FRAGMENTS VARIABLES D'ANTICORPS DE CAMELIDES A CHAINE
UNIQUE ET LEURS APPLICATIONS POUR LE DIAGNOSTIC ET LE
TRAITEMENT DE PATHOLOGIES DIVERSES
La présente invention est relative à des fragments variables d'anti- corps de camélidés à chaîne unique ainsi qu'à leurs applications pour le traitement ou le diagnostic des pathologies associées aux molécules reconnues par ces anticorps. De manière plus précise, la présente invention est relative à :
- des fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique dirigés contre des agents pathogènes, qui ne sécrètent pas de toxines et plus particulièrement à des fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique dirigés contre au moins une molécule d'adhésion et notamment la phosphorylcholine (VHH-anti-phosphorylcholine) associée aux surfaces des agents pathogènes retrouvées dans les infections mucosales ainsi qu'à leurs applications dans le diagnostic et le traitement des maladies infectieuses correspondantes ; - des fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique dirigés contre le peptide β-amyloïde 1-42 (Aβ42) (VHH-Aβ42), ainsi qu'à leurs applications pour le diagnostic et le traitement de pathologies non infectieuses comprenant le dépôt, dans un ou plusieurs organes ou tissus, de substances amyloïdes (produits dérivés de constituants cellulaires comme des produits dérivés de protéines insolubles), et plus particulièrement pour le diagnostic et le traitement des maladies neuroagrégatives comme la maladie d'Alzheimer.
Au sens de la présente invention, on entend par :
- maladies infectieuses, des maladies induites par des agents pathogènes (virus ou bactéries), à l'exclusion des bactéries productrices de toxines ; de manière plus précise, il s'agit d'infections mucosales, dans lesquelles on observe l'expression, à la surface des bactéries induisant lesdites infections, d'au moins une molécule d'adhésion et notamment de phosphorylcholine.
- maladies non-infectieuses dans lesquelles on observe un dépôt de substances amyloïdes insoluble, notamment les maladies suivantes : des maladies chroniques inflammatoires, le myélome multiple, la macroglobulinémie, la poly- neuropathie amyloïde familiale, la cardiomyopathie familiale, l'amylose sénile systémique, la polynéphropathie amyloïde familiale, l'amylose familiale, le syndrome
de Gerstmann-Straussler-Scheinker, la néphropathie amyloïde familiale avec urticaire et surdité (syndrome de Muckle-Wells), le carcinome médullaire de la thyroïde, le dépôt amyloïde isolé des auricules, l'amylose associée à l'hémodialyse (HAA) et les maladies neuroagrégatives ou neurodégénératives associées à la présence de dépôts amyloïdes (maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson, etc...).
La maladie d'Alzheimer est un désordre neurodégénératif ou neuroagrégatif qui affecte 1 à 6 % de la population âgée de plus de 65 ans. L'une de ses caractéristiques est la présence de plaques séniles qui contiennent du β-amyloïde, produit toxique dérivé de la protéine βAPP (β Amyloïd Precursor Protein), constitué de peptides de 39 à 42 acides aminés (peptides Aβ), engendrés par le clivage de la βAPP par des sécrétases. Les mécanismes responsables de la toxicité du β-amyloïde ne sont pas connus et la relation entre le β-amyloïde et la pathologie n'est pas élucidée.
Jusqu'à maintenant, il n'existe pas de traitement de la maladie d'Alzheimer mais l'immunothérapie à base d'anticorps semble être une voie extrê- mement prometteuse. En effet, dans un modèle murin de la maladie d'Alzheimer (souris transgéniques pour la protéine βAPP), il a été montré que l'immunisation par le peptide β-amyloïde 1-42 (peptide Aβ42) empêche le dépôt cérébral de β-amyloïde chez les jeunes souris, élimine les dépôts de β-amyloïde chez les souris âgées et surtout prévient les pertes de mémoire chez ces souris (Schenk et al., Archives of Neurology, 2000, 57 : 934-936 ; Weiner et al., Annals ofNeurology, 2000, 48): 567- 579 ; Janus et al., Nature, 2000, 408 : 979-982 ; Morgan et al., Nature, 2000, 408: 982-9857; Bard, F., et al., Nature Medicine, 2000. 6: 916-9 ; Solomon et al., P.N.A.S., 1997, 94 : 4109-4112). La Demande Internationale PCT WO 02/074240 préconise également l'immunothérapie passive (administration d'anticorps anti-amyloïdes), dans la mesure où les vaccins à base de peptide Aβ42 se sont révélés inflammatoires. Les anticorps préconisés sont des immunoglobulines classiques, produites par les techniques d'ADN recombinant ou par synthèse chimique.
Deux mécanismes non-exclusifs ont été proposés pour expliquer l'action des anticorps anti-Aβ42 : - un effet direct des anticorps à l'intérieur du cerveau (Bard et al., précité; Solomon et al., DNA & Cell Biology, 2001, 20 : 697-703) ; les anticorps se
fixeraient au peptide Aβ42 du cerveau d'une manière qui empêche la conversion de la forme soluble du peptide en la forme insoluble trouvée sur les plaques (Solomon et al., 2001, précité). Cette hypothèse est appuyée par les travaux sur l'immunisation contre la protéine du prion (Peretz et al., Nature, 2001, 12: 739-743), - un effet indirect sur les échanges dynamiques du peptide Aβ42 entre le sang et le cerveau (DeMattos, R.B., et al., P.N.A.S., 2001, 98: 8850-8855) ; les anticorps anti-Aβ42 ne pénétreraient pas dans le cerveau, mais agiraient plutôt à la périphérie. Le peptide Aβ42 semble passer la barrière hémato-encéphalique par transport actif et être en situation d'équilibre entre le cerveau et le sang. En se fixant aux peptides Aβ42 en solution dans le sang, les anticorps pourraient modifier cet équilibre, causant la séquestration du peptide Aβ42 dans le sang ou peut-être son extraction du cerveau.
Toutefois, les anticorps monoclonaux de souris ou leurs fragments (scFv) présentent les inconvénients suivants pour une utilisation en thérapie humaine : - les anticorps monoclonaux de souris qui sont immunogènes chez l'Homme ne peuvent pas être administrés de façon répétée, sur une longue période, et - les fragments scFv sont peu solubles et peu stables in vivo. Afin de traiter plus efficacement les maladies comprenant le dépôt de substances amyloïdes et notamment les maladies neuroagrégatives telles que la maladie d'Alzheimer, il existe un réel besoin de disposer de nouveaux anticorps mieux adaptés aux besoins de la pratique.
Par ailleurs, certaines maladies infectieuses sont dues à des espèces bactériennes qui expriment au moins une molécule d'adhésion et notamment de la phosphorylcholine à leur surface et colonisent les muqueuses (pathogènes primaires, pathogènes occasionnels ou pathogènes commensales). Les infections mucosales sont la première étape d'infections invasives (bactériémies et méningites) : Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa et Streptococcus pneumoniae. En raison des polyrésistances aux antibiotiques et de l'absence de vaccins efficaces, notamment en raison de la variabilité de certaines espèces (N. meningitidis et S. pneumoniae), il existe un réel besoin de traitements alternatifs de ces infections, ainsi que d'un diagnostic rapide.
Les camélidés (chameaux, dromadaires, lamas, alpagas, etc ..) ont la particularité de posséder à la fois des immunoglobulines classiques possédant deux chaînes lourdes et deux chaînes légères et des immunoglobulines dénommées immunoglobulines à chaîne lourde (HCAbs) ou immunoglobulines à chaîne unique qui possèdent deux chaînes lourdes mais pas de chaînes légères (Pour une revue voir NGUYEN et al., Advances in Immunology, 2001, 79: 261-296 et Muyldermans et al., Reviews in Molecular Biotechnology, 2001, 74: 277-302). Leur chaîne lourde qui possède un poids moléculaire compris entre 43 kDa et 47 kDa selon les espèces, est constituée d'un domaine variable (VHH) d'environ 16 kDa, séparé de deux domaines constants (CH2 et CH3) par une région charnière. Leur paratope (domaine de liaison à l'antigène) est constitué d'un seul domaine variable (VHH). Malgré l'absence de diversité due à la combinatoire entre les domaines variables des chaînes lourdes et légères (VH-VL), ces anticorps à chaîne unique possèdent une grande capacité de reconnaissance des antigènes grâce à des CDRs qui possèdent un nombre d'acides aminés plus important que les CDRs « classiques ». La préparation d'anticorps à partir de camélidés immunisés par un antigène (toxine bactérienne ou venin) et le criblage, par la technique d'exposition sur phage (phage display), de banques de ces domaines VHH sont décrits dans la Demande EP 0739 981.
Les banques fabriquées à partir de ces domaines VHH uniques contiennent des anticorps fonctionnels qui ont subi une maturation in vivo. Les VHH issus de ces banques possèdent une affinité et une spécificité élevées pour l'antigène. En outre, ils sont capables de reconnaître des épitopes peu immunogènes pour les anticorps "classiques" et certains d'entre eux sont des inhibiteurs d'enzyme très puissants grâce à un mécanisme très original ; le CDR 3 qui est beaucoup plus long que la moyenne est capable de former une boucle qui va s'insérer dans le site actif de l'enzyme.
Les VHH, sélectionnés à partir de ces banques, sont bien exprimés, très solubles et très stables. En outre, du fait de leur petite taille et de l'homologie de leurs séquences FR avec celles des immunoglobulines humaines, les VHH sont peu immunogènes chez l'Homme.
