accompagné d’un protocole transactionnel d’un montant allant de 10
000 € à 230
000
€ net,
avec une moyenne de 105 000
€.
Ces protocoles transactionnels concourent, selon Business France, à l’accélération du
départ des salariés concernés par la procédure et à l’atténuation
du risque contentieux. Ils
prévoient effectivement que «
les parties renoncent définitivement et sans réserve l’une envers
l’autre à toute instance et action nées ou à naître dès lors qu’elles auraient comme cause,
conséquence ou objet, directement ou ind
irectement la conclusion, l’exécution et la cessation
du contrat de travail de […], ainsi que du déroulement de sa carrière au sein de l’Agence
». Il
n’en demeure pas moins que l’enveloppe globale qui a été consacrée à ces procédures en 2018
et 2019 attein
t des montants significatifs, s’établissant à 528
000
€.
La Cour a notamment relevé un cas de licenciement qui se démarque nettement par son
coût (291 867
€ pour Business France)
et ses modalités. En effet, à
l’exception d’un
courriel, la
direction des ressources humaines de Business France n’a
constitué aucun dossier permettant
d’établir les faits évoqués dans la lettre de notification de licenciement qui pourraient être
constitutifs d’une faute grave.
Le montant de la transaction (230
000 € au profit de la personne
licenciée, qui a perçu
202 577,36 €
après prélèvements sociaux applicables) apparaît
significativement plus élevé que les sommes versées dans le cadre des quatre autres protocoles
transactionnels conclus par Business France dans le cadre de licenciement pour faute grave (de
l’ordre de 10
000 €, 80
000 €, 88
000 € et 120
000
€)
91
.
Graphique n° 13 :
Rémunération mensuelle et montant de la transaction pour les cinq cas de
licenciements pour faute grave (en euros)
Source : Cour des comptes, à partir de données de Business France
Note : le trait rouge correspond à une tendance ne prenant pas en compte le dernier point.
Par ailleurs, la Cour regrette
que le conseil d’administration n’ait pas été informé
, avant
le mois de juin 2021, ni de cette procédure, ni des conditions qui entouraient la décision de
91
En revanche,
le quantum de mois de salaire versé par année d’ancienneté est
légèrement inférieur à la moyenne
des indemnités transactionnelles versées à
la suite d’un
licenciement au cours de la période de contrôle.
0
50000
100000
150000
200000
250000
0
2000
4000
6000
8000
10000
Montant de la transaction
Rémunération mensuelle brute en 2018
BUSINESS FRANCE
63
licenciement. Elle rappelle également que toute transaction doit respecter les règles de
procédure interne à l’établissement public, qui prévoient en particulier un seuil maximal de
délégation de signature fixé à 209
000 € en matière transactionnelle.
Le non-respect du cadre
juridique
expose l’établissement et ses gestionnaires à d
es sanctions définies, selon leur nature,
par le code des juridictions financières (CJF).
Enfin, le coût associé aux protocoles transactionnels pourrait être réduit par
l’élaboration, en amont du lancement de la procédure de licenciement pour faute grave, de
dossiers de pièces justificatives plus étayés. La Cour a effectivement pu constater que les
éléments réunis
par la direction des ressources humaines à l’occasion des licenciements pour
faute grave étaient lacunaires
. Dans l’ensemble, les dossiers à l’appui du licenciement devant
présenter des faits constitutifs d’une faute grave (enquête auprès de collaborateu
rs, comptes
rendus d’entretien, etc.) sont incomplets voire inexistants.
Recommandation n° 3.
:
Renforcer
la
sécurité
juridique
des
procédures
de
licenciement, notamment en rassemblant les éléments de fait et de droit justifiant
l’engagement d’une telle procédure
.
2.5
Un mode de financement particulier, reposant notamment sur le
volontariat international en entreprise
Les équilibres financiers de Business France reposent sur trois types de ressources : les
subventions pour charge de service public qui lui sont versées par plusieurs ministères, les
ressources propres tirées des prestations commerciales que l’établissement propose aux
entreprises, mais aussi les revenus tirés de la gestion du dispositif public de volontariat
international en entreprise (VIE). Si les revenus dynamiques liés à cette activité dont
l’établissement a le monopole rendent le financement de Business France particulier, les
missions et le modèle économique
abstraction faite du VIE
de l’établissement public
français sont comparables à ses homologues étrangers.
2.5.1
Un opérateur dont le statut et le mode de financement sont proches de ceux de
ses homologues
2.5.1.1
Un statut très majoritaire d’agence publique, même si certains pays ont fait le
choix
de conserver cette compétence au sein des services de l’État
Parmi les on
ze principaux homologues de Business France, sept ont le statut d’agence
publique, trois sont des services ministériels et seul l’un d’entre eux résulte d’un partenariat
public privé (PPP).
Le caractère stratégique du soutien au commerce extérieur et de la recherche
d’investisseurs étrangers a amené les pays anglo
-saxons à privilégier un portage de cette
politique au sein même des services de l’État. Ainsi, au Royaume
-
Uni, c’est le
Department of
BUSINESS FRANCE
64
International Trade
qui a, depuis l’annonce du Brexit, succédé
à l’ancienne agence
UK Trade
&
Investment
(UKTI). De même, aux États-Unis comme au Canada, ce sont des services de
l’État, respectivement l’
International Trade Administration
et le service des délégués
commerciaux, qui ont en charge les missions assurées en France par Business France.
2.5.1.2
Une présence plus faible à l’étranger que ses principaux homologues
Business France comptait, en 2020, 72
bureaux à l’étranger lorsqu’en moyenne, les
principaux
opérateurs
étrangers
équivalents
disposaient
d’environ
une
cent
aine
d’implantations.
Il est à noter que certains États ont fait le choix de maximiser leur nombre d’implantation
pour couvrir le territoire le plus large possible, à l’image du Royaume
-Uni qui dispose de 174
bureaux, du Canada (161 bureaux), des États-Unis (128 bureaux) et de la Corée du Sud
(127 bureaux)
92
.
À l’inverse, d’autres pays ont choisi de moins investir en termes de présence à l’étranger.
Cela peut s’expliquer dans des modèles où une part de l’accompagnement des entreprises dans
le pays est confié
e à des acteurs tiers, à l’image de l’Allemagne où les chambres consulaires
sont plus principalement chargées de cette mission, avec leurs 130 implantations là où l’agence
allemande, GTAI, n’est présente que dans 50 bureaux. D’autres pays, à l’image de la
Norvège
(37 bureaux), ont choisi de cibler leur présence au sein des pays présentant les plus importantes
perspectives de débouchés à l’export.
2.5.1.3
Une recherche de recettes commerciales, singulière à l’échelle européenne et
internationale
En moyenne, les ressources publiques représentent près de 90 % des financements
perçus par les onze principaux homologues de Business France contre environ 50 % pour
l’opérateur français, dont l’objectif de maximisation de ses recettes commerciales a été
réaffirmé dans le COM 2018-2022. Ce chiffre est néanmoins à nuancer car une part non
négligeable de ces recettes sont issues de la gestion du dispositif de volontariat international en
entreprise (VIE). Ce dispositif géré par Business France, qui ne semble avoir que quelques
lointains équivalents en Europe et dans le monde
93
, a en effet permis à l’établissement de
générer près de 48
M€ de recettes en 2019 du fait du niveau des frais de gestion qui excède
largement les frais réellement supportée par
l’agence. Si l’on retranche ces recettes du total des
services facturés par Business France, sa dépendance aux ressources publiques passe de 50 %
92
Benchmark 2016 réalisé par Business France.
93
L’Espagne a mis en place un dispositif d’envoi de volontaires en entreprises à l’international (Becas de
internacionalización
empresarial) mais il ne s’adresse qu’à un nombre très limité de jeunes, moins de 300,
fonctionne selon une logique de bourses et non d’indemnités et diffère fortement dans ses modalités pratiques du
VIE. En effet, les jeunes y sont sél
ectionnés par l’homologue espagnol de Business France et non par l’entreprise
elle-
même. Singapour dispose également d’un dispositif pouvant, à certains égards, ressembler au VIE.
BUSINESS FRANCE
65
à 72 %, toujours en deçà de ses principaux homologues, mais dans un étiage plus comparable
(
cf.
graphique n°13).
Certains pays ont fait le choix de ne proposer quasiment que des actions gratuites et
considèrent donc leur opérateur Export et Invest comme une entité purement publique, placée
en dehors du secteur concurrentiel. Ainsi, le GTAI allemand, le DIT britannique de même que
les agences norvégienne, italienne, australienne, américaine, canadienne et japonaise, sont
financés à plus de 90
% par des ressources publiques, certaines l’étant même exclusivement
94
.
Seul l’opérateur suédois repose à plus de 40
% sur les recettes commerciales.
L’organisme de soutien au commerce extérieur de Suède est en effet un partenariat public
-privé
et dispose de plusieurs types de clients
: l’État, qui lui commande la mise en œuvre de certaines
missions de service public et les en
treprises, auxquelles l’opérateur facture des prestations
d’accompagnement à l’export payantes. Lorsque Business Sweden met en œuvre des missions
de service public, ces dernières ne sont pas facturées mais en revanche, toute l’offre
d’accompagnement individualisé de l’agence est payante et non subventionnée
95
. Business
France repose sur une logique similaire.
94
Il s’agit de l’Allemagne (GTAI), des États
-Unis, du Canada et du Japon.
95
Benchmark 2017 réalisé par Business France.
BUSINESS FRANCE
66
Graphique n° 14 :
Budget des principaux organismes de soutien au commerce extérieur (en M€)
Source : Business France, traitement Cour des comptes
Les écarts importants en matière de budgets alloués à ces différents opérateurs
s’expliquent par trois facteurs principaux
:
-
une importance plus ou moins forte accordée à la politique de soutien à l’export et
d’attractivité. Ainsi, le Royaume
-Uni considère ce sujet comme central et lui accorde,
en conséquence, un financement particulièrement conséquent ;
-
les différences conséquentes en termes de tailles des pays, qui expliquent pourquoi
les petits pays disposent d’organismes de soutien au commerce extérieur au budget
plus modeste en valeur que celui de plus grands pays. Ceci explique par exemple que
le budget de Business Sweden soit trois fois inférieur à celui de Business France ;
-
l’existence d’autres organismes en plus de l’opérateur public de soutien à l’export et
à l’attra
ctivité, qui contribuent également à cette politique publique et qui peuvent
bénéficier de financements publics. C’est notamment le cas du modèle allemand où
le réseau des chambres de commerce, notamment à l’étranger, joue un rôle
déterminant dans le dispositif.
BUSINESS FRANCE
67
2.5.2
Des ressources financières en hausse, portées par le VIE
Les résultats financiers de Business France sur la période allant de 2015 à 2019 sont
marqués par des soldes budgétaires plus favorables que ceux attendus. Les recettes de Business
France sont en hausse grâce aux recettes générées par le VIE, qui compensent la baisse
progressive des subventions versées. Elles sont en outre étroitement liées à la rentabilité et à la
profitabilité des activités de Business France.
2.5.2.1
Des résultats supérieurs aux prévisions
Business France a présenté son budget selon le nouveau format prévu par le décret
n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique à
compter de l’exercice 2016.
Les soldes budgétaires
96
exécutés au titre des exercices 2016 à 2019 se sont avérés
in
fine
largement excédentaires par rapport aux prévisions issues des budgets initiaux, en
particulier sur l’année 2019 (écart de + 17,4 M€). Alors que ces derniers estimaient en effet des
déficits compris entre
5,5 M€ e
n 2015 et
0,5 M€ en 2018, seul le solde budgétaire réalisé
en 2015 a connu une perte, de l’ordre de –
3,3 M€.
Graphique n° 15 :
Prévisions et réalisations du solde budgétaire de 2016 à 2019 (en M€)
Source : Business France
96
Au sens du décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique, le
solde budgétaire est la résultante des autorisations budgétaires constituées des autorisations d'emplois, des
autorisations d'engagement, des crédits de paiement et des prévisions de recettes de l'exercice (article 175).
-5,5
-4,6
-0,5
-2,3
-3,3
0,9
3,5
15,1
-10
-5
0
5
10
15
20
2016
2017
2018
2019
Budget initial
Comptes financiers
BUSINESS FRANCE
68
De tels écarts s’expliquent d’une part du fai
t de dépenses qui se sont révélées moins
élevées que prévues, en particulier en 2019 (écart de 8,6 M€) où les charges de personnel
réalisées ont été contenues (100,1 M€) par rapport à celles estimées (104,6 M€). D’autre part,
les recettes encaissées ont été plus fructueuses que celles attendues. En 2018, les recettes
fléchées ont atteint 3,7 M€ soit une majoration de 2,5 M€ par rapport au budget initial. Sur
l’année 2019, les recettes propres ont sensiblement progressé pour s’élever à 371 M€ alors que
le bu
dget initial tablait sur une ressource de seulement 363 M€.
2.5.2.2
Les produits d’exploitation concentrés sur les subventions et le VIE
Business France perçoit annuellement deux catégories de recettes d’exploitation, d’une
part les subventions reçues des différen
ts ministères et autres acteurs publics, et d’autre part des
ressources propres tirées de son activité, constituées des frais de gestion des VIE et du chiffre
d’affaires dégagé par ses autres branches d’activité.
Graphique n° 16 :
Évolution des produits d’exploitation
97
de
Business France de 2015 à 2019 (en k€)
Source : Cour des comptes, à partir des données de Business France
Business France bénéficie principalement de subventions pour charges de service
publiques (101,1 M€ en 2019 soit 20 % de ses ressources), et à la
marge des subventions
provenant d’autres acteurs de la sphère publique (3,3 M€ en 2019)
98
.
97
Hors les autres produits composés des reprises sur amortissements et provisions et à la marge des
reprises de financement rattachés à un actif.
98
Les autres subventions proviennent d’une multitude d’acteurs institutionnels (ministères, régions, chambres de
commerce et d’industrie, etc.) avec lesquelles Business France a conclu des partenariats et dont le montant total
114,1
109,3
107,1
105,5
104,5
33,6
37,1
40,4
44,3
47,9
44,2
48,5
58,1
59,9
58,1
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
120,0
2015
2016
2017
2018
2019
Total subventions
Frais de gestion VIE
Ressources propres autres que VIE
BUSINESS FRANCE
69
Les subventions pour charge de service public ont baissé sur la période (- 8,7 %, report
pour fusion inclus). Elles sont principalement constituées de celles versées dans le cadre du
programme 134 « Développement des entreprises et régulations » (92,3
M€ en 2019), du
programme 112 «
Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire
» (5,2
M€ en 2019), et dans le but de contribuer au financement d’op
érations collectives composées
de « pavillons France
» dans les salons internationaux et de rencontres d’acheteurs (3,6 M€ en
2019). Ces trois subventions sont respectivement versées par la direction générale du Trésor, le
ministère chargé des territoires
et celui de l’agriculture et de l’alimentation.
Le COM 2018-2022 prévoit la baisse des subventions pour charge de service public
versées pour les années à venir. Avant mise en réserve, la subvention perçue au titre du
programme 134 devrait ainsi progressi
vement se contracter à 89,7 M€ en 2020, 87,2 M€ en
2021 et 84,7 M€ en 2022.
Graphique n° 17 :
Évolution de la subvention pour charge de service public de 2015 à 2022 (en M€)
Source : Business France
Par ailleurs, Business France a perçu 367,4 M€ de produits avec contrepar
tie directe en
2019, soit 74 % du total de ses produits de fonctionnement.
À la différence des subventions, cette catégorie de recettes a significativement augmenté
entre 2015 et 2019 (+ 25,5 %). Cette hausse a été portée par les recettes liées aux VIE, qui
s’élevaient à 309,7 M€ en 2019, soit 84,3 % des produits avec contrepartie directe.
