Les difficultés d’application de la règle d’observation de la nouvelle lune
La règle énoncée par le Prophète pour la détermination du début des mois islamiques (consistant à voir soi-même la nouvelle lune, ou à apprendre de source fiable qu’elle a été observée quelque part) répondait parfaitement aux besoins de petites communautés ou d’individus isolés voyageant dans le désert. Mais, son application à des populations entières, vivant sur des territoires étendus, soulevait de grandes difficultés d’ordre théorique et pratique.
En effet, l’observation de la nouvelle lune à l’oeil nu n’est pas une affaire simple. Elle dépend de nombreux paramètres astronomiques et de facteurs atmosphériques, qui peuvent être favorables en un lieu donné, à un moment donné, et défavorables ailleurs, ou en d’autres saisons. En conséquence, des personnes situées en des lieux différents n’observeront pas toutes la nouvelle lune le même soir. Le premier jour du mois sera, de ce fait, décalé d’un jour ou deux d’une communauté musulmane à l’autre.
Or, les premiers astronomes convertis à l’islam (et dans leur sillage les juristes musulmans) savaient bien que la durée du mois lunaire se situait entre 29 j et 30 j, entre deux conjonctions, comme l’enseignaient déjà les astronomes babyloniens, deux millénaires auparavant ; ou entre deux observations de la nouvelle lune, comme le Prophète l’avait souligné dans différents hadiths. Le début du mois et sa durée étaient indépendants de la présence ou de l’absence d’observateurs et des conditions de visibilité.
L’observation d’une nouvelle lune devait donc, logiquement, marquer le début du nouveau mois lunaire pour l’ensemble de la Terre. De même, la durée de tout mois lunaire, entre deux nouvelles lunes, devait être identique pour toutes les communautés. (18 )
Mais, ces propositions, si simples sur le plan théorique, soulevaient des problèmes d’une grande complexité, au niveau de leur application. Par exemple, une fois la nouvelle lune observée de manière fiable, quelque part, comment cette information serait-elle portée à la connaissance de populations vivant sur de vastes territoires, ou parfois même en des régions très éloignées (comme l’Espagne par rapport à l’Arabie) ? A qui cette information s’imposait-elle avec toutes ses implications (telles que commencer le jeûne, célébrer la fin du ramadan, etc.) ? (19)
Les juristes des premiers temps de l’islam, à la fois réalistes et pragmatiques, donnèrent des réponses diversifiées, parfois très nuancées, à ces questions. Les différentes écoles juridiques prirent en considération les facteurs qui leur semblaient s’imposer, qu’ils soient d’ordre astronomique, théologique, juridique ou pratique. De ce vaste éventail de réponses se dégage un noyau central de principes fondamentaux, qui sont d’un grand intérêt aujourd’hui :
- D’une manière générale, l’observation de la nouvelle lune ne peut être prise en compte que par les communautés auxquelles l’information parvient.
- L’observation de la nouvelle lune dans un pays d’Orient marque, sur le plan théorique, le début du nouveau mois pour tous les pays situés à l’ouest du lieu de cette observation. (20) Car, au fur et à mesure que l’âge de la nouvelle lune augmente, entre le moment de sa naissance (à la conjonction) et son premier coucher, la possibilité de l’observer s’améliore. C’est le cas en allant d’Est en Ouest, de la Mecque vers Casablanca, par exemple, du fait que la nouvelle lune est âgée de 3 h de plus à son coucher au Maroc qu’à son coucher en Arabie Saoudite.
- Une observation de la nouvelle lune doit être considérée comme nulle, lorsqu’elle est rapportée alors que la conjonction n’a pas encore eu lieu. (21)
- Mais, par-delà toutes ces considérations, et compte tenu des difficultés de communication entre les communautés musulmanes, sur le plan géographique, les oulémas déclarèrent que les habitants de chaque pays devaient appliquer la décision des autorités nationales, concernant le début des mois lunaires.