En conséquence, les VHH offrent des perspectives incontestables pour le diagnostic et le traitement de pathologies humaines ou animales, par rapport aux anticorps monoclonaux ou aux fragments d'anticorps conventionnels (ScFv).
En outre, pour ce qui concerne les infections dans lesquelles on observe l'expression d'au moins un molécule d'adhésion et notamment de phosphorylcholine à la surface des agents pathogènes, l'administration de tels anticorps, notamment par voie topique (intranasale, dans le cas des agents pathogènes respiratoires) présentent les avantages supplémentaires suivants :
- efficacité jusqu'à cent fois supérieure à celle de l'administration parentérale
- activité immédiate
- traitement ciblé au site même de l'infection
- facilité d'administration et bonne tolérance
- peu ou pas d'interférence avec le système immunitaire de l'hôte - adaptation rapide de la préparation d'anticorps à tout nouveau variant antigénique
- peu de risque de sélection de variants résistants.
En conséquence, la présente invention a pour objet l'utilisation d'anticorps à chaîne unique de camélidés, sélectionnés dans le groupe constitué par des anticorps comprenant des fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique dirigés contre des agents pathogènes ne sécrétant pas de toxine ou ne contenant pas la protéase NS3 de l'HCV et des anticorps comprenant des fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique dirigés contre le peptide β-amyloïde 1-42, pour la détection de la présence d'un agent pathogène ne sécrétant pas de toxine ou ne contenant pas la protéase NS3 de l'HCV ou pour la détection d'une maladie comprenant des dépôts de substances amyloïdes insolubles.
Les Inventeurs ont préparé une banque de fragments variables d'anticorps de camélidés, dirigés contre le peptide β-amyloïde 1-42 (banque VHH- Aβ42) ; à partir de cette banque, les Inventeurs ont isolé des fragments d'anticorps qui répondent mieux aux besoin de la pratique en ce qu'ils présentent les propriétés suivantes :
- ils se lient spécifiquement au peptide 1-42 du précurseur de la protéine β-amyloïde avec une affinité élevée,
- ils possèdent un faible poids moléculaire et sont solubles,
- ils sont très stables, et - ils sont peu immunogènes.
Les fragments variables d'anticorps à chaîne unique anti-Aβ42 représentent des candidats pour une immunothérapie des maladies comprenant le dépôt de substances amyloïdes dans au moins un organe ou tissu et notamment de la maladie d'Alzheimer. En outre, ils sont utiles pour le diagnostic de cette maladie ; par exemple des VHH marqués peuvent être utilisés en imagerie médicale.
En conséquence, la présente invention a pour objet une banque immune d'ADNc de fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique, dirigés contre le peptide β-amyloïde 1-42 (SEQ ID NO: 1), déposée à la Collection
Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2937.
La banque immune d'ADNc VHH-Aβ42 selon l'invention est préparée à partir de lymphocytes de camélidés immunisés par le peptide Aβ42, par clonage de fragments VHH, comme décrit dans la Demande EP 0739981.
La présente invention a également pour objet un fragment variable d'anticorps de camélidés à chaîne unique, dirigé contre le peptide β-amyloïde 1-42, caractérisé en ce qu'il est codé par un ADNc isolé par un procédé comprenant au moins les étapes suivantes :
- la culture de la banque d'ADNc de fragments variables d'anticorps VHH-Aβ42 telle que définie ci-dessus, dans des conditions permettant l'expression desdits fragments variables,
- la mise en contact desdits fragments variables avec le peptide β- amyloïde 1-42 (Aβ42), dans des conditions permettant la liaison dudit fragment variable d'anticorps avec ledit peptide, et
- l'isolement de l'ADNc correspondant aux fragments variables d'anticorps capables de se lier audit peptide.
Les conditions de culture de la banque d'ADNc et d'incubation des fragments variables avec le peptide Aβ42 sont des conditions classiques connues en elles-mêmes de l'Homme du métier.
Conformément à l'invention, lesdits fragments variables d'anticoφs à chaîne unique sont issus de n'importe quel animal de la famille des camélidés, par exemple de chameau, dromadaire, lama ou d'alpaga.
Selon un mode de réalisation avantageux dudit fragment variable d'anticoφs, il présente une séquence en acides aminés sélectionnée dans le groupe constitué par les séquences SEQ ID NO: 3, 5, 7 et 9. La présente invention a également pour objet un anticoφs ou un fragment d'anticoφs, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un fragment variable tel que défini ci-dessus.
La présente invention a également pour objet une molécule d'ADNc, caractérisée en ce qu'elle est obtenue par le procédé tel que défini ci-dessus. Selon un mode de réalisation avantageux de ladite molécule d'ADNc, elle présente une séquence nucléotidique sélectionnée dans le groupe constitué par les séquences SEQ ID NO: 2, 4, 6 et 8.
La présente invention a également pour objet un vecteur recombinant caractérisé en ce qu'il comprend au moins une molécule d'ADNc telle que définie ci-dessus.
De nombreux vecteurs où l'on peut insérer une molécule d'acide nucléique d'intérêt afin de l'introduire et de la maintenir dans une cellule hôte eucaryote ou procaryote, sont connus en eux-mêmes ; le choix d'un vecteur approprié dépend de l'utilisation envisagée pour ce vecteur (par exemple réplication de la séquence d'intérêt, expression de cette séquence, maintien de la séquence sous forme extrachromosomique ou bien intégration dans le matériel chromosomique de l'hôte), ainsi que de la nature de la cellule hôte.
De préférence, ledit vecteur est un vecteur d'expression procaryote ou eucaryote, comprenant au moins une cassette d'expression comprenant l'ADNc codant les fragments variables d'anticoφs (VHH-Aβ42) tels que définis ci-dessus, placé sous le contrôle transcriptionnel d'un promoteur approprié, notamment un promoteur permettant l'expression desdits fragments VHH-Aβ42 dans des cellules
hôtes modifiées. Avantageusement, ledit ADNc est clone dans ledit vecteur, en phase avec une séquence étiquette, éventuellement clivable (épitope, séquence polyHistidine...) ; une telle construction permet de produire ledit fragment VHH-Aβ42 sous forme d'une protéine de fusion qui est ensuite purifiée sur une colonne appropriée (colonne d'immunoaffinité ou colonne de nickel), ladite séquence étiquette pouvant éventuellement être clivée par tout moyen approprié.
La présente invention a également pour objet une cellule hôte eucaryote ou procaryote, caractérisée en ce qu'elle est modifiée par une molécule d'acide nucléique ou un vecteur tels que définis ci-dessus. Selon un mode de réalisation avantageux de ladite cellule hôte modifiée, elle a été déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2933 ; ladite cellule hôte exprime le fragment VHH-Aβ42 de séquence SEQ ID NO: 3. Selon un autre mode de réalisation avantageux de ladite cellule hôte modifiée, elle a été déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2934 ; ladite cellule hôte exprime le fragment VHH-Aβ42 de séquence SEQ ID NO: 5. Selon un autre mode de réalisation avantageux de ladite cellule hôte modifiée, elle a été déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2935 ; ladite cellule hôte exprime le fragment VHH-Aβ42 de séquence SEQ ID NO: 7. Selon un autre mode de réalisation avantageux de ladite cellule hôte modifiée, elle a été déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2936 ; ladite cellule hôte exprime le fragment VHH- Aβ42 de séquence SEQ ID NO:9. Les molécules d'acide nucléique selon l'invention sont obtenues par les méthodes classiques, connues en elles-mêmes, en suivant les protocoles standards tels que ceux décrits dans Current Protocols in Molecular Biology (Frederick M.
AUSUBEL.2000, Wiley and son Inc, Library of Congress, USA). Par exemple, elles peuvent être obtenues par amplification d'une séquence nucléique par PCR ou RT- PCR ou bien par synthèse chimique totale ou partielle.
Les techniques de production et de purification de protéines recom- binantes, les méthodes d'immunisation et de production d'anticoφs et les techniques immunologiques reposant sur la détection de complexes antigène-anticoφs (ELISA, RIA, Western-Blot) sont connues en elles-mêmes ; à titre d'exemple on peut citer celles décrites dans Current Protocols in Molecular Biology, précité et dans Current protocols in Immunology (John E. Coligan, 2000, Wiley and son Inc, Library of Congress, USA).
Du fait de leurs propriétés telles que définies ci-dessus, les fragments variables d'anticoφs (VHH-Aβ42) selon l'invention sont utiles pour le diagnostic et le traitement des maladies comprenant un dépôt, dans un ou plusieurs organes ou tissus, de substances amyloïdes, et notamment des maladies neuroagréga- tives comme la maladie d'Alzheimer.
En conséquence la présente invention a pour objet l'utilisation d'un fragment variable d'anticoφs VHH-Aβ42 ou bien d'un anticoφs ou d'un fragment d'anticoφs dérivés, tels que définis ci-dessus pour la préparation d'un réactif de diagnostic destiné à la détection de maladies comprenant le dépôt, dans un ou plusieurs organes ou tissus, de substances amyloïdes insolubles, et notamment des maladies neuroagrégatives comme la maladie d'Alzheimer.
Ladite détection peut-être effectuée par toute technique appropriée, notamment par des techniques d'imagerie médicale.