Leur
évolution est largement dépendante de cette branche d’activité,
qui a connu une hausse de
24,2 % entre 2015 et 2019. Le montant total des produits engendrés par le VIE contient une
part importante qui est dévolue au paiement de l’indemnité forfaitaire d’entretien (IFE),
qui sert
à couvrir les dépenses de logement et de séjour du VIE dans le pays de destination. Hors IFE,
les produits issus du VIE s’élèvent à 47,9 M€ en 2019 contre 33,6 M€ en 2015 (+ 42,5 %).
s’élève à 3,3 M€ pour
2019. À titre d’exemple, la Caisse des dépôts a versé 1,7 M€ dans le cadre de l’initiative
French Tech
dont la convention initiale a été signée le 9 juillet 2015.
BUSINESS FRANCE
70
Business France tire ainsi une part substantielle de ses recettes commerciales des frais de
gestion des VIE (45,2 %), qui proviennent du monopole octroyé à l’opérateu
r sur la distribution
de ce dispositif.
Sur l’activité liée à l’export, Business France perçoit d’autres recettes issus de plusieurs
secteurs :
lors d’ «
évènements
», où l’agence joue un rôle d’intermédiaire en faveur
d’entreprises nationales. Business
France a développé cette activité, dont les
encaissements sont passés de 26,4 M€ en 2015 à 37,7 M€ en 2019. Ce secteur
est principalement composé de deux grandes branches : la gestion du pavillon
France au sein de salons internationaux, et les rencontres « BtoB » qui consistent
en la prise de rendez-
vous d’affaires ciblés et préprogrammés auprès d’acheteurs
identifiés. En 2019, Business France a réalisé 136 pavillons et 228 opérations
bilatérales, générant respectivement 28,7 M€ et 4,2 M€ de recettes
;
les prestations individuelles vendues hors évènements (hors facturation sur
devis), où les ressources ont assez peu évolué entre 2015 et 2019 (16,3 M€ et
17,4 M€)
;
les partenariats à l’export, dont les recettes sont liées à des conventions conclues
principalement avec des ministères, des régions, ou des établissements publics.
Les sommes perçues sont marginales (inférieures à un million d’euros).
Les activités « Procom » et « Invest » procurent également des ressources propres à
Business France, qui restent a
ssez modestes (1,5 M€ et 0,6 M€ en 2019).
Graphique n° 18 :
Répartition du chiffre d’affaires par type de recettes propres en 2015 et en 2019
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
En termes de répartition géographique, le chiffre d’affaires hors
VIE (43,4 M€ en 2015,
porté à 57,7 M€ en 2019) est réalisé essentiellement en Europe (48,2 % en 2019), puis en Asie
(30,5 %), en Amérique (14,9 %), en Afrique (5,4 %), et en Océanie (1 %). La part de l’activité
de Business France située en Europe a considérablement progressé en Europe (40,4 % en 2015),
au détriment de la zone Asie (36,5 % en 2015).
42,1%
33,0%
20,9%
1,0%
2,8%
0,3%
Export - VIE hors IFE
Export - Evènements
Export - Prestations individuelles
Export - Partenariat
Procom
Invest
45,2%
35,6%
16,4%
0,8%
1,4%
0,6%
Export - VIE hors IFE
Export - Evènements
Export - Prestations individuelle
Export - Partenariat
Procom
Invest
BUSINESS FRANCE
71
2.5.2.3
Une rentabilité et des bénéfices très dépendants du VIE
Les différents indicateurs de rentabilité et de profitabilité témoignent d’une activité
opérationnelle compétitive de Business France.
L’excédent brut d’exploitation (EBE), qui mesure la richesse produite par l’activité de
Business France, est largement positif sur les années sous-
revue, pour s’élever à 14,9 M€ en
2019. Il subit tout de même une nette bais
se en 2016 et 2017, en raison d’une progression
conjuguée des dépenses d’intervention (+ 21,9 M€ et + 24,1 M€) et des charges de personnel
(+
0,9 M€ et + 5,9 M€) qui ont absorbé celle de la production de l’exercice (+ 22,6 M€ et
+ 31
M€). Les baisses des s
ubventions perçues (-
4,8 M€ et –
2,2 M€), qui sont intégrées au
calcul de l’EBE, ont accentué le fléchissement de l’indicateur. Une meilleure maîtrise des
dépenses initiée en 2018, notamment les dépenses d’intervention (dont la hausse de 2,6 M€ n’a
pas co
mpensé l’augmentation de la production de l’exercice d’un montant de 11,9 M€), a
favorisé la progression de l’EBE.
La capacité d’autofinancement, qui constitue la ressource tirée de l’exploitation, suit
logiquement la même évolution que la courbe de l’EBE pour atteindre 12,1 M€ en 2019. Les
produits encaissables des activités couvrent aisément les charges décaissables, signe d’une
activité rentable. La légère variation entre les deux indicateurs en 2019 s’explique par le
versement de l’impôt sur les sociétés, nettement supérieur en 2019 qu’en 2018 (écart de
+ 2 M€).
Business France a néanmoins connu deux résultats déficitaires en 2016 et 2017
(-
0,3 M€ et –
1,8 M€). Le résultat net se distingue en effet de la CAF car il intègre notamment
les dotations aux amortissements et provisions, qui se sont révélées largement supérieures aux
reprises sur la période étudiée (le différentiel se situant entre 7,5 M€ et 12,5 M€ selon les
années). Le bénéfice le plus élevé a été réalisé en 2019, avec un montant de 4,1 M€.
Graphique n° 19 :
Évolution de l’EBE, de la CAF et du résultat net entre 2015 et 2019 (en k€)
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
Lors de ses précédents rapports sur l’Afii et Ubifrance, la Cour avait recommandé en
2015 que ces structures se dotent d’une comptabilité analytique
« permettant de déterminer le
15773
10513
9833
14637
14880
14043
9621
8197
13989
12146
3590
-364
-1761
1528
4065
-4000
-2000
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
2015
2016
2017
2018
2019
EBE
CAF
Résultat net
BUSINESS FRANCE
72
coût complet de chaque opération et de lier les niveaux de subvention aux types d'opérations »
.
La convention d’objectif et de moyen 2018
-2022 a renouvelé cette préconisation, en fixant à
Business France l’objectif de déployer une comptabilité analytique pour mieux piloter son
action (objectif n°17).
Initié courant 2016, Business France a élaboré un outil performant à compter de 2018
affiné en 2019. L’analyse des coûts complets, réalisée hors montants des subventions, souligne
de fortes disparités entre les activités exercées. La Cour souligne les efforts menés par les
équipes de Business France pour disposer de ce nouvel outil, propice à un traitement plus
pertinent des données financières et à un pilotage plus efficace par la direction.
Le dispositif VIE constitue le seul levier de profits sur l’année 2019, avec des bénéfices
engr
angés à hauteur de 19,7 M€. Ses recettes, estimées à 47,9 M€ ont ainsi largement couvert
ses charges opérationnelles (15,1 M€) et les charges internes qui lui sont directement affectées
(13,1 M€).
Les quatre autres branches relevant de l’activité export s’avèrent très déficitaires. Ainsi,
la participation aux évènements proposés par Business France dégage un déficit de 50,3 M€ en
2019. Les salons sont structurellement déficitaires (-
19,1 M€) en raison du poids des charges
opérationnelles (30,9 M€), et tou
t particulièrement de la location de surface et des
aménagements des stands qui leurs sont imputables à hauteur de 84 %. À titre d’exemple, le
pavillon France tenu lors des salons Medica et Compamed 2019 à Düsseldorf a généré 1 M€ de
recettes en provenance des 194 sociétés participantes pour des charges opérationnelles de 1,1
M€, soit une marge opérationnelle négative de –
0,1 M€.
Les opérations « BtoB et autres » génèrent une perte de
16,6 M€ en raison des fortes
charges internes nécessaires à la commercialisation et à la production de ces rencontres (21,3
M€). Le résultat déficitaire des prestations individuelles à l’export, à hauteur de 14,7 M€, est
dû à des charges internes, dont certaines correspondent à du temps de production passé sur des
dossiers,
qui n’ont pas fait l’objet de mise en paiement en 2019. Enfin, la prospection à l’export,
composée exclusivement de charges internes, dégage un déficit de 38,9 M€.
Le secteur Invest est également très fortement déficitaire en 2019. Ses dépenses ont
représ
enté la somme de 18,4 M€ (dont 18 M€ de charges internes), pour seulement 0,6 M€ de
recettes. Le résultat analytique s’élève ainsi à –
17,9 M€.
La branche promotion et communication (Procom) a coûté 8,9 M€ (principalement des
charges internes), montant qui correspond à sa participation au résultat.
BUSINESS FRANCE
73
Graphique n° 20 :
Coûts complet et marges par projet (en M€)
Source : Business France
2.5.3
Une structure financière équilibrée sur la période étudiée
99
Le fonds de roulement net global, qui représente la part des capitaux permanents non
affectés à l’actif immobilisé et destinés à financer l’activité de la société, est positif et se
consolide sur la période allant de 2015 à 2019 où il est passé de 112,6 M€ à 147,1 M€
(+ 30,6
%). Cette hausse s’explique principalement par les effets con
jugués des apports en
dépôts de garantie des entreprises (qui augmentent avec l’activité), et des résultats globalement
positifs sur la période qui alimentent les fonds propres. Ces derniers se sont légèrement
consolidés au fil des exercices (+ 4 % entre 2
015 et 2019), pour atteindre 113,7 M€ en 2019.
Les provisions pour risques et charges, également inscrites au passif, ont considérablement
augmenté, en particulier les provisions pour charges (de 6,8 M€ à 21,9 M€), à la suite de la
revalorisation des indem
nités de départ à la retraite (6,6 M€), ainsi que de contrôles diligentés
par l’Urssaf (5,1 M€) et par l’inspection du travail (3,4 M€).
Dans le même temps, le besoin en fonds de roulement, qui définit le besoin de ressources
financières lié au décalage entre les encaissements et les décaissements, oscille de manière plus
mesurée (+ 9,6 M€ sur les quatre ans), d’où une trésorerie nette largement positive qui se
renforce, pour atteindre + 113,8 M€ en 2019.
L’activité de Business France a en effet généré des
flux nets de trésorerie de l’ordre de
12,7 M€ en 2019, en particulier sous l’effet des dépôts de garantie opérés par les entreprises
ayant souscrit à un VIE. Les investissements modestes réalisés en 2019 (2,4 M€) et la
convention signée avec le fonds pour
la transformation de l’action publique (3,3 M€) ont
99
Le détail de l’analyse financière des postes de bilan figure en annexe n°6.
BUSINESS FRANCE
74
contribué à la forte hausse des disponibilités en 2019, qui a crû de 14,6 M€ sur ce dernier
exercice.
Dans son rapport particulier d’avril 2015 sur Ubifrance, la Cour avait alerté l’agence sur
son exposi
tion au risque lié au cours de change, qui était notamment susceptible d’entraîner des
à-
coups dans l’exécution du budget. Elle avait ainsi recommandé à l’organisme de
« mettre en
place un instrument de couverture du risque de change, couvrant une part significative du
risque »
. Business France a depuis conclu deux conventions avec la Société générale pour se
couvrir des opérations réalisées en livres sterling, et avec Natixis pour celles exécutées en
dollars américains et en dollars canadiens. Depuis le 31 décembre 2017, seuls les dollars
américains et canadiens sont couverts, l’évolution des cours de la livre anglaise ne rendant pas
pertinente l’activation de la couverture. Les devises sont achetées après examen des offres
proposées par le partenaire bancaire, et couvrent entre 60 % et 80 % des besoins annuels
provisionnels.
Graphique n° 21 :
Postes du bilan fonctionnel sur la période 2015 à 2019 (en M€)
Source : Busines France
2.5.4
Un impact significatif de la crise sanitaire sur l’activité et la situation
financière
La chute
de l’activité Export de Business France en 2020 s’explique à la fois par une
diminution particulièrement forte du nombre de VIE, dispositif qui permet à l’agence de générer
l’essentiel de sa marge commerciale, et par une baisse conséquente des événements
et des
accompagnements à l’export.
Le nombre de VIE à la fin de l’année 2020
était revenu
au niveau de l’année 2013, en
baisse de 24
% par rapport à l’année 2019, avec 8
008 contrats attendus en stock en fin d’année
2020 contre 10 518 au 31 décembre 2019. Ce dispositif a en effet été particulièrement touché
par les conséquences de la crise sanitaire en termes de restrictions de déplacements à
112,6
119,7
125,2
136,5
147,1
23,7
29,1
31,3
37,2
33,3
88,9
90,6
93,9
99,2
113,8
0
20
40
60
80
100
120
140
160
2015
2016
2017
2018
2019
Fonds de roulement net global
Besoin en fonds de roulement
Trésorerie nette
BUSINESS FRANCE
75
l’international et d’attrition de la demande des entreprises dans un contexte de non
-activité ou
d’activité partiell
e.
Les autres prestations export sont également particulièrement touchées par la crise et en
particulier les événements collectifs, qui ont été nombreux à ne pas avoir pu se tenir sous l’effet
du confinement et des restrictions en matière d’organisation d’
événements recevant du public.
Ainsi, seuls 81 salons ont été organisés en 2020, soit 55 de moins qu’en 2019. De même, les
rencontres BtoB s’établi
ssaient
à 187 en fin d’année contre un objectif de 260 prévu au budget
initial pour 2020. Les prestations individuelles ont enfin été fortement touchées par la crise avec
un chiffre d’affaires
généré inférieur de 23 % aux prévisions du budget initial pour 2020.
L’action de Business France dans le contexte de crise
Dans le contexte exceptionnel de 2020, deux ensembles de mesures ont été décidées pour
préserver le processus d’internationalisation des PME
-ETI françaises.
Business France a d’abord adapté les services rendus à la situation sanitaire et économique. Avec
les partenaires de la TFE, ont été mis en place un service en ligne de veille informationnelle gratuit sur
l’évolution des marchés étrangers (
Info Live Marchés), un programme spécifique à distance de
séminaires d’informations géographiques, sectoriels et thématiques, ainsi qu’une nouvelle offre de
prospection entièrement réalisée à distance. Le recours au télétravail pour les V.I.E a été élargi, afin de
maintenir et développer l’activité à distance. En outre, Business France a pris à sa charge l’annulation
ou
le reports de salons, à hauteur de 1,4 M€
100
, au travers du remboursement intégral des sociétés inscrites.
Par ailleurs, dans le cadre du volet export du plan France Relance, un soutien financier à
destination des PME-
ETI d’un montant de 247 M€ sur deux ans (dont 122 M€ en crédits de paiement
inscrits en PLF 2021) a été décidé. Ce soutien se décline en deux principaux
dispositifs. D’une part, le
Chèque Relance Export accorde aux entreprises éligibles une prise en charge de leurs prestations
individuelles (audit et diagnostic export, prestation de communication, etc.) et collectives (participation
à un pavillon France sur des salons à l’étranger) à hauteur de 50 %, dans la limite d’un plafond équivalent
à 2
000 € ou 2
500 € par chèque selon la prestation. C
ette aide est ouverte du 1
er
octobre 2020 au 31
décembre 2021. D’autre part, le
Chèque VIE assuredepuis le 1
er
janvier 2021 la prise en charge de l’envoi
en mission d’un VIE sous forme d’une subvention maximale de 5
000 €, et dans la limite de deux VIE
par entreprise.
Business France estime
101
que la crise sanitaire provoquera une chute de ses ressources
de l’ordre de
-
28,4 M€ (soit –
26 %), essentiellement sur les opérations collectives à l’export
(salons, BtoB), avec une baisse de recettes évaluée à
17 M€ (soit –
46 %). Le premier budget
rectificatif prévoit également une diminution des produits issus des prestations individuelles à
l’export, de l’ordre de –
4,4 M€. Enfin, les ressources tirées de l’activité VIE ont été ramenés à
42,9 M€, soit –
6,6 M€ par rapport au budget initial.
100
Selon le premier budget rectificatif 2020 de Business France
101
Budget rectificatif de Business France pour l’année 2020, adopté en CA le 24 juin 2020.
