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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Matériel : Walker
(Article écrit par David Brunet - avril 2007, mis à jour en août 2011)
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Le Walker est un prototype d'ordinateur de la famille Amiga développé en 1995-1996.
Il a été présenté au salon du CeBIT en mars 1996 par Amiga Technologies / Escom AG.
Dû à la faillite d'Escom AG quelques mois plus tard, le Walker n'a jamais été terminé ni
commercialisé.
Cette machine a été baptisée "Walker" durant son processus de développement mais nul ne sait quel
aurait été son nom commercial. Des noms comme "Amiga 1200+" ou "Amiga 1300" circulaient à l'époque
puisqu'il devait remplacer l'Amiga 1200 en tant que machine d'entrée de gamme. Un concours
a même été organisé par Amiga Technologies pour trouver un nouveau nom à la machine.
Caractéristiques techniques
- Carte mère au facteur de forme LPX.
- Processeur 68EC030 à 40 MHz.
- 2 Mo de mémoire Chip.
- Un emplacement mémoire SIMM (fourni avec 16 Mo).
- Un emplacement pour FPU.
- Un contrôleur E-IDE 3,5" (pour un lecteur de CD x4 et un disque dur 1 Go).
- Lecteur de disquette Amiga.
- Clavier externe (un clavier d'A4000 peint en noir).
- Un port PCI.
- Un port d'extension (capable d'accueillir une carte processeur, graphique, Zorro ou PCI).
- Un port PCMCIA.
- Un port série.
- Un port parallèle EPP (Enhanced Parallel Port - 0,5 à 2 Mo/s).
- Un port RGB.
- Horloge (RTC).
- Toni, le contrôleur système : gestion de l'interface DRAM, du port série...
- SuperIO, pour gérer l'E-IDE, l'EPP, le MIDI, le lecteur de disquette haute densité.
La carte mère du Walker
Les puces spécialisées du Walker
- Toni - XC4013 (FPGA de chez Xilinx).
- Gayle - 391424-02, AA-GAYLE-R5.
- Alice - 391010-01, 8374-ALICE.
- Budgie - 391425-01, BUDGIE REV 0.
- Lisa - 391227-01, 1XS6-LISA.
- Paula - 391077-01, 8364R7PL.
- CIA - 8520.
- Keyboard MPU - 391508-02 REV1.
- SuperIO - F82C735.
- Puce inconnue - Bt101KPJ.
L'équipe d'ingénieurs chargée de la conception du Walker était basée en Allemagne, avec notamment Heinz Wrobel, Stefan Domeyer,
Ronnie Caotes et l'entreprise d'électronique MAZeT GmbH. Les toutes premières spécifications du Walker incluaient un seul
Mo de mémoire Chip (au lieu de deux), un port MIDI, 4 Mo de mémoire Fast, un 68030 à 33 MHz et deux
emplacements mémoire SIMM. Quelle que soit la version du Walker, le port PCI semble être inactif.
Le processeur 68EC030 a été choisi pour des raisons de coût (158,5 $ pour un 68030 contre 66 $ pour un EC).
Cette version ne dispose pas de MMU (Memory Management Unit) qui sert à gérer la mémoire virtuelle et la
protection mémoire. L'absence de MMU n'est pas handicapante à cette époque où seule une très petite
partie de la logithèque Amiga la nécessite. La puissance théorique du Walker se situe donc entre un A1200
de base et un A4000/040. L'adjonction d'une carte accélératrice (68060 ou PowerPC) aurait permis de doper
cette machine pour ceux qui le désiraient. Une carte accélératrice à base de processeur ColdFire de chez
Motorola a été considérée au début du développement. Cette idée a rapidement été écartée.
Le Walker fut créé à partir d'un travail de rétro-ingénierie de l'Amiga 1200, et il devait en être le successeur. On retrouve
donc logiquement sur sa carte mère quasiment toutes les puces de ce dernier : Alice et Lisa (pour gérer notamment le
graphisme : palette 16,7 millions de couleurs, résolution maximale 1280x512), Paula (pour gérer notamment le son :
quatre canaux sur sept octaves), Gayle, Budgie, CIA et Keyboard MPU.
Le boîtier
Le boîtier a été conçu par Daniel Gilgen de la société KS Design, il est gris anthracite de forme arrondie sur le haut et plat sur
le bas. Il repose sur quatre pieds, d'où son nom de "Walker" (marcheur), qui élèvent le reste du boîtier de 2 cm. Les ports souris,
manette et clavier sont accessibles en façade.
A la première vue de ce boîtier, les amigaïstes ont été surpris et étonnés. Le boîtier du Walker faisant plus penser
à un aspirateur, un OVNI ou au casque de Darth Vader qu'à du matériel informatique.
Dans sa version de base, il y a le bas de la machine (la carte mère et les connecteurs) et le haut (pour les
lecteurs de disquette et de CD). Sa conception est modulaire puisque l'ajout de parties intermédiaires
entre le haut et le bas est possible, notamment l'ajout d'une carte fille sur le port d'extension.
Les extensions se placent dans la partie intermédiaire du boîtier
L'intention d'Amiga Technologies était de proposer également le Walker sans boîtier, ce qui aurait baissé
le prix et permis à des revendeurs ou utilisateurs de placer la carte dans des boîtiers AT/Baby AT standard.
Il y a aussi eu de multiples autres tentatives pour créer un boîtier pour le Walker.
Sous la coque...
Le clavier du Walker est externe. C'est celui de l'A4000 peint en noir. Il est couplé à une souris deux boutons de chez
Amiga Technologies, également noire.