La présente invention a également pour objet un kit de diagnostic de maladies comprenant le dépôt, dans un ou plusieurs organes ou tissus, de substances amyloïdes insolubles, et notamment des maladies neuroagrégatives comme la maladie d'Alzheimer, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un fragment variable d'anticoφs VHH-Aβ42 ou bien un anticoφs ou un fragment d'anticoφs comprenant ledit fragment variable d'anticoφs, tels que définis ci-dessus. La présente invention a en outre pour objet une composition pharmaceutique, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins un fragment variable d'anticoφs VHH-Aβ42 ou bien un anticoφs ou un fragment d'anticoφs comprenant
ledit fragment variable d'anticoφs, tels que définis ci-dessus, associé à au moins un véhicule pharmaceutiquement acceptable.
La présente invention a également pour objet l'utilisation des anticoφs VHH-Aβ42 tels que définis ci-dessus pour la préparation d'un médicament destiné au traitement des maladies comprenant le dépôt, dans un ou plusieurs organes ou tissus, de substances amyloïdes.
Selon un mode de réalisation avantageux de ladite utilisation, lesdites maladies sont des maladies neuroagrégatives, notamment la maladie d'Alzheimer. Du fait de leurs propriétés telles que définies ci-dessus, les fragments variables d'anticoφs (VHH-Aβ42) selon l'invention présentent les avantages suivants par rapport aux anticoφs ou fragments d'anticoφs existants :
- ils sont produits facilement, en grande quantité, à un coût peu élevé, - ils se lient au peptide Aβ42 de façon spécifique et avec une affinité élevée,
- ils possèdent une demi-vie importante,
- ils n'induisent pas de réponse immunitaire du type HAMA (Human anti-mouse antibody) et peuvent donc être administrés chez un patient humain ou animal, de façon répétée sur une longue durée.
Par ailleurs, les fragments variables d'anticoφs à chaîne unique antimolécules d'adhésion et plus particulièrement anti-phosphorylcholine représentent des candidats pour une immunothérapie des maladies infectieuses telles que définies ci- dessus, i.e. dues à des agents pathogènes exprimant à leurs surfaces au moins une molécule d'adhésion et notamment la phosphorylcholine ; les maladies concernées sont notamment les maladies infectieuses mucosales des voies respiratoires.
En conséquence, la présente invention a également pour objet un fragment variable d'anticoφs de camélidés à chaîne unique, dirigé contre des agents pathogènes ne sécrétant pas de toxines, caractérisé en ce qu'il est capable de reconnaître les agents pathogènes ou des fragments de ceux-ci à l'intérieur ou à l'extérieur de cellules eucaryotes ou de tissus ou d'organes de mammifères et en ce
qu'il est codé par un ADNc isolé par un procédé comprenant au moins les étapes suivantes :
- la culture d'une banque d'ADNc de fragments variables d'anticoφs de camélidés à chaîne unique dirigés contre des agents pathogènes, exprimant à leurs surfaces des molécules d'adhésion de la paroi bactérienne, dans des conditions permettant l'expression desdits fragments variables,
- la mise en contact desdits fragments variables d'anticoφs avec au moins une molécule d'adhésion ou des agents pathogènes exprimant à leur surface des molécules d'adhésion, dans des conditions permettant la liaison desdits fragments variables d'anticoφs avec au moins une desdites molécules d'adhésion, et
- l'isolement de l'ADNc correspondant aux fragments variables d'anticoφs VHH-anti-molécule d'adhésion capables de se lier à la molécule d'adhésion correspondante.
La molécule d'adhésion est de préférence la phosphorylcholine ; dans ce cas, la présente invention a également pour objet un fragment variable d'anticoφs de camélidés à chaîne unique, dirigé contre des agents pathogènes, à l'exclusion des bactéries produisant des toxines et à l'exclusion des toxines correspondantes, caractérisé en ce qu'il est capable de reconnaître les agents pathogènes ou des fragments de ceux-ci à l'intérieur ou à l'extérieur de cellules eucaryotes ou de tissus ou d'organes de mammifères et en ce qu'il est codé par un ADNc isolé par un procédé comprenant au moins les étapes suivantes :
- la culture d'une banque d'ADNc de fragments variables d'anticoφs de camélidés à chaîne unique dirigés contre des agents pathogènes, exprimant à leurs surfaces de la phosphorylcholine (VHH-anti-phosphorylcholine), dans des conditions permettant l'expression desdits fragments variables,
- la mise en contact desdits fragments variables d'anticoφs avec de la phosphorylcholine ou des agents pathogènes exprimant à leur surface de la phosphorylcholine, dans des conditions permettant la liaison desdits fragments variables d'anticoφs avec la phosphorylcholine, et - l'isolement de l'ADNc correspondant aux fragments variables d'anticoφs VHH-anti-phosphorylcholine, capables de se lier à la phosphorylcholine.
On entend, au sens de la présente invention, par anticoφs VHH-anti- phosphorylcholine :
- des anticoφs dirigés contre des agents pathogènes présentant à leur surface de la phosphorylcholine, ou dirigés contre la phosphorylcholine, - lesdits anticoφs reconnaissant la phosphorylcholine dans n'importe quel environnement.
Les conditions de culture de la banque d'ADNc et d'incubation des fragments variables avec la phosphorylcholine sont des conditions classiques connues en elles-mêmes de l'Homme du métier. Conformément à l'invention, lesdits fragments variables d'anticoφs à chaîne unique (VHH-anti-molécules d'adhésion ou VHH-anti-phosphorylcholine) sont issus de n'importe quel animal de la famille des camélidés, par exemple de chameau, dromadaire, lama ou d'alpaga.
Selon un mode de réalisation avantageux dudit fragment variable d'anticoφs (VHH-anti-phosphorylcholine), il présente une séquence en acides aminés sélectionnée dans le groupe constitué par les séquences SEQ JJD NO :29, 31, 33, 35, 37, 39, 41, 43, 45, 47 et 49.
La banque immune d'ADNc VHH-anti-molécules d'adhésion ou VHH-anti-phosphorylcholine selon l'invention est préparée à partir de lymphocytes de camélidés immunisés soit par des agents pathogènes présentant à leur surface de la phosphorylcholine, soit par de la phosphorylcholine éventuellement couplée à une protéine porteuse telle que la KLH ou la sérum albumine, par clonage de fragments VHH, comme décrit dans la Demande Européenne n° 0 739 981.
La présente invention a également pour objet un anticoφs ou un fragment d'anticoφs, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un fragment variable VHH-anti-molécule d'adhésion et notamment VHH-anti-phosphorylcholine, tel que défini ci-dessus.
La présente invention a également pour objet une molécule d'ADNc, caractérisée en ce qu'elle est obtenue par le procédé tel que défini ci-dessus. Selon un mode de réalisation avantageux de ladite molécule d'ADNc, elle présente une séquence nucléotidique sélectionnée dans le groupe constitué par les séquences SEQ ID NO:28, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 44, 46 et 48.
La présente invention a également pour objet un vecteur recombinant caractérisé en ce qu'il comprend au moins une molécule d'ADNc telle que définie ci-dessus.
De nombreux vecteurs où l'on peut insérer une molécule d'acide nucléique d'intérêt afin de l'introduire et de la maintenir dans une cellule hôte eucaryote ou procaryote, sont connus en eux-mêmes ; le choix d'un vecteur approprié dépend de l'utilisation envisagée pour ce vecteur (par exemple réplication de la séquence d'intérêt, expression de cette séquence, maintien de la séquence sous forme extrachromosomique ou bien intégration dans le matériel chromosomique de l'hôte), ainsi que de la nature de la cellule hôte.
De préférence, ledit vecteur est un vecteur d'expression procaryote ou eucaryote, comprenant au moins une cassette d'expression comprenant l'ADNc codant les fragments variables d'anticoφs (VHH-anti-phosphorylcholine) tels que définis ci-dessus, placé sous le contrôle transcriptionnel d'un promoteur approprié, notamment un promoteur permettant l'expression desdits fragments VHH-anti- phosphorylcholine dans des cellules hôtes modifiées. Avantageusement, ledit ADNc est clone dans ledit vecteur, en phase avec une séquence étiquette, éventuellement clivable (épitope, séquence polyHistidine...) ; une telle construction permet de produire ledit fragment VHH-anti-phosphorylcholine sous forme d'une protéine de fusion qui est ensuite purifiée sur une colonne appropriée (colonne d'immunoaffinité ou colonne de nickel), ladite séquence étiquette pouvant éventuellement être clivée par tout moyen approprié.
La présente invention a également pour objet une cellule hôte eucaryote ou procaryote, caractérisée en ce qu'elle est modifiée par une molécule d'acide nucléique ou un vecteur tels que définis ci-dessus.
La présente invention a également pour objet l'utilisation d'un fragment variable d'anticoφs VHH dirigé contre toutes les molécules d'adhésion de la paroi bactérienne, pour la préparation d'un réactif de diagnostic destiné à la détection des maladies infectieuses dues à des agents pathogènes qui expriment au moins une molécule d'adhésion à leur surface.
Dans le cas où la molécule d'adhésion est la phosphorylcholine, la présente invention a pour objet l'utilisation d'un fragment variable d'anticoφs VHH-
anti-phosphorylcholine ou bien d'un anticoφs ou d'un fragment d'anticoφs dérivés, tels que définis ci-dessus pour la préparation d'un réactif de diagnostic destiné à la détection des maladies infectieuses dues à des agents pathogènes qui expriment de la phosphorylcholine à leur surface et notamment des maladies infectieuses des voies respiratoires.
Ladite détection peut-être effectuée par toute technique appropriée, notamment par des techniques d'imagerie médicale.