BUSINESS FRANCE
76
Graphique n° 22 :
Évoluti
on des recettes propres sur la période allant de 2015 à 2020 (en k€)
Source : Business France
Cette baisse des recettes propres aura pour conséquence une forte détérioration du
résultat net. Positif depuis 2018
(voir supra),
Business France estime lors de son premier budget
rectificatif 2020 que son résultat
tombera à
8,2 M€. Ce déficit serait le pire enregistré depuis
la création de Business France en 2015.
Graphique n° 23 :
Évolution du résultat net de 2015 à 2020 (en k€)
Source : Business France
La baisse du nombre de contrats VIE
102
a non seulement un impact sur les recettes
propres du fonds, mais elle joue également sur la trésorerie, constituée principalement des
dépôts de garantie obligatoires pour les entreprises lors de la signature d’un VIE
(voir supra)
.
D
’un montant de 117,3 M€ fin 2019, la trésorerie sera ainsi ramenée à 72,4 M€ fin 2020 sous
102
Business France table sur un nombre total de 8 008 VIE fin 2020, contre 11 000 prévus initialement
(- 27 %). Fin m
ai 2020, les contrats VIE s’élevaient à 9
593.
3590
-364
-1761
1528
4065
-8206
-10000
-8000
-6000
-4000
-2000
0
2000
4000
6000
2015
2016
2017
2018
2019
2020
BUSINESS FRANCE
77
l’effet conjugué de la baisse des dépôts de garantie VIE et du paiement du solde de l’impôt sur
les sociétés 2019 et de son acompte 2020.
Graphique n° 24 :
Évolution de la compositio
n du solde de trésorerie (en M€) et du nombre de VIE
Source : Business France
L’incidence de la situation économique exceptionnelle de 2020 sur les équilibres
financiers de Business France devrait se prolonger au-delà de la seule année 2020. La baisse du
volume de VIE devrait effectivement avoir des conséquences jusqu’en 2022 sur le résultat et la
trésorerie de l’établissement public (la durée maximale d’un VIE est de deux). Cette incidence
est d’autant plus significative que la croissance du recours au d
ispositif de VIE permettait de
compenser, dans le cadre du COM, la réduction continue des subventions pour charges de
service public versées par l’État sur la période 2018
-2022. Les projections financières réalisées
par Business France début 2021 alertent ainsi sur les déficits prévisionnels à venir en cas de
maintien de la trajectoire du COM. Selon les scénarios retenus, ils s’établiraient à
-
6,3 M€ en
2021 et pourraient atteindre -
15,5 M€ en 2025.
Si la situation financière stable (niveau de capitaux propres, de trésorerie,
d’endettement, etc.) de Business France en amont de la récession devrait permettre à l’opérateur
d’absorber ce choc exogène, la poursuite de la crise sanitaire pourrait générer de réelles
difficultés pour l’établissement. Afin de ne p
as réduire son activité et le service rendu aux
entreprises, la trajectoire de réduction de la subvention pour charge de service public associée
au COM 2018-
2022 pourrait être revue. Si tel devait être le cas, cela devrait s’accompagner de
la poursuite des efforts de maîtrise de la dépense, notamment en matière de gestion des
ressources humaines et de performance immobilière.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Depuis 2017, Business France s’est engagé dans un processus de réforme interne
d’ampleur. Son conseil d’a
dministration a été resserré et il fait désormais davantage de place
aux représentants issus du monde économique. En conséquence, les outils de détection et de
lutte contre les manquements aux obligations de déontologie et de probité ont été renforcés
même
s’ils pourraient l’être encore davantage. Son réseau a lui aussi beaucoup évolué, le choix
ayant été fait de réduire l’emprise de l’opérateur à l’international afin de libérer des ressources
BUSINESS FRANCE
78
en vue de la constitution d’un réseau de Business France sur le
territoire national, en
complément de celui des CCI.
Par ailleurs, la Cour relève des progrès continus dans la gestion courante de
l’établissement
au cours de la période sous revue. Des actions correctives ont notamment
conduit à la révision des procédures de commande publique à compter de 2016, à la résorption
d’écarts en matière de carrières et de rémunérations entre les femmes et les hommes, ainsi qu’à
la rationalisation de l’empreinte immobilière. Dans chacun de ces domaines de gestion, la
démarche d’a
mélioration engagée peut se poursuivre dans les années à venir
Enfin, le modèle économique de Business France d’une recherche de recettes
commerciales apparaît relativement inédit en Europe et dans le monde où ses homologues
reposent davantage sur le soutien public. La crise sanitaire et économique de 2020 a donc eu
un effet particulièrement marqué sur la trajectoire financière de l’établissement, qui anticipe
une baisse de 25 % de ses ressources au cours de cet exercice.
BUSINESS FRANCE
79
3
DES EFFETS DES SERVICES RENDUS AUX ENTREPRISES
PEU MESURABLES
Les progrès observés en matière de gestion de l’établissement ne prennent leur sens que
dans le service effectivement rendu aux entreprises. En la matière, l’accompagnement des
entreprises françaises dans leurs parcours d’exp
ortations a progressé dans le cadre de la
Team
France Export
mais l’équipe de France de l’attractivité demeure à structurer (3.1). Si la
performance de Business France dans l’exercice de ces deux métiers est en amélioration et
respecte en 2018 comme en 201
9 le contrat d’objectifs et de moyens (3.2), le processus
d’amélioration continue du service d’accompagnement des entreprises doit être poursuivi
(3.3).
Ce dernier devrait s’inscrire dans le cadre d’une vision stratégique de soutien aux exportations
françaises précisée, notamment dans sa dimension géographique (3.4).
3.1
Une équipe de France de l’export à consolider, une équipe de
l’attractivité à structurer
La
mission de soutien à l’export mobilise l’essentiel des ressources humaines et
financières de Business France. Les missions de prospection des investissements directs de
l’étranger (IDE) et de communication sur la marque France représentent une part beaucou
p plus
faible de l’activité de Business France. Le secteur Invest représente en effet moins de 9
% des
équivalents temps plein (ETP) de Business France en France, alors que les missions liées à
l’export mobilisent à elles seules plus de 60
%. Les actions de promotion et de communication
(hors marketing et partenariats qui participent davantage des missions Export et Invest) sont
mises en œuvre par 32,8
ETP soit moins de 5 % des ETP de Business France sur le territoire
national.
Graphique n° 25 :
Effectifs de Business France
en France par secteur d’activité (ETP)
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
BUSINESS FRANCE
80
Un effort doit être engagé pour exercer plus efficacement les deux principales missions
de Business France, en allant au bout de la réforme de la TFE et en déployant rapidement la
TFI sur l’ensemble du territoire national.
3.1.1
Le déploiement en 2019 de la Team France Export dans les régions françaises
comme à l’étranger, une réforme à achever
3.1.1.1
Un guichet unique régional et des outils numériques dédiés
La loi NOTRe a reconnu aux régions le rôle de chef-de-file des collectivités territoriales
en matière de développement économique. Ce chef-de-
filât s’est traduit, en matière de soutien
à l’export, par la signature de convention
s État-Région-Business France-CCI régionale et
Bpifrance.
Dix conventions de déploiement de la Team France Export ont été signées. Seules les
régions Occitanie, Grand Est et Corse n’ont pas encore signé leur convention
. Ces conventions
établissent les modalités de gouvernance locales de la TFE, formalisent les engagements des
signataires à mieux se coordonner, à mettre en commun leurs informations pour mieux répondre
aux besoins des entreprises et, enfin, à mettre en œuvre le guichet uniq
ue Export.
Afin de rendre plus lisible pour les entre
prises l’offre publique de soutien à l’export et
d’incarner l’idée d’un catalogue commun de prestations commun à l’ensemble de la TFE, le
choix a été fait de disposer d’un site internet recensant cette offre et la catégorisant par nature
des besoins qu’ell
e visait à couvrir.
La TFE s’incarnant, dans les territoires, au niveau régional et ayant vocation à s’adapter
aux priorités fixées par les régions, le catalogue de la TFE devait tenir compte de cela et
matérialiser les spécificités propres à chaque territoire. Le socle de cette « plateforme des
solutions » a donc été décliné à chaque région, en quatorze plateformes régionales des solutions,
dont une est dédiée aux entreprises ultramarines. Chaque plateforme régionale
103
présente à la
fois le catalogue TFE national qui existe dans chaque territoire mais également les aides et
subventions régionales spécifiques ainsi que les programmes d’accompagnement pilotés par
Business France et soutenus par les régions, qui dépendent des orientations de chaque conseil
régional.
Exemples d’adaptation
s régionales de la plateforme des solutions
En région Bretagne, les aides proposées par l’agence régionale de développement Bretagne
Commerce International (BCI) sont mentionnées au sein de la rubrique Financement et sécurisation des
paiements de la plateforme régionale.
103
L’hébergement et la maintenance de ces sites sont assurés par Business France mais ils sont administrés localement par
des membres de la Team France Export régionale, qui peuvent ainsi en actualiser les contenus autant que de besoin.
BUSINESS FRANCE
81
Source : Plateforme régionale des solutions Bretagne
Afin d’assurer une coordination entre les membres de la Team France Export, il est
apparu essentiel de construire un outil commun de gestion de la relation client (GRC
104
, voir la
partie 2.3). Cet outil, appelé
One Team
, se matérialise par une plateforme numérique regroupant
les offres d’accompagnement et de financement publics et privés à l’export. Fédérant les
conseillers de Business France et des CCI,
l’outil permet un partage d’informations
entre ces
membres de la Team France Export
.
Cet outil permet également au réseau de Business France
comme aux CCI de créer une fiche pour toute nouvelle entreprise approchée ou ayant pris
contact avec la Team France Export. Ces entreprises sont ensuite affectées aux CI compétents
du point de vue sectoriel et territorial.
Il s’agit d’
un projet informatique prioritaire pour Business
France.
3.1.1.2
Un objectif de maintien du service public rendu aux entreprises par l’exte
nsion de
la TFE aux acteurs privés
Depuis 2019, trois ensembles d’expérimentations
sont conduits par Business France
pour maintenir ou renforcer l’accompagnement des entreprises dans leur parcours
international : des concessions de services public, des mar
chés d’accompagnement passés avec
des prestataires et le référencements d’acteurs privés. L’objet de cette démarche est double
:
assurer la continuité de service rendu aux entreprises en dépit de la fermeture de bureaux de
Business France et accroître les
possibilités d’accompagnement offertes en l’absence de bureau
de l’établissement public.
Les trois ensembles d’expérimentations correspondent à des niveaux d’intégration
variés avec la Team France Export. Dans le cadre des concessions de services publics, préparées
en 2018 et mises en place au 1
er
janvier 2019, le concessionnaire devient le correspondant
unique de la TFE sur une zone géographique précise
105
et y exerce les activités « export » à la
place de Business France. Dès lors, le concessionnaire se sub
stitue à l’établissement public pour
104
L’appellation de langue anglaise
Customer relationship management (CRM)
est également répandue.
105
Il existe donc
59 correspondants uniques à l’étranger :
54 bureaux
de Busines France, auxquels s’ajoutent les
six concessionnaires de service public.
BUSINESS FRANCE
82
les prestations individuelles
106
. En pratique, ces concessions ont été confiées aux chambres de
commerce françaises à l’étranger à l’issue d’une procédure d’appel d’offre
107
. Dans les six pays
concernés (Maroc, Singapour, Belgique, Philippines, Hongrie et Norvège), le concessionnaire
est partenaire de la TFE pour une durée de trois ans et dispose d’un accès à l’outil de gestion
de relation client. Le contrat de concession fixe des objectifs annuels quantitatifs (nombre
d’accompagnements) et qualitatifs (satisfaction des entreprises) qui font l’objet d’un suivi
annuel.
La procédure de
marchés publics pour prestation de service d’accompagnement des
entreprises
vise à confier à des acteurs privés des actions d’accompagnement qu
i demeurent
pilotées par Business France. Le co-
contractant n’est pas le correspondant unique de la TFE,
n’a pas accès à
One Team
et ne se substitue pas à Business France, qui lui sous-traite une partie
de son activité. Les demandes de prestation de service et les devis transitent par Business
France, la prestation étant ensuite réalisée par un bureau de Business France ou sous-traitée au
prestataire. Dans les trois « pays » concernés (Russie, Hong Kong et Japon), les services sont
rendus par une chambre de
commerce française à l’étranger et deux sociétés d’accompagnement
à l’international (SAI).
Enfin, les directions de zone et pays de Business France mènent depuis 2018 une
campagne de référencement de prestataires
qui viennent compléter l’offre de la Team
France
Export. Au terme d’une consultation locale, généralement effectuée avec le concours de
l’ambassade, des prestataires sont identifiés par Business France pour fournir des services
divers, de droit et de fiscalité, de gestion des filiales, de représentation commerciale ou encore
d’hébergement.
Début 2021
, de l’ordre d’une centaine de pays sont concernés par cette
procédure de référencement des partenaires de la TFE.
À ce stade, aucun bilan définitif ne peut être établi de ces dispositifs expérimentaux.
Après une première année de mise en place en 2019 et une seconde année 2020 marquée par
son caractère exceptionnel, il n’existe en particulier pas de référence satisfaisante pour
examiner la portée effective des procédures de marchés publics et de référencement des acteurs
privés. Les résultats au titre de 2019 des concessions de service public apparaissent en revanche
très décevants et appellent des actions correctives.
3.1.1.3
Des actions partenariales à l’étranger, au
-delà de la Team France Export
Si le réseau international de la direction générale du Trésor ne fait pas formellement
partie de la Team France Export, les missions de Business France s’exercent
en coordination et
complémentarité avec celui-là.
Nonobstant les missions qu’ils exercent en propre, et
en tant que
de besoin, les services économiques à l’étranger
et Business France collaborent notamment
pour mener
des missions relevant de l’attractivité
ou du soutien au développement international
des entreprises françaises.
106
Seules les prestations individuelles d’accompagnement à l’export sont concédées. Les actions collectives
relatives aux salons continuent ainsi de relever de la responsabilité de Business France.
107
À l’occasion des appels d’offre, les chambres de commerce françaises à l’étranger étaient presqu’exclusivement
les seuls acteurs économiques à avoir participé à la procédure concurrentielle initiée par Business France.
BUSINESS FRANCE
83
Les objectifs et les conditions de la coordination des actions de Business France et des
services économiques font parfois l’objet d’une feuille de route commune. C’est par exemple
le cas en zone rhénane, où les services dirigés par l’ambassadeur et ceux de Business France
mènent conjointement des actions en faveur des entreprises revêtant une importance particulière
(« grands comptes »). Les coopérations peuvent être également ponctuelles, organisées dans le
cadre de projets spécifiques. Dans la zone subsaharienne, par exemple, Business France et le
service économique régional d’Afrique du Sud ont accompagné conjointement et pendant
18 mois une entreprise pharmaceutique sud-
africaine dans son projet d’investissement en
Europe.
La coordination des actions respectives des services économiques et de Business France
se trouve, par ailleurs, facilitée par un parcours commun à certains agents de l’administration
et de l’établissement. Une partie d’entre eux ont effectivement une expérience partagée de
l’ancien réseau à l’étranger de l
a direction des relations économiques extérieures, dont certains
conservent une culture commune se matérialisant désormais par des échanges informels.
3.1.1.4
Consolider et simplifier le réseau de la TFE, au cours du COM 2018-2022 et au-
delà
Le succès de la mise
en œuvre de la TFE en France est en partie lié à la méthode retenue
par l’équipe de direction de Business France. Dans le contexte de la montée en puissance des
régions (loi NOTRe) et de la régionalisation de l’activité internationale des CCI, auparavant
pilotée au niveau territorial, le choix a été fait de construire un guichet unique de
l’accompagnement à l’export en privilégiant la coopération entre les acteurs nationaux et
locaux, à compétences et à organisation constantes, afin de ne pas ajouter de difficultés
supplémentaires à un contexte déjà complexe. Cependant, ainsi que de nombreux acteurs
territoriaux l’ont évoqué, il conviendra, à moyen terme, de franchir un cap supplémentaire.