Du côté logiciel
Le Walker est équipé du Kickstart 3.2 (version 43.1B datée du 10 mars 1996) qui est composé de deux ROM de 512 ko chacune (1 Mo
au total, soit deux fois plus que la ROM 3.1, mais l'ensemble du système intégré dans cette ROM ne dépasse pas les 512 ko).
Ce Kickstart n'a été publié qu'en 2011 (en version fichier-image dans l'émulateur Amiga Forever de Cloanto) et le système d'exploitation qui est
apparu ensuite (AmigaOS 3.5) se contente des ROM 3.1.
L'écran de démarrage du Kickstart 3.2
AmigaOS 3.2 contient des améliorations mineures et des corrections de bogues par rapport au 3.1. On peut noter,
par exemple, la gestion des partitions de plus de 2 Go et des disques durs de plus de 4 Go (grâce à un
nouveau système de fichiers), la gestion pour les disquettes haute densité PC et un système de fichiers pour
reconnaître les CD. Heinz Wrobel aurait voulu une amélioration de l'interface graphique (par exemple
via MagicWB, mais pas MUI) mais celle-ci n'arriva jamais.
Le Workbench 3.2 : très peu de différences avec le 3.1
Un Walker qui marche...
Pendant longtemps, dans les salons et autres rassemblements informatiques, le Walker n'a pas été montré
en état de marche. Et pour cause, de nombreux éléments du système ou du matériel étaient encore
à peaufiner ou à faire.
Néanmoins, Nicholas Blachford, sur son site dédié au Walker
a réussi à lancer AmigaOS 3.2 sur le Walker et à faire tourner quelques applications.
Voici ce que l'on peut retenir :
Démarrage difficile :
- A sa première mise sous tension, le Walker enchaîne des cycles de démarrage. Il ne démarre donc pas.
- En pressant une touche lors du démarrage, cela occasionne une alerte à l'écran : "BETA release for registered developers only!
DO NOT DISTRIBUTE!".
- Ce message laisse sa place à un redémarrage sans fin, mais parfois un message arrive : "Not a DOS disk in device SDH0"
et ça ne va pas plus loin.
- Si vous êtes chanceux, vous démarrez directement jusqu'au message "BETA release" puis le Workbench se charge.
Le Workbench :
- Ce Workbench est sous copyright 1985-1996 Escom AG.
- Le disque dur de 1 Go est partitionné en deux : Workbench: et Work:.
- La version du Kickstart est 43.1.
- La version d'Exec est 43.4.
- La version du Workbench est 40.42.
- La version de Disc est 40.42.
- Cette version bêta d'AmigaOS 3.2 peut fonctionner avec les ROM 3.1.
Autres limitations :
- La réinitialisation au clavier (CTRL+Amiga+Amiga) ne fonctionne pas.
- Le lecteur de disquette ne reconnaît pas les disquettes. Celles au format PC occasionnent une erreur.
- Rien ne se produit quand on insère un CD dans le lecteur de CD.
Compatibilité :
- Des applications pour démonstration sont sur la partition Work: (ce sont les programmes du Pack Magic :
DataStore, Organiser, TurboCalc 3.5, Wordworth 4SE, Photogenics 1.2SE, Scala, Personal Paint et Pinball Mania).
- Pinball Mania et Personal Paint ne fonctionnent pas.
- Les performances de ce prototype sont en deçà d'un Amiga 1200 de base (c'est un problème de carte qui aurait été résolu
avant la phase de production).
Autres informations
Plusieurs cartes ont été construites mais seulement deux ont été montées dans le boîtier noir.
Avec le Walker, Amiga Technologies voulait créer une machine universelle conçue pour l'Internet et
la bureautique domestique. C'est-à-dire une solution complète pour un prix compétitif. Côté prix, justement,
la prévision était "moins de 1000 dollars" mais il était difficile de fournir un chiffre précis à l'avance puisque
le prix des composants comme les lecteurs de CD, les disques durs ou les barrettes mémoire variait beaucoup.
Les droits du Walker auraient dû être transférés à Amiga Technologies mais en l'absence de paiement, les droits sont restés
à KS Design. Et au dépôt de bilan de cette société, les droits ont été transférés à Klaus Schwägerl.
Le 9 août 2001, la société américaine Merlancia Industries annonça qu'elle avait racheté le concept du boîtier du Walker mais
Klaus Schwägerl démentit, quelques années plus tard, cette information.
En août 2011, avant de vendre son prototype de Walker, Nicholas Blachford a gracieusement partagé les fichiers-image
des ROM 3.2 avec Cloanto, les auteurs de l'émulateur Amiga Forever. On peut donc à présent lancer le Workbench 3.2 avec
WinUAE/Amiga Forever. Voici quelques captures d'écran :
Conclusion
La sortie commerciale du Walker était prévue pour septembre 1996 mais suite à la banqueroute d'Escom le 15 juillet 1996,
le projet fut abandonné. La fin de ce prototype signe, par la même occasion, la fin du développement des Amiga dits "Classic"
de la part de la société mère Amiga.
On peut aussi se demander quel avenir aurait eu cette machine s'il n'y avait pas eu de banqueroute. Peut-être qu'elle
aurait vraiment remplacé l'Amiga 1200 en tant qu'entrée de gamme. Le haut de gamme aurait été confié à l'autre projet
d'Amiga Technolgies : le Power Amiga, à base de processeur PowerPC.
Note : la plupart des images de cet article ont été fournies par Oliver Hannaford-Day et Nicholas Blachford.
Nom : Walker.
Constructeur : Escom.
Genre : prototype d'ordinateur.
Date : 1995/1996.
Prix : NC.
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