La présente invention a également pour objet un kit de diagnostic des maladies infectieuses dues à des agents pathogènes qui expriment de la phosphorylcholine à leur surface et notamment des maladies infectieuses des voies respiratoires, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un fragment variable d'anticoφs VHH-anti-phosphorylcholine ou bien un anticoφs ou un fragment d'anticoφs comprenant ledit fragment variable d'anticoφs, tels que définis ci-dessus.
La présente invention a en outre pour objet une composition pharmaceutique comprenant des anticoφs de camélidés dirigés contre des agents pathogènes ou leurs fragments, caractérisée en ce qu'ils ne sécrètent pas de toxine et en ce qu'ils ne sont pas des éléments constitutifs de la protéase NS3 de HCV.
La présente invention a également pour objet une composition pharmaceutique, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins un fragment variable d'anticoφs VHH dirigé contre toutes les molécules d'adhésion de la paroi bactérienne selon l'invention.
Dans le cas où la molécule d'adhésion est la phosphorylcholine, la présente invention a pour objet une composition pharmaceutique, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins un fragment variable d'anticoφs VHH-anti-phosphoryl- choline ou bien un anticoφs ou un fragment d'anticoφs comprenant ledit fragment variable d'anticoφs, tels que définis ci-dessus, associé à au moins un véhicule pharmaceutiquement acceptable.
Conformément à l'invention ladite composition est avantageusement associée à des véhicules pharmaceutiquement acceptables appropriés à une administration intranasale.
La présente invention a également pour objet l'utilisation d'un fragment variable d'anticoφs VHH dirigé contre toutes les molécules d'adhésion de la
paroi bactérienne, pour la préparation d'un médicament destiné au traitement des maladies infectieuses dues à des agents pathogènes qui expriment au moins une molécule d'adhésion à leur surface.
Dans le cas où la molécule d'adhésion est la phosphorylcholine, la présente invention a également pour objet l'utilisation des anticoφs VHH-anti- phosphorylcholine tels que définis ci-dessus pour la préparation d'un médicament destiné au traitement des maladies infectieuses dues à des agents pathogènes qui expriment de la phosphorylcholine à leur surface.
Selon un mode de réalisation avantageux de ladite utilisation, lesdites maladies sont des maladies infectieuses qui colonisent les muqueuses et plus particulièrement des maladies infectieuses des voies respiratoires.
Outre les dispositions qui précèdent, l'invention comprend encore d'autres dispositions, qui ressortiront de la description qui va suivre, qui se réfère à des exemples de mise en œuvre de la banque de VHH anti-β42 selon l'invention, ainsi qu'au Tableau I illustrant les séquences de la Demande et aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 illustre la cinétique en ELISA, des anticoφs sériques spécifiques chez les alpagas immunisés avec le peptide Aβ42. Les valeurs représentent la densité optique à 295 nm des sérums dilués au 1/3200, respectivement aux jours J0, J3 , J77 et Jm du protocole d'immunisation.
- la figure 2 illustre la diversité de la banque de fragments variables d'anticoφs de camélidés à chaîne unique, spécifiques du peptide Aβ42 (VHH anti- Aβ42), analysée sur 6 clones (VHH-03, VHH-05, VHH-07, VHH-25, VHH-11 et VHH-33, respectivement SEQ ID NO : 26, 24, 22, 23, 25 et 27) pris au hasard. - la figure 3 illustre la séquence en acides aminés des VHHs des clones VHH ALZ-61, VHH ALZ-L35, VHH ALZ Ll-3, VHH ALZ V31-1 (SEQ ED NO: 3, 5, 7 et 9). Les séquences indiquées en gras correspondent respectivement au CDRl, CDR2 et CDR3.
- la figure 4 illustre la liaison des VHHs solubles des clones VHH ALZ-61, VHH ALZ-L35, VHH ALZ Ll-3, VHH ALZ V31-1 au peptide Aβ42, analysée par un test ELISA direct.
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- la figure 5 illustre la formule GPB-synthon utilisée pour le criblage des banques : PC liée à N-acétyl glucasamine (GalNac) couplée à la biotine via un pont disulfure.
- la figure 6 illustre les séquences nucléotidiques des VHH anti- phosphorylcholine sélectionnés.
Tableau I: Séquences de la Demande
Exemple 1 : Préparation d'une banque de fragments variables d'anticorps de camélidés à chaîne unique, spécifiques du peptide Aβ42 (VHH anti- Aβ42) 1) Immunisation d'alpagas avec le peptide Aβ42
Le peptide Aβ42 (SEQ ID NO: 1) est synthétisé en phase solide selon la méthode décrite par Merrifield et al. (J. Am. Chem. Soc, 1964, 85 : 2149).
Un alpaga (Lama pacos) a été immunisé avec le peptide Aβ42 agrégé (ce peptide a tendance naturellement à s'agréger et à former des fibres amyloïdes) en suivant le protocole suivant : j0: Saignée pré-immune - j0: 200 μg de peptide Aβ42 en Adjuvant complet de Freund par voie sous-cutanée
- Jio : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée
- j2ι : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée j35 : saignée 2
- J42 : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée
- J48 : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée
- J70 : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée j77 : saignée 3
- Jioi : prélèvement des lymphocytes - Jioi : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée
- Ji 15 : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée
- Jι2 : 200 μg peptide Aβ42 en Adjuvant incomplet de Freund par voie sous-cutanée
J131 : saignée 4
La cinétique de la réponse en anticoφs sériques spécifiques du peptide Aβ42 est analysée, en ELISA, aux jours J0, J35, J77 et Jι3ι, sur des peptides à la dilution 1/3200. Les résultats présentés à la figure 1 montrent un pic d'anticoφs à
J77. 2) Purification des ARNm et synthèse des ADNc
Les lymphocytes sanguins sont préparés à partir du sang héparine prélevé à J131, par centrifugation en gradient de ficoll. De manière plus précise, le sang (120 ml) héparine (25 000 UI d'héparine) est dilué dans du tampon HBSS (120 ml), centrifugé sur un gradient de ficoll, pendant 30 min à 400 g, puis les lymphocytes sont récoltés, lavés trois fois dans du tampon HBSS, centrifugés pendant 5 min à 1000 g. Les lymphocytes ainsi obtenus (1,7.10 cellules) sont aliquotes (3.10 cellules par tube) puis les ARNm sont extraits à partir de 107 lymphocytes, à l'aide du kit RNAXEL® (Eurobio), en suivant les instructions du fabricant.
L'ADNc est synthétisé à partir de 5 à 10 μg d'ARNm dans les conditions suivantes : 2 μl de β-mercaptoéthanol (1M) et 2 μl de RNAsine 40 U/μl (PROMEGA) sont ajoutés à 20 μl de la préparation d'ARNm purifié et le mélange est incubé 5 min à température ambiante, puis 2 heures à 42 °C, dans un volume de 96 μl contenant 400 UI de MLV (GIBCO) dans du tampon MLV(GIBCO) 8,33 mM DTT, 500 μM de chacun des dNTPs et 6 à 30 pmoles d'amorce hexanucléotidique aléatoire (PdN6).
Les fragments VHH sont amplifiés par des réactions de PCR imbriquées (nested PCR) : - lère réaction PCR
Un produit de 600 pb correspondant au fragment VHH-charnière- CH2 est amplifié à l'aide du couple d'amorces :
- VHBACK A6 :5' GATGTGCAGCTGCAGGCGTCTGGRGGAGG 3' (SEQ TD NO: 10)
- CH2FORT A4 :5' CGCCATCAAGGTACCAGTTGA 3' (SEQ ID NO: 11) De manière plus précise, la réaction PCR est réalisée dans un volume final de 50 μl, en présence de 5 μl d'ADNc, 6 à 30 pmoles de chacune des
amorces, 25 mM MgCl2 , 200 μM de chacun des dNTPs et 5 unités de Taq polymé- rase Hot start (QIAGEN).
L'amplification PCR est réalisée dans les conditions suivantes : une étape initiale de denaturation à 95°C pendant 15 min est suivie de 40 cycles alternant une étape de denaturation à 94°C pendant 30 sec, une étape d'hybridation des amorces à 52°C pendant 30 sec et une étape d'extension à 72°C pendant 30 sec, puis la réaction est terminée par une étape finale d'extension à 72 °C pendant 2 min.
Le produit d'amplification de 600 pb est séparé par électrophorèse en gel d'agarose à 1 % contenant du bromure d'éthidium, dans du tampon TBE (Tris- Borate-EDTA), extrait du gel et purifié à l'aide du kit Nucleospin Extract (MACHEREY/NAGEL).
- 2ème réaction PCR :
Un produit d'environ 350 pb correspondant au fragment VHH est amplifié à partir du produit de 600 pb, à l'aide des couples d'amorces suivants : * Couple 1 :
- VHBACKA4 (Sfil) 5' CATGCCATGACTCGCGGCCCAGCCGGCCATGGCCGAKGTSCA GCT 3' (SEQ ID NO: 12) et
- VHFOR36 (NotT) : 5' GGACTAGTTGCGGCCGCTGAGGAGACGGTGACCTG 3' (SEQ IDNO:13).
* Couple 2 :
- VHBACKA4 (Sfil) et
- LH (NotT) : 5' GG ACT AGT TGC GGC CGC TGG TTG TGG TTT TGG TGT CTT GGG 3' (SEQ ID NO: 14)
Le couple 1 amplifie les VHH de tous les isotypes d'immuno- globulines à chaîne unique alors que le couple 2 est spécifique de l'isotype IgG3.