3.1.1.4.1
Renforcer l’unité du réseau des conseillers internationaux
Les supérieurs hiérarchiques des conseillers internationaux diffèrent selon que ces
derniers sont employés par une CCI ou par Business France. Les responsables des conseillers
internationaux au sein des CCI sont les chefs de service international ou les directeurs
international des CCI alors que les encadrants des conseillers Business France sont des
coordonnateurs. Des entretiens conduits au cours du contrôle, il ressort que le bon
fonctionnement de cette double chaîne hiérarchique est essentiellement le fait des individus
eux-
mêmes et de leur volonté ou non de se coordonner et d’échanger ensemble.
Les conseillers internationaux Business France disposent d’une part variable
importante, ce qui n’est pas le cas des conseillers internationaux des CCI, qui, eux, bénéfi
cient
d’un 13
ème
mois faiblement corrélé à l’atteinte de leurs objectifs. Il est cependant à noter qu’il
est devenu possible aux CCI, depuis la mi-2020, de recruter des conseillers internationaux sous
des contrats de droit privé assortis d’une prime de rés
ultat mais le taux de rotation au sein des
départements reste très limité au cours des prochaines années. Dans le cadre de ces métiers
commerciaux, le régime de primes financières à la performance constitue pourtant un levier
d’action utile.
BUSINESS FRANCE
84
En outre, les conseillers internationaux de Business France, pour beaucoup issus du
réseau de l’opérateur, ont déjà l’expérience du réseau de Business France à l’étranger, ce qui
n’est pas le cas des conseillers internationaux des CCI, davantage habitués à travailler a
vec les
CCIFE. Cette différence de culture d’entreprise peut aussi être source de tensions, ce qui a été
constaté lors de certaines visites de terrain.
La Cour considère nécessaire d’approfondir les rapprochements engagés, notamment
s’agissant des incitat
ions financières et de la mise en cohérence des chaînes hiérarchiques.
Recommandation n° 4.
: Poursuivre le rapprochement des équipes de conseillers
internationaux des CCI et de Business France.
3.1.1.4.2
Poursuive les actions de coordination avec les régions
e
Les relations entre les régions et le reste de la TFE sont globalement bonnes même si
elles demeurent très diverses d’une région à l’autre. La Cour a ainsi observé que certaines
régions, à l’image de la Normandie, s’étaient particulièrement bien intégrées à la TFE et
considéraient Business France et les CCI comme des opérateurs à même de contribuer, par des
actions adaptées, à la déclinaison de leurs objectifs. D’autres régions, comme l’Occitanie, ont
en revanche choisi de conserver une ARD forte et aux actions se superposant largement avec
celles de la TFE. À titre d’exemple, l’offre d’Ad’Occ, l’ARD de la région, ne figure pas au sein
de la plateforme régionale des solutions et présente des similitudes fortes avec une partie du
catalogue de prestations de la TFE.
La Cour invite B
usiness France à poursuivre la démarche engagée d’une
coordination
des prestations de la TFE avec les schémas
de développement économique, d’innovation et
d’internationalisation (SRDEII)
établis par les régions.
3.1.1.5
Renforcer l’implication de Bpifrance dans la
TFE
La Cour relève également que Bpifrance ne semble pas s’être suffisamment impliqué
au sein de la TFE. En effet, grâce aux CAI installés dans leurs murs, Bpifrance est aujourd’hui
capable de proposer aux entreprises des solutions complètes, allant du financement export à la
construction d’une opération d’accompagnement individuel ou collectif. Bpifrance n’a ainsi pas
ou peu besoin d’échanger avec la TFE en région, l’essentiel de sa relation avec la TFE se
construisant avec le siège et les bureaux à l’ét
ranger.
L’implication modérée de Bpifrance au sein de la TFE est reflétée par son absence de
participation au projet d’outil numérique partagé
One Team
, qui permet pourtant des échanges
rapides et réciproques entre les partenaires de la TFE. Sans porter atteinte au secret bancaire,
invoqué par Bpifrance pour ne pas participer à
One Team
, il apparaît nécessaire que Bpifrance
partage certaines informations (rendez-vous pris avec des entreprises exportatrices, type
d’accompagnement proposé, etc.) avec ses partenaires de la TFE afin d’augmenter le nombre
d’entreprises accompagnées et d’enrichir la palette des prestations offertes.
En outre, Bpifrance valorise très peu la TFE sur son site internet mais également au
travers des événements qu’il organise. La Cour
a ainsi constaté la part très modeste réservée à
BUSINESS FRANCE
85
Business France et à la Team France Export lors du salon Bpifrance Inno Generation (Big) qui
s’est tenu le 1
er
octobre dernier
, à l’occasion des séquences consacrées à l’internationalisation
des entreprises. La Cour invite donc Business France à encadrer davantage les obligations des
membres de la TFE en matière de communication.
La Cour souligne le risque de chevauchement des activités de ce réseau de Bpifrance à
l’étranger par rapport à celui de Business F
rance, consolidé au fil des ans afin de réduire le
nombre d’acteurs publics français présents à l’étranger. Elle invite Business France et Bpifrance
à s’assurer de la complémentarité de ces deux réseaux.
Carte n° 2 :
Bureaux de Bpifrance à l’étranger
Source : Bpifrance
3.1.2
Un déploiement annoncé de la Team France Invest à mettre en œuvre
rapidement
3.1.2.1
Un projet de réorganisation annoncé concomitamment à celui de la Team France
Export
Annoncée au printemps 2018, la création d’une nouvelle équipe de l’attractivité appelée
Team France Invest, devait permettre de «
mieux structurer la prospection et l’accueil des
BUSINESS FRANCE
86
investissements étrangers en France
»
108
. Afin d’accompagner l’émergence de cette nouvelle
organisation, la mobilisation de toutes les parties prenantes de l’attractiv
ité a été recherchée.
Deux textes ont été signés en ce sens :
-
la convention du 17 juillet 2018 signée par Business France et ses trois ministères de
tutelle, qui vise à renforcer les synergies en matière de prospection des projets
d’investissements à l’étranger
;
-
la charte nationale des investissements directs étrangers
109
,
conclue entre l’État et
Régions de France,
qui a pour ambition de faciliter la mise en œuvre de projets
d’investissements étran
gers sur le territoire national par une meilleure coopération
entre les acteurs nationaux et locaux.
3.1.2.2
Une politique nationale de développement de l’attractivité qui repose
essentiellement sur le comité d’orientation et de suivi des projets étrangers
Le comité d’orientation et de suivi des projets étrangers (Cosp
e) est une plateforme
d’échange d’informations où les projets détectés, par Business France ou par la direction
générale du Trésor, sont déposés sur une plateforme permettant aux régions d’en prendre
connaissance. Business France assure le secrétariat général de cette instance, qui comprend par
ailleurs un à trois correspondants par régions désignés par les agences régionales de
développement et dont la direction générale des entreprise et l’agence nationale pour la
cohésion des territoires sont membres de droit.
Business France propose au Cospe une liste de régions pouvant, à son sens, accueillir le
projet dans de bonnes conditions et le cahier des charges du projet n’est ainsi transmis qu’à ces
seules régions. Ces dernières peuvent ensuite déposer des off
res afin d’indiquer pourquoi il leur
semblerait opportun que leur territoire puisse accueillir ce projet, charge à elles de démontrer
qu’elles disposent du foncier nécessaire ainsi que des compétences requises ainsi que d’un
écosystème favorable. C’est ens
uite Business France qui étudie les offres territoriales
transmises, en évalue l’adéquation avec le cahier des charges et propose au Cospe une région à
retenir.
Le Cospe doit notamment garantir le respect des principes de transparence, d’égalité
territoria
le et d’équité infrarégionale.
En 2019, 1 843 projets ont été détectés et insérés sur la plateforme numérique du Cospe
(dont 1 462 détectés par Business France) et 1 407 offres en provenance des régions ont été
reçues. Ces projets auraient, selon les donné
es fournies par l’établissement, permis de créer ou
de maintenir 39 542 emplois, dont 38 354 emplois correspondant à des projets détectés par
Business France.
108
Contrat d’objectifs et de moyens 2018
-2022 de Business France.
109
Charte nationale des investissements directs étrangers, signée le 22 janvier 2019.
BUSINESS FRANCE
87
Graphique n° 26 :
Emplois créés ou maintenus grâce à des projets présentés au Cospe et ayant
abouti
Source : Business France, traitement Cour des comptes.
3.1.2.3
Une Team France Invest qui ne se matérialise encore que par des engagements
théoriques
Alors que la Team France Export s’est traduite dans les territoires par un guichet unique,
cette dynamique demeure encore embryonnaire pour ce qui concerne la Team France Invest. Si
Business
France
a
favorisé
l’é
m
ergence,
au
niveau
national,
d’une
coopération
interministérielle, la dynamique au niveau régional demeure très modeste. La Team France
Invest a principalement pris la
forme d’engagements signés par les acteurs régionaux, qui ne se
sont pas, pour le moment, traduits en acte. La charte nationale des IDE, signée entre l’État et
Régions de France, devait être déclinée en région. Des chartes devaient ainsi être signées par
les représentants de l’État en région et les présidents d’exécutifs régionaux afin de matérialiser
la collaboration entre tous les acteurs publics ayant une compétence en matière d’attractivité,
sous le chef-de-filât de la région.
Des instances de gouvern
ance locales devaient être mises en place, à l’image d’un
comité régional État-
région de suivi des projets. Un partage d’information et des actions de
promotion communes devaient également voir le jour, à l’image de pages internet dédiées, en
anglais, regr
oupant toute l’information et tous les outils d’accompagnement des investisseurs
étrangers, quels qu’en soient les porteurs, à l’image des plateformes des solutions de la TFE.
Les régions devaient également s’engager à mettre en place un plan d’action dest
iné à un panel
d’entreprises à capitaux étrangers déjà implantées sur le territoire, pour mieux répondre à leurs
besoins présents et futurs, plan d’action auquel Business France devait apporter son concours.
Cependant, les régions n’ont majoritairement pas
adhéré à cette démarche. Ceci
s’explique notamment par les réserves qu’elles peuvent avoir quant aux conséquences de cette
charte en termes de perte d’autonomie d’action pour ce qui concerne la détection et
l’accompagnement des projets d’IDE. En effet, à la différence de l’export où chaque région a
ses propres priorités, l’attractivité est marquée par une forte concurrence entre les régions, qui
sont, de fait, réticentes à une centralisation des décisions d’implantations d’entreprises
BUSINESS FRANCE
88
étrangères. Seules deux régions, Pays-de-la-Loire et Centre-Val-de-Loire, ont, pour le moment
procédé à la déclinaison de cette charte au niveau régional.
D’autres éléments conjoncturels
viennent également s’ajouter à ces difficultés structurelles. La réforme de la taxe
d’appr
entissage a par exemple contribué à accroître
les tensions entre l’État et les régions. En
outre, la création plus lente qu’anticipée de l’Agence nationale pour la cohésion des territoires
(ANCT) ainsi que la réforme des Direccte n’ont pas permis aux acteu
rs publics concernés de
se rendre pleinement disponibles pour accompagner cette dynamique
Néanmoins, un début de partenariat a émergé entre Business France et les agences
régionales de développement (ARD). Ces conventions fixent un certain nombre d’obliga
tions
à l’ARD, parmi lesquelles le fait d’informer Business France de tous les projets d’IDE qu’elle
aurait elle-même détectée, dans un souci de coordination. Il est également demandé aux ARD
de ne pas entrer en relation avec un investisseur dont le projet est en cours de traitement au
Cospe, afin de ne pas bénéficier d’un avantage concurrentiel sur les autres régions. Cependant,
à la différence des chartes, les conventions « correspondant chef de file en région » ont
davantage une visée opérationnelle, celle de faciliter la coordination entre Business France et
les ARD sur le territoire régional. En outre, elles précisent que l’ARD est le seul pilote en région
en matière d’attractivité et que Business France est un de ses partenaires au niveau local, mais
n
’a pas de pouvoir d’impulsion.
Ces deux éléments expliquent sans doute pourquoi elles ont eu davantage de succès que
les chartes régionales des IDE. 12 ARD sur 13 ont signé une convention dite « correspondant
chef de file en région »
110
, afin de matérialiser leur partenariat avec Business France.
Les retards pris dans le cadre de la montée en puissance de la TFI s’expliquent
également par le fait que l’équipe dirigeante de Business France a souhaité donner la priorité à
la TFE qui nécessitait des réformes structurelles conséquentes. Enfin, il semble également
probable que le faible portage politique de ce chantier ait joué dans sa lente montée en
puissance, à la différence de la TFE, qui a été fortement soutenue par le ministère des affaires
étrangères de l’é
poque, Jean-Yves Le Drian.
3.1.2.4
Une consultation lancée à l’été 2020 pour identifier les orientations stratégiques
de la TFI
Afin de relancer la dynamique de la TFI, Business France a organisé une consultation
des parties prenantes de la
Team France Invest
(ARD, conseils régionaux, préfectures de région,
dirigeants français d’entreprises étrangères) au cours de l’été 2020. Elle a fait l’objet d’une
synthèse communiquée aux répondants à la mi-septembre. Cette consultation visait à préparer
la future feuille de route de la TFI et à en définir le périmètre.
Du point de vue des acteurs à associer à la TFI, il ressort qu’en complément du guichet
unique Business France-
ARD, les acteurs du financement et les représentants de l’État en région
seront amenés à jouer un rôle important. Les répondants ont ainsi souligné que la Banque des
110
Seule l’agence régionale de développement de la région Grand
-
Est n’a pas encore signé cette convention, mais
cela s’explique par le fait que la fusion entre les ARD des trois anciennes régions vient tout juste d’être effective
:
la nouvelle agence n’a vu le jour que le 1
er
juillet 2020.
BUSINESS FRANCE
89
territoires et Bpifrance, avec lesquelles les interactions demeurent rares pour le moment,
auraient intérêt à rejoindre la gouvernance de la TFI. La Cour partage cette approche et souligne
qu
e la question de l’attractivité réside également dans la capacité à proposer aux investisseurs
étrangers des solutions de financement « clé en main ». De même, les préfets ainsi que les
services déconcentrés (Direccte, Dreal, Drac, Ademe, ARS…) ont été mis
en avant comme
pouvant faciliter l’accueil de nouvelles entreprises au sein du tissu économique local, constat
que la Cour partage.
La Cour partage ce constat et se félicite de l’intégration de Bpifrance, de la Caisse des
dépôts (Banque des territoires)
et des services déconcentrés de l’État au sein de la TFI, qui a
été confirmée par le ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité le 10
décembre dernier.
En outre, cette consultation a également permis d’identifier les besoins priorit
aires des
répondants et notamment celui de mieux connaître le tissu économique local pour mieux
anticiper ses évolutions et de mieux promouvoir les atouts des territoires français. Sur ce dernier
point, les répondants estiment que les entreprises françaises en croissance pourraient être mieux
connues des investisseurs étrangers et que, de manière générale, les régions françaises
gagneraient à être mieux mises en valeur sur le site ChooseFrance.fr et par le biais d’actions de
communication.
3.1.2.5
Une volonté politique et un contexte économique qui pourraient favoriser la
réussite du projet
L’accord de partenariat État
-Régions signé le 28 septembre 2020 par le Premier ministre
et le président de Régions de France fait explicitement référence à la TFI. Les exportations
françaises ainsi que les investissements directs à l’étranger sont en effet
cités comme deux des
moteurs de la relance économique et l’accord invite à s’appuyer à la fois sur la TFE ainsi que
sur la TFI pour articuler efficacement les efforts de l’État et ceux des régions.
Cette réaffirmation de l’existence de la TFI comme struc
ture partenariale de référence
en matière d’attractivité se traduit également par le fait que le portage de cette initiative semble
désormais assuré à un niveau politique. Le ministre délégué chargé du commerce extérieur et
de l’attractivité a en effet sou
haité relancer ce projet en décembre, dans un contexte de baisse
du montant des investissements étrangers en France en 2020, sous l’effet de la crise sanitaire et
de ses conséquences économiques.