Ces règles n’avaient, à l’époque, qu’une portée limitée, parce que l’information sur l’observation de la nouvelle lune ne pouvait être véhiculée que sur des zones géographiques restreintes, proches du lieu d’observation. De plus, ceux qui n’avaient pas connaissance de l’observation de la nouvelle lune le soir du 29è j du mois comptabiliseraient un 30è j dans le mois en cours, puis entameraient le décompte du nouveau mois, avec un écart ne dépassant pas 24 h.
Mais, aujourd’hui, du fait de la multiplicité des Etats et des communautés islamiques à travers le monde, le même début de mois est, parfois, égrené comme un chapelet, en plusieurs jours successifs, dans différents pays. Il en fut ainsi pour « Eid al fitr » ou 1er chawal 1429, qui fut célébré en 5 jours différents à travers le monde : dans 1 pays le 29 septembre 2008, dans 19 pays le 30 septembre, dans 25 pays le 1er octobre, dans 5 pays le 2 octobre, et dans 1 communauté le 3 octobre 2008. (22)
Un tel dérapage du calendrier musulman est contraire à la Raison, et ne serait pas possible, si les principes énoncés ci-dessus étaient respectés. C’est la thèse soutenue dès 1965 par Allal el Fassi, un ’alem de l’université Qarawiyine de Fès et ministre marocain des affaires islamiques, dans un rapport sur « le début des mois lunaires » préparé à la demande du roi Hassan II. D’après lui, si un consensus islamique pouvait être réalisé autour d’un tel « retour aux sources », cela pourrait constituer une « voie de progrès » considérable, dans le but d’unifier les dates des célébrations à caractère religieux à travers le monde musulman, en exploitant les possibilités offertes par les technologies modernes de communication. (23)
Ainsi, concernant « eid al fitr » ou 1er chawal 1429, la conjonction eut lieu le 29 septembre 2008 à 8:12 GMT mais, d’après les observatoires astronomiques, la nouvelle lune ne pouvait être observée nulle part sur Terre, ce jour-là. L’observation annoncée par l’Arabie Saoudite, le soir du 29 septembre, était donc erronée. Par contre, le soir du 30 septembre, la nouvelle lune pouvait être observée dans de nombreuses régions du monde. (24) La nouvelle d’une telle observation, où que ce soit sur Terre, au soir du 30 septembre, aurait pu être portée immédiatement à la connaissance de l’ensemble de la planète, grâce aux moyens de télécommunication modernes. Toutes les communautés musulmanes du monde auraient donc pu célébrer « eid el fitr » le même jour, le 1er octobre, compte tenu des principes formulés par les premiers oulémas sur ces questions. (25)
L’écart entre les discours méthodologiques et les pratiques nationales
Mais, dans le souci d’affirmer leur souveraineté, de nombreux Etats musulmans ont défini leurs propres procédures en matière de détermination du début des mois lunaires. Celles-ci sont, parfois, sans rapport avec la méthode d’observation préconisée par les oulémas, comme c’est le cas de la Libye. Ou bien, elles sont, dans certains cas, associées à des paramètres d’ordre astronomique, qui ont pour but d’améliorer la fiabilité de l’observation. (26)
L’Arabie Saoudite applique, ainsi, deux méthodes pour la détermination du début du nouveau mois. Elle utilise, à des fins administratives, un calendrier annuel, basé sur le calcul, connu sous le nom de calendrier d’Umm al Qura, (27) qui tient compte à la fois de la "conjonction" et des horaires de coucher du soleil et de la lune aux coordonnées de La Mecque, le soir du 29è j de chaque mois. Le coucher de la lune après celui du soleil indique le début du nouveau mois. Dans le cas contraire, le mois en cours aura une durée de 30 jours.
Mais, l’Etat saoudien estime qu’il n’est pas conforme à la charia d’utiliser le calendrier d’Umm al Qura pour déterminer le début des mois associés à des célébrations religieuses (1er muharram, 1er ramadan, 1er chawal, 1er dhul hijja...). Des commissions spécialisées sont chargées, en de telles occasions, de scruter le ciel à l’oeil nu pour apercevoir la nouvelle lune, avant que le Haut Conseil Judiciaire d’Arabie Saoudite ne décrète le début du nouveau mois.