De manière plus précise, la réaction PCR est réalisée dans un volume final de 50 μl, en présence de 5 μl du produit de 600 pb, 10 pmoles de chacune des amorces, 25 mM MgCl2, 200 μM de chacun des dNTPs et 5 unités de Taq polymérase.
L'amplification PCR est réalisée dans les conditions suivantes : une étape initiale de denaturation à 95 °C pendant 15 min est suivie de 35 cycles alternant une étape de denaturation à 94°C pendant 30 sec, une étape d'hybridation des amorces à 45°C pendant 30 sec et une étape d'extension à 72°C pendant 60 sec, puis la réaction est terminée par une étape finale d'extension à 72°C pendant 2 min.
Le produit d'amplification de 350 pb est séparé par électrophorèse en gel d'agarose à 1 % contenant du bromure d'éthidium, dans du tampon TBE (Tris- Borate-EDTA), extrait du gel et purifié à l'aide du kit Nucleospin Extract (MACHEREY/NAGEL). 3) Clonage des ADNc dans le vecteur pHEN 1
Le phagemide pHENl (Hoogenbaum et al., N.A.R., 1991, 19: 4133- 4137) est purifié à l'aide du kit Nucleobond AX (MACHEREY/NAGEL), digéré par les enzymes Sfi l et Not I (BIOLABS), en suivant les instruction du fabricant, purifié sur gel d'agarose comme décrit ci-dessus, puis traité à la phosphatase alcaline (CIP). Le phagemide pHENl linéarisé et dephosphoryle et le produit d'amplification de 350 pb préalablement digéré par les enzymes Sfi I et Not I, sont ensuite incubés en présence de ligase, puis des bactéries E.coli SURE® sont transformées par électropo- ration avec le produit de la ligation. Les bactéries transformées sont étalées sur des boîtes de Pétri contenant du milieu 2YT gélose, additionné de 100 μg/ml d'ampicilline et de 1 % de glucose. Les colonies résistantes (2 x 106 clones) sont remises en suspension dans du milieu 2YT et la banque est conservée à -80°C dans du glycérol.
La banque ainsi obtenue qui contient des clones incluant un insert VHH amplifié avec le couple d'amorces 1 (sous-banque 1) et des clones incluant un insert VHH amplifié avec le couple d'amorces 2 (sous-banque 2 spécifique de l'isotype IgG3), est dénommée banque immune VHH ALZ, a été déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2937. 4) Contrôle de la diversité de la banque
L'ADN plasmidique de 12 colonies résistantes est extrait à l'aide du kit Nucleospin Plasmid (MACHEREY/NAGEL).
La présence d'un insert est contrôlée par restriction enzymatique de l'ADN plasmidique, à l'aide de Sfi l et Not I (BIOLABS), en suivant les instructions du fabricant.
La diversité de la banque est contrôlée par amplification de l'ADN plasmidique, par PCR à l'aide du couple d'amorces VHBACKA4 et VHFOR36 comme décrit ci-dessus puis restriction enzymatique du produit PCR, à l'aide de Bst NI (BIOLABS), en suivant les instructions du fabricant et séparation des produits de digestion par électrophorèse en gel d'agarose (3 %). Alternativement, la séquence des inserts est déterminée par séquençage automatique. Les résultats sont les suivants :
- 90 % des clones ont un insert (VHH-07, VHH-25, VHH-05, VHH- 11, VHH-17, VHH-03, VHH-43, VHH-61, VHH-L35, VHH-L1-3, VHH-V31-1 et VHH-33, respectivement SEQ ID NO: 15 à 21, 2, 4, 6 et 8).
- le profil de restriction par Bst NI montre une diversité des inserts. La figure 2 montre que la banque possède une grande diversité étant donné que parmi 6 clones pris au hasard, 5 codent pour des VHH dont les CDRs sont tous différents entre eux (VHH-05, VHH-07, VHH-25, VHH-1 1 et VHH-33, respectivement SEQ ID NO: 24, 22, 23, 25 et 27) et 1 code pour un VH tronqué sans CDR3 (VHH-03, SEQ ID NO: 26). Exemple 2 : Criblage de la banque de VHH anti-Aβ42 par la technique d'exposition sur phage 1) Matériels et méthodes
Les phagemides de la banque de VHH anti-Aβ42 sont encapsidés dans des phages filamenteux (M 13) et les phages sont amplifiés et titrés selon les techniques classiques de Biologie moléculaire en suivant les protocoles standard tels que ceux décrits dans Current Protocols in Molecular Biology (Frederick M. AUSUBEL,2000, Wiley and son Inc, Library of Congress, USA). 3 criblages successifs de la banque de VHH anti-Aβ42 ont été réalisés par la technique d'exposition sur phage, en suivant le protocole suivant : - 1er criblage
4 ml de peptide Aβ42 (25 μg/ml) dilué dans du tampon PBS sont répartis dans des immunotubes (maxisoφ®, 5 ml, NUNC) puis incubés une nuit à
37°C ou à 4°C. Après 5 lavages dans du PBS , 4 ml de tampon PBS contenant 2 % de lait écrémé (tampon de saturation) sont ajoutés et incubés 2 h à 37°C. Après des lavages avec du tampon PBS, 1012 à 1013 phages dilués dans 4 ml de tampon PBS contenant 2 % de lait écrémé sont ajoutés et incubés une heure à température ambiante sur une roue, puis une heure à température ambiante sans agitation. Après 10 lavages avec du tampon PBS contenant 0,1 % de Tween 20 suivis de 10 lavages avec du tampon PBS, 3 ml d'une culture d'E. coli TG1 (supE hsdA5thi A(lac-proAB) F' [traD36 proAB+ lacP lacZ DM15], STRATAGENE), à la densité optique de 0,5, sont ajoutés dans les immunotubes et incubés 45 min à 37°C, sous agitation. A la fin de l'incubation, les bactéries sont diluées (dilutions 10"2, 10"4 et 10"6) dans un volume de 100 μl, étalées sur des boîtes de Pétri contenant du milieu 2YTAG gélose (milieu 2YT additionné de 100 μg/ml d'ampicilline et de 1 % de glucose) et incubées une nuit à 37°C. Le reste de la culture (3 ml) est étalé sur une grande boîte de Pétri contenant le même milieu et incubé une nuit à 30°C. - 2ième et 3ième criblages
Le lendemain, les bactéries survivantes sont récoltées dans 5 ml de milieu 2YT puis 50 μl sont mis en culture dans 100 ml de milieu 2YTAG et le volume restant est congelée à -80°C dans du glycérol. La culture est incubée à 37°C jusqu'à l'obtention d'une DO60o de 0,5 puis 10 ml de la culture sont infectés par 0,5 ml de phage auxiliaire (helper phage), incubés 130 min à 37° C sans agitation puis centrifugés 10 min à 5000 φm. Le culot est remis en suspension dans 50 ml de milieu 2YT additionné d'ampicilline (100 μg/ml) et de kanamycine (25 μg/ml) et la suspension obtenue est incubée une nuit à 30°C. Ensuite, 40 ml de cette culture sont centrifugés 10 min à 8000 φm et le surnageant additionné de 8 ml d'une solution de PEG/NaCl (20 % PEG 8000, 2,5 M NaCl) est incubé 2 à 4 h à 4°C puis centrifugé 2 fois à 10 min à 8000 φm. Le culot de phage est remis en suspension dans 2 ml de PBS puis les phages sont titrés comme décrit ci-dessus et 1 ml de phage est criblé sur immunotube, comme décrit pour le 1er criblage, à l'exception que la concentration de peptide déposée dans les immunotubes est diminuée et la composition des tampons de saturation et de lavage des phages non fixés sont modifiés comme indiqué dans le Tableau π ci- dessous :
Tableau II : Conditions des criblages successifs
3) Résultats
Le rendement de chaque criblage, représenté par la proportion de phages liés au peptide Aβ42 est illustré par le Tableau UI ci-dessous. Tableau III : Rendement des criblages
La proportion de phages se liant au peptide Aβ42, en ELISA, est illustrée par le Tableau IV ci-dessous : Tableau IV : Proportion de phages se liant au peptide Aβ42 en ELISA
Le Tableau IV indique que la proportion de phages se liant avec une bonne affinité au peptide Aβ42 augmente au cours des criblages successifs.
Exemple 3 : Production de VHH solubles et analyse de la spécificité et de l'affinité des VHH solubles pour le peptide Aβ42 1) Matériels et méthodes a") Production de VHH solubles - microculture en plaque à 96 puits
Une colonie de E. coli HB2151 (Carter et al., N.A.R., 1991, 19: 4133-4137) contenant le plasmide pHEN-VHH est mise en culture toute la nuit dans un puits d'une microplaque de 96 puits contenant 200 μl de milieu 2YT additionné d'ampicilline (100 μg/ml) et de glucose 1% (culture I). 3 μl de la culture I sont ensuite transférés dans un puits d'une microplaque de 96 puits contenant 200 μl de milieu 2YT additionné d'ampicilline (100 μg/ml) et de glucose 0,1% et la culture est incubée pendant 3 heures à 37°C (culture π).