Outre cette volonté politique nouvelle, deux éléments de contexte pourraient favoriser
l’adhésion des régions à ce projet. Un projet de portail investisseurs partagé entre les services
de l’État, Business France et les ARD va enrichir le niveau d’information sur les grands projets
stratégiques d’investissements et
permettre une approche plus coopérative et plus transparente
des différents acteurs de la politique d’attractivité, ce qui pourrait contribuer à lever une partie
des réserves des conseils régionaux. En outre, le contexte économique particulièrement dégradé
vient renforcer la nécessité d’une coordination efficace État
-régions et peut faciliter la
coopération entre ces deux acteurs, qui, au niveau local, ont tout intérêt à faire front commun
pour lutter ensemble contre les effets de la crise.
BUSINESS FRANCE
90
3.2
Une performance en amélioration, conformément au contrat
d’objectifs et de moyens
Sous l’effet conjugué de l’adoption de cibles à l’ambition raisonnable et d’un réel
engagement de l’opérateur dans la démarche de performance, les objectifs du COM ont été
rapidement atteints en 2018 comme en 2019.
3.2.1
Des cibles 2018 souvent inférieures aux résultats atteints en 2017
Business France ayant été le premier opérateur à signer un COM, ce contrat avait aussi
vocation à servir d’exemple et à démontrer le caractère attractif de ce nouv
eau dispositif de
contractualisation pluriannuelle. Ceci explique sans doute pourquoi les cinq objectifs
« stratégiques » déclinés en 17 objectifs-clés semblent avoir été construits pour être aisément
atteignables, au moins en 2018. Ainsi, la plupart des
objectifs ayant trait à l’activité de
l’établissement ont des cibles 2018 moins ambitieuses que le niveau du réalisé 2017.
BUSINESS FRANCE
91
Tableau n° 7 :
Présentation de plusieurs objectifs d’activité de Business France et de leurs cibles
Si on
comprend l’intérêt de ne pas assigner
à un opérateur en transformation des
objectifs trop ambitieux, certaines cibles de performance pour 2018 ont été fixés à un niveau
modeste
et ce d’autant que le COM a finalement été signé
le 27 décembre 2018 et que les
résultats de l’opérateur
pour cet exercice étaient déjà connus. Néanmoins,
le niveau d’
une partie
de ces cibles est significativement relevé pour
2019, tant sur l’export que sur l’invest.
Thème
Objectif-clé
Indicateur-clé
Réalisé 2017
Cible 2018
Cible 2019
Accompagner les PME et
ETI françaises à
l'international
Nombre de PME/ETI
bénéficiaires de prestations
d'accompagnement
11 039
10 350
16 000
Nombre de nouveaux
courants d'affaires réalisés
par les PME et ETI
bénéficiaires de prestations
individuelles, collectives ou
utilisatrices du VIE
5 276
4 900
Taux d'impact en termes de
courants d'affaires de
l'accompagnement réalisé
par la TFE à l'étranger
51%
47%
47%
Développer le dispositif
du VIE
Nombre de missions VIE au
cours de l'année
10 104
en stock au 31/12
10 200
en stock au
31/12
16 400
stock au 31/12 +
contrats échus au
cours de l'année
Prospecter et détecter les
projets d'investissements
étrangers en France
Nombre de projets
d'investissements étrangers
détectés et communiqués au
COSPE
1 761
1 600
3 300
Accompagner et favoriser
la réalisation des projets
d'investissements étrangers
en France
Nombre de projets
d'investissements étrangers
aboutis et détectés par
Business France
677
600
1 230
Favoriser la création et le
maintien de l'emploi en
France par l'investissement
étranger
Nombre d'emplois
prévisionnels créés ou
maintenus en France par les
projets d'investissements
étrangers aboutis et détectés
par la TFI
19 947
17 000
35 000
Gestion
Améliorer l'efficience du
soutien public à
l'internationalisation des
entreprises
Montant de la subvention
de l'Etat par opération
d'internationalisation
d'entreprise aboutie
(investissements et courants
d'affaires)
16 982 €
19 600 €
19 000 €
Export
Invest
Développer les courants
d'affaires à l'international
des PME et ETI françaises
BUSINESS FRANCE
92
3.2.2
Une atteinte de la quasi-totalité des objectifs fixés par le COM en 2018 et en
2019
Qu’il s’agisse d’obj
ectifs visant les réformes organisationnelles, la performance de
l’établissement dans le domaine de l’
E
xport ou de l’
Invest ou bien encore la qualité de sa
gestion, Business France a, en 2018 et 2019, quasiment atteint toutes ses cibles. Si cela n’est
pas
réellement surprenant pour ce qui concerne l’année 2018 du fait de la construction des cibles
de performance, les très bons résultats enregistrés en 2019 sont à mettre au crédit de l’opérateur,
qui a su poursuivre sa réforme tout en développant son offre de services.
Cependant, la surperformance constatée sur certains indicateurs interroge sur leurs
modalités de construction
. Rétrospectivement, l’objectif fixé d’un déploiement de la Team
France Export dans 65 pays en 2019 lorsqu’un résultat de 84 pays a ét
é constaté cette même
année, peut apparaître peu ambitieux.
Les objectifs de rationalisation du réseau de Business France ont également été sous-
estimés. En effet, il était prévu que le nombre d’implantations export à l’étranger diminue de 6
en 2018 et de
9 en 2019 et que cela permette de redimensionner le schéma d’emplois avec un
objectif de - 10 ETP en 2018 et de - 30 ETP en 2019. Cependant, le processus de rationalisation,
déjà bien engagé avant
la signature du COM, a logiquement permis d’avancer plus ra
pidement.
Ainsi, 11 implantations export à l’étranger ont été supprimées en 2018 et 15 en 2019, entraînant
une évolution du schéma d’emplois
- 58 ETP et - 87 ETP lors de ces deux exercices.
Cette rationalisation
a permis à la masse salariale à l’étranger
de décroître plus vite que
prévu. En comparaison des cibles 2018 et 2019, des économies supplémentaires de 1
M€ en
2018 et de 2,4 M€
en 2019 ont été constatées.
Un retard pris dans la mise en œuvre de la TFI qui se traduit dans les indicateurs du COM
Sans surprise, les retards pris dans la mise en œuvre de la Team France Invest en région se sont
mécaniquement traduits dans les indicateurs du COM.
Ainsi, le projet TFI n’a
-t-il été décliné en 2019 que
dans 11 régions pour un objectif initial de 13 régions.
Par ailleurs, la Cour relève que la mesure du nombre de déclinaisons du projet TFI en région se fonde
notamment
sur l’adoption des conventions
« correspondants chefs de file en région », conclues entre Business
France et les ARD. Cependant, elle estime qu’il aurait été plus pertinent de suivre
uniquement les signatures
des déclinaisons régionales de la charte des investissements directs étrangers, document qui traduit davantage
la dynamique de coopération entre le
s parties prenantes de l’attractivité
au niveau régional. Auquel cas, le
nombre de régions concernées n’aurait pas été de 11 mais
seulement de deux.
BUSINESS FRANCE
93
3.3
Un processus d’amélioration continue du
service rendu aux entreprises
à poursuivre
3.3.1
Une satisfaction globale des entreprises à l’égard des prestations de Business
France
L’évaluation de la satisfaction des entreprises clientes de Business France sur le service
rendu repose sur un ensemble d’inst
ruments, intervenant à différentes étapes de la relation
commerciale
: à chaud, immédiatement à l’issue des services rendus par Business France
(questionnaire d’évaluation), mais aussi à froid, quelques mois après que la relation est établie
(baromètre d’i
mpact et tables rondes menés par des instituts de sondage). En complément, des
études à caractère plus prospectif sont ponctuellement effectuées par la direction marketing.
Ces dispositifs ne sont pas récents. Des tables rondes avec les clients sont ainsi
organisées depuis 2008
par Ubifrance puis Business France, tandis que le baromètre d’impact
a été créé en 2
012 au sein d’Ubifrance, avant d’être étendu en 2020 à l’ensemble de la TFE. En
2019, ce sont ainsi près de 3 000 entreprises qui ont été interrogée
s dans ce cadre par l’institut
de sondage Ipsos, représentant ainsi un volume de l’ordre d’un quart des entreprises
accompagnées par la Team France Export. En 2020, des outils spécifiques ont été élaborées au
cours de la crise sanitaire pour interroger plus de 6 000 entreprises sur leurs attentes
d’accompagnement et leurs besoins
111
.
Les bilans de ces évaluations reflètent la satisfaction globale des entreprises à l’égard
de l’accompagnement proposé par la TFE (entre 89
%
112
et 96 % selon les méthodes
d’évalua
tion). Les informations déclarées par les entreprises en 2019 témoignent également de
l’impact favorable de Business France sur la balance commerciale et l’activité en France. Ainsi,
les missions de Business France auraient une incidence sur le chiffre d’a
ffaires international
supplémentaire des entreprises accompagnées de l’ordre de 274
000
€ (par entreprise en
moyenne), dont découlerait un total 12
000 créations d’emplois (indiquées par les entreprises
dans le cadre du questionnaire).
3.3.2
Un impact économique et social des actions de Business France à renforcer
L’incidence de l’action de Business France sur l’activité des entreprises accompagnées
semble ne plus progresser. Si le taux d’impact, correspondant à la part des entreprises qui
estiment avoir obtenu une ou plusieurs commandes
113
grâce à la prestation de Business France,
a connu une amélioration marquée entre 2013 et 2017, il plafonne désormais à 54 %. Cela
signifie que près d’une entreprise sur deux accompagnée par Business France estime n’avoir
111
En conséquence, une carte interactive des restrictions sanitaires a été mise en ligne par Business France, un
travail complété
d’un cycle spécifique de conférences numériques sectorielles et géographiques.
112
À titre de référence, un taux au-delà de 80 % voire 90 % de satisfaits est considéré comme un bon score, selon
un guide « Une approche renouvelée des études de satisfaction » établi par le secrétariat général pour la
modernisation de l’action publique.
113
Business France utilise à cette fin la notion de «
courant d’affaires
».
BUSINESS FRANCE
94
pas ob
tenu de commande ou conclu de contrat à la suite de l’accompagnement reçu de
l’établissement public.
Graphique n° 27 :
Taux d’impact des prestations de Business France (export)
Source : Business France, présentation Cour des comptes
Il ne peut pas être attendu que ce taux d’impact s’élève à 100 %, car une partie
importante de la réussite d’une entreprise repose sur sa propre implication à mener à bien sa
démarche internationale. Par ailleurs, la stagnation du taux d’impact des prestat
ions de Business
France doit être mis en regard de la nette hausse du nombre d’entreprises distinctes
accompagnées en 2019 (12 428, toutes prestations confondues), contre 10 626 en 2018. Ainsi,
l’incidence totale de l’action de l’établissement public est e
n amélioration cette année-là (après
un repli en 2018, dans le contexte de réforme de la TFE). La stabilisation doit également être
mise en regard avec les objectifs fixés à l’établissement public de participer à l’augmentation
du nombre d’exportateurs et d’accompagner davantage de start
-ups, par nature primo-
exportatrices.
Néanmoins, le taux d’impact constant à 54 % apparaît relativement faible. Il est le reflet
d’une marge significative de progrès pour Business France, dont l’action peut encore davantage
soutenir l’activité internationale des entreprises. Les études menées auprès des clients de
Business France font en particulier apparaître un besoin d’amélioration du ciblage des mises en
relation organisées par Business France
114
, ainsi que la poursuite de
l’effort de montée en
compétence des équipes réalisant les prestations
115
. Au regard de ces constats récurrents, l’effort
de mise en œuvre d’actions correctrices de Business France doit être poursuivi.
114
À titre d’exemple, une entreprise a indiqué
: «
L’adéquation entre les profils d’entreprises et les
profils
d’acheteurs doit être améliorée pour avoir des contacts qui correspondent
» (source
: rapport d’impact 2019).
115
À titre d’exemple, une entreprise a indiqué
: «
La qualité d’accompagnement dépend un peu trop de la qualité
des équipes sur place, c’es
t parfois hétérogène
» (source
: rapport d’impact 2019).
36%
40%
50%
51%
54%
53%
54%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
BUSINESS FRANCE
95
3.4
Une stratégie d’accompagnement et de soutien aux export
ations
françaises à préciser
La poursuite de l’amélioration du service rendu aux entreprises françaises par
Business France et la
Team France Export
devrait s’inscrire dans le cadre d’une vision clarifiée
sur les priorités d’accompagnement, en particulier
géographiques. Cette réflexion, qui devrait
être menée en tenant compte des offres alternatives de service aux entreprises, pourrait
notamment emporter des conséquences sur les concessions de service public.
3.4.1
Une stratégie d’accompagnement et d’organisati
on du réseau international à
formaliser
L’élaboration de la stratégie nationale de soutien aux exportations et l’établissement du
COM 2018-
2022 se sont accompagnés de l’identification d’objectifs d’accompagnement en
fonction de la dimension des entreprises et de leur stature internationale. Il a ainsi été fait le
choix d’une concentration du dispositif public d’accompagnement sur les petites et moyennes
entreprises (PME) et, dans une moindre mesure, des entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Par des prestations individuelles et collectives proposées à ces acteurs économiques, la tâche
confiée à Business France et plus largement à la
Team France Export
est alors d’accompagner
les entreprises non exportatrices ou exportatrices sur une base irrégulière à entreprendre sur une
base régulière des exportations, mais aussi de soutenir les entreprises peu exportatrices pour
qu’elles s’internationalisent davantage.
Schéma n° 1 :
Objectifs d’accompagnement des entreprises
Source : Business France
Cette vision n’a néanmoins pas été assortie d’une réflexion sur les marchés
d’exportation de l’économie française, actuels et futurs, ainsi que sur les priorités
BUSINESS FRANCE
96
géographiques de destination des flux d’exportation.
La démarche de programmation existante,
de court terme, vise principalement à coordonner la projection des entreprises françaises à
l’occasion d’événements internationaux. Ainsi, le «
programme France export », élaboré
chaque année avec les organisations professionnelles, les ministères de tutelle et les partenaires
de la TFE tend à définir les événements retenus
pour l’accompagnement des entreprises
(entre
450 et 600 pavillons France et missions de mises en relation), correspondant à autant de priorités
géographiques et sectorielles
116
.
En l’absence de cette vision stratégique, qui ferait le trait d’union entre le tissu
économique français et ses débouchés internationaux, le réseau de Business France a
principalement consisté en la fermeture de bureaux à faible activité. Sous l’effet également des
objectifs d’augmentation des prestations individuelles et collectives fixés par le COM 2018
-
2022, cette situation implique en pratique que l’accompagnement de Business France soit
particulièrement tourné vers le marché européen. Si une telle orientation n’
est pas incohérente
avec les flux commerciaux actuels de la France
117
, elle ne soutient pas la conquête française de
parts marchés extra-européens qui peuvent pourtant être plus dynamiques que le marché
européen
118
.
Graphique n° 28 :
Répartition du chiffre d’affaires par zone
géographique
hors VIE en 2015 et en 2019
Source : Cour des comptes, à partir de données Business France
Dès lors, la Cour considère qu’une réflexion devrait être menée par Business France, en
étroite liaison avec les administrations conduisant la diplomatie économique de la France
(ministères chargés de l’économie et des affaires étrangères) et les autres acteurs de la
Team
116
En 2018 et 2019, plus de 60 % des entreprises projetées ont inscrit leurs actions Export dans ce cadre de
priorités.
117
Business France souligne à cet égard que la part des entreprises accompagnées vers l’Europe par Busines France
est inférieure à la part des exportations françaises vers l’Union européenne (de l’ordre de 60 %). Par ailleurs, les
chiffres d’accompagnement vers l’Europe prennent en compte les actions menées par Business France à l’occasion
des salons à vocation mondiale qui se tiennent en Allemagne et dans d’autres pays européens.
118
Le marché européen peut néanmoins servir de première étape pour un parcours
d’internationalisation des
entreprises françaises.