En Inde, au Pakistan, au Bangladesh, à Oman, au Maroc, au Nigéria, à Trinidad, etc., l’observation de la nouvelle lune doit être attestée par un cadi (juge) ou une commission officielle spécialisée.
En Egypte, le nouveau mois débute après la conjonction, lorsque la nouvelle lune se couche 5 minutes au moins après le coucher du soleil.
En Indonésie, en Malaisie et à Brunei, il débute après la conjonction, lorsque l’âge de la nouvelle lune est supérieur à 8 h, l’altitude < 2° et l’élongation > 3 ° .
Il débute, en Turquie, après la conjonction, quand la nouvelle lune forme un angle de 8° au moins avec le soleil, à une altitude d’au moins 5 ° .
En Libye, le nouveau mois débute si la conjonction se produit avant l’aube (« fajr »), heure locale.
L’étude de cas spécifiques démontre, cependant, l’existence d’un écart important entre les règles que les différents Etats et communautés islamiques affirment appliquer et leurs pratiques. Cela ressort clairement de l’analyse du cas du 1er ramadan 1426, qui fut célébré en 4 jours différents à travers le monde : le lundi 3 octobre 2005 au Nigéria ; le mardi 4 octobre dans 22 pays, dont l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Mauritanie, la Libye et l’Egypte ; le mercredi 5 octobre dans 23 pays ; et le jeudi 6 octobre dans 3 pays. (28)
D’après les observatoires astronomiques, les observations annoncées par le Nigéria, l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Mauritanie et l’Egypte étaient erronées. (29) Elles n’étaient possibles ni le 2 octobre au Nigéria (la veille de la conjonction) ni le 3 octobre 2005 (au soir de la conjonction), en Arabie Saoudite ou en Algérie, compte tenu des paramètres astronomiques applicables à ces régions. (30) L’Egypte ne pouvait pas, non plus, avoir observé le coucher de la lune 5 minutes après celui du soleil, conformément à la procédure qu’elle disait appliquer. Mais, bien que ces données astronomiques aient été largement connues des experts, et aient été absolument défavorables à toute observation visuelle de la nouvelle lune, les Etats concernés n’en ont tenu aucun compte, en procédant à l’annonce des observations, pour des raisons inexpliquées.
Cependant, l’observation de la nouvelle lune pouvait être effectuée le soir du 4 octobre dans de nombreuses régions du monde (mais non en Europe, au Moyen Orient et en Afrique du Nord). Le jeûne aurait donc pu débuter le 5 octobre dans toutes les communautés musulmanes du monde, si la première observation fiable effectuée quelque part, avait été validée et confirmée par les autorités nationales concernées, puis avait été immédiatement portée à la connaissance des fidèles sur toute la Terre, grâce aux moyens de télécommunication modernes, comme le proposait Allal el Fassi en 1965. Seule la Libye, qui n’utilise pas la méthode d’observation de la nouvelle lune, et se base uniquement sur le critère de la « conjonction réalisée avant l’aube, heure libyenne » aurait débuté le ramadan le 4 octobre.
Les aléas associés à la méthode d’observation mensuelle de la nouvelle lune ont constitué une source de frustration récurrente pour un grand nombre de musulmans, en particulier à l’occasion des grandes célébrations religieuses. Ayant reçu une éducation moderne, ils savent qu’il ne peut exister, sur le plan astronomique, qu’un seul mois lunaire, applicable à l’ensemble de la Terre, débutant au même instant pour tous, et de la même durée dans tous les pays. De nombreux penseurs et dirigeants musulmans en concluent qu’il serait plus raisonnable de déterminer le début des mois islamiques, en se basant sur le calendrier lunaire astronomique, qui peut être établi des années à l’avance, et est parfaitement fiable.