A la fin de cette incubation, 25 μl de milieu 2YT contenant de l'IPTG 20 mM (soit 2 mM final) sont ajoutés dans les puits et la culture H est ensuite incubée toute la nuit à 30°C avec agitation. Le lendemain, la culture en plaque est centrifugée 10 min à 2500 φm et le surnagent contenant les VHH solubles est récolté. - culture à moyenne échelle
Une colonie de E. coli HB2151 (Carter et al., précité) contenant le plasmide pHEN-VHH est mise en culture dans 75 ml de milieu 2YT additionné d'ampicilline (100 μg/ml) et de glucose 1% pendant 2 heures puis la culture est induite par ÎTPTG (2mM final) pendant 4 h à 25 °C et centrifugée pendant 10 min à 4000 φm. Le culot est ensuite remis en suspension dans 1 ml de tampon 200 mM Tris HC1, pH 8.0, 1 mM EDTA, 17,2 % sucrose (P/V) puis la suspension est incubée 30 min à 1 h sur de la glace, sous agitation, centrifugée à 13000 φm; à 4°C, pendant 5 min et le surnageant (périplasme) contenant les VHH solubles est récolté, b) Test ELISA (cultures en microplaques)
Le peptide Aβ42, dilué dans du tampon PBS (1 μg/ml -100 μl/puits), est distribué dans les puits d'une microplaque et la plaque est incubée une nuit à 37°C. Des plaques recouvertes de BSA (1 μg/ml -100 μl/puits) sont utilisées comme contrôle. Après des lavages avec du tampon PBS contenant 0,1 % Tween 20 (PBS-T), 50 μl du surnageant de culture H obtenu comme décrit ci-dessus, mélangé à
50 μl de tampon PBS-T contenant 0,5 % gélatine sont ajoutées dans chaque puits et la plaque est incubée pendant 2 heures à 37°C. Après des lavages dans le même tampon que précédemment, l'anticoφs murin anti-c myc 9E10 (référence sc-40, SANTA CRUZ BIOTECHNOLOGY) dilué dans du tampon PBS-T (1 μg/ml - 100 μl par puits) est ajouté dans les puits et la plaque est incubée pendant 1 heure à 37°C. Après des lavages dans le même tampon que précédemment, un anticoφs anti-immuno- globulines de souris couplé à la peroxydase diluée dans du tampon PBS-T (1 μg/ml - 100 μl par puits ) est ajouté dans les puits et la plaque est incubée pendant 1 heure à 37°C. La réaction est révélée par addition d'O-phénylènediamine (0,2 % dans du tampon citrate 0.1 M, pH 5.2 contenant 0.03 % H2O2-100 μl /puits) et incubation des plaques à température ambiante, à l'obscurité. La réaction est ensuite stoppée par addition d'HCl 3 M (50 μl /puits) et l'absorbance à 492 nm est mesurée à l'aide d'un lecteur automatique. Les valeurs significatives correspondent à un rapport DO (A β42)/DO (BSA) supérieur à 5. c) Test ELISA en compétition
Des quantités variables du peptide Aβ42 dans du tampon PBS sont incubés avec une concentration fixe de surnageant de culture contenant le VHH, pendant 2 heures à température ambiante. Le mélange réactionnel est ensuite transféré dans les puits d'une microplaque recouverte de peptide Aβ42, dans les conditions telles que décrites ci-dessus puis la plaque est incubée pendant 30 min à température ambiante et lavée avec du tampon PBS-T et les VHHs libres (VHHs non liés au peptide Aβ42), présents dans le mélange réactionnel sont dosés en ELISA, selon le protocole tel que décrit ci-dessus. Pour chaque concentration , le pourcentage d'inhibition correspond à la valeur L - I^ 100 où , et L. sont les absorbances à 492 Io nm obtenues respectivement, en l'absence et en présence du peptide Aβ42 dans le milieu réactionnel. 2) Résultats
Des VHHs solubles ont été préparés selon le protocole tel que décrit ci-dessus, à partir de 4 clones positifs en ELISA, à savoir :
- VHH ALZ 61 : E. coli HB2151 transformée par le plasmide pHEN-1 qui possède la séquence nucléotidique VH-61 (SEQ ED NO: 2) insérée entre
les sites Sfi I et Not I (pHEN-l/VHH-61), déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le.20 septembre 2002, sous le numéro 1-2933.
- VHH ALZ L35 : E. coli HB2151 transformée par le plasmide pHEN-1 qui possède la séquence nucléotidique VHH-L35 (SEQ ID NO: 4) insérée entre les sites Sfi I et Not I (pHEN-l/VHH-L35), déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2934.
- VHH ALZ Ll-3 : E. coli HB2151 transformée par le plasmide pHEN-1 qui possède la séquence nucléotidique VH-L1-3 (SEQ BD NO: 6) insérée entre les sites Sfi l et Not I (pHEN-l/VHH-Ll-3), déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2935.
- VHH ALZ V31-1 : E. coli HB2151 transformée par le plasmide pHEN-1 qui possède la séquence nucléotidique VHH-V31-1 (SEQ ID NO: 8) insérée entre les sites Sfi I et Not I (pHEN-l/VHH-V31-l), déposée à la Collection Nationale de Cultures de Microorganismes (CNCM), 28 rue du Docteur Roux, 75724 Paris Cedex 15, le 20 septembre 2002, sous le numéro 1-2936.
La séquence en acides aminés des VHH de ces clones (SEQ ID NO: 3, 5, 7 et 9) est illustrée par la figure 3.
La spécificité et l'affinité du VHH produit par ces clones pour le peptide Aβ42 ont été analysées, respectivement en ELISA direct et par un test ELISA en compétition. Les résultats sont les suivants :
- les clones produisent un VHH qui se lie spécifiquement au peptide Aβ42 (figure 4), et
- les clones produisent un VHH qui présentent une affinité élevée pour le peptide Aβ2 : une inhibition de respectivement 56 % et 42 % pour le VHH- L35 et VHH-L1-3 est observée pour une concentration de 3. 10"8M de peptide Aβ42.
De manière plus précise, l'affinité des VHH L35 et Ll-3 sont respectivement de 3.10"8M et 6.10"8M.
Des études complémentaires mettant en œuvre des peptides chevauchant correspondant à des fragments du peptide Aβ42 ont montré que le VHH V31-1
réagit avec la partie carboxy terminale avec une affinité d'environ 10"8M et reconnaît bien par ELISA la forme fibrillaire de Aβ42, mais pas la forme Aβ40. En immuno- histochimie, sur des coupes de cerveau de patients atteints de maladie d'Alzheimer, un marquage intraneuronal sous forme de dépôts granulaires est observé avec le VHH V31.
Exemple 4 : Production de VHH solubles et analyse de la spécificité et de l'affinité des VHH solubles pour les bactéries exprimant à leur surface de la phosphorylcholine
1) Immunisation d'alpagas avec du Streptococcus pneumoniae dénaturé par la chaleur ou avec de la phosphorylcholine couplée à de l'albumine d'alpaga (ASA-PC).
Deux alpagas ont été immunisés respectivement avec deux antigènes, naturel (S. pneumoniae dénaturés par la chaleur) ou synthétique pour obtenir des anticoφs monoclonaux anti-PC. Un mime de l'antigène de S. pneumoniae comprenant à la fois la PC et une partie de son support naturel a été synthétisé, c'est-à- dire la N-Acetyl-D-galactosamine liée en position 6 (6-O-PC-β-D-GalNAc). Ce synthon a été couplé à de l'albumine d'alpaga. Après 5 immunisations, le sérum des alpagas contient des anticoφs anti-PC. La spécificité des sérums pour la phosphorylcholine a été caractérisée en mesurant la concentration inhibitrice 50 % (IC50) des sérums vis-à-vis du polysaccharide C, qui correspond à de la PC couplée à des acides teichoïques. Les IC50 sont respectivement de 5 ng/ml pour l'alpaga immunisé avec le composé synthétique et de 0,5 ng/ml pour l'alpaga immunisé avec les S. pneumoniae dénaturés par la chaleur.
Le protocole utilisé est du même type que celui décrit à l'exemple 1. Pour ce qui concerne plus précisément l'obtention de l'antigène à base de S. pneumoniae, 1 ,5.108 bactéries/ml sont chauffées toute une nuit à 37°C.
2) Purification des ARNm et synthèse des ADNc
Les lymphcoytes sanguins sont préparés, à partir du sang héparine prélevé à Jι ι, par centrifugation en gradient de Ficoll, sensiblement dans les mêmes conditions que celles exposées à l'exemple 1. De manière plus précise, 300 ml de sang d'alpagas immunisés dans les conditions précisées ci-dessus, à savoir l'un avec ASA- PC (PC couplée à de l'albumine d'alpaga) et l'autre avec du Streptococcus pneumoniae, dénaturé par la chaleur est collecté, en présence de 5ml d'anticoagulant
(Héparine). Ce sang est ensuite dilué au 1/2 dans du HBSS, puis réparti dans des tubes (environ 25 ml par tube) et avec de l'Histopaque (environ 15 ml par tube) (Histopaque 1077, Sigma) pour créer un gradient de densité. Les échantillons sont centrifugés 30 minutes à 400 g. Les cellules mononucléées qui forment un anneau à l'interface plasma-Histopaque sont récupérées et lavées 3 fois dans du HBSS.