40,40%
7,40%
14,90%
36,50%
0,80%
Europe
Afrique
Amérique
Asie
Océanie
48,20%
5,40%
14,90%
30,50%
1%
Europe
Afrique
Amérique
Asie
Océanie
BUSINESS FRANCE
97
France Export
sur les principaux objectifs sectoriels et géographiques de soutien aux
exportations françaises. Cette démarche devr
ait aboutir à l’élaboration d’une stratégie explicite
d’accompagnement de l’internationalisation des entreprises. Le réseau international de
Business France, en lien avec les implantations des chambres de commerce françaises à
l’étranger, devrait consécutivement être révisé à l’aune de cette nouvelle stratégie nationale.
Recommandation n° 5.
Formaliser et présenter au conseil d’administration les priorités
sectorielles et géographiques pour le développement de l’activité export de Business
France, en cohérence avec la stratégie de soutien des exportations françaises définie par
le Gouvernement.
Cette démarche pourra utilement s’appuyer sur les travaux cartographiques menés par
la direction générale du Trésor afin de déterminer les stratégies potentiellement porteuses sur
le
long terme. Ainsi, l’utilisation complémentaire de cet outil cartographique («
Poesie ») et des
analyses dont dispose Business France pourrait permettre d’enrichir la stratégie export.
3.4.2
Un volume et une qualité de service à retrouver dans les zones où le service
public est concédé depuis 2019
Au terme de l’année 2019, la Cour constate que le recours aux concessions de service
public (CSP) s’est traduit par une baisse du volume et de la qualité de service public rendu aux
entreprises. Les rapports d’exécuti
on de service public au titre de 2019 remis à Business France
témoignent en particulier de la faiblesse de l’activité des concessionnaires. Alors que les cibles
fixées dans le cadre des CSP s’établissaient en deçà de l’activité de Business France avant
qu’elle ne soit concédée, elles n’ont pas été atteintes. En moyenne, dans l’ensemble des six
concessions, le taux d’exécution des objectifs s’établit ainsi à 80,4
%.
Tableau n° 8 :
Service rendu dans le cadre des concessions de service public
Localisation
Concessionnaire
N
ombre d’entreprises accompagnées
Objectifs 2019
Exécution 2019
Belgique
CCI France Belgique
112
80 (71,4 %)
Hongrie
CCI France Hongrie
28
28 (100 %)
Maroc
Chambre française du commerce et d’industrie
du Maroc
109
82 (75,2 %)
Norvège
Chambre de commerce franco-norvégienne
48
38 (79,2 %)
Philippines
CCI France Philippines
7
15 (214,3 %)
Singapour
French Chamber of Commerce in Singapore
100
82 (82 %)
BUSINESS FRANCE
98
Localisation
Concessionnaire
N
ombre d’entreprises accompagnées
Objectifs 2019
Exécution 2019
TOTAL
/
404
325 (80,4 %)
Source : Business France
Par ailleurs, la géographie retenue pour
confier l’exécution du service public
d’accompagnement des entreprises à un tiers n’apparaît pas cohérente avec la carte des intérêts
économiques de la France. Certes, le retrait de Business France de Hongrie, de Norvège et des
Philippines peut se justifie
r par la faiblesse de l’activité de l’établissement public dans ces pays.
L’implantation ancienne de la c
hambre française de
commerce et d’industrie du Maroc
dans le
tissu économique marocain pourrait également justifier qu’une mission de service public lu
i
soit concédée. En revanche, l’abandon de la mission d’accompagnement des entreprises par
l’établissement public en Belgique, 5
ème
partenaire commercial de la France, et à Singapour,
centre névralgique de l’Asie du Sud
-
est, n’apparaît pas cohérent avec l’
objectif de soutien aux
exportations françaises
119
.
Dès lors, au regard de la durée triennale des concessions de service public (2019, 2020,
2021), il conviendra de réexaminer en 2021
120
l’opportunité du dispositif de concession de
service public et, si la mé
thode était maintenue, d’en revoir la géographie d’implantation. La
présence de l’établissement public à l’étranger devrait répondre à un double impératif
d’accompagnement des entreprises sur les marchés actuels des exportateurs français mais aussi
sur les marchés qui peuvent constituer à moyen terme des relais de croissance. Le maintien de
la concession ou, au contraire, la reprise d’activité en régie par Business France devrait être
envisagée à l’aune de ces deux critères.
Recommandation n° 6.
Réaliser un bilan complet des concessions de service public
avant de procéder à de nouveaux appels d’offre
.
119
Avant la concession de service public, les deux bureaux comptaient d’ailleurs un total de 28 agents
.
120
Les rapports d’exécution de la concession au titre de 2020 devraient être remis en février 2021.
BUSINESS FRANCE
99
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
En l’absence d’une ligne stratégique bien identifiée sur la priorisation des objectifs
assignés à Business France (soutien aux exportations, attractivité des investissements
étrangers, communication), la lecture d’ensemble des résultats de l’établissement public n’est
pas aisée.
D’abord, les progrès observés en matière de gestion de l’établissement ne prennent leur
sens que dans le service effectivement rendu aux entreprises. À cet égard, l
’accompagnement
des entreprises françaises dans leurs parcours d’exportations a progressé dans le cadre de la
Team France Export. Il convient néanmoins, pour Business France, ses tutelles et ses
partenaires au sein de la TFE, de consolider et de simplifier le réseau existant. Il paraît
également nécessaire de renforcer la dynamique de collaboration entre les régions et le reste
de la
TFE, mais aussi d’intégrer davantage Bpifrance à cette équipe nationale
d’accompagnement de l’internationalisation des entreprises. Il importe enfin de poursuivre le
rapprochement du réseau des conseillers internationaux des CCI avec celui de Business France
afin de préparer leur passage sous une entité et une chaîne hiérarchique communes à moyen
terme.
Ensuite, la Cour note que, d
evant l’ampleur du chantier de la Team France Export, les
autres missions confiées à Business France ont été moins développées. La promotion de la
France et
l’attractivité semblent ainsi avoir été à l’écart de la profonde réflexion strat
égique
de l’établissement public. Des annonces ont cependant été faites récemment au sujet de la TFI,
qui laissent penser qu’elle pourrait bientôt voir le jour. Néanmoins, la
forte concurrence entre
régions en matière d’accueil d’IDE conduit à penser que ce projet ne trouvera pas auprès
d’elles le même accueil que celui qui fut réservé à la TFE.
Par ailleurs, la performance globale et financière de Business France apparaît en
a
mélioration. Les cibles du contrat d’objectifs et de moyens 2018
-
2022 ont été dans l’ensemble
atteintes et, pour plusieurs d’entre elles, dépassées. Celles
-ci étaient, certes, peu ambitieuses
pour les deux premières années du COM. Leur (sur)exécution témoigne néanmoins des efforts
déployés par Business France pour améliorer sa profitabilité. Ainsi, en dépit de la baisse
continue de la subvention pour charge de service public, les résultats financiers sont en
augmentation grâce au dynamisme des recettes, tirées par le recours croissant au volontariat
international en entreprises.
Du point de vue du service rendu aux entreprises, s
i les clients de l’établissement sont
dans l’ensemble satisfaits de la prestation
dont ils bénéficient,
l’impact économique et soc
ial
des actions de Business France peut être renforcé.
Enfin, l
a question de la stratégie de l’opérateur nécessiterait également d’être précisée.
Son réseau devrait être mieux adapté aux évolutions des marchés d’exportation actuels et futurs
et moins orie
nté sur l’Union européenne, espace aux marchés déjà mâtures. Des objectifs
sectoriels et géographiques pourraient ainsi être assignés à Business France, en concertation
avec les tutelles de l’établissement et l’ensemble des acteurs de la TFE. Cette réflexi
on devrait
également s’appuyer sur une évaluation des
concessions de service public et notamment de leur
géographie
avant de procéder à de nouveaux appels d’offre
.
BUSINESS FRANCE
100
ANNEXES
Annexe n° 1. Résultats 2015 à 2017 des indicateurs du COP
.............................................
101
Annexe n° 2. Typologie des marchés conclus par Business France
...................................
102
Annexe n° 3.
Analyse d’un échantillon de marchés conclus par Business France
.............
104
Annexe n° 4. Analyse financière des postes de bilan de Business France
..........................
108
Annexe n° 5. Résultats 2018 et 2019 des indicateurs du COM
..........................................
113
Annexe n° 6. Historique des présidents et directeurs de Business France
..........................
120
Annexe n° 7. Exemple de carte zonale de Busines France (zone Méditerranée Est)
..........
121
BUSINESS FRANCE
101
Annexe n° 1.
Résultats 2015 à 2017 des indicateurs du COP
METIER
INDICATEUR COP 2015-2017
2015
2016
2017
2015
2016
2017
1
Nb de nouveaux courants d'affaires réalisés par les
PME et ETI bénéficiaires de prestations individuelles,
collectives ou utilisatrices du V.I.E
3 600
3 700
3 800
4 798
4 447
5 276
2
Nb de PME et ETI distinctes par an
bénéficiaires de prestations individuelles, collectives
ou utilisatrices du V.I.E chaque année
9 400
9 400
10 230
9 613
9 993
11 039
3
Nb d'ETI et de PME de croissance distinctes
bénéficiant d'un suivi personnalisé et ayant
activé leur plan d'action à l'international
650
850
1 000
707
1 101
1 571
4
Taux de courants d'affaires réalisé sur le nb de TPE et PME
accompagnées dans le cadre de la convention signée le
11/03/2015 entre CCI de France et Business France
NA
33%
33%
NA
54%
51%
5
Nb de V.I.E en poste au 31/12
8 800
9 200
9 600
9 005
9 572
10 112
5bis
dont au sein de PME & ETI
3 600
3 800
3 900
3 975
4 234
4 370
6
Nb de projets d'investissements détectés
par l'Agence, communiqués aux territoires
en vue d'une implantation
1 200
1 400
1 500
1 333
1 553
1 761
6bis
dont part des projets dans les segments prioritaires
50%
50%
50%
69%
81%
80%
7
Nb de projets d'investissements étrangers aboutis
en France accompagnés par l'Agence
400
450
500
451
539
677
7bis
dont projets aboutis dans un cœur de cible
constitué de projets de R&D, de QG européens,
de production, de logistique
160
180
200
220
275
296
8
Nb d'emplois prévisionnels en France créés ou
maintenus par les projets d'investissements étrangers
aboutis en France accompagnés par l'Agence
12 500
14 000
15 500
14 168
16 708
19 947
IMAGE
FRANCE
9
Part des prescripteurs et agents d'influence sensibilisés à
l'attractivité économique
NA
70%
75%
60%
74%
76%
12
Taux de couverture des charges de l'Agence
par ses ressources propres
41%
42%
43%
45,9%
49,6%
52,3%
13
Evolution du montant de la subvention publique de l'Etat
par opération d'internationalisation d'entreprise
(courants d'affaires et investissements)
< -2%
< -2,5%
< -3%
-29,3%
0,6%
-16,3%
14
Part des entreprises clientes recommandant
Business France à d'autres entreprises
60%
60%
60%
65%
66%
70%
15
Part des entreprises étrangères implantées en France
avec le concours de l'agence ayant recours aux services
export de l'agence
NA
> Réalisé
N-1
> Réalisé
N-1
1%
3,8%
6,8%
GESTION,
EFFICACITE &
SYNERGIES
Résultats COP
Objectifs cibles COP
EXPORT
INVEST
BUSINESS FRANCE
102
Annexe n° 2.
Typologie des marchés conclus par Business France
Au cours de la période sous revue (2015-2019), Business France a conclu 372 marchés
pour un montant total de 194,3
M€. Les marchés à procédure adaptée et les appels d’offres
constituent l’extrême majorité de ces marchés avec un total de 368 procédures (201 marchés à
procédure adaptée et 167 appels d’offres).
Cependant, il est à noter que Business France a eu recours à des procédures moins
habituelles, à l’image de la procédure concurrentielle avec négociation, qui a été retenue afin
de retenir le prestataire en charge de la gestion et de la couverture assurantielle du régime de
protection sociale complémentaire des personnels de Business France et du dialogue compétitif,
modalité choisie pour sélectionner le prestataire en charge de l’optimisation de l’infrastructure
informatique de l’agence.
Tableau n° 9 :
Ventilation des marchés conclus par Business France par type de procédure
Procédure
Nombre
Montant total
Appel d'offres
167
157 505 648 €
Marché à procédure adaptée
201
20 093 491 €
Procédure Concurrentielle avec Négociation
1
15 000 000 €
Concession
2
920 000 €
Dialogue compétitif
1
800 000 €
Total général
372
194 319 139 €
Source : Business France, traitement Cour des comptes
Le secteur des systèmes d’information, de l’informatique et des solutions logicielles
constitue le premier des secteurs en termes de nombre de marchés conclus sur la période, ce qui
semble cohérent au vu de l’importance prise par ces sujets dans le cadre d
e la fusion mais aussi
de la nouvelle stratégie de l’établissement, qui repose beaucoup sur le développement de
nouveaux outils numériques.
L’événementiel et la communication constituent deux autres domaines dans lesquels
Business France a particulièremen
t recours à des prestataires extérieurs, ce qui s’explique à la
fois par l’activité d’organisation de salons de l’établissement ainsi que par l’importance prise
par le fait de faire connaître son offre aux entreprises qui pourraient être intéressées par le fait
d’y recourir.
BUSINESS FRANCE
103
Graphique n° 29 :
Nombre de marchés conclus par Business France par nature des prestations
Source : Cour des comptes, à partir de données de Business France
Ces ordres de grandeur se retrouvent lorsque l’on examine les montants engagés par
type de pre
stations. L’événementiel représente à lui seul plus de 41
M€ soit 21
% du montant
total tous marchés confondus. La communication compte pour 10 % de ce montant total avec
un ensemble de marchés conclus pour près de 20
M€. Enfin, l’opérateur a engagé plus d
e 36
M€
au titre du paiement des prestations de fourniture de solutions informatiques ou logicielles et
de missions de conseil en systèmes d’information, ce qui représente 18,5
% du total engagé par
Business France au titre des marchés publics conclus entre 2015 et 2019.
L’importance prise, en valeur, par les prestations liées au secteur assurantiel (51
M€ soit
26 % du montant total engagé) est essentiellement liée à deux contrats majeurs, le premier ayant
permis de désigner la mutuelle des salariés de l’é
tablissement pour un montant de 15
M€ et le
second de retenir le prestataire en charge des prestations de services d’assurance pour les VIE
affectés à l’étranger pour un montant de 36
M€.
Graphique n° 30 :
Montant des marchés conclus par Business France par nature des prestations
Source : Business France, traitement Cour des comptes.
BUSINESS FRANCE
104
Annexe n° 3.
Analyse d’un échantillon de marchés conclus par Business France
La Cour a
procédé à l’examen de quinze appels d’off
res ouverts et marchés négociés et
de quinze marchés à procédure adaptée (MAPA)
qu’ils ont sélectionné
s aléatoirement.
Critères de pondération des offres
Dans la procédure concurrentielle avec négociation
121
pour une prestation de frais de
santé, de prévoyance et d’assistance rapatriement, les critères de pondération des offres n’ont
été que partiellement explicités dans le règlement de la consultation (critère n°2 Qualité des
services et critère n°3 Pilotage du régime). Les sous-
critères relatifs à ces deux critères n’ont
pas été pondérés dans le règlement de la consultation. Au regard des notes reçues par les deux
soumissionnaires, l’absence de pondération précise n’a toutefois pas porté préjudice à l’un de
ces deux acteurs économiques.
La prestation de services liée au service d’assurance des volontaires internationaux
affectés
à l’étranger, qui a fait l’objet d’un appel d’offres ouvert
122
, a été analysée à l’aune de
trois critères, dont les deux
123
ne concernant pas le prix ne disposaient d’aucun sous critère de
pondération. En outre, sur ces deux critères, les deux offres reçues ont reçu des notes soit de
20/20, soit de 19/20. L’absence de sous
-critère de pondération peut expliquer la difficulté à
positionner ces deux offres en regard du cahier des charges. L’un des acteurs économiques a
donc été écarté sur la seule base du prix.
La procédure de MAPA ayant conduit à la reconduction d’un prestataire dans le
domaine des systèmes d’information des ressources humaines
124
(tierce maintenance
applicative) repose sur une différence de notation de 0,6 %. Le détail du procès-verbal de la
comm
ission d’appels d’offres ne permet pas d’identifier précisément les motifs de cet écart de
notation et ce d’autant que la prestation retenue coûtait plus de 20
% plus cher que la deuxième
offre.