Mais, ils sont confrontés à une question épineuse, à laquelle peu d’entre eux sont en mesure d’apporter une réponse satisfaisante : « Une telle démarche est-elle compatible avec les prescriptions de la charia ? »
Pour Cheikh Abdul Muhsen Al-Obaikan, conseiller du Ministère de la Justice d’Arabie Saoudite, cependant, la réponse est évidente. Dans une interview accordée à un quotidien saoudien le 5 octobre 2005, il déclare : « Compte tenu de l’état d’avancement de la science et de la technologie modernes, utiliser l’œil nu pour déterminer le début et la fin du mois de ramadan relève d’une démarche primitive ... Il n’y a pas d’autre façon de le dire, c’est du sous-développement à l’état pur. » (31)
19. Allal el Fassi : « Aljawab assahih... » op. cit. pp. 21
20. Allal el Fassi : « Aljawab assahih... » op. cit. pp. 18-33
21. Allal el Fassi : « Aljawab assahih... » op. cit. pp. 26-28
22. Allal el Fassi : « Aljawab assahih... » op. cit. p. 22
23. Moonsighting.com : Premier chawal 1429 "eid al fitr" dans les pays musulmans
24. Allal el Fassi : « Aljawab assahih... » op. cit. p. 25
25. « The Astronomical New Moon is on Monday, September 29, 2008 at 8:12 GMT, 4:12 am EDT, 1:12 am PDT). It will not be visible on September 29 except small possibility in Polynesian Islands. On Tuesday, September 30, it will be visible in New Zealand Australia, Indonesia, South Asia, Africa and Americas. In North America on September 30, it can be seen in Southern belt states. So, Eidul-Fitr is expected on Wednesday, October 1, most of the world, Insha-Allah. Also, according to the criteria adopted by Fiqh Council of North America, and European Council for Fatwa and Research, the first day of Shawwal is on Wednesday, October 1, 2008, which would be after completing 30 days of Ramadan.
In UK moon cannot be sighted on Sep 29 or Sep 30, 2008. Sighting in UK could only be on October 1. However a Fatawa from Deoband, India, is that even if moon is seen in as far south as South Africa, UK will accept that sighting. According to this criterion Eid in UK will be on October 1.In Pakistan, moon may not be seen on September 30, except by high powered telescope. So, Eid in Pakistan is expected to be on Octber 2, 2008. ISNA’s decision is on https://www.isna.net/for Eid to be on Oct. 1, Wednesday”
26. Le calendrier saoudien d’Umm al Qura, préparé sur une base annuelle, donc longtemps à l’avance, avait annoncé le 1 chawal pour le 1 octobre (en application de ses paramètres). Mais, les autorités saoudiennes l’ « ajustèrent » à la dernière minute pour ramener le 1er chawal au 30 septembre 2008, pour des raisons inexpliquées. Le détail de ces « ajustements » est présenté par l’astronome Robert Harry van Gent dans son article : The Umm-al-Qura calendar of Saudi Arabia dans la section « Advancement and postponement of the Umm al Qura calendar ». A noter que quatorze Etats musulmans ont suivi l’Arabie Saoudite dans cet « ajustement ».
27. Moonsighting.com : Procédure d’observation de la nouvelle lune par pays
28. Robert Harry van Gent : The Umm-al-Qura calendar of Saudi Arabia
29. Moonsighting.com 1426rmd : Au Nigéria, les autorités annoncèrent que la nouvelle lune avait été aperçue le 2 octobre au soir , et le premier jour de jeûne fut fixé au 3 octobre, alors que la conjonction n’eut lieu que le 3 octobre, dans la matinée.
Le Haut Conseil Judiciaire d’Arabie Saoudite (HCJAS) annonça, pour sa part, que la nouvelle lune avait été aperçue le 3 octobre au soir, alors qu’elle avait moins de 5 h d’âge. Or, d’après les astronomes, il était impossible d’observer une lune aussi jeune (l’âge habituel requis étant d’au moins 18 h). De plus, les autres paramètres astronomiques n’étaient pas favorables à une telle observation. Le début du ramadan fut décrété pour le 4 octobre, date qui concordait avec celle établie de longue date par le calendrier d’Umm al Qura. Huit Etats du Moyen Orient annoncèrent le début du ramadan pour le 4 octobre, en se basant sur l’annonce saoudienne.