Les lymphocytes ainsi obtenus (108 cellules) sont aliquotes puis les ARN sont isolés à partir de 107 cellules. Le culot de cellules est repris dans 500 μl de RNAXEL (Eurobio) et 100 μl de chloroforme. 0,4 g de billes (212-300 microns) sont ensuite ajoutés pour permettre le broyage des cellules par l'appareil FastPrep (Q.BIOgene, Illkirch, France) pendant 2 fois 30 secondes à vitesse maximale. La phase supérieure est récupérée puis traitée au TRIzol (Invitrogen, San Diego, CA). Après lavage au chloroforme, précipitation à l'isopropanol et lavage à l'éthanol, le culot est repris dans 100 μl d'eau traitée au DEPC (0,01 %) puis précipité par du chlorure de lithium de concentration finale 2 molaire. Cette ultime étape assure la pureté de l'échantillon d'ARN. Les aliquotes sont ensuite conservés à - 80°C.
L'ADNc est synthétisé à partir de 1,5 μg d'ARN dans les conditions suivantes : 2 μl de β-mercaptoéthanol (1M) et 2 μl de RNAsine 40 U/μl (PROMEGA) sont ajoutés à 20 μl de la préparation d'ARNm purifié et le mélange est incubé 5 min à température ambiante, puis 2 heures à 42 °C, dans un volume de 96 μl contenant 400 UI de de reverse transcriptase MLV superscript H (Invitrogen, San Diego, CA) dans du tampon MLV(GBCO), 8,33 mM DTT, 500 μM de chacun des dNTPs et 6 à 30 pmoles d'amorce hexanucléotidique aléatoire (PdN6). On obtient alors les ADN complémentaires (ADNc) de ces ARN.
L'ADN ainsi synthétisé sert de matrice pour des réactions de PCR pour l'amplification des gènes codant pour VH-CH2. Selon qu'il s'agit d'un anticoφs conventionnel ou d'un anticoφs à domaine variable unique, l'amplifiât a un poids moléculaire différent. En effet, la présence de la région CHI et la longueur de la région charnière déterminent la taille de l'ADN amplifié. Ainsi, l'amplifiât correspondant à un anticoφs conventionnel (IgGl) est de l'ordre de 900 pb, celui correspondant à une IgG de type 2 (anticoφs à domaine unique) est d'environ 690 pb, et celui correspondant à une IgG 3 (anticoφs à domaine unique) est de 620 pb.
On peut ainsi discriminer les deux catégories d'anticoφs et réamplifier les fragments d'environ 650 pb, contenant le VHH, par une seconde PCR. On obtient alors des fragments d'environ 400 pb correspondant au VHH. Lors de cette seconde PCR, des amorces spécifiques présentant chacune un site de clivage pour une enzyme de restriction à site rare sont utilisées.
De manière plus précise, les fragments obtenus sont amplifiés par des réactions de PCR imbriquées (nested PCR) :
- lère réaction PCR
L'ADNc précédemment synthétisé (produit de 650 pb) corres- pondant au fragment VHH-chamière CH2 est amplifié à l'aide du couple d'amorces :
- VHBACK A6 (5' GATGTGCAGCTGCAGGCGTCTGGRGGAGG 3') (SEQ ID NO:10) et
- CH2FORT A4 (5' CGCCATCAAGGTACCAGTTGA 3') (SEQ OD NO :11).
Le mélange de PCR est composé de 5 μl d'ADNc, 30 pmol de chaque amorce, 1 μl d'un mélange équimolaire de dNTP 25 mM, 3 μL de MgCl2, 5 μL de tampon de PCR 10X et de 5 unités de Hot Start Taq polymérase qui permet une denaturation de l'ADN à température élevée (94°C pendant 15 minutes). La PCR se poursuit ensuite par 40 cycles successifs d'hybridation (30 secondes à 52°C), d'extension d'amorce (30 secondes à 72°C) et de denaturation (30 secondes à 94°C). La réac- tion se termine par une phase d'élongation terminale de 10 minutes à 72°.
Le produit d'amplification de 650 pb est séparé par électrophorèse en gel d'agarose à 1 % contenant du bromure d'éthidium, dans du tampon TBE (Tris- Borate-EDTA), extrait du gel et purifié à l'aide du kit Nucleospin Extract (MACHEREY/NAGEL). 2ème réaction PCR
Un produit d'environ 400 pb correspondant au fragment VHH est amplifié à partir du produit de 650 pb, à l'aide des amorces suivantes :
- VHBACKA4 (Sfil): 5' CATGCCATGACTCGCGGCCCAGCCGGCCATGGCCGAKGTSCA GCT 3' (SEQ ID NO: 12) et
- VHFOR36 (Notl) : 5' GGACTAGTTGCGGÇÇGÇTGAGGAGACGGTGACCTG 3' (SEQ ID NO: 13),
qui contiennent respectivement les sites de restriction des enzymes Sfil et Notl.
A la différence de la première PCR, il n'y a que 35 cycles d'amplification et la phase d'extension d'amorce dure une minute. Le produit d'amplification de 400 pb est séparé par électrophorèse en gel d'agarose à 1 % contenant du bromure d'éthidium, dans du tampon TBE (Tris- Borate-EDTA), extrait du gel et purifié à l'aide du kit Nucleospin Extract (MACHEREY/NAGEL), puis quantifié. 3) Clonage des ADNc dans le vecteur pHEN2 (préparation des banques) Le vecteur utilisé pour le clonage de VHH est le plasmide pHEN 2
(https://www.mrc-cpe.cam.ac.uk). Il est de nature phagemidique, c'est-à-dire qu'il contient deux origines de réplication : d'une part celle du phage M13 (parasite naturel d' E. coli) qui permet la synthèse de particules phagemidiques dont l'ADN est simple brin, et d'autre part celle du plasmide Col El (Bedbrook, JR. et al., Nature, 1979, 281, 447) qui permet la réplication d'ADN double brin.
Lors du clonage, le gène codant pour VHH est inséré en phase avec le gène g Tπ codant pour la région C-terminale, allant des acides aminés 198 à 406, de la protéine membranaire p Ht. Cette protéine de fusion VHH-PIII est sous la dépendance du promoteur lac inductible par ÎTPTG, et est située à l'extrémité du phage. L'induction par IPTG de cellules infectées par le phagemide permet la synthèse de la protéine de fusion VHH-PIII puis son exportation au niveau du périplasme. Ceci se fait sous la conduite de séquences leader Pel B, secondairement clivée par une protéase de la cellule hôte.
Après ligation des inserts dans les vecteurs, des transformations par choc thermique sont effectuées. Après optimisation du ratio VHH/pHEN2, la taille des deux banques est d'environ 2.105 CFU (Colony Forming Unit) pour chacune.
De manière plus précise, à partir de 11 μg de plasmide dans 23 μl d'eau, on effectue une coupure Sfi I (New England BioLabs, ) du côté 5' de l'ADN. Pour cela, on ajoute 30 unités d'enzyme, 3,5 μl de son tampon (NEB2) et 4 μl de BSA pour optimiser la réaction. De même, on prépare les inserts à partir de 1 μg de chaque ADN.
La digestion a lieu durant une nuit à 50°C ; puis on ajoute 2 μl de NaCl, 0,7 μl de tampon et 30 unités de Notl (Roche) pour effectuer la digestion du côté 3' pendant 5 heures à 37°C.
Les ADN (inserts et vecteurs) sont ensuite purifiés sur gel et quanti- fiés, dans les mêmes conditions que celles exposées ci-dessus.
Afin d'éviter une autoligation du vecteur lors de l'étape suivante, on effectue une déphosphorylation de celui-ci. A partir de 5 μg de pHEN2 purifié, on ajoute 25 μl d'eau, 5 μl de tampon 10X et 1 μl de phosphatase alcaline de veau (CIP).
Après 30 minutes d'incubation à 20°C, la réaction est arrêtée avec de l'EDTA de concentration finale 20 mM puis l'échantillon est incubé 20 minutes à 75°C.
On réalise deux extractions phénol-chloroforme pour purifier le vecteur. L'ADN est ensuite précipité dans 0,1 volume d'acétate de sodium 3 M (pH=5) et 3 volumes d'éthanol 100% pendant une nuit, puis est repris dans 50 μl d'eau.
Le plasmide pHEN2 linéarisé et dephosphoryle et le produit d'amplification de 400 pb préalablement digéré par les enzymes Sfi I et Not I, sont ensuite incubés en présence de ligase (T4 DNA LIGASE, NEW ENGLAND BIOLABS).
Puis, 5 μl de chaque ligation sont mis en présence de 50 μl de bactéries compétentes (XL2-Blue MRP' Ultracompetent Cells, Stratagene). Les tubes sont incubés une demi-heure dans la glace, puis 30 secondes à 42°C. Après ce choc thermique, on ajoute 900 μl de solution SOC (20 g de bacto-tryptone, 5 g de bacto- yeast extract, 0,5 g NaCl qsp 1 1 d'eau plus 20 mM de glucose) pour permettre aux bactéries de récupérer et croître pendant 1H à 37°C. 100 μl de chaque test sont étalés sur boîte de Pétri, en milieu 2YTAG (Yeast Tryptone Ampicilline Glucose).