La mise en concurrence par appel d’offres ouvert portant sur
un marché visant des
prestations de création, exécution, impression, routage, expédition et rédaction de documents
promotionnels, pour un montant prévisionnel de 3
M€ HT, présente également une irrégularité.
Si la règle de calcul de la note sur le critère de prix, prévue par le règlement de la consultation
125
,
avait été appliquée, la société attributaire du marché n’aurait pas été Sphère publique mais Atoll
Grafikmente
126
.
Obligations de publicité et « sourcing »
Aucun des appels d’offres étudiés n’a fait l’objet d’une publication au BOAMP,
contribuant sans doute à expliquer le faible volume de candidatures pour ce qui concerne
121
JOUE 2018/S 117-265875
122
JOUE 2016/S 184-330867
123
Valeur technique de l’offre et modalités de gestion et services associés
124
ICRHnet
125
Note sur le critère prix =
(montant de la meilleure offre acceptable / montant de l’offre du candidat). Puis
application du coefficient de pondération.
126
L’écart de
-
0,28 points en défaveur d’Atoll Grafikmente serait alors corrigé par un écart de +0,08 points en sa
faveur.
BUSINESS FRANCE
105
notamment des prestations traditionnelles et récurrentes pour lesquelles les entreprises
concernées consultent peu le journal officiel d
e l’Union européenne.
Un appel d’offres ouvert
127
pour une prestation d’exécution et de mise en page n’a
suscité que deux candidatures dont une jugée irrégulière. Cette prestation, consistant en la mise
en
page
de
supports
de
communication
opérationnels,
institutionnels
et
fonctionnels
(catalogues, plaquettes, flyers…) semblait en effet pouvoir être susceptible
d’intéresser un plus grand nombre d’acteurs.
Dans l’appel d’offres ouvert
128
pour une prestation d’aménagement de pavillons sur les
salons au Maroc et en Algérie , deux candidatures ont été reçues, dont les prix varient presque
du simple au triple. En l’absence d’une mise en concurrence plus large, il est impossible à
l’agence d’identifier d’éventuels tarifs anormalement bas.
Une seule entreprise a prése
nté une offre dans le cadre d’un appel d’offres ouvert relatif
à la fourniture de matériel bureautique informatique
129
, en dépit du caractère classique de ce
marché de bureautique (fourniture d’ordinateurs de marque Dell).
Business France a, pour une prestation de pose de moquette
130
, consulté directement
trois entreprises, dont une était déjà connue de l’établissement et deux autres qui auraient été
choisies à l’issue d’une phase de
sourcing
. En dépit du caractère classique et habituel d’une
telle prestation,
seul le prestataire connu de l’établissement a déposé une offre, démontrant la
faiblesse du
sourcing
. Les délais de consultation étaient en outre très brefs, l’envoi de la
consultation des entreprises aurait eu lieu le 25 octobre 2019 pour une visite obligatoire du site
le 8 novembre 2019, ne laissant que deux semaines aux entreprises pour s’y préparer. Seule
l’entreprise connue de Business France a en effet visité le site.
Un marché à procédure adaptée
131
permettant à Business France de bénéficier de
solutio
ns et d’expertise sur l’outil SAP n’a suscité que deux candidatures dont une jugée
irrégulière. Cette prestation, consistant en la mise en page de supports de communication
opérationnels, institutionnels et fonctionnels
(catalogues, plaquettes, flyers…) se
mblait en effet
pouvoir être susceptible d’intéresser un plus grand nombre d’acteurs.
Dans le cadre d’un MAPA portant sur une prestation d’une durée de un mois
d’assistance à maîtrise d’ouvrage dans le cadre de la mise en œuvre du décret GBCP, en amont
de
travaux d’évolution du système d’information de Business France
132
, deux prestataires
seulement ont été contactés. Ces derniers n’ont par ailleurs disposé que de moins d’une semaine
pour soumettre une offre. Seul l’un de ces prestataires a effectivement soum
is une offre dans
les délais impartis. Pour autant, la nature de cette prestation ne semblait pas présenter de
caractère d’urgence.
127
JOUE 2017/S 108-218492
128
JOUE 2016/S 200-361829
129
JOUE 2015/S 162-296594
130
Fourniture de pose de moquette Paris
CAO du 21 novembre 2019.
131
Infogérance SAP
132
Bearing Point
BUSINESS FRANCE
106
Il ne semble pas y avoir eu de publicité pour une prestation d’adaptation de leur
environnement informatique au prélèvement à la source
133
. Business France a ainsi consulté
deux entreprises, toutes deux déjà connues de l’organisme, mais n’a réalisé aucun
sourcing
complémentaire et n’a pas porté cette mission à la connaissance d’un panel plus large de
répondants éventuels.
Une consultation a été transmise à trois candidats, portant sur une prestation de réponse
à des questions portant sur la TVA et la fiscalité directe en provenance de la direction des
affaires juridiques et de l’agent comptable et sur l’assistance à Business Fran
ce en cas de
contentieux et de contrôle fiscal
134
. Deux ont été choisis car ils avaient participé à la précédente
consultation (ce qui inclut le titulaire du précédent marché et un dernier a été choisi après un
« benchmark » du département achats. Seuls les deux premiers ont présenté une offre, attestant
des faibles leviers dont Business France disposait pour évaluer réellement les performances
comparées des répondants.
Le délai de 8 jours laissé aux entreprises dans le cadre de la prestation de création de
nom pour le futur site internet « centre de ressources unique » de Business France
135
est très
court et n’a sans doute pas permis à certaines entreprises potentiellement intéressées de
répondre.
Réponses aux candidats évincés
Pour l’ensemble des marchés exami
nés, les candidats non retenus ayant formulé des
offres régulières et répondant au cahier des charges, n’ont pas bénéficié d’une explication quant
aux motifs de leur non-sélection. La formule suivante a systématiquement utilisée : «
Votre
offre a été exami
née avec attention mais malgré son intérêt, la commission des appels d’offres
de Business France a décidé, en dernière analyse, de ne pas retenir vos propositions
», à
l’exception des candidats évincés lors de la première phase d’une procédure concurrentie
lle
avec négociation. Les candidats non retenus à l’issue de la première phase de sélection ont reçu
la réponse suivante : «
Nous sommes toutefois au regret de vous annoncer que votre réponse
n’a pas été retenue
». Pour ce qui concerne la seconde phase de sélection de cette procédure, la
formulation usuelle a été reprise.
En ce qui concerne un marché portant sur la refonte du système d’information de
Business France
136
, il a été constaté l’absence de preuve d’envoi d’un courrier aux candidats
non retenus mais ayant présenté des offres régulières.
Procédures de passation
Le marché ayant pour objet l’organisation d’événements internes et externes et pour
lequel l’acte d’engagement a été signé le 27 mai 2016 par la directrice de Procom portait sur un
montant dépa
ssant l’autorisation accordée à cette personne par la délégation de signature dont
elle bénéficiait et qui était datée du 1
er
février 2016. En effet, cette dernière n’était autorisée
qu’à signer des contrats d’un montant inférieur à 90
000 € HT alors que l
e montant prévisionnel
de ce marché était estimé à 207 000 € HT et s’est établi à 154
185
HT. La signature d’un
contrat sans disposer d’une délégation de signature correspondante constitue une infraction au
133
Mise en place du prélèvement à la source (MOE, MOA)
CAO du 19 juin 2018
134
Assistance fiscale
CAO du 27 novembre 2018
135
Naming
CAO du 25 janvier 2017
136
JOUE 2017/S 152-316063
BUSINESS FRANCE
107
titre de l’article L.313
-3 du code des juridict
ions financières et est passible d’une sanction au
titre de l’article L.313
-1 du code des juridictions financières.
Dans la procédure d’appel d’offre ouvert
137
pour une prestation de refonte du SI
décisionnel de Business France, la date limite de réception des offres, initialement fixée au
18
septembre 2017 a été décalée au 25 septembre 2017 par le biais d’un avis rectificatif publié
au JOUE du 20 septembre 2017, à une date postérieure à la date initiale de clôture.
L’opération «
Stand building French pavillons on food and wine exhibitions in Asia
»,
qui a fait l’objet d’un appel d’offres ouvert
138
a donné lieu à un acte d’engagement signé de la
directrice générale de Business France mais non daté.
Un marché ayant pour objet la fourniture, la configurati
on et la livraison d’équipements
informatiques
139
n’avait pas donné lieu à une publication au JOUE de son avis d’attribution. À
la suite d’un courriel daté du 29 juillet 2020 s’enquérant de l’existence de cette pièce, une
preuve de publication a été transmis
e, attestant d’une publication en date du 30 juillet 2020. Un
marché ayant pour objet l’aménagement de pavillons France en Afrique du Nord
140
n’a pas fait
l’objet d’une publication de son avis d’attribution.
Une erreur a été constatée dans l’acte engageant les deux parties dans le cadre d’une
prestation intitulée «
Recherche d’informations très ciblée
». Le prix n’est pas le même selon
qu’il est exprimé en chiffres (27
300
€) ou en lettres (30
000 €). Le descriptif de la prestation,
aussi flou que large, ne permet en outre pas aux acteurs potentiellement concernés de savoir
qu’ils pourraient déposer une réponse.
Pour un MAPA concernant des prestations de collecte de papier, carton, verre, dans le
cadre de points de collecte sécurisés
141
, la date de signature de
l’acte d’engagement, le
19 juillet 2016, est postérieure à la date de début de la prestation, fixée au 1
er
juillet 2016.
Par ailleurs, les publications des avis d’attribution des appels d’offres interviennent en
moyenne 108 jours après la date de signatur
e de l’acte d’engagement. Or, pour les marchés
dépassant les seuils européens, ce délai ne doit pas dépasser 30 jours, en application de l’article
R.2183-1 du code de la commande publique. Sur les 15 dossiers analysés par la Cour, seuls
trois ont fait l’objet d’une publication de l’avis d’attribution respectant ce délai.
137
JOUE 2017/S 152-316063 et JOUE 2017/S 180-369732
138
JOUE 2016/S 102-182793
139
JOUE 2019/S 094-226594
140
JOUE 2016/S 200-361829
141
La corbeille bleue
BUSINESS FRANCE
108
Annexe n° 4.
Analyse financière des postes de bilan de Business France
1. Le passif est principalement constitué des fonds propres et des dettes financières
1.1. Des fonds propres satisfaisants
Les fonds propres se sont légèrement consolidés entre 2015 et 2019 (+ 4 %),
essentiellement à la suite en 2019 d’une subvention à hauteur de 3,3 M€ en provenance du fonds
de transformation de l’action publique (FTAP). Elle vise à financer la modernisation des
outils
numériques de Business France, dans le cadre de la réforme du dispositif d’accompagnement
des PME et ETI françaises à l’international et des projets d’investissement étrangers en
France
142
. Ce projet, d’un montant estimé à 10,1 M€ et financé à 60 % par l’État, comprend
trois volets
: l’élargissement à l’ensemble des partenaires de la «
Team France » Export et
Invest du nouvel outil de gestion de base des données, la conception et le développement du
nouvel outil « plateforme numérique des solutions », et un enrichissement de la plateforme
existante pour l’Invest de soumission des projets aux régions.
Le rehaussement des fonds propres à compter de 2018 est également dû aux bénéfices
dégagés par Business France, qui ont été affectés en report à nouveau.
Les réserves, d’un
montant confortable de 87,5 M€, sont restées inchangées.
Tableau n° 10 :
Postes des fonds propres entre 2015 et 2019 (en k€)
2015
2016
2017
2018
2019
Financement de l’actif par l’État
5 466
6 323
6 299
6 275
6 252
Financement de l’actif par des
tiers
881
-
-
-
3 327
Réserves
87 548
87 548
87 548
87 548
87 548
Report à nouveau
11 825
15 414
15 050
13 289
12 535
Résultat de l’exercice
3 589
- 364
- 1 761
1 529
4 065
Fonds propres
109 309
108 921
107 136
108 641
113 727
Source : Business France
1.2. Les litiges en cours influent sur les provisions pour risques et charges
Les provisions pour risques et charges ont considérablement augmenté, en raison des
provisions pour charges qui ont explosé entre 2015 et 2019 (de 6,8 M€ à 21,9 M€). Elles sont
142
Business France a signé une convention le 12 décembre 2019 avec la secrétaire générale du ministère de
l’écon
omie et des finances, la directrice du budget, et le délégué interministériel à la transformation publique.
BUSINESS FRANCE
109
constituées des indemnités de départ à la retraite (6 M€ en 2019), de celles relatives au compte
épargne temps (constituées à compter de 2016, d’un montant de 3,9 M€ en 2019), et surtout des
autres charges (11,3 M€ en 2019). Ces dernières ont été comptabil
isées dans le cadre des
indemnités de fin de fonctions dues en cas de rupture du contrat de travail (2,6 M€), de la prime
exceptionnelle pour le pouvoir d’achat mise en place fin 2018 (0,2 M€), et à la suite de contrôles
diligentés par l’URSSAF (5,1 M€) et
par l’inspection du travail (3,4 M€). En effet, Business
France a d’une part fait l’objet d’un contrôle URSSAF datant de 2013 et dont l’affaire est
pendante, Business France ayant interjeté appel devant la Cour d’appel de Paris en contestation
du jugement rendu par le tribunal des affaires de sécurité sociale rendu en août 2016.
L’URSSAF a en outre lancé début 2019 un second contrôle pour les années 2016 à 2018. Un
litige oppose d’autre part Business France à l’inspection du travail au sujet de manquements
relevés en juin 2017 en matière d’organisation du temps de travail et de suivi des durées du
travail.
Tableau n° 11 :
Postes des provisions entre 2015 et 2019 (en M€)
2015
2016
2017
2018
2019
Provisions pour risques
3 497
2 142
1 723
1 426
848
Provisions pour charges
6 778
10 663
13 905
18 008
21 876
Provisions pour risques et
charges
10 275
12 806
15 627
19 434
22 724
Source : Business France
1.3. Des dettes financières et non financières contenues
Le montant des dettes oscille assez peu entre 2015 et 2019 (+ 3 %), hormis en 2016 où
les dettes non financières se sont écroulées. Elles sont passées de 27,6 M€ à 9,4 M€, en raison
d’une diminution des dettes liées aux conventions signées.
Les dettes fin
ancières, qui constituent la majeure partie des dettes (81,6 M€ en 2019,
soit 63 %) représentent les garanties déposées obligatoirement par les entreprises lors de la
signature d’un contrat de VIE (variable selon la nature du contrat). Les échéances de ces
dépôts
n’excèdent pas deux ans, durée maximale d’un contrat VIE.
Tableau n° 12 :
Postes des dettes (financières et non financières) entre 2015 et 2019
2015
2016
2017
2018
2019
Dettes financières diverses
65 300
69 997
75 733
79 646
81 614
Dettes fournisseurs et comptes
rattachés
11 782
15 860
16 381
10 367
12 915
Dettes fiscales et sociales
24 600
22 468
23 193
25 124
25 906
BUSINESS FRANCE
110
2015
2016
2017
2018
2019
Avances et acomptes reçus
1 905
2 074
1 907
1 847
1 907
Autres dettes non financières
27 601
9 378
10 048
13 114
9 429
Produits
constatés d’avance
1 897
4 309
4 637
3 701
5 335
Total dettes financières et non
financières
133 085
124 085
131 898
133 799
137 106
Source : Business France
2. Des postes d’actif marqués par une trésorerie fortement positive
2.1. Un léger recul des
immobilisations et de l’actif circulant
D’un montant de 126,9 M€ en 2019, l’actif immobilisé a légèrement baissé sur la
période sous-revue (- 3,6 %) en raison de la baisse significative des immobilisations
incorporelles (- 31,3 %) dont le principal poste concerne les logiciels. Une étude approfondie a
été menée courant 2018 sur l’existence et l’utilisation des logiciels informatiques, qui a conduit
à la mise au rebus de nombreux programmes dont les licences étaient obsolètes, pour un
montant de 10,5 M€.