L’Algérie, la Mauritanie et l’Egypte annoncèrent également que la nouvelle lune avait été aperçue sur leur territoire le soir du 3 octobre, alors qu’elle était âgée de moins de 9 h dans toute cette zone, à la fois bien trop jeune pour être visible, et associée à des paramètres d’observation défavorables. Pour eux aussi, le ramadan débuta le 4 octobre.
La Libye, quant à elle, débuta le jeûne du ramadan le 4 octobre, du fait que la conjonction s’était produite le 3 octobre dans la matinée, donc avant le « fajr » (aube) du 4 octobre.
30. La multiplicité des rapports erronés relatifs à l’observation de la nouvelle lune, parfois avant même la conjonction, s’explique du fait que les personnes cherchant à apercevoir la nouvelle lune dans le ciel, à son premier coucher, la confondent souvent, de bonne foi, avec d’autres phénomènes naturels.
En effet, comme il a déjà été indiqué, la nouvelle lune ne devient généralement visible que quelques 18 h après la conjonction, et sujet à l’existence de conditions favorables résultant de facteurs tels que le nombre d’heures écoulées depuis la conjonction ; les positions relatives du soleil, du croissant lunaire et de l’observateur ; l’altitude de la lune au coucher du soleil ; le lieu où l’on procède à l’observation ; l’angle formé avec le soleil au moment du coucher ; les conditions d’observation (pollution, humidité, température de l’air, altitude) ; la limite de détection de l’œil humain ; etc.
Dans beaucoup de cas, le jeu de tous ces facteurs la rend très difficile (sinon impossible) à distinguer dans le ciel, à l’oeil nu, à son premier coucher après la conjonction.
31. Moonsighting.com 1426rmd : Le site spécialisé « Moonsighting.com » explique que la conjonction s’est produite le 3 octobre à 10:28 GMT mais que la nouvelle lune ne pouvait être observée nulle part dans le monde le 3 octobre 2005. Elle pouvait être vue le 4 octobre dans la majeure partie du monde, à l’exception de la plus grande partie de l’Asie et de Europe, où elle ne pourra être vue que le 5 octobre au soir. Par conséquent, le 1er ramadan sera le 5 octobre en Amérique du Nord et dans la plus grande partie du monde, sauf en Europe et dans la plus grande partie de l’Asie.
32. « The Astronomical New Moon is on Monday October 3, 2005 at 10:28 Universal Time. Looking at the visibilty curve one can understand that the moon is in the Southern Hemisphere. The moon is about 15 hours old and being too low on the horizon for North America will set in 14 min. after sunset on west coast. It cannot be seen in North America nor anywhere East of USA October 3. On October 4, it will be visible in most of the world except most of Asia and Europe, where it will be 24 to 31 hours old and less than 2 degrees above the horizon, still not visible. In Europe and most of Asia, it cannot be seen until October 5, when it will be 48 to 55 hours old. Accordingly, the first day of Ramadan will be on Wednesday, October 5, 2005 for North America and most of the world, except most of Asia and Europe”
33. Anver Saad, « The Untold Story of Ramadhan Moon Sighting » Daily muslims, October 07, 2005 : « In an interview with a Saudi newspaper, Saudi religious scholar Sheik Abdul Muhsen Al-Obaikan argued that using the naked eye to determine the beginning and end of Ramadan was primitive in an age of modern science and technology. "There is no other way to put it. It’s pure backwardness," he said. »
Auteur : Khalid Chraibi
Economiste (U. de Paris, France, et U. de Pittsburgh, USA), a occupé des fonctions de consultant économique à Washington D.C., puis de responsable à la Banque Mondiale, avant de se spécialiser dans le montage de nouveaux projets dans son pays. Il est l'auteur de nombreux articles d'analyse économique publiés dans le magazine « Economia », ainsi que de plusieurs chapitres de l'ouvrage collectif : « The Kingdom: Saudi Arabia and the challenge of the 21st century », Mark Huband and Joshua Craze (Editors), Columbia University Press/Hurst, New York, 2009