Le phagemide contient un gène de résistance à l'ampiciline qui permet la sélection positive des cellules transfectées, lors de la croissance sur milieu antibiotique. Les colonies obtenues sont ensuite comptées. La ligation correspondant au meilleur ratio (ratio inser vecteur 2:1) est de nouveau effectuée, en grande quantité. Puis on réalise des électroporations en masse. Pour chacun des deux alpagas, il est nécessaire de préparer 8 tubes de 15 ml avec 1 ml de milieu SOC. Sur glace, dans 8 tubes Eppendorf froids, 40 μl de bactéries (SURE Electroporation-Competent Cells, Stratagene) sont mis au contact de 4 μl de vecteur d'expression dans chacun des
8 tubes. Après 5 minutes, les 44 μl de culture sont déposés dans une cuve d'électropo- ration refroidie à 4°C. L'appareil (Bio-Rad) est alors réglé sur un voltage de 2,5 kV, une capacitance de 25 μF et une résistance de 200 Ω. Immédiatement après électropo- ration, le milieu SOC est aspiré avec une pipette Pasteur de façon à le rajouter aux bactéries et les transférer au plus vite dans le Falcon ensuite placé à 37°C sous agitation pendant une heure. 10 et 100 μl de cette préculture sont ensuite étalés sur boite de Pétri 2 YTAG et le reste des 8 tubes est étalé sur plaque "screening" 500 cm2 (Fisher Scientific Labosi, Elancourt, France). Toutes les boites sont placées à 37°C pendant une nuit. Les colonies résistantes sont remises en suspension dans du milieu YT2 et la banque est conservée à -80°C dans du glycérol. 4) Contrôle de la diversité de la banque
10 colonies résistantes de chaque alpaga sont de nouveau mises en culture dans 5 ml de milieu 2YTAG. A partir de 4 ml de celles-ci, l'ADN plasmidique est extrait à l'aide du kit NucleoSpin Plasmid (Macherey-Nagel, Dϋren, Allemagne. La présence d'un insert est contrôlée par restriction enzymatique de l'ADN plasmidique à l'aide des enzymes de restriction Sfi I et Not I (BIOLABS) en suivant les instructions du fabricant, puis déposé sur gel d'agarose 1 % pour vérifier la présence de l'insert.
La diversité de la banque est contrôlée par amplification de l'ADN plasmidique, par PCR, à l'aide du couple d'amorces M 13-40 (5'- CAGGAAACAGCTATGACC-3', SEQ ID NO :50) et Myc Seq 10 (5'- CTCTTCTGAGATGAGTTTTTG-3', SEQ ID NO :51). L'amplification se fait lors de 30 cycles de 30 secondes à 94°C, 30 secondes à 54°C, et 30 secondes à 72°C précédés par 5 minutes à 94°C et suivis par 10 minutes à 72°C. Les produits de PCR sont déposés sur gel d'agarose 1% pour vérifier la présence de l'amplifiât. Puis ils sont envoyés à la société Génome Express S.A. (Grenoble, France) avec les amorces utilisées, pour être séquences. Les séquences sont ensuite analysées grâce au logiciel DNA Strider 1.3fl 1, puis alignées par le logiciel CLUSTAL W.
5) Criblage de la banque de VHH anti-phosphorylcholine par la technique d'exposition des phages (sélection des phages VHH spécifiques de la phosphorylcholine) a) Préparation des phages 50 μl de banque de chaque alpaga sont dilués dans 1 ml de milieu 2
YTAG. Les bactéries sont mises sous agitation à 37°C pendant 3 heures puis sont utilisées pour ensemencer 100 ml de 2 YTAG jusqu'à obtention d'une DO de 0,044 à 600 nm ; soit environ 250 μl de la préculture. La culture est également mise sous agitation à 37°C jusqu'à obtention d'une DO à 600 nm de l'ordre de 0,5 ; c'est-à-dire en début de phase exponentielle de croissance des bactéries. 5. 1011 PFU de phage Helper M13K07 (Viera J et al., Methods Enzymol., 1987, 153, 3-11) résistant à la kanamycine sont ajoutés à la culture qui est ensuite incubée 30 minutes à 37°C sans agitation puis 30 minutes à 37°C avec agitation.
Après centrifugation pendant 15 minutes à 4°C et 4 000 g, le surnageant est éliminé et le culot resuspendu dans 300 ml de 2YTAG contenant de la Kanamycine à 50 μg/ml. La culture est incubée durant une nuit à 30°C sous agitation.
Les phages en suspension sont centrifugés deux fois pour éliminer les bactéries (10 minutes, 8 000 φm, 4°C, puis précipités pendant 4 heures à 4°C en présence de 0,04 volume de PEG-NaCl. Le précipitât est centrifugé une demi-heure à 8 000 φm et 4°C, puis repris dans 1 ml de PBS stérile. b) Titrage des phages
La souche d'E. coli utilisée pour le titrage est TG1 (Stratagene, La Jolla, CA), dans laquelle le pili sexuel est codé par un transposon. Une colonie de TG1 sur milieu minimum, est repiquée dans 2 ml de 2YT. Cette préculture est incubée durant une nuit à 37°C puis sert à l'ensemencement de 50 ml de 2 YT jusqu'à obtention d'une DO de 0,045. La culture est mise sous agitation à 37°C jusqu'à ce que la DO atteigne 0,5 à 600 nm, c'est à dire environ 2 heures.
5 aliquotes de 50 μl de TG1 sont ensuite additionnés de 1 μl de phage précédemment préparé, à différentes dilutions (10"2, 10"3, 10"4, 10"6, 10"8). Après 15 minutes à température ambiante, les aliquotes sont étalées sur boîte de Pétri 2 YTAG et incubées une nuit à 37°C. Le titrage est enfin effectué lorsque les colonies sélectionnées sont comptées.
c) Criblage
Le criblage s'effectue à partir de 2,5.1011 phages/ml dans 100 μl de PBS, auxquels est ajouté 1 μl de GPB (Gal-Nac-PC-Biotine) à lmg ml (Figure 5). Le mélange est incubé 2 heures à température ambiante sous agitation, puis additionné de 900 μl de PBS et 100 μl de gélatine à 0,5%. Les phages ayant une affinité pour la PC sont alors liés à GPB. Après 10 minutes d'agitation, le mélange est transféré dans un immunotube préalablement coaté par de la neutravidine. Celle-ci ayant une affinité très élevée pour la biotine (de l'ordre de 1013), les phages liés à GPB se lient aux parois des immunotubes placés une heure sous agitation à température ambiante. Les tubes sont ensuite lavés 10 fois par du PBS-tween 0,1%, puis 10 fois en PBS. On ajoute alors 1 ml de DTT 50 mM dans les tubes que l'on agite durant une demi-heure, pour casser la liaison dissulfure PC-Biotine. 500 μl sont conservés à 4°C et 500 μl sont incubés avec 5,5 ml de TGl en phase exponentielle dans un tube de 15 ml, pendant 45 minutes, à 37°C. En parallèle, les immunotubes sont remplis par 4 ml de TGl. Les deux tubes sont alors réunis puis centrifugés 10 minutes, à 4°C et 4 500 φm. Le culot est repris dans 2 mL de 2 YT puis étalé sur boites 2 YTAG. 100 μl aux dilutions 10"1, 10"2, 10"3 et 10"4 sont étalés sur boîtes de Pétri et le reste sur grande boite de "screening". Après culture durant la nuit à 37°C, les colonies des boîtes de Pétri sont comptées pour estimer la proportion de phages sélectionnés par leur affinité pour la PC. Les grandes boîtes sont raclées en présence de 2 ml de 2 YT puis les bactéries sont conservées dans 2 ml de glycérol 40%, à - 20°C. Auparavant, 10 μl de bactéries servent à ensemencer 50 ml de 2 YTAG pour préparer de nouveaux phages selon le même protocole que précédemment. Une fois le PEG-NaCl bien éliminé, le culot est repris dans 500 μl de PBS. Les phages sont de nouveau titrés puis conservés à 4°C.
Afin de ne pas sélectionner les phages ayant une affinité pour l'agent saturant, celui-ci est changé à chaque tour de criblage. Ainsi, lors du premier tour l'agent saturant des immunotubes est la gélatine à 0,5% ; au second tour, du lait 2% dialyse est utilisé et au troisième tour on utilise de nouveau de la gélatine. d) Résultats
Les bactéries sont infectées par un phage helper (M13K07), comme précisé ci-dessus, qui permet la réplication d'ADN sous forme simple-brin. La
majorité des virions produits présente alors la protéine de fusion VHH-piπ exprimée à la surface, ce qui permet la sélection des virions les plus avides vis-à-vis du poly- saccharide C. A l'issue du 1er tour de criblage, 2.106 phages (output) sont susceptibles de reconnaître le polysaccharide C parmi les 2,5.10π initialement présents (input), ce qui correspond à la fixation d'un phage sur 105. Après le second tour de criblage, 1% des phages sélectionnés précédemment est conservé. Le 3emc tour de criblage est effectué 2 fois, et les résultats sont similaires. En effet, le rendement de fixation est à chaque fois de 10"4. Cette dernière baisse de rendement pourrait être due à des conditions plus drastiques (augmentation de la stringence et diminution de la concen- tration de GPB).
Tableau V : Criblage de la banque de VHH obtenue à partir de l'alpaga immunisé par
S. pneumoniae
Exemple 5 : Sélection de phages- VHH spécifiques de la phosphorylcholine
Après le 2ème et le 3eme tour de criblage, des phages pris au hasard sont testés par ELISA direct pour leur affinité pour le polysaccharide C. Au total 11 phagemides sont sélectionnés et les séquences sont données dans la figure 6. Ces anticoφs sont exprimés sous forme soluble en dehors du contexte du phage. Ainsi que cela ressort de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement à ceux de ses modes de mise en oeuvre, de réalisation et d'application qui viennent d'être décrits de façon plus explicite ; elle en embrasse au contraire toutes les variantes qui peuvent venir à l'esprit du technicien en la matière, sans s'écarter du cadre, ni de la portée, de la présente invention.