Le
s immobilisations corporelles constituent logiquement le principal poste à l’actif
(107,8 M€ en 2019). Ils ont légèrement augmenté sur la période (+ 3,7 %), mais restent
contenus. Les dotations aux amortissements oscillent entre 4 M€ et 4,8 M€, entraînant
un taux
de vétusté global de l’ordre de 40,38 % en 2019 (contre 34,59 % en 2015) non significatif dans
la mesure où il prend en compte les terrains non amortissables.
Les immobilisations financières, composées de la participation de l’employeur à l’effort
de construction et de cautions inhérentes aux besoins ponctuels d’activité, restent marginales et
tendent à diminuer (617 k€ en 2019).
Tableau n° 13 :
Postes de l’actif immobilisé brut entre 2015 et 2019 (en k€)
2015
2016
2017
2018
2019
Immobilisations incorporelles
26 928
21 883
25 187
17 244
18 499
Immobilisations corporelles
103 960
105 087
107 242
106 647
107 814
Immobilisations financières
842
751
700
639
617
Actif immobilisé
131 730
127 720
133 129
124 531
126 930
Source : Business France
À l’instar des immobilisations, l’actif circulant a légèrement reculé entre 2015 et 2019,
pour passer de 91,5 M€ à 88,8 M€ (soit –
3 %) sous l’effet des créances sur les entités publiques,
BUSINESS FRANCE
111
qui ont été ramenées de 16 M€ en 2015 à 5,4 M€ en 2019. Il s’agit principalement d
es sommes
restant à percevoir au terme de plusieurs conventions conclues, dont une avec Bpifrance export
(3,5 M€ en 2019) ou encore avec l’État ou les régions, ainsi que des créances fiscales.
Le principal poste de l’actif circulant correspond aux créances
sur les clients (72,3 M€
en 2019), qui a progressé de 7 % en quatre ans en raison du succès rencontré par le dispositif
VIE. Les créances détenues en fin d’année auprès des clients VIE
143
sont ainsi passés de 56,9
M€ en 2015 à 63,8 M€ en 2019. Le recouvrement des créances s’est sensiblement amélioré en
2019, grâce à une meilleure collaboration entre les services de l’ordonnateur et ceux de l’agence
comptable. Les créances VIE et celles de clients résidant à l’étranger ont ainsi diminué
respectivement de 2,6
M€ et 0,4 M€ en 2019 (soit –
4,5 % et
36 %). Le taux global de
recouvrement des créances s’établit ainsi à 97,64 % en 2019, soit un taux similaire à 2015 alors
qu’il était tombé à 97,25 % en 2018.
Jusqu’en 2016, Business France proposait des livres à la
vente et détenait ainsi un stock
d’ouvrages. Ils étaient soit valorisés en fonction du coût unitaire réel de production de la page
pour ceux réalisés par Business France (142 k€ en 2016), soit évalués à leur coût d’acquisition
pour les ouvrages externes (
52 k€ en 2016). Business a cessé cette activité marginale au cours
du premier semestre 2017.
Tableau n° 14 :
Postes de l’actif circulant entre 2015 et 2019 (en M€)
2015
2016
2017
2018
2019
Stock
55
194
-
-
Créances sur entités publiques
16 032
7 286
6 321
7 065
5 398
Créances sur les clients et
comptes rattachés
67 476
65 922
71 124
74 141
72 280
Avances et acomptes payés
248
88
477
287
465
Créances sur les autres débiteurs
(dont produits à recevoir)
806
776
815
1 241
1 297
Charges constatées d’avance
6 844
8 942
8 754
8 664
9 385
Actif circulant
91 461
83 208
87 492
91 397
88 824
Écarts de conversion Actif
48
115
85
72
61
Source : Business France
143
Les créances auprès des clients VIE sont suivies dans trois compte de tiers : 411300
Clients VIE, 416300
Clients douteux VIE, et 411302
Clients DG VIE qui correspond aux dépôts de garantie fournis par l’entreprise.
Afin de faciliter le suivi des demandes en cours auprès des clients, les dépôts de garantie VIE sont également
inscrit sur le compte 468720 à l’actif (clients contrepartie DG) en plus d’être enregistrés en dettes financières
diverses au passif
(pas très clair, attente note de la Direction des finances)
.
BUSINESS FRANCE
112
2.2. Une trésorerie renforcée
La trésorerie, constituée de disponibilités, s’est fortement renforcée entre 2015 et
2019,
passant de 88,9 M€ à 113,8 M€ (soit + 28 %), grâce à son activité globale, qui a généré des flux
nets de trésorerie de l’ordre de 12,7 M€ en 2019, et en particulier sous l’effet des dépôts de
garantie réalisés par les entreprises ayant souscrit à un VIE. Les investissements modestes
réalisés en 2019 (2,4 M€) et la convention signée avec le FTAP (3,3 M€) ont contribué à la
forte hausse des disponibilités en 2019, qui a crû de 14,6 M€ sur ce dernier exercice.
Évolution de la trésorerie dont dépôts de ga
rantie VIE entre 2015 et 2019 (en k€)
Source : Business France
Dans son rapport particulier d’avril 2015 sur Ubifrance, la Cour avait alerté l’agence sur
son exposition au risque lié au cours de change, qui était notamment susceptible d’entraîner des
à-c
oups dans l’exécution du budget. Elle avait ainsi recommandé à l’organisme de
« mettre en
place un instrument de couverture du risque de change, couvrant une part significative du
risque »
. Business France a depuis conclu deux conventions avec la Société générale pour se
couvrir des opérations réalisées en livres sterling, et avec Nat xis pour celles exécutées en
dollars américains et en dollars canadiens. Depuis le 31 décembre 2017, seuls les dollars
américains et canadiens sont couverts, l’évolution des c
ours de la livre anglaise ne rendant pas
pertinente l’activation de la couverture. Les devises sont achetées après examen des offres
proposées par le partenaire bancaire, et couvrent entre 60 % et 80 % des besoins annuels
provisionnels.
88 884
90 555
93 864
99 204
113 778
65 300
69 997
75 733
79 646
81 614
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
2015
2016
2017
2018
2019
Trésorerie
Dont dépôts de garantie VIE
BUSINESS FRANCE
113
Annexe n° 5.
Résultats 2018 et 2019 des indicateurs du COM
Axes
stratégiques
Objectifs
stratégiques
Objectifs-clés
Indicateurs-
clés
Sous-
indicateurs
Valeurs cibles
d'objectifs
Résultats
2018
2019
2018
2019
I-
Réforme
N°1 : Mettre
en place
la Team
France
Invest/Export
1-I : Décliner
le projet Team
France Export
dans les
territoires en
France et à
l'étranger
Nombre de
régions dans
lesquelles le
projet Team
France
Export est
décliné en
France
Au global
8
11
13
1-A :
Nombre de
territoires
prioritaires
(Territoires
d’industrie et
territoires
d'innovation)
sur lesquels
un "Coach
international"
Team France
Export
référent est
actif
40
66
Nombre de
pays dans
lesquels le
projet Team
France
Export est
décliné à
l’étranger
Au global
65
84
1-II : Décliner
le projet Team
France Invest
dans les
territoires en
France
Nombre de
régions dans
lesquelles le
projet Team
France Invest
est décliné en
France
métropolitain
e
Au global
13
11
3-A :
Nombre de
territoires
prioritaires
faisant l'objet
d'un
accompagne
ment de
Business
France
20 socle
de base
1 à 5 en
intensif
92
N°2 : Mettre
en place les
outils
numériques
de la Team
France
Invest/Export
2-I : Déployer
un outil de
Gestion de la
Relation
Clients (CRM)
commun aux
équipes BF &
Nombre de
PME & ETI
"qualifiées",
via le CRM,
dans le
portefeuille
Team France
Export des
Au global
9413
BUSINESS FRANCE
114
CCI en
France
Conseillers
internationau
x (CCI/BF),
et des CAI
(partenariat
BPI)
2-II :
Déployer des
plateformes
régionales des
solutions
d'information
et
d'accompagne
ment des
entreprises,
communes
aux
partenaires de
la Team
France Export
Nombre de
PME & ETI
ayant ouvert
un compte
sur l'une des
plateformes
régionales
des solutions
de la Team
France
Export
Au global
Engag
ement
du
projet
Lanceme
nt du
projet
avril
2019.
12
platefor
mes
régionale
s fin
2019
Oui
Oui
II-
Performance
N°3 :
Développer
l'activité de
Business
France
et de la Team
France
Invest/Export
3-I :
Accompagner
les PME & les
ETI françaises
à
l'international
Nombre de
PME & ETI
françaises
distinctes
bénéficiaires
des
prestations
d'accompagn
ement à
l'international
(préparation
et/ou
projection)
réalisées par
la Team
France
Export en
France et à
l'étranger.
Au global
10 350
16 000
10 626
17 235
dont
6- A :
Nombre de
PME & ETI
françaises
distinctes
bénéficiaires
des
prestations
d'accompagn
ement à
l'international
(préparation
et/ou
projection),
localisées
dans les
territoires
prioritaires
dont
6-B :
Nombre de
PME & ETI
françaises
distinctes
bénéficiaires
de
prestations
de
préparation à
l'international
par la Team
France
Export
Résultat
observé
551
3 750
BUSINESS FRANCE
115
dont
6-C :
Nombre de
PME & ETI
françaises
distinctes
bénéficiaires
de
prestations
de projection
sur les
marchés
étrangers
(export &
VIE)
réalisées par
la Team
France
Export à
l'étranger
10 350
10 500
10 626
10 453
ont 6-C1 :
Nombre de
PME & ETI
françaises
distinctes
bénéficiaires
de
prestations
de projection
sur les
marchés
étrangers
(export &
VIE)
réalisées par
Business
France
10 350
10 200
10 626
10 313
3-II :
Prospecter et
détecter les
projets
d'investisseme
nts étrangers
en France
Nombre de
projets
d'investissem
ents
étrangers
détectés et
communiqué
s au COSPE
par Business
France
Au
global
1 600
3 300
1 797
3 640
dont
7-A :
Nombre de
projets
d'investissem
ents
étrangers à
fort potentiel
économique
en termes de
création
d'emplois
accompagnés
par Business
France y
compris dans
les territoires
prioritaires
(projets de
création et
extension à
60
95
BUSINESS FRANCE
116
plus de 80
emplois)
N°4 :
Renforcer
l'international
isation
de l'économie
française
4-I :
Développer les
courants
d'affaires à
l'international
des PME &
ETI françaises
Taux
d'impact, en
termes de
courants
d'affaires, de
l'accompagne
ment à
l'international
réalisé par la
Team France
Export à
l'étranger
(prestations
Export &
VIE de
projection
sur les
marchés
étrangers)
Au global
47%
47%
53%
54%
4-II :
Accompagner
et favoriser la
réalisation des
projets
d'investisseme
nts étrangers
en France
Nombre de
projets
d'investissem
ents
étrangers
aboutis en
France,
détectés par
la Team
France
Invest,
accompagnés
par l'agence
Au global
[Conditionna
lité : 200
COSPE par
an DG
Trésor à
partir de
2019 et sous
l'hypothèse
d'un taux de
transformatio
n d'1/3]
600
1 230
683
1 475
dont
9-A :
Nombre de
projets
d'investissem
ents
étrangers
aboutis
détectés par
Business
France
600
1 230
683
1 462
dont
9-B :
Nombre de
projets
d'investissem
ents
étrangers
aboutis
donnant lieu
à la création
de plus de 80
emplois
25
63
BUSINESS FRANCE
117
prévisionnels
(projets de
créations et
extensions),
y compris
dans les
territoires
prioritaires
4-III :
Favoriser la
création et le
maintien de
l'emploi en
France par
l'investisseme
nt étranger
Nombre
d'emplois
prévisionnels
créés ou
maintenus en
France par
les projets
d'investissem
ents
étrangers
aboutis,
détectés par
la Team
France Invest
et
accompagnés
par l'agence
Au global
[Conditionna
lité : 200
COSPE par
an DG
Trésor à
partir de
2019 et sous
l'hypothèse
d'un taux de
transformatio
n d'1/3]
17 000
35 000
17 060
38 771
dont
10-A :
Nombre
d'emplois
prévisionnels
créés ou
maintenus en
France par
les projets
d'investissem
ents
étrangers
aboutis
détectés par
Business
France, y
compris dans
les territoires
prioritaires
17 000
35 000
17 060
38 354
4-IV :
Développer le
dispositif du
Volontariat
International
en Entreprise
Nombre de
missions VIE
au cours de
l'année
Au global
16 400
16 806
dont
11-A :
Nombre de
missions VIE
au sein de
PME & ETI
au cours de
l'année
6 600
6 494
4-V :
Promouvoir
l'image
écononomique
de la France et
de ses
territoires à
l'international
Nombre
d'opérations
de promotion
de
l'attractivité
économique
de la France,
de ses
territoires et
secteurs
Au global
75
BUSINESS FRANCE
118
d'activité à
fort potentiel
III-
Ressources
N°5 :
Améliorer
l'efficience de
la dépense
publique
et contribuer
aux efforts de
rationalisatio
n
de l'État et de
ses opérateurs
à l'étranger
5-I :
Optimiser la
présence de
l'agence à
l'étranger
Variation
nette
cumulée du
nombre
d'implantatio
ns export
Au global
-6
-9
-11
-15
5-II :
Maîtriser les
effectifs grâce
à une
meilleure
organisation
du soutien à
l’export
Schéma
d’emploi
cumulé
(ETP)
Au global
-10
-30
-58
-87
5-III :
Conduire
Business
France à
l’équilibre
financier pour
assurer la
pérennité de
son modèle
Résultat net
minimal en
comptabilité
générale,
sans
retraitements
(M EUR)
Au global
>1
>0,2
1,53
1,87
5-IV :
Contribuer à
la
rationalisation
des réseaux de
l’État à
l’étranger
Masse
salariale à
l’étranger
maximale (M
EUR)
Au global
56
52
55,04
49,58
5-V : Déployer
une
comptabilité
analytique
pour mieux
piloter son
action
Atteinte des
jalons pour la
mise en place
d’une
comptabilité
analytique
Au global
Oui
Oui
5-VI :
Améliorer
l'efficience du
soutien public
à
l'international
isation des
entreprises
Montant de
la subvention
de l’État par
opération
d’internation
alisation
d’entreprise
aboutie avec
le concours
de Business
France
(investisseme
nts étrangers
aboutis en
France et
nouveaux
courants
d’affaires des
PME & ETI
françaises
Au global
19 600
19 000 €
18 445
17 798 €
BUSINESS FRANCE
119
réalisés à
l’étranger)
BUSINESS FRANCE
120
Annexe n° 6.
Historique des présidents et directeurs de Business France
Dates de nomination
Président(e)
Directeur(rice) général(e)
30 mai 2014 (Ubifrance)
Muriel Pénicaud
144
17 août 2015
Estelle Grelier
145
Inchangée
10 juin 2016
Seybah Dagoma
146
Inchangée
19 mai 2017
Inchangée
Frédéric Kaplan (intérim)
147
14 septembre 2017
Pascal Cagni
148
Christophe Lecourtier
149
Source : Legifrance
144
Décret du 30 mai 2014 portant nomination de la directrice générale d'Ubifrance, Agence française pour le
développement international des entreprises - Mme PÉNICAUD (Muriel)
145
Décret du 17 août 2015 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de Business France -
Mme GRELIER (Estelle)
146
Décret du 10 juin 2016 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de Business France
147
Arrêté du 19 mai 2017 portant désignation du directeur général par intérim de l'agence Business France.
148
Décret du 14 septembre 2017 portant nomination du président du conseil d'administration de l'agence Business
France - M. CAGNI (Pascal).
149
Décret du 14 septembre 2017 portant nomination du directeur général de l'agence Business France - M.
LECOURTIER (Christophe)
BUSINESS FRANCE
121
Annexe n° 7.
Exemple de carte zonale de Busines France (zone Méditerranée Est)
Source : Business France