À l'occasion du centenaire de la Première guerre mondiale, ce cimetière dont une partie est dédiée aux Poilus victimes du syndrome post-traumatique va retrouver une nouvelle jeunesse. Une façon d'honorer la mémoire de ces soldats oubliés.
Désocialisés, traumatisés, considérés comme des lâches et des fous. Ces Poilus, victimes des atrocités de la Première Guerre mondiale, ont perdu la raison. Beaucoup sont décédés après le conflit, rongés par leur esprit torturé.
Folie mortelle
Environ 525 d'entre eux ont été accueillis à l'hôpital psychiatrique de Cadillac dès 1922, beaucoup abandonnés par leur famille. Venus de toute la France, mais aussi pour près de la moitié d'entre eux de l'étranger, ils étaient considérés comme des cas "chroniques ou incurables". En tout, plus de 200 Poilus sont décédés dans l'établissement.Aujourd'hui, 98 sépultures rendent hommage à ces hommes malades dans le "carré des combattants". Il est situé dans le cimetière des oubliés, un lieu coincé entre l'hôpital psychiatrique et le cimetière communal. C'est là qu'on enterrait les pensionnaires de l'asile d'aliénés: en tout, près de 3000 corps, la plupart anonymes, sont conservés.
Devoir de mémoire
Grâce au projet de valorisation de ce "cimetière des fous", le maire de Cadillac Jocelyn Doré espère redonner à ces Poilus une existence dans l'histoire de la Grande Guerre. Dimanche 11 novembre, il inaugurera avec le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, le nouveau mur d'enceinte qui sépare le cimetière communal à celui des oubliés. Un point de départ pour raviver le souvenir de ces soldats, eux-aussi "morts pour